Exo journal : Gisèle
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Rebecca
elea
M-arjolaine
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Exo journal : Gisèle
J’ai toujours été un petit peu trop grosse pour devenir danseuse.
Petite, ce n’était pas trop grave. Les écoles de quartier ne sont pas trop à cheval sur ce genre de détails, ils considèrent qu’une môme rondouillarde perdra les encombrants kilos qui la rendent si disgracieuse en seulement quelques semaines d’entraînement intensif. Loin de les perdre, en ce qui me concernait, j’en prenais au contraire.
Petite ogresse dans une école qui ne comptait quasiment que des humains, je ne pouvais pas m’empêcher, en voyant s’agiter à la barre les jolis petits corps de mes camarades, de rêver d’en croquer un morceau. Dans les vestiaires, je m’infiltrais dans une douche sous prétexte d’avoir oublié mon savon, et en moins de deux, goûter à la panse m’avait donné goût au corps tout entier, et il ne restait guère plus que les os à traîner sur le carrelage, avant que je ne les ramène dans ma chambre pour en construire des immeubles. Je rentrais chez moi repue, et demandait à ne pas être servie pour le repas du soir.
« Il faut manger après avoir fait du sport, disait ma bonne maman ogresse, sinon tu perdras toutes tes forces !
- J’ai mangé un bout à l’école de danse maman » affirmais-je toujours, et j’allais me coucher en songeant au goût merveilleux de la petite Laura, Anne-Lise ou Elisa et à leur graisse qui fondait sur mes lèvres brûlantes.
Le subterfuge finit par être soupçonné, bien sûr. Y repensant aujourd’hui, et bien que j’aie toujours l’excuse de la jeunesse, il est vrai qu’il n’était pas bien malin de croquer dans toutes les petites dodues de l’école si à moi-même, la plus bouffie de toutes, il ne m’arrivait rien ! On me renvoya, ce fut la fin d’un rêve. Je dus me contenter des obèses de l’école primaire dans laquelle mes parents m’envoyèrent, mais leur viande molle, grasse et épaisse était véritablement incomparable à la chair fine et délectable des danseuses de ballet.
Petite, ce n’était pas trop grave. Les écoles de quartier ne sont pas trop à cheval sur ce genre de détails, ils considèrent qu’une môme rondouillarde perdra les encombrants kilos qui la rendent si disgracieuse en seulement quelques semaines d’entraînement intensif. Loin de les perdre, en ce qui me concernait, j’en prenais au contraire.
Petite ogresse dans une école qui ne comptait quasiment que des humains, je ne pouvais pas m’empêcher, en voyant s’agiter à la barre les jolis petits corps de mes camarades, de rêver d’en croquer un morceau. Dans les vestiaires, je m’infiltrais dans une douche sous prétexte d’avoir oublié mon savon, et en moins de deux, goûter à la panse m’avait donné goût au corps tout entier, et il ne restait guère plus que les os à traîner sur le carrelage, avant que je ne les ramène dans ma chambre pour en construire des immeubles. Je rentrais chez moi repue, et demandait à ne pas être servie pour le repas du soir.
« Il faut manger après avoir fait du sport, disait ma bonne maman ogresse, sinon tu perdras toutes tes forces !
- J’ai mangé un bout à l’école de danse maman » affirmais-je toujours, et j’allais me coucher en songeant au goût merveilleux de la petite Laura, Anne-Lise ou Elisa et à leur graisse qui fondait sur mes lèvres brûlantes.
Le subterfuge finit par être soupçonné, bien sûr. Y repensant aujourd’hui, et bien que j’aie toujours l’excuse de la jeunesse, il est vrai qu’il n’était pas bien malin de croquer dans toutes les petites dodues de l’école si à moi-même, la plus bouffie de toutes, il ne m’arrivait rien ! On me renvoya, ce fut la fin d’un rêve. Je dus me contenter des obèses de l’école primaire dans laquelle mes parents m’envoyèrent, mais leur viande molle, grasse et épaisse était véritablement incomparable à la chair fine et délectable des danseuses de ballet.
Re: Exo journal : Gisèle
Ah, rien de meilleur qu'un bon cancre aux carottes (je veux parler des anti-sèches pour tricher aux examens, bien sûr). Ce personnage te va comme un gant, hé hé. (enfin, un gant... on va dire un gros moufle)
Invité- Invité
Re: Exo journal : Gisèle
Petite ogresse, c'est délectable, si je n'étais pas si carne, je t'offrirais un morceau de fesse pour te remercier du bon moment de lecture !
Invité- Invité
Re: Exo journal : Gisèle
Tu prendras bien quelques fleurs comestibles en accompagnement des petits rats ?
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Exo journal : Gisèle
Moi ça me flingue ce talent pour nous faire gober des énormités !
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Exo journal : Gisèle
je me réjouis de ne point t'avoir comme voisine... même à l'abri d'un grand mur !
Re: Exo journal : Gisèle
A croquer !
