Un instant

Un texte nébuleux, une plume incisive par moment, mais l'ambiance reste celle du passage, des regrets, de l'entre-deux.

J'ai beaucoup aimé ce développement Saint-Valentesque, avec sa noirceur aussi.

Et je parle de St Valentin parce que c'est (c'était) la période, mais le texte va bien au delà.

Je viens flooder: sur un échangeur près de chez moi, trône depuis des années un immense "Je t'aime tata Flo". Ben, je le trouve encore plus émouvant, le mien, tu vois... même que personne ne l'a effacé !

J'aime beaucoup le choix du surréalisme pour traduire les pensées, émotions, sentiments exprimés dans ce texte.

J'ai bien aimé.
Et oui! La mort dérange.

Un instant, un instantané comme je les aime. Ce qui est dit et surtout ce qui ne l'est pas. Avec délicatesse toujours. Un souffle qui passe et s'éloigne.

Un beau flash qui nous surprend sur cet échangeur !
Echanger sa vie contre une phrase , joli...
Imaginer un beau scratch sanguinolent contre les murs de l'indifférence.

Etrange, mais lecture agréable.

Merci de vos lectures et commentaires qui m'ont fait prendre conscience des différentes interprétations possibles de ce que j'ai écrit...C'est fou comme l'inconscient fonctionne !
Dans mon intention, "les morts", c'étaient seulement les gens cul pincé qui trouvent toute expression qui ne marche pas dans les clous insupportable ( tags, BD, art moderne etc, tout ce qui n'est pas jolie poésie bien mièvre ou tableau assorti aux murs du salon, quoi !)
Et grâce à vos commentaires, je m'aperçois que j'ai écrit quelque chose qui peut se lire très différemment, beaucoup plus profond... et j'en suis bien contente ! Merci.

J'avions bien saisi et trouvé la chose sympa, Coline.
Je connais aussi un pont, d'une petite route de la marne, en sortie de ville, marqué (pour moi depuis toujours)d'une inscription en lettres noires que le temps seul et les intempéries ont effacée, et, j'y devine, encore, ces mots marqués: "Franco payera".

C'est si beau 'je t'aime princesse', faudrait l'écrire plus souvent, j'aurais bien un texto à envoyer ce soir mais là j'suis un peu grillé - quand on se plante, on se plante et puis c'est tout... je le dirai une autre fois... peut-être ?

Faut-il être bête pour être amoureux ? Peut-être... eh bien même, ça vaut l'coup ! Même sans retour !
(préférons être un peu con aux yeux d'autrui, et amoureux, que la lumière des siècles et froid comme un marbre)

[Même si, parfois, justement, dans le manque et le désir, on a si froid... j'ai froid... aux mains, dans le dos, je frissonne... ah, qu'on grave un "je t'aime princesse !" sur ma tombe, ça ne saurait tarder...]

coline Dé a écrit:

Sur le mur sale, en rouge sang , un énorme « Je t’aime princesse ! »

je suis assailli par les réminiscences : Sartre le Mur, les Mains sales. Les mains sur le mur, le dos au mur peut-être aussi. Et puis rouge sang / princesse / l'échangeur / le mur, ça fait Lady Di (to die like Lady Die). Et puis encore "Sur le mur sale, en rouge sang" ça me rappelle "Omar m'a tuer...".
Je préfère à Rome, sur le mur orangé de la gare EUR "Flavia, ti amo" où l'on entend plus qu'on ne voit écrit. La vie sur les murs, l'amour sur la vie.

Je sauve "ma vie contre une phrase" qui bien que me rappelant "Paris vaut bien une messe", ferait un bon début ou une fin à quelquechose.

Très en forme Corinne, pardon Coline en ce moment ! Je n'ai pas le talent de Louis pour décortiquer ce texte et le regrette, car il me parle mais sans m'expliquer pourquoi.

Mourir vivante sous un échangeur, si ce n'est pas de la poésie, ça ! Poésie du quotidien qui dessine des petites fleurs (bleues) avec du sang et de la boue...

"Princesse" est le surnom que j'avais donné à ma petite fille autrefois

coline j'aime bien cette écriture, c'est de la poésie globale, il faut terminer le texte et laisser un temps d'arrêt comme pour en mesurer l'évocation.

j'aimerai bien m'essayer à ce "mode" ( je dis mode car il est pour moi en poésie comme en musique; mineur, majeur, ionien,dorien, phrygien, tzigane....)

Grâce à vous je lèverai plus souvent les yeux


je verrai bien un court métrage ...........avec en voix off VOS MOTS

Il y a une telle force, dans ce texte...
J'aime vraiment beaucoup. Près de chez mes grands parents, loin de chez moi, il y a un "Reviens, Didier, je t'aime !" peint en noir sur un grand mur gris qui descend de l'autoroute d'au-dessus. Cette inscription, au lieu de me déranger, m'a toujours beaucoup plu dans un sens, car je trouvais qu'elle reflétait une grande passion, et une sorte de courage que je ne pouvais m'expliquer. Je trouve la même force à l'idée de ton texte, et il me semble que tu évoques là une vérité qui jusqu'ici me dépassait. Merci, donc, et au plaisir de te relire !

"Sur le mur sale, en rouge sang , un énorme « Je t’aime princesse ! »"
Beaucoup de choses pour un début, c'est chouette.

joli crash texte sur les murs effrités de la vie

Oui, je t'aime toujours, Princesse.

Bien aimé ! j'avais bien compris les morts comme tu le voulais au départ. C'est dur pour la poésie de se frayer un chemin dans notre quotidien formaté mais la végétation finit toujours par fissurer le béton. Bientôt un nouveau tag ?

Vraiment bien aimé. Juste le dernier vers qui me paraît un peu facile.

Sourire...
Je le remonte pour le plaisir

Oui, c'est un très beau texte avec ce mur si étrange ...

une photo
un flash ?
vos papiers
sur le mur
une affiche alors
on s'en
contrepile
sur le mur
juste un flash
fait
l'hiver

Très, très joli. Quand je bossais à Montreuil, je passais devant une représentation de "Ubu roi" peinte sur les murs d'un échangeur. Tous les matins, je gueulais "Merdre !" dans ma p'tite auto et ça faisait du bien.

A la mairie, ils m’ont dit que c’était une mesure de sécurité : ça risquait de distraire les conducteurs, et c’était potentiellement mortel, il suffit d’un instant.

Moi, je préfère quand même mourir vivante...

Moi aussi je préfère... C'est simple cette phrase mais ça met parfaitement en exergue une vision de la vie...que je partage.

J'ai bien aimé l'inspiration. Une déclaration pour ressusciter à la vie.

J'ai vraiment beaucoup aimé.
Ce texte touche je pense parce que cela nous est tous arrivé, les commentaires précédents l'attestent, de rencontrer ce genre d'inscription à un endroit où on ne l'attend pas.
Ces inscriptions qui immanquablement renvoient à une histoire et aussi à la nôtre.
Ces petites inscriptions, souvent poétiques, sont encore plus interpellantes parce qu'elles appartiennent à la sphère du privé mais sont étalées au grand jour et sur un support tellement incongru.
En tout acs tu en as fait une jolie histoire. Merci.

Bravo!"coline Dé"
Bien que parfois j'ai du mal à tout bien saisir dans la poésie libre, là je considaire ce texte comme une courte nouvelle en prose "Suréaliste" trés explicite.(Si ce que j'ai ressenti est exact)
Dans "Princesse, je t'aime" j'y ai vu une petite gerbe que l'on dépose au bord d'une route.