Le château de sable

Bien modeler le corps, dresser de lourds remparts
Un enfant se pâme, s’enferme dans sa tour
Le soleil et le vent vont buriner le fort
De reflets arabesques de mica et d’or

Au château de sable déserté sur la rive
Où le vent délite les grains à la dérive
Elle est venue enfin dans le flux de la lune
Mouiller cette dune de ses plumes d’écume

L’approche timide s’enhardit à mesure
Dans un pas de tango vaguelettes de mousse
Aux douves du fort creusent une invite douce
S’en vont danser les grains sans refaire le mur

La vague sensuelle vient envahir les douves
Le sable humide foisonne de frissons
Comment arrêter la course de la louve
Qui moutonne les prés salés à sa boisson ?

Déjà sur les brèches se sont posées les algues
Et le fort s’arase sous les béliers des vagues
En va-et-vient berce et croule l’édifice
Mais au sein de la mer je tête en nouveau fils

Le fond est d'une sensualité exquise, mais le rythme manque d'harmonie associée sur certains vers.

L'amour de la vague au château quel sujet !

Tous ces "e" à la césure, ça plombe.
(Quelques virgules "oubliées" ?)

eclaircie Le château est méta-fort et le sujet est autre.
"Certains vers" ne m'aide guère, précisez.
Merci

Zénobi pour une fois que je n'ai pas deux pieds dans le même sabot et que mon compte de syllabe à l'air correcte j'aurai trop de e à l'hémistiche. A mon avis tout est dans la lecture, exemple : ti/mid et non pas ti/mi/deu.
J'ai hésité à placer une virgule après "prés", mais prés salés est aussi une dénomination spécifique qui peut s'entendre avec le jeu de mot "moutonne", j'ai donc laissé la liberté au lecteur de la respiration et du choix du sens. Merci.

je reviendrai détailler, je n'ai pas osé hier, j'avais peur de faire trop long ou malhabile. (et ce matin je n'ai pas trop le temps ni l'envie)

Jean Lê a écrit:
Un enfant se pâme, s’enferme dans sa tour
(le e à la césure est amusical)
De reflets arabesques de mica et d’or
(la césure n'est pas à l'hémistiche et on semble tomber en lisant (?))


Où le vent délite les grains à la dérive
(même remarque que la première)
Mouiller cette dune de ses plumes d’écume
(les de de de font un peu lourd)


Le sable humide foisonne de frissons----> pareil le e muet pose problème
Comment arrêter la course de la louve-----> 11 syllabes seulement


En va-et-vient berce et croule l’édifice---> 11 syllabes

et je déteste faire ça j'ai l'impression de violer le texte, mais c'est vrai qu'à l'oreille, j'avais senti le malaise, si les termes techniques sont erronés c'est que je les connais pas assez précisément.

Dans l'ensemble j'ai bien aimé et les quelques problèmes "techniques" signalés dans les commentaires précédents ne m'ont pas gênés... Mais je reste vraiment hermétique au dernier vers et à l'irruption soudaine de ce "je" en décalage avec le reste du poème.

De petites erreurs dans le nombre de pieds pour en faire de parfaite alexandrins, mais j'ai néanmoins beaucoup aimé ce poème.

Merci pour ce doux partage, Jean

Isis30

Merci à vous tous pour les éclaircissements.
Copie modifiée :

Bien modeler le corps, dresser de lourds remparts
Le soleil et le vent vont buriner le fort
De reflets de mica et d’arabesques d’or
Un enfant enfermé se pâme dans la tour

Au château de sable déserté sur la rive
Le vent a délité les grains à la dérive
Elle est venue enfin dans le flux de la lune
Humidifier la dune à ses plumes d’écume

L’approche timide s’enhardit à mesure
Dans un pas de tango vaguelettes de mousse
Aux douves du fort creusent une invite douce
S’en vont danser les grains sans refaire le mur

Une vague cruelle vient envahir les douves
Et le sable mouillé foisonne de frissons
Mais comment arrêter la course de la louve
Quand moutonne les prés salés à sa boisson ?

Car déjà sur les brèches se posent les algues
Et le fort s’arase sous les béliers des vagues
Quand le va-et-vient berce et croule l’édifice
Boire au sein de la mer, téter en nouveau fils