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Perceptions

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Message  Marine Sam 30 Juil 2011 - 18:10



Texte supprimé pour présentation à concours : http://www.vosecrits.com/t11540p200-pour-les-demandes-a-la-moderation-modifications-catalogue-vos-ecrits-c-est-ici#342168
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Message  Invité Dim 31 Juil 2011 - 8:55

Je lirais avec plaisir la suite. Il y a quelques petites choses qui seraient à revoir, ( je n'ai pas le temps ce matin de te détailler quoi), des longueurs, mais ça m'a fait un peu penser à Journal d'un monstre de Matheson.( et c'est un fichu compliment !)

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Message  Yoni Wolf Dim 31 Juil 2011 - 13:22

'e n'ai pas d'endroits où me blottir dans mon monde, ni rien pour dissimuler des objets que je ne veux pas que les autres objets dans ma chambre examinent, et j'aimerais avoir un vagin pour me replier à l'intérieur et ne plus jamais sortir. "

"Je pense à la noyade, cette chose abstraite qui ressemble à beaucoup de bleu avec un peu de noir au fond"

Ca c'est génial! Vraiment. Et le reste est très bon aussi, plein de petites phrases qui te font dire: oh putain c'est bien trouvé. + le style est solide, on ne s'ennuie pas, et c'est plutôt original.
J'attends de voir la suite moi aussi.
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Message  midnightrambler Dim 31 Juil 2011 - 15:48

Bonsoir,

Il y a quelques fautes de frappe comme "ceritude" juste au-dessus, alors je me demande si, origine du monde ou pas, elles (les filles) ont un orifice ou si "elles sont un orifice" comme je le lis sans savoir si tu l'as vraiment écrit !

Amicalement,
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Message  Marine Lun 1 Aoû 2011 - 9:38

Coline : Merci beaucoup de ton commentaire et de ton compliment ! Si jamais tu as le temps plus tard, pourras-tu me relever ces maladresses ?

Yoni : Merci également ! La suite renferme peut-être moins d'actions et de surprises, j'espère qu'elle ne te décevra pas trop.

Midnight : Pardon pour les fautes de frappe, j'ai beau relire et relire encore, je me débrouille toujours pour en laisser ! Les filles "ont" bien un orifice, c'est un certitude !

Je poste la suite ci-dessous. Pour l'instant je ne suis toujours pas arrivé au bout de ma nouvelle, je ne sais pas trop comment elle va finir, n'hésitez pas à me dire si vous voyez qu'elle s'essoufle et perd en intérêt, ce n'est jamais agréable pour un lecteur.
Marine.




Voir message de la Modération ci-dessus.
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Message  Invité Jeu 4 Aoû 2011 - 14:19

Toujours aussi étrange et prenant...

Petites choses qui coincent selon moi :

quote]La nourriture, et l'eau, est ce qui nous permet de vivre, de faire fonctionner nos muscles,[/quote]

D'une part ça fait un peu enfonçage de porte ouverte et d'autre part, tu as deux sujets pour un verbe au singulier, bizarre ...

Un certain abus des énumérations :
sort de mes oreilles, de ma bouche, de mes narines, de mon anus, de l'intérieur de ma tête. Dans cette tête, sous ce crâne, sous mon crâne, sous la peau, quelques pensées se mêlent à l'obscurité
et ce n'est qu'un exemple. Je n'ai rien contre cet effet de style, mais attention à ne pas en abuser.

La main que j'avais placée sur mon thorax s'imprègne presque dans mes chairs
le verbe s'imprégner me semble mal choisi. Je vois bien l'idée, mais je crois que tu détournes le sens, là.

Il paraît que c'est rose et mou ou ferme ou dur, que ça change selon l'humeur.
description pleine de contradictions ...! Je veux bien que certaines filles soient roses et molles et d'autre fermes ou dures, mais je ne crois pas que l'huimeur y soit pour grand chose !!! En même temps, je me dis que compte tenu de ses sources, il est possible qu'il ait des informations erronnées...

qu'il n'y ait rien d'autre après et qu'à ma mort tout disparaîtrait similairement.
problème de concordance des temps

rôdé : rodé

Les pores de ma peau sont grandes ouvertes
pores est masculin

d'hurler
de hurler

Bon, ceci mis à part ( c'est pas exhaustif, hein !) je veux quand même te dire à quel point je suis admirative de l'imagination que tu déploies et de la cohérence du monde que tu crées. Le tout écrit d'une façon vraiment intéressante. Bravo, continue !

