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Loin

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Louis
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zenobi
Carmen P.
Polixène
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Message  Polixène Ven 21 Jan 2011 - 15:01

Loin de toi
Mes mots s'enracinent
Nulle fibre ne bouge ni ne trouve son vent
Ces dits sont d'épiderme
Ces phrases sont d'errance aux rives de l'absurde :
parole d'abolie.
Polixène
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Message  Invité Ven 21 Jan 2011 - 15:11

L'art de la concision. J'aime (et j'envie cette manière d'écrire).

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Message  Invité Ven 21 Jan 2011 - 20:28

Belle abolie !

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Message  Carmen P. Ven 21 Jan 2011 - 22:58

Des paroles posées à petits cailloux comptés sur ces rives de l'absurde.
Agréable à lire !
Carmen P.
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Message  zenobi Sam 22 Jan 2011 - 4:51

Apprécié moi aussi, ce "petit caillou". Le dernier vers, toutefois, et en dépit de sa sonorité, ne m'a pas emballé.

zenobi

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Message  Rêvelin Sam 22 Jan 2011 - 8:10

Agréable. D'autant plus que je viens de voir des dessins sur papier de soie, des arbres, et cela s'accorde tout à fait.
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Message  Louis Sam 22 Jan 2011 - 10:30

Un beau poème, pour dire l’éloignement, la distance, l’absence.
Distance : la proximité perdue, l’écart d’une séparation, quand un néant s’infiltre entre deux êtres. Scission d’une fusion première.
Pour dire l’effet du lointain sur le langage, sur le « parlêtre » que nous sommes.
Les mots « s’enracinent », ils se fixent, ils se figent, incapables de voler dans l’espace ouvert par la séparation, incapables de combler l’écart, de souder la fissure béante. Les mots sont comme gelés, il fait si froid dans l’éloignement.
Perte d’une présence chaleureuse ; perte d’une présence heureuse.
Le vers suivant renforce l’idée : « Nulle fibre ne bouge ni ne trouve son vent »
La distance crée l’immobilité, une paralysie, l’incapacité d’un élan. Nulle aile ne se déploie pour franchir l’abîme, et coudre les bords des deux horizons.
La distance ôte le mouvement, elle est réduction à l’être végétal : deux arbres éloignés, deux fleurs distantes, et rien, pas un vol, pas une marche possible pour supprimer l’écart. Impuissance des mots à se donner des ailes, à se mettre en marche, à courir pour remédier à ce qui écartèle.

Les trois derniers vers constituent un retour réflexif sur les trois premiers énoncés dans la spontanéité. L’être manquant, la parole se retrouve seule avec elle-même, dans un rapport à elle seule, incapable de franchir la distance et de ramener l’autre à la présence.
« Ces dits sont d’épiderme » : la parole a d’abord été à fleur de peau ; c’est la peau même qui est en jeu, c’est son humanité qui se perd dans un devenir végétal solitaire. Epidermiques, les mots le sont aussi, parce que superficiels, tenus à la surface des choses.
Un approfondissement, et alors il faut dire : « ces phrases sont d’errance aux rives de l’absurde ». Les mots enracinés, fixés dans un sol d’où l’on ne peut s’arracher ne sont paradoxalement qu’une divagation, qu’une errance. A la réflexion, sous l’épiderme, au plus profond dans la chair se son existence, il faut le reconnaître : l’absence est perte de sens. Les mots ont perdu leur nord ; la vie a perdu ses repères. Reste l’absurde : ce qui ne peut s’entendre ; l’absurde : surdité à tous mots.
« Parole d’abolie » : jolie formule pour exprimer, en conclusion, que l’absence anéantit ; que la parole n’a surgi, au-delà de l’épiderme, au-delà de la chair vive, que du vide de l’âme. L’absence engendre l’absence, et la perte de tout sens.
Les mots du poème semblent ainsi flotter sur un désert. Juste quelques mots sur un néant, pour appeler encore à la présence.

Beau poème, vraiment.



Louis

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Message  Polixène Sam 22 Jan 2011 - 11:17

Tant que c'est en haut...merci de vos lectures !
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Message  Arielle Sam 22 Jan 2011 - 15:50

Quelle grâce frémissante, quelle élégance dans le dépouillement pour dire... l'indicible !


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Message  Invité Sam 22 Jan 2011 - 17:30

Une abolie de parole paradoxalement prolixe - en creux.
Que de résignation dans ce dernier vers !

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Message  Jean Sam 22 Jan 2011 - 18:13

Une petite bulle de souffrance et d'amertume. De résignation. Volatile. Éphémère. Qui éclate. Là. Mais qui reste quand-même.

Vraiment très beau.

Jean

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Message  eva1609 Sam 22 Jan 2011 - 21:22

Fulgurant. Magnifique.
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Message  jfmoods Ven 4 Juil 2014 - 7:56

La négation, à caractère catégorique ("Nulle... ne... ni ne... "), verrouille la perspective. Les allitérations traduisent la rugosité de l'évocation ("Ces phrases sont d'errance aux rives de l'absurde") alliée à la fragilité des sentiments ("Ces dits sont d'épiderme"). Plus disséminées, les assonance en "i" et en "an" signalent, de manière plus allusive, la douleur éprouvée. Les démonstratifs ("Ces" x 2) se présentent comme autant de barrières de protection, de digues dressées par la locutrice.

Merci pour ce partage !
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