Exo Bouts rimés : Couleur café

Grains de café, grains de sueur
au bout du champ un fusil brille.
Au diable, la puissance est fille
de la fermeté d'un tueur.

À la barbe de l'artilleur
en faction, bleu, devant la grille
- est ce un mainate qui babille?
a fulguré une lueur.

Unique lueur fugitive
suivie d'une course furtive;
là-bas frissonnent les genêts.

On dit qu'il était un repaire
où des fougères se fanaient
sur un toit que rien n'éclaire.

a fulguré une lueur.

Unique lueur fugitive

Répétition pas très jolie sinon bravo pour l'exercice.

Je trouve au contraire que la répétition renforce l'effet.
Très bon poème, très bien construit, avec un rythme impeccable, j'ai beaucoup aimé, Annie. Mais ce n'est pas la première fois !

les mots au départ le semblaient pas facile à "caser", tous vous me démontrer que non,
bravo pour cet exercice, le fond la forme -et les rimes- me plaisent.

J'ai bien bien aimé- jusqu'à la dernière strophe, que j'ai trouvé décevante.

Bel effet de répétition, un ensemble très vivant, très visuel, coloré... j'ai moins aimé la dernière strophe, moi aussi.

très beau poème

Je préfère nettement les 2 dernières strophes où l'auteur m'a semblée plus à l'aise et plus expressive. Avec de bons trucs tels que
frissonnent les genêts
et la fin :

On dit qu'il était un repaire
où des fougères se fanaient
sur un toit que rien n'éclaire.

Seul petit reproche (qui peut être fait à bien d'autres: l'abus il me semble du pronominal sur Fâner :
[i]Où des fougères fânaient[/i]
suffit largement et s'avère moins lourd

D'accord avec Marvejols pour "frissonnent les genêts".
Pas d'accord avec lui sur le verbe faner qui, à ma connaissance et peut-être pour s'alléger de sa forme pronominale trop souvent utilsée, ne porte pas d'accent circonflexe.
Pour la toute fin, une petite gêne à cause des temps (imparfait puis présent)

Merci à tous mes commentateurs, pour ce récit.

Pour justifier le changement de ton de la dernière strophe: j'ai voulu laisser planer un doute sur la fin de l'histoire. Quelqu'un cherche à s'enfuir, on ne sait pas s'il a réussi, s'il a été atteint, enfin s'il existe quelque part un refuge... Et l'imparfait place à distance.

La forme pronominale de faner me semble assez naturelle;
par contre personne ne semble avoir remarqué qu'il manque une syllabe au dernier vers. Pour en ajouter une, je n'ai trouvé que des formes alambiquées, j'ai donc choisi de laisser ce vers en l'état!

Lorsqu'emmenés par une prosodie régulière certains naturellement lisent ri-yien...

'bsolument! Pris par le charme du dire, on n'imagine pas que l’auteur se soit trompé, charmé, on cherche- et trouve... quand c'est possible.
J'ai donc lu ri/en.
Sans déplaisir.
Aucun.

Oui ! Le carcan des rimes me semble subverti avec une belle élégance...

Joli , joli !
Juste une réticence sur la fin : j'ai du mal à imaginer des fougères sur un toit.

Eh ! Les tropiques, leurs fougères sur les toits !

Il y a bien des hussards, alors des fougères et des artilleurs, pff !

J'aime bien, ce texte m'évoque un tableau de l'époque coloniale, style les soldats encadrant les esclaves pour la récolte des plantations.
Pour info : l'aire de répartition du genêt se limite à l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique du nord.

Quand j'ai vu le titre m'est venu de suite en tête un air, une chanson "couleur café que j'aime ta couleur café" et c'est donc en fredonnant mentalement que j'entame la lecture et là blam, c'est moins joyeux que prévu.

Ceci est particulièrement fort: grains de sueur/au bout du champ un fusil brille.

a fulguré une lueur me paraît par contre moins heureux, surtout suivi si près d'une seconde
lueur.
Ce détail mis à part, j'apprécie le dramatisme de ton texte et le brin de mystère que tu laisses planer, tu nous permets de faire travailler notre imagination et de créer un tableau intéressant.
Tu réussis également à éviter l'aspect mécanique des rimes et ça, ce n'est pas rien !