Là d'où "Je" vient (extrait 4)
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Là d'où "Je" vient (extrait 4)
... et toujours continuer à
marcher
entre ces arbres morts qui bourgeonnent
Comme pour rappeler
qu’il y a encore
quelque chose
à dire.
*
*
*
Derrière le parc
........et les clôtures
Le toit s’effondre
et par chaque fissure
c’est l’ombre de mon enfance
qui s'en va —
Je crois qu'elle ne reviendra pas.
*
*
*
Le chant déjà se fait murmure
Bientôt il n’y aura plus
que
des pierres muettes
... un jour
on emmènera les pierres
et la voix
.......s’éteindra —
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
Re: Là d'où "Je" vient (extrait 4)
Une mise en forme et des images que j'apprécie, (je lis en ce moment Reverdy et j'ai pensé à lui en vous lisant) . Juste le "mon " de "mon enfance" qui me gêne un peu.
Invité- Invité
Re: Là d'où "Je" vient (extrait 4)
Je viens toujours vous lire, à chaque fois irrésistiblement attiré par ce titre que je rejoins à cent pour cent.
Et on n'en a pour son temps à vous lire, très beau, merci
Et on n'en a pour son temps à vous lire, très beau, merci
Re: Là d'où "Je" vient (extrait 4)
(petit bémol, les points de suspension et le "et" ne me semble pas nécessaire au début ; j'ai tendance pour ma part à en mettre partout et au final c'est mieux sans)
Re: Là d'où "Je" vient (extrait 4)
Toujours cette construction particulière qui sert délicatement ton propos. Cette fois-ci un adieu à l'enfance, un passé révolu que tu sembles regretter à demi-mots.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 54
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Là d'où "Je" vient (extrait 4)
En préambule, je voudrais vous dire que je trouve votre démarche poétique fort honorable (ne relevant ni du volapük ni du n’importe quoi). Vous avez choisi une voie étroite. Elle exige la perfection, vous ne l’atteignez pas à chaque fois, ce qui est compréhensible vu la difficulté de la tâche.. J’ai déjà mentionné le côté « auberge espagnole », qui demande beaucoup d’efforts du lecteur, trop, à mon avis, il doit vraiment apporter son boire et son manger pour vous suivre pleinement.
Je regrette, d’abord, un manque de musicalité, de rythme, qui sont pour moi consubstantielles à la poésie même.
Mais aussi, si je prends cet extrait :
Derrière le parc
........et les clôtures
Le toit s’effondre
et par chaque fissure
c’est l’ombre de mon enfance
qui s'en va —
Je crois qu'elle ne reviendra pas.
J’y vois un contre-sens. Certes, l’enfance, comme vous le croyez, ne reviendra pas, mais ce que vous dites, grammaticalement parlant, c’est que l’ombre même ne reviendra pas, or les ombres vivent plus longtemps que les êtres et, justement, votre texte laisse entendre que cette ombre, elle, perdure.
Je regrette, d’abord, un manque de musicalité, de rythme, qui sont pour moi consubstantielles à la poésie même.
Mais aussi, si je prends cet extrait :
Derrière le parc
........et les clôtures
Le toit s’effondre
et par chaque fissure
c’est l’ombre de mon enfance
qui s'en va —
Je crois qu'elle ne reviendra pas.
J’y vois un contre-sens. Certes, l’enfance, comme vous le croyez, ne reviendra pas, mais ce que vous dites, grammaticalement parlant, c’est que l’ombre même ne reviendra pas, or les ombres vivent plus longtemps que les êtres et, justement, votre texte laisse entendre que cette ombre, elle, perdure.
zenobi- Nombre de messages : 892
Age : 53
Date d'inscription : 03/09/2010
Re: Là d'où "Je" vient (extrait 4)
Merci zenobi de cet avis qui, comme le précédant sur un autre texte, est productif pour moi. Vos questionnements et vos réserves face à mon travail me semblent tout à fait justifiés. Vous le savez, j'assume le côté très "dépouillé" de mes textes et l'idée que le lecteur participe à la naissance d'une émotion poétique ne me déplait pas. Il est clair aussi qu'atteindre la véritable "justesse" n'est pas évident ; la plupart du temps, j'essaye tout juste de m'en approcher ou de tendre la main vers ce qui est beau, sans pouvoir vraiment le dire...