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Message  Marine Jeu 18 Aoû 2011 - 16:12

Merci encore une fois, Coline, d'avoir poursuivi la lecture du texte et d'avoir commenté !
Je vais retravailler la description qui pose problème ; cependant, c'est vrai que les oppositions étaient faites pour installer le doute sur la part de manipulation et de conditionnement que les manuels exercent sur le narrateur.
Je reviens de deux semaines de vacances sans internet ; de ce fait je n'ai pas pu te poster la suite avant aujourd'hui : j'espère que le texte et son sujet t'intéresseront toujours ! Je crois qu'il y a moins d'énumérations encombrantes, mais d'autres maladresses seront sans doute apparues !






Voir message de la Modération ci-dessus.
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Message  Invité Jeu 18 Aoû 2011 - 18:09

Je croyais avoir tout lu. Mais quand il n'y en a plus, il y en a encore. Ce n'est pas un reproche ! C'est juste que je manque de temps pour terminer ma lecture. Je repasserai.Sinon, j'ai été très déroutée par ce monde étrange. Et c'est un compliment. J'adhère aux commentaires qui ont été faits. Je peux peut-être ajouter une chose : la description de la chambre avec cette végétation m'a fait penser à Boris Vian.



PS : Merci pour ta visite et pour tes commentaires chez moi.

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Message  elea Ven 19 Aoû 2011 - 18:59

Ton texte est fascinant. Ni la longueur ni l’aspect ramassé ne rebutent une lecture d’un trait.
Peut-être que je pourrais trouver à dire sur la construction, sur certaines phrases un peu longues, sur quelques points qui tendent à se répéter et qui permettraient d’élaguer un peu.
Mais cet univers, ce personnage, ce qui apparait comme une cruelle expérience ou un post-monde glaçant suffisent à effacer les remarques. Je me suis laissé prendre et embarquer sans rechigner, sans réticences.
Et je dis chapeau pour ta manière de te mettre dans la peau de ce personnage pour ressentir, éprouver et exprimer au mieux ce qu’il vit.
Je lirais la suite avec grand plaisir.

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Message  Invité Sam 20 Aoû 2011 - 14:02

C'est un texte riche, auquel on peut trouver de multiples interprétations, prosaïques ou poétiques. Cette histoire peut s'offrir simplement telle qu'elle est, c'est-à-dire un monde, un personnages particuliers, ou l'on peut voir derrière toute une symbolique. C'est un très bon récit de science-fiction, finalement, qui reprend des éléments du genre pour construire un univers qui soit se suffit à lui-même soit pose des questions sur la condition humaine. Vous parvenez très bien, Marine, à poser différents éléments de façon sporadique, au fur et à mesure, avec un rythme certain soutenu pour que le lecteur soit curieux puis rassasié, et ainsi de suite. Vous installez un personnage et un monde cohérents, originaux, mais cela ne suffit pas : l'information narrative est habilement distillée, vous en donnez assez sans trop en faire. De ce point de vue-là, il me paraît donc que vous adoptez une cadence bien équilibrée, car encore une fois, ce n'est pas tout d'avoir de l'imagination, il faut aussi savoir l'organiser et ne pas la gâcher en la livrant tout de go. Je suis admiratif à ce propos.
D'un point de vue stylistique, c'est agréable à lire, c'est bien écrit, c'est sensible, mais c'est à mon sens un peu trop "facile". Vous avez du talent, ça je n'en doute pas, et vous écrivez bien, je le répète, mais : si vous excellez dans la construction, vous peinez, je crois, quelque peu dans ce que j'appellerais l'atmosphère, et elle est ici étroitement liée au style. Si le monde est atypique, passionnant et évocateur, la manière de le présenter me semble s'abandonner inconsciemment à la tonalité archétypale du "journal". Vous avez en effet choisi ce format, et c'est un choix que je ne récuse pas, au contraire, puisque la focalisation interne et l'énonciation au "je" sont en parfaite adéquation avec le propos et l'ambiance soutenus (la pièce, l'enfermement, l'exclusion, etc.). Par ailleurs, j'ai beaucoup d'affection pour ce genre littéraire. Néanmoins, ce genre-là étant au regard d'autres mineur, il y a un style, un timbre, qui est parfaitement reconnaissable, du moment qu'on ait lu un tant soi peu de textes lui appartenant, aussi et surtout quand on se situe dans cette optique de traduire la situation singulière d'un personnage. Vous tombez pour moi dans un poncif stylistique qui tient à faire parler le narrateur de façon neutre, innocente, de décrire ce qui l'entoure avec précision et simplicité pour que l'étrangeté en devienne plus forte encore. Je trouve que le trait est ainsi forcé, le décalage entre la bizarrerie de la situation et la voix inodore du personnage (le style) certes efficace mais artificiel dans ce qu'il a d'évident ou d'éculé. Je ne sais si je me fais bien comprendre. Cette écriture me semble si inhérente au genre qu'elle relève de fait trop du procédé, de la technique, un peu comme cette écriture blanche que dénonce Jourde dans La littérature sans estomac et qui feint la profondeur sous couvert de la simplicité — il y a une différence entre l'épure et la pauvreté. Mais ne vous trompez sur mon propos, je suis ici un peu radical pour mieux vous signifier mon ressenti, mais vos tournures sont par moments fort heureuses, belles et véritables ; à mon sens il y a de la personnalité dans votre écriture, mais encore entachée par une volonté inconsciente de faire étrange. La force de votre propos en pâtit en peu. Mais comprenez-moi : j'émets cette réserve car votre texte m'a plu, car votre style a je pense beaucoup de potentiel.
Il y a sinon quelques erreurs orthographiques ou quelques fautes de frappe.

