L'architecte des mondes

L'architecte des mondes

Tout a commencé il y a des milliards d'années pour se terminer hier au milieu de la journée. Cette boule bleue que l'on appelait la Terre vient de disparaître de l'univers, comme si elle n'avait jamais existé. L'apocalypse n'a rien à y voir, pas plus que le réchauffement planétaire d'ailleurs. Vous êtes naïfs ou quoi ? La vérité c'est que je m'en suis lassé et j'ai décidé de tout débrancher. L'électricité, l'eau courante, tout. La température s'est d'abord mise à baisser, puis les océans se sont asséchés. En quelques jours, les fourmis qui peuplaient ses nombreuses contrées sont tombées jusqu'à la dernière. De toute façon, ce projet pilote a fait son temps ; c'est un essai raté. J'ai donc rangé ce caillou sphérique dans le fond de mon coffre, qui lui-même est au fond de ma garde-robe, où je ne vais que très rarement, car c'est là où je mets tout ce qui est rendu inutile et désuet.

Je suis l'architecte des mondes. Je mets au rencart ce qui ne mène nulle part et je le remplace par du neuf. Ou du vieux remis à neuf. Attendez de voir le croquis sur lequel je suis en train de travailler sur ma table à dessin. Un monde idéal. Trois salles de bain. Quatre chambres à coucher. Cinq télévisions HD. Vous croyez que je me suis arrêté là ? Ceux qui habitent ces lieux ont tous les cheveux blonds et les yeux bleus. Les chats parlent et les plantes s'arrosent d'elles-mêmes.

Mais être responsable de l'existence de tout et de rien depuis aussi longtemps a fini par me faire perdre espoir en la vie. La mienne et celle des autres. Il faut que je sorte d'ici. Tous mes croquis et toutes mes maquettes prennent le chemin de la poubelle, et moi, je prends le chemin de la porte, direction l'infini, où rien n'a encore été créé. Depuis mon départ, les mondes sont laissés à eux-mêmes. Ceux qui s'éteignent ne sont pas remplacés, donc ils ont avantage à prospérer. Une chose est sûre cependant, je n'ai jamais été aussi bien depuis que je suis au milieu de rien.

Bonjour,

Mmoouuii ... A mon avis, un texte bien propre, bien lisse ... sans réelle originalité ...

Amicalement,
Midnightrambler

Bon.. je reposte :-)

J'aime beaucoup ce que ce texte expose, l'idée directrice et ses satellites. Cela mériterait un développement, un récit étoffé, tout une histoire, au lieu de cette promesse esquissée.

Ah non ! C’est un peu court jeune homme !
Je reste sur ma faim, parce que l’idée est alléchante et que j’espérais m’en mettre plein les babines. Ça me frustre, j’espère que tu vas développer ce texte plaisant.

Toi aussi tu t'es lassé ? ^^
Intéressant, trop court,
et pis.... les blonds aux yeux bleus qui m'ont fait retentir un vieux signal d'alarme que je pensais périmé...

Les blonds aux yeux bleus, tristement banal comme fantasme... Ironique peut-être... Le texte est prometteur, nerveux, l'idée est intéressante, et puis tout est développé trop vite et sans vraie profondeur. Dommage.

J'ai l'impression que je pourrais continuer longtemps avec cette idée. C'est mieux?

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Tout a commencé il y a des milliards d'années pour se terminer hier au milieu de la journée. Cette boule bleue que l'on appelait la Terre vient de disparaître de l'univers, comme si elle n'avait jamais existé. L'apocalypse n'a rien à y voir, pas plus que le réchauffement planétaire d'ailleurs. Vous êtes naïfs ou quoi ? La vérité c'est que je m'en suis lassé et j'ai décidé de tout débrancher. L'électricité, l'eau courante, tout. La température s'est d'abord mise à baisser, puis les océans se sont asséchés. En quelques jours, les fourmis qui peuplaient ses nombreuses contrées sont tombées jusqu'à la dernière. De toute façon, ce projet pilote a fait son temps ; c'est un essai raté. J'ai donc rangé ce caillou sphérique dans le fond de mon coffre, qui lui-même est au fond de ma garde-robe, où je ne vais que très rarement, car c'est là où je mets tout ce qui est rendu inutile et désuet.

