Destruction

Je hais ce monde et le suivant. Je ne suis plus le centre de l'univers, je ne suis même pas sûr de toujours m'y trouver en fait. La Terre s'est arrêtée de tourner et s'est mise à me regarder avec étonnement, comme si c'était moi qui avais un problème. C'est cette idiote qui a permis à l'insignifiance de s'y propager après tout. Je te déteste ô toi qui as rendu tout ça possible. Tu es vraiment stupide. J'ai appelé trois fois et je suis allé sonner à ta porte cinq fois pour avoir une explication, mais tu n'as pas répondu. Est-ce que tu t'en fous ? Maintenant j'en ai assez, il faut tout faire sauter. Les enfants, les mamans, les chiens, les vauriens, les bons samaritains, les écolos, les gens ennuyants... tout doit y passer.

- Mais grand-père, est-ce que ça veut dire que des millions de gens vont mourir ?
- Des milliards. Maintenant tais-toi et laisse-moi écrire la fin de cette histoire.

Le plan est simple : activer les volcans, les océans et les ouragans pour qu'enfin je puisse m'évader de cette prison sociétale dans laquelle j'ai été enfermé à perpétuité. Mon goût pour la solitude et mon dégoût d'autrui surpassent la volonté de mes condamnateurs. Sur les doigts d'une main, je peux compter le nombre de personnes que ça va vraiment déranger. Sur les doigts de l'autre main, je peux compter jusqu'à cinq.

Le sang, d'un rouge exquis. Le son de la terreur, de la frayeur et de l'anarchie est de la musique pour mes oreilles. Tout s'enflamme et se submerge pour faire place au néant et, en son centre, un grain de sable, seule preuve tangible qu'il y a déjà eu quelque chose ici, avant.

Des millions d'années se sont écoulées. Peut-être des centaines de millions, j'ai arrêté de compter après trois. Le grain de sable a pris de l'ampleur. La vermine y a élu domicile. De dix, ils sont passés à cent, puis mille. La gentillesse, la méchanceté, la paix, la guerre, la générosité, l'avidité, les rêves et les cauchemars. Ils ont tout réinventé ce qui m'avait fait les détester la première fois. Tout est à recommencer. Il paraît qu'on apprend de ses erreurs. La prochaine fois, je ne laisserai rien derrière moi, même pas un foutu grain de sable.

Il semblerait que l'espèce humaine soit tenace ! Mais Dieu ne peut s'en vouloir qu'à lui même, fallait y penser avant de créer tout ça !

on saisit bien le message général mais l'ensemble manque par instant de clarté, me semble t'il. Ce texte me semblerait plus cohérent s'il était inséré dans un récit plus long, une nouvelle de SF par exemple ...

Qu'est-ce que Dieu peut être égocentrique ! ;-))