Bref, votre texte m'a plu, vous l'avez compris, certaines évocations m'ont vraiment intéressé de par leur richesse et leur intelligence. Le tout début augure déjà un récit charnel, gluant, et de manière générale j'ai apprécié les passages sur le corps. Je vous livre un condensé de ce que j'interprète à travers ce récit.
Ce texte aborde les thèmes de la différence, de l'enfermement et de la transmission — et sûrement un paquet d'autres si l'on veut. En effet, il y a l'étrangeté de la situation qui dépend de l'étrangeté du narrateur et du regard hypertrophié qu'il a sur les choses. Ce narrateur semble en recul face au monde et aux autres, incapable de les comprendre et de les concevoir, d'acquérir les codes sociaux : c'est pour ces raisons qu'il semble regarder, innocemment, commencer une espèce d'apprentissage de l'existence, de ce qui est étranger à lui puisqu'il est justement en dehors de la norme ("Je suppose que le monde est fait comme cela", "Un dictionnaire m’a dit un jour que j’étais narcissique"...). Il s'interroge ainsi sur les rouages, sur le fonctionnement des choses, par exemple le corps humain : il s'étonne de la sensation, des perceptions. Le narrateur a besoin d'une médiation ('j’ai confiance en ce que les livres disent"), car il n'a pas accès, physiquement ou mentalement, à la réalité des autres et du monde ("procréer reste vague pour moi"). Ainsi, l’acte d’amour reste un secret pour lui, et le fait qu'il l'assimile dans l'hypothèse à une masturbation solitaire montre bien sa solitude, sa castration et son inconnaissance de l’extérieur. Par ailleurs, malgré sa geôle le narrateur ne peut qu’être agressé par l’autour. Le fait même d’être au monde le fait souffrir ("Je n'ai pas d'endroits où me blottir dans mon monde"). Il faut qu'il soit "[...] beau pour recevoir les choses", comme si être beau revenait ici à être présentable, c'est-à-dire à combler sa différence (physique et mentale), certaines carences en rapport à la normalité pour pouvoir être exposé aux regards sans être exhibé comme l'est un monstre.
L’enseignement, la culture, enfin, le contact avec le monde, reste une tentative d’assimilation avortée, puisque l’apprentissage reste artificiel : la réalité est transmise par cassettes, par enregistrements, par images, la réalité n’est jamais véritablement atteinte, elle reste superfétatoire, à l’état de représentation, de simulacre, il y a toujours un intermédiaire entre le narrateur et le monde et puisque cette relation n’est pas immédiate il y a dénature. Cette vie transmise comme une copie n’est de plus pas gratuite : il y a comme un échange entre le narrateur et ceux qui le rationnent (en nourriture, en eau, en besoins corporels mais aussi intellectuels) : il doit accomplir quelque chose, il peut « décoder […] » ses inscriptions pour transmettre à son tour, se transmettre au monde, comme un extraterrestre ou une nouvelle maladie soumise à un examen médical, bref, un corps étranger qui de par ses disparités doit apprendre le monde et en retour se donner à lui. Il semble une créature marquée de quelque sceau ancestral ou cosmique, détenteur naturel d’une science occulte ou inconnue, les inscriptions sur sa peau rappelant les hiéroglyphes en tant que signes, langage, messages, comme les peuples occidentaux découvrent un objet détenteur d’une histoire (d’une ancienneté, d’une distance historique) ou/et d’une culture (d’une particularité, d’une distance géographique). On pressent donc une opposition entre le monde tel que nous le connaissons et tel que vous le présentez ici (monde technologique, lisse, froid comme l’est le métal et la science) et les origines du narrateur, liées vraisemblablement à une déité telle que le temps ou la nature (« les crépuscules »), à un mysticisme chargé d’ombres, comme des peuplades autochtones invoquent les forces élémentaires et ritualisent l’existence d’une manière plus puissante et plus spirituelle que « nous » : «les crépuscules où cela arrive, j’ai des permissions spéciales », voilà la phrase qui pour moi synthétise cet échange.