Je suis l'architecte des mondes. Je mets au rencart ce qui ne mène nulle part et je le remplace par du neuf. Ou du vieux remis à neuf. Attendez de voir le croquis sur lequel je suis en train de travailler sur ma table à dessin. Un monde idéal. Trois salles de bain. Quatre chambres à coucher. Cinq télévisions HD. Vous croyez que je me suis arrêté là ? Ceux qui habitent ces lieux ont tous les cheveux blonds et les yeux bleus. Les clichés ne sont pas devenus des clichés pour rien. Dans ma nouvelle création, les chats parlent et les plantes s'arrosent d'elles-mêmes.

Mais être responsable de l'existence de tout et de rien depuis aussi longtemps a fini par me faire perdre espoir en la vie. La mienne et celle des autres. Il faut que je sorte d'ici. Tous mes croquis et toutes mes maquettes prennent le chemin de la poubelle, et moi, je prends le chemin de la porte, direction l'infini, où rien n'a encore été créé. Depuis mon départ, les mondes sont laissés à eux-mêmes. Ceux qui s'éteignent ne sont pas remplacés, donc ils ont avantage à prospérer. Une chose est sûre cependant, je n'ai jamais été aussi bien depuis que je suis au milieu de rien.

Cela ne prit pas plus de douze lunes pour que la solitude devienne un poids lourd à porter. Je me suis donc remis à créer, dans l'intention de peupler les alentours d'amis qui pourraient me tenir compagnie. Pas beaucoup, juste un ou deux, pour que je puisse discuter et que le temps, qui n'a pourtant aucune importance ici à l'infini, me paraisse moins long. J'ai donc créé un âne et un bœuf qui sont, dit-on, le point culminant de la création. L'âne me parle de philosophie alors que le bœuf me parle de littérature. Plus on parle et plus les nouvelles idées que l'équidé et le bovidé sèment dans mon esprit se matérialisent et se concrétisent. À mesure que mes horizons s'élargissent, le monde qui était jusqu'alors partagé par moi, le vide, un âne et un bœuf se développe et s'accroît. Il s'étend maintenant de l'infini au fini, et au-delà, et il est habité par toutes les idées philosophiques et littéraires auxquelles un âne et un bœuf peuvent penser.

Je connais maintenant tout sur tout. Je connais peut-être trop sur tout. Les mondes s'empilent les uns par-dessus les autres. Ceux qui sont trop près de la frontière de l'univers finissent par être contraints de la franchir pour ne plus jamais revenir. Personne ne sait ce qui advient à ceux qui quittent l'univers, mais on ne peut qu'espérer qu'ils soient dans un endroit avec plus de place pour marcher. Car ici, on a cessé de marcher ; on est tellement serré qu'on ne peut plus aller nulle part. Je m'ennuie du temps où je ne connaissais rien, lorsque j'étais heureux au milieu de rien, avant que l'âne et le bœuf ne viennent tout gâcher. J'ignore ce qu'ils sont devenus d'ailleurs. Ils sont peut-être allés gâcher l'univers de quelqu'un d'autre.

Plus les années passent et plus j'oublie ce que j'ai jadis appris. Mais mes créations ne s'envolent pas avec mes souvenirs. Mon ignorance a pour effet de les renforcer et non de les affaiblir, tellement que c'est maintenant elles qui ont pris le contrôle, et je ne suis plus qu'un individu parmi tant d'autres, condamné à rester assis jusqu'à ce que la folie m'emporte. Tout ça à cause d'un âne et d'un bœuf. Que j'ai créés d'ailleurs !

Pour moi, ça manque d’émotion et de verve… J’aime la simplicité de ton style, mais j’ai l’impression que rien habite le personnage, qu’il n’est qu’une idée, et du coupje décroche.
Bonne continuation