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Exo journal : Gisèle
quand les ogresse dansent, les petits rats morflent.
truculent, voyons la suite
truculent, voyons la suite
grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo journal : Gisèle
Aujourd’hui que je suis une adulte, et grasse comme une oie, je songe avec bonheur à ces instants d’enfance durant lesquels je me laissais aller à l’excitation de voler des friandises dans un placard interdit. Que de plaisirs désormais interdits ! Me rendant il y a deux semaines, par pure nostalgie, assister au cours de ballet d’une volée de fillettes gracieuses comme des canards, je fus priée par un personnel ignare de quitter les lieux sur l’instant, car il semblait que je sois trop « effrayante » pour des petites filles bourrées jusqu’à en déborder par les oreilles de sensibilité et de créativité. Elles me trouvaient trop grosse.
Cela m’avait rendue folle, j’avais croqué l’ensemble du personnel, et m’en étais retournée chez moi, songeant avec dépit qu’une fois encore, je n’avais pas mangé sainement. Les petits rats sont les fruits et les légumes qui me rendraient belle et mince, tandis que je ne m’alimente plus que de fast food. Les obèses sont plus faciles à attraper : ils courent quelques mètres, s’essoufflent, continuent encore un peu (mais plus lentement), et tout à coup c’est le drame, le cœur s’emballe, s’arrête, crispation des phalanges, l’énorme personnage tombe à genoux, et je n’ai plus qu’à le récupérer, à la petite cuillère.
Ce n’était pas dans ma nature d’ogresse que d’attendre le bec ouvert que de gros vers y tombent du ciel. Je lisais avec dépit de longs ouvrages sur mes ancêtres, barbares et sanguinaires, brutes astucieuses qui forçaient mon admiration. Je tombais de temps en temps sur des sonnets vulgairement composés, et les notais consciencieusement sur des papiers que je laissais traîner à travers la maison.
Haute de dix-huit mètres et ombrageant les pins,
Ortie l’Ogresse, bien que des moins imposantes
Cachait dans son sommeil, allongée et ronflante
Son désir d’être mâle et chasser les humains.
Aussi lorsqu’arriva, en mille-huit-cent-douze
La grande épidémie, qui coucha tous les hommes
Dans leurs lits, tout mourants, ils priaient pour du rhum,
Et pour la bonne viande que cueilleraient leurs épouses.
De toutes les femelles, inquiétées et tremblantes
Seule la brave Ortie mit les jambes branlantes
Aux idiots qui riant, pensaient s’approcher d’elle
Sous estimant son sexe, bien mal leur en prit,
Elle arracha leur peau, et une fois fini
Elle fut réputée pour être des plus cruelles.
Cela m’avait rendue folle, j’avais croqué l’ensemble du personnel, et m’en étais retournée chez moi, songeant avec dépit qu’une fois encore, je n’avais pas mangé sainement. Les petits rats sont les fruits et les légumes qui me rendraient belle et mince, tandis que je ne m’alimente plus que de fast food. Les obèses sont plus faciles à attraper : ils courent quelques mètres, s’essoufflent, continuent encore un peu (mais plus lentement), et tout à coup c’est le drame, le cœur s’emballe, s’arrête, crispation des phalanges, l’énorme personnage tombe à genoux, et je n’ai plus qu’à le récupérer, à la petite cuillère.
Ce n’était pas dans ma nature d’ogresse que d’attendre le bec ouvert que de gros vers y tombent du ciel. Je lisais avec dépit de longs ouvrages sur mes ancêtres, barbares et sanguinaires, brutes astucieuses qui forçaient mon admiration. Je tombais de temps en temps sur des sonnets vulgairement composés, et les notais consciencieusement sur des papiers que je laissais traîner à travers la maison.
Ortie l’Ogresse, ou comment les Ogresses peuvent être aussi vicieuses que les Ogres
Haute de dix-huit mètres et ombrageant les pins,
Ortie l’Ogresse, bien que des moins imposantes
Cachait dans son sommeil, allongée et ronflante
Son désir d’être mâle et chasser les humains.
Aussi lorsqu’arriva, en mille-huit-cent-douze
La grande épidémie, qui coucha tous les hommes
Dans leurs lits, tout mourants, ils priaient pour du rhum,
Et pour la bonne viande que cueilleraient leurs épouses.
De toutes les femelles, inquiétées et tremblantes
Seule la brave Ortie mit les jambes branlantes
Aux idiots qui riant, pensaient s’approcher d’elle
Sous estimant son sexe, bien mal leur en prit,
Elle arracha leur peau, et une fois fini
Elle fut réputée pour être des plus cruelles.
Re: Exo journal : Gisèle
Modérateurs, si vous passez par là, merci de remplacer "que de plaisirs désormais interdits !" par "que de plaisirs désormais défendus !".