Le narrateur, au fur et à mesure qu’il vit, est comme le témoin d’une réalité déjà existante mais qu’il découvre lui par à-coups, par bribes, comme si le monde se recréait peu à peu pour lui-même : devant ses yeux, la genèse des choses. Du fait de son enfermement et de son apprentissage progressif, partiel et partial du monde, sa conception du temps paraît faussée, encore réelle finalement parce que subjective, au regard de ce temps objectif, c’est-à-dire sécable, que l’humanité civilisée s’est imposée. Du fait de son apprentissage (encore une fois progressif, partiel et partial), sa connaissance est carencée mais aussi motivée par le vide, le manque, comme la lecture du début d’un livre donne envie d’en connaître la suite ou l’apparition d’un corps séduisant dont nous serions pressés et curieux de regarder la figure ; ainsi : « Je crois que je bénéficie sans doute d'un des meilleurs apports d'imagination de tout l'Univers. », sa vie intérieure est entretenue, le seul extérieur semble le rêve de cet extérieur, et en ce sens les « permissions spéciales » sont tant de connaissances imparfaites sur lesquelles s’arc-bouter, se propulser dans une vie mentale puisque le physique semble condamné aux quatre murs. Pour ces choses-là, ces trésors incommensurables pour un être enfermé, le narrateur ne veut pas mourir et se réjouit d’avoir, toujours « selon les livres », « encore le temps ».
Il y a donc des vides à combler, des désirs à jamais inassouvis, des projections pour prétendre à ne serait-ce qu’un avatar de l’existence et de ses choses le plus simples, comme la sexualité, promiscuité la plus intime, la plus puissante et la plus élémentaire avec l’altérité.
« Une vitre protège mon corps, et à travers maintenant je vois le monde comme derrière un voile blanc […] » Je relève cette phrase car elle me paraît symboliser, concrétiser parfaitement la frontière, la ligne de démarcation entre le narrateur et le monde : la pièce unique dans laquelle il vit est cette scission imperméable, un moyen de le protéger du monde et inversement, comme si de par leurs dissemblances, leur incompatibilité, ils se contamineraient mutuellement.
Ce décor et ce personnage semblent aussi le prétexte à une réflexion plus générique et profonde, la métaphore d’une triste incapacité à communiquer véritablement avec l’autre, l’impossibilité d’échapper à soi et de se donner vraiment (cela rappelle au « narcissisme » du narrateur, selon les livres), et ce désespoir englobant tous les domaines de la relation, comme Lacan disait : « On ne fait jamais l’amour à deux. ». L’endroit clos où vit le narrateur serait donc la représentation symbolique de la pièce vide où chacun est cloîtré malgré lui : c’est le propre de l’Homme d’être à jamais hermétique à son prochain, à la manière de la parole imparfaite qui ne traduit jamais exactement notre émotion quand on tente de la partager. On touche ainsi à une autre déclinaison philosophique de ce soi enlisé dans lui-même (ce qui provoque donc la solitude) : le monde et les autres apparaissent à soi seulement à travers le prisme du regard individuel, seulement parce que je les perçois : comment être sûr alors que les choses existent ? ne peuvent-elles être que des idées, des perceptions créées par ma conscience ? C’est tout le jeu de l’idéalisme : chez Schopenhauer, le monde est une représentation, une projection de mon esprit, « car tout ce qui existe, existe seulement pour le sujet ». C’est en tout cas ce que vous me semblez signifier par : « Je n'ai même pas la certitude de l'existence d'autres mondes » ou « Il me semblerait triste que l’existence se limite à moi-même, à cette pièce ».
Le narrateur est ainsi « un créateur », « son propre démiurge », puisque tout existe par soi, c’est un créateur de mondes, il peut, grâce à sa conscience, son imagination, sa capacité d’abstraction, sa pensée symbolique, appelons ça comme nous le voulons, se dépasser lui-même par lui-même (puisqu’on est toujours seul) et construire des choses, se déterritorialiser (terme deleuzien). Ce que j’ai appelé plus haut le rêve est simplement cette faculté propre à l’Homme : s’il est prisonnier de lui-même, de son corps, incapable à toucher l’autre, retenu dans cette pièce à jamais, il peut se déplacer d’une autre façon, toujours intérieurement, il peut entreprendre un voyage en se « néantisant », en niant sa condition. Malheureusement, et c’est là l’ambiguïté malheureuse, comme on ne dépasse pas la métaphysique en s’en séparant, l’Homme ne peut trouver sa négation que par lui-même : sa pensée lui permet l’évasion mais il est prisonnier de sa pensée. Triste constatation, triste paradoxe, l’être étant situé à mi-chemin entre lui-même (cette prison) et son dépassement, entre l’animal et le surhomme (« l’homme est une corde tendue entre l’animal et le surhomme, une corde au-dessus de l’abîme » disait Nietzsche), entre la terre et le ciel, « mi-ange mi-bête » (Pascal), et de cet entre-deux naît la souffrance. L’Homme est comme un animal, il a des besoins, il a un corps, il est « sectorisé » dans l’espace restreint qu’est lui-même, mais peut devenir un dieu, un « créateur », projeter par sa conscience le monde, les choses, les autres, aller vers.