L'incohérence que vous soulignez dans ce texte (et que d'autres textes présentent sans doute aussi) m'amène à réfléchir sur les ambiguïtés soulevées par une lecture, disons, très objective de mes poèmes.
Je peux cependant souligner la différence entre l'italique, qui marque une réflexion, une voix "off", et le reste, en général plus descriptif. Il y a ici une rupture entre ce qui est ressenti par le locuteur (la sensation qu'une "ombre", un souvenir subsiste malgré la destruction qui s'opère) et ce que le locuteur craint (que cette "ombre", de même que l'enfance avant elle, disparaisse, et qu'elle revienne jamais). Pour moi, la formule en italique indique que le locuteur cherche à se préparer psychologiquement au deuil de ses souvenirs, même si les souvenirs sont pour l'instant encore là.
C'est peut-être cette sorte de dédoublement du locuteur qui voit une chose/en ressent une autre/en dit une autre/en pense une autre, et le tout en même temps, que vous avez saisi ici.
Je pense que "Je" est toujours dans un entre-deux, entre fiction et réalité, projection dans le temps et vécu immédiat, du coup, la présence d'incohérences, de discontinuités, n'est qu'une autre manière de caractériser notre mode d'appréhension du monde...
Merci à tous pour vos commentaires et vos lectures régulière !
L'incohérence que vous soulignez dans ce texte (et que d'autres textes présentent sans doute aussi) m'amène à réfléchir sur les ambiguïtés soulevées par une lecture, disons, très objective de mes poèmes.
Je peux cependant souligner la différence entre l'italique, qui marque une réflexion, une voix "off", et le reste, en général plus descriptif. Il y a ici une rupture entre ce qui est ressenti par le locuteur (la sensation qu'une "ombre", un souvenir subsiste malgré la destruction qui s'opère) et ce que le locuteur craint (que cette "ombre", de même que l'enfance avant elle, disparaisse, et qu'elle revienne jamais). Pour moi, la formule en italique indique que le locuteur cherche à se préparer psychologiquement au deuil de ses souvenirs, même si les souvenirs sont pour l'instant encore là.
C'est peut-être cette sorte de dédoublement du locuteur qui voit une chose/en ressent une autre/en dit une autre/en pense une autre, et le tout en même temps, que vous avez saisi ici.
Je pense que "Je" est toujours dans un entre-deux, entre fiction et réalité, projection dans le temps et vécu immédiat, du coup, la présence d'incohérences, de discontinuités, n'est qu'une autre manière de caractériser notre mode d'appréhension du monde...
Merci à tous pour vos commentaires et vos lectures régulière !
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
Re: Là d'où "Je" vient (extrait 4)
Loreena Ruin a écrit:Je peux cependant souligner la différence entre l'italique, qui marque une réflexion, une voix "off", et le reste, en général plus descriptif.C'est peut-être cette sorte de dédoublement du locuteur qui voit une chose/en ressent une autre/en dit une autre/en pense une autre, et le tout en même temps, que vous avez saisi ici.
Je pense que "Je" est toujours dans un entre-deux, entre fiction et réalité, projection dans le temps et vécu immédiat, du coup, la présence d'incohérences, de discontinuités, n'est qu'une autre manière de caractériser notre mode d'appréhension du monde...
Merci pour ces précisions Loreena, je serai désormais plus attentive à ce changement de caractères graphiques qui n'est pas simplement une coquetterie de l'auteur ;-)
Je lis toujours attentivement tes poèmes mais ne sais généralement pas trop quoi en dire, bien que j'admire la recherche que tu sembles avoir entreprise même si elle m'est un peu étrangère.
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