Re: Exo journal : Gisèle
j'aime beaucoup!
et je suis toujours impressionnée par les poèmes, dans tous vos journaux intimes...ça me semble tellement difficile à faire!
et je suis toujours impressionnée par les poèmes, dans tous vos journaux intimes...ça me semble tellement difficile à faire!
jeanne75- Nombre de messages : 40
Age : 46
Date d'inscription : 24/03/2011
Re: Exo journal : Gisèle
J’ai cru lire, en pointillé, un bout de l’histoire de l’homme, pas habitué à ce que la nourriture lui tombe dessus mais avec un passé de chasseur. Elle est très humaine ton ogresse, sans doute ce qui la rend si attachante.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Exo journal : Gisèle
M-arjolaine, tu ne me fais pas peur en vrai... quoique !
Bravo pour le sonnet, moi j'ai démissionné, pas osé.
A demain !
Bravo pour le sonnet, moi j'ai démissionné, pas osé.
A demain !
Re: Exo journal : Gisèle
Des appétits " défendus " valent bien des interdits ;-)
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Exo journal : Gisèle
Lorsque je me suis levée ce matin, mon ventre gras criait pour que je le remplisse. L'haleine chargée, les cheveux en bataille, je me suis installée sur ma terrasse, et j'ai regardé passer les coureurs qui sculptaient leurs jolies fesses et leurs larges épaules. J'attendais la venue d'un pauvre vieux qui voudrait se remettre en forme parce que sa femme ne voulait plus qu'il la baise (ce genre d'hommes là me plaisait bien, s'attrapait facilement). J'étais donc là, assise tranquillement, patiente, quand tout à coup, muée par une impulsion que je ne comprends toujours pas bien, admirant les mollets d'un très très beau garçon, je me levai de mon fauteuil et lui courut après.
Il me semble bien que je n'avais pas couru de la sorte depuis des temps ancestraux. Si mes viscères d'ogresses étaient conçues pour que je sois rapide, je les avais si bien gavées qu'elles avaient tout oublié de la belle époque, et qu'elles me tiraient en arrière, vers la grosse dame qui promenait son chihuahua tout près des balançoires. « Mais pense aux muscles saillants que tu lis sous son short ! » me disait mon cerveau. « Allons, l'empâtée fera une bonne pâtée ! » disaient mes tripes. La voix de mes entrailles prit le dessus, parce que la sueur commençait à tremper mes vêtements, et que c'était désagréable, mais je n'oubliai pas la belle idée que mon encéphale avait conçue.
Aussi dès demain, c'est décidé, je me mets au régime des humains : plus de viande, plus du tout. Quand je serai à nouveau capable de courir, je chasserai à la façon d'Ortie l'Ogresse, et alors, les coureurs, les footballeurs, les basketteurs, les nageurs, et surtout, surtout, les danseuses n'auront plus qu'à prier pour ne pas que je les mange.
Il me semble bien que je n'avais pas couru de la sorte depuis des temps ancestraux. Si mes viscères d'ogresses étaient conçues pour que je sois rapide, je les avais si bien gavées qu'elles avaient tout oublié de la belle époque, et qu'elles me tiraient en arrière, vers la grosse dame qui promenait son chihuahua tout près des balançoires. « Mais pense aux muscles saillants que tu lis sous son short ! » me disait mon cerveau. « Allons, l'empâtée fera une bonne pâtée ! » disaient mes tripes. La voix de mes entrailles prit le dessus, parce que la sueur commençait à tremper mes vêtements, et que c'était désagréable, mais je n'oubliai pas la belle idée que mon encéphale avait conçue.
Aussi dès demain, c'est décidé, je me mets au régime des humains : plus de viande, plus du tout. Quand je serai à nouveau capable de courir, je chasserai à la façon d'Ortie l'Ogresse, et alors, les coureurs, les footballeurs, les basketteurs, les nageurs, et surtout, surtout, les danseuses n'auront plus qu'à prier pour ne pas que je les mange.
Re: Exo journal : Gisèle
Tu as raison M-arjolaine, les jeunes muscles donnent envie de leur courir après pour croquer dedans, ogresse ou pas ! :-)
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Exo journal : Gisèle
Bon, j'ai compris que c'est une ogresse qui parle et qu'elle se nomme Gisèle. Mine de rien, c'est une bonne chose. Je ne suis pas toujours très vif d'esprit.
J'aime bien le début, quand l'auteuresse se prend au jeu de la contrainte :
"- J’ai mangé un bout à l’école de danse maman"
Après, ça m'a donné l'impression de ne plus la motiver suffisamment.
En tant qu'ainé ogre devenu végétarien, je me permets les conseils suivants :
On ne dit pas "grasse comme une oie", mais "grasse comme une loche" ma petite Gisèle
D'autre part, fais bien attention de ne manger que des légumes bio a l'avenir ma petite B-arjolaine.
J'aime bien le début, quand l'auteuresse se prend au jeu de la contrainte :
"- J’ai mangé un bout à l’école de danse maman"
Après, ça m'a donné l'impression de ne plus la motiver suffisamment.
En tant qu'ainé ogre devenu végétarien, je me permets les conseils suivants :
On ne dit pas "grasse comme une oie", mais "grasse comme une loche" ma petite Gisèle
D'autre part, fais bien attention de ne manger que des légumes bio a l'avenir ma petite B-arjolaine.
Invité- Invité
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