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Message  Marine Sam 20 Aoû 2011 - 19:35

Cher Lu-K,

Je ne sais comment vous remercier de ce commentaire plus qu'exhaustif. Je dois vous avouer que votre réflexion a de loin dépassé la mienne. En écrivant ce texte, je souhaitais travailler sur le rapport que l'homme peut avoir à sa réalité, essayer de montrer, comme vous l'avez dit très justement, qu'elle n'existe qu'à travers nos propres yeux et que des choses infimes peuvent apparaître sous un aspect complètement différent à chacun de nous ( « comment être sûr alors que les choses existent ? ne peuvent-elles être que des idées, des perceptions créées par ma conscience ? » ). Vous avez vu bien plus d'éléments et d'interprétations dans ce texte, cependant, que j'en ai moi-même voulu mettre. C'est pourquoi je me sens coupable, car je crois que je ne suis pas à la hauteur de votre commentaire : le texte m'est venu au fil de la pensée, et n'a pas été le fruit d'une réflexion profonde ; peut-être est-ce juste pour moi ce texte simple que vous évoquez tout au début de votre réponse. Vous dîtes que j'ai du talent, mais sans doute n'en ai-je pas tant que ça : c'est sûrement pour cela que le trait d'étrangeté paraît forcé. Je ne maîtrise pas encore assez la langue et l'expression pour pouvoir contrôler l'ambiance de mon texte. Si une atmosphère s'est installée, j'en suis heureuse, mais, en réalité, je n'ai pas fait exprès. Vous évoquez « un poncif stylistique qui tient à faire parler le narrateur de façon neutre, innocente, de décrire ce qui l'entoure avec précision et simplicité pour que l'étrangeté en devienne plus forte encore » : en fait, je crois que je ne maîtrise pas le style : le côté innocent de l'expression doit sans doute être le mien. C'est pour cela, je me sens coupable de vous décevoir, et je mérite pas votre superbe commentaire, l'attention que vous avez portée à mon texte, et le temps, sans doute, que vous y avez consacré. Néanmoins, je vais essayer de répondre à votre commentaire dans l'ordre dans lequel je le parcours, afin de répondre au partage plus qu'intéressant que vous me proposez.

- Pour ce qui est du ton, tout d'abord, comment pourrais-je, selon vous, essayer de lui donner plus d'ampleur et d'essayer de me détacher de ce style trop simple du genre journalistique basique ? Si j'étoffe trop mon expression, j'ai peur de devenir maniéré, et que s'en ressente pour le lecteur, de ce fait, l'impression de lire une expression forcée qui ne cadrerait plus avec la spontanéité du personnage.

- « Par ailleurs, malgré sa geôle le narrateur ne peut qu’être agressé par l’autour. » Votre analyse est très intéressante. A vrai dire, encore une fois, je n'y avais pas réfléchi. La phrase que j'ai placée, quant au besoin du personnage de se blottir, m'est venue spontanément. Je n'arrive pas à savoir exactement de quelle origine provient cette réaction de peur, parfois, face à son monde : cela pourrait être la solitude, ou le fait de ne pas totalement le maîtriser.

