L'arbre de vie

Salut à toi, l'arbre de vie...
Me revoilà donc à ton pied
Une fois de plus inassouvi
Lassé, brisé, mal fagoté
Victime de ma mélancolie

Où mes démons font les cent pas
En attendant je ne sais quoi
En espérant je ne sais qui,
Un leurre pour prendre le maquis...

...En espérant...

Des marquises trônant sur le trône
Des non-lieux communs d'une enfance
Assassinée par la matrone
D'une justice en mal de sentence,

Le pléonasme hydrocéphale
D'une inquisition naufrageuse
Une banquise de skaï où s'affalent
Nos flatulences vertueuses


Dis-moi l'arbre de vie
Dis-moi, toi qui est si futé
Que ferais-je de mon exuvie
Une fois janvier trépassé
devrais-je me faire faire un devis?

Pour racheter toutes ces erreurs
que l'on commet sans les connaitre
Qu'on reconnait pourtant, par candeur
Aux paroisses "assises" de nos maitres
Nos bon maitres...

Ils ont placé notre conscience
Sous camisole antiseptique
Et les élans de l'innocence
Sous perfusion chimio-statique!

Afin de parfaire à la ronde
L'insalubrité de nos mœurs
La perfection est de ce monde
Quand ce monde s'étiole et se meurt !


Tu sais, l'arbre de vie
L'amour est parfois dur d’la feuille
Et aux coulisses de la folie
Il est des instances en deuil
Des rêves en quête d'inédit

Tous ces ch'mins qui n'mènent pas à Rome
Ces déroutes jubilatoires
Mèneraient-elles à leur summum
Quelques lubies échappatoires?

Mais rien n échappe à nos bourreaux
Ni nos prières, ni nos missives
Ni les espoirs placebos
De nos attentes végétatives

La révolte et ces grands sabots
Ne dure pas plus qu'un feu de paille
Et finira nez dans l'ruisseau
De peur que l'train-train ne déraille!


Dis-moi l'arbre de vie
Dis-moi pourquoi j'ai les copeaux
D'ouvrir mon âme asservie
A d'immuables quiproquos
Sous le boisseau de mes phobies

Dis-moi où stérer toutes ces bûches
Quand je vacille dans ma nuit
A l'heure où l'insomnie se juche
Aux rameaux sombres du préavis :

L'ultimatum de ces engeances
Dont je n'connais ni les essences
Ni les retours, ni les partances
Et qui m'assignent à leurs tendances

Pour grossir les rangs consignés
A d'improbables devenir,
T'es pas né qu't'as déjà signé
Le constat d'leur flagrant délire!


Tu sais, l'arbre de vie
Il est des idylles vacataires
Et si ma gueule de bois nous uni
Par les liens sacrés de la terre
Ça f'rait jaser sur les parvis!

Notre union serait le compost
D'inéluctables lendemains
Hybrides d'une occulte riposte
A la folie du genre humain...

Cette folie qui nous conduit
Bien au delà du non-retour
Et notre aura qui se réduit
A un trouble suaire d'atours

On nous embaume d'outrecuidance
Au bon gré de la marche à suivre
Que l'on gravit comme une potence
Chancelants tels des bateaux ivres!


Dis-moi, l'arbre de vie
Toi que les hommes croient adorer
Dans leurs stériles pots-pourris
Au pied de leurs lits asséchés
Par un sommeil de courtoisie

Dis-moi l'incantation magique
Pour sortir du comas des mortels,
Fuir cette morgue métaphysique
Qui prend mon cœur pour un autel

Dis-moi enfin, l'arbre de vie
S'il est une vie après l'aurore
Que notre mortifère léthargie
Voile de doctrines indolores
Fades et mornes...telle une hostie!

Un mélange curieux de mots rares ( exuvie, pex) et de trivialités (qu' t'as déjà signé), une révolte pas très affirmée et quelques jolies trouvailles : j'ai adoré "le coma des mortels" !...je suis partagée et j'attends de voir autre chose...

...Un peu long peut-être. Dites-moi "EXUVIE" ça sent son dictionnaire de rime, non? Et ce mot n'est pas répertorié au TiLF (voir là : http://www.cnrtl.fr/definition/exuvie) en revanche il est répertorié au dictionnaire scientifique TermScience (ici : http://www.termsciences.fr/-/Index/Rechercher/Rapide/Naviguer/Arbre/?inst=all). Médecine sans doute ?
... J'ai bien aimé la première strophe, puis ensuite il semble que cela glisse vers la façon chansonnier, ce que ne démentira pas "des non-lieux communs " ou l'approximation phonique "trône / matrone" entre un O fermé et un O ouvert, irecevable en poésie mais licence acceptée en chansonnerie voire produisant un effet comique "dé-sérieusant" le texte. De même le clin d'oeil à Brel ("Nos bons maitres...") ou à Voltaire / Hugo ("Et finira nez dans l'ruisseau" comme la faute à Rousseau...). Pourquoi pas, mais alors c'est la première strophe qui est trop soutenue (à mon avis). De bonnes choses et visiblement un potentiel (bigre, voilà que je "cause" comme un prof...).

Marvejols