- « Ce décor et ce personnage semblent aussi le prétexte à une réflexion plus générique et profonde, la métaphore d’une triste incapacité à communiquer véritablement avec l’autre, l’impossibilité d’échapper à soi et de se donner vraiment » Hélas ! Je ne peux qu'être ravie si ça amène le lecteur à de telles réflexions, mais je vous assure, je suis loin d'avoir un niveau de réflexions suffisant pour l'avoir intégré volontairement dans mon texte. Je dois vous décevoir. Néanmoins, je ne peux pas dire non plus que cela n'est pas vrai : votre interprétation, votre réflexion sur le fait d'être perpétuellement étrange à l'autre et prisonnier de ses propres croyances, de sa propre réalité, est un sujet qui m'intéresse en ce moment et auquel je pense beaucoup. En fait, ce texte est parti de l'idée suivante : je soutenais à un ami que si on l'avait élevé depuis tout petit avec la conviction qu'il fallait tuer le plus de gens possibles, il tuerait le plus de gens possible. De la même façon qu'on reproche à Mersault, dans l'Etranger, de ne pas pleurer à l'enterrement de sa mère, parce que, tout simplement, il n'est pas socialisé de la même façon que les autres. Donc, oui, votre interprétation est juste, et votre qualité d'analyse admirable. On dirait que vous êtes dans ma tête !

« sa pensée lui permet l’évasion mais il est prisonnier de sa pensée. » Oui, de sa pensée ou de sa réalité. La littérature, par exemple, nous permet de nous évader, tout comme l'écriture, mais une fois le livre fini, une fois le texte terminé, on affronte à nouveau le réel.

Que vous dire d'autre, à part merci, encore une fois ? Votre commentaire était véritablement enrichissant, et je vous très reconnaissante du temps que vous m'avez consacré. Le dénouement du récit, cependant, vous décevra sans doute : il sera peut-être seulement du style « expérience scientifique », si vous voyez ce que je veux dire. De ce fait, je suppose que la chute vous paraîtra banale.

Marine.
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Message  Marine Sam 20 Aoû 2011 - 19:41

Iris et Eléa : Merci beaucoup de vos compliments et de votre lecture !
Merci Eléa, d'avoir déjà lu tout cela alors que le texte est long !
Je ne sais pas quand je posterai la suite. Il n'y a pas grand-chose d'encore écrit après le dernier passage posté, et je ne sais pas du tout de quelle façon orienter mon récit. Le commentaire de Lu-K m'a troublé. Dois-je faire sortir le personnage de sa chambre pour le confronter au monde extérieur ? Dois-je continuer à entretenir le mystère de son enfermement ? Dois-je me rapprocher de la fin de la nouvelle, pour éviter que le lecteur ne s'ennuie trop ? La fin doit-elle coïncider avec la révélation du pourquoi de l'enfermement - dans le cas contraire, j'ai peur que l'intérêt du lecteur pour le texte s'estompe ensuite, une fois le mystère dévoilé ?
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Message  Invité Lun 22 Aoû 2011 - 9:59

Excusez-moi, Modération, de faire remonter ce fil mais l'échange avec Marine me semblait intéressant.

Je vous remercie, donc, Marine, de votre réponse ! Votre modestie et votre franchise vous honore. Vous dites écrire comme les mots vous viennent et c'est, ma foi, une forme d'honnêteté gratifiante pour le lecteur puis une preuve de votre talent ! Sans vouloir vous envoyer des roses et pour nuancer à nouveau mes propos quant à votre style, ne vous inquiétez pas : vous écrivez très bien, et davantage. Votre texte est impressionnant de maturité et de poésie. Lorsque j'évoquais ce qui pour moi pêchait dans votre manière d'écrire, c'est toujours en rapport à une technique formelle particulière, je le répète, qui perd de sa force à partir du moment où on la reconnaît justement comme technique. Soit c'est vos lectures diverses qui dirigent votre style inconsciemment (à l'évidence, comme vous le remarquez, ça n'est pas une volonté consciente), soit c'est moi qui fabule sur un défaut inexistant (ce qui est loin d'être impossible). Quoi qu'il en soit, et de nouveau je m'oblige à redonder, ne prenez pas votre spontanéité comme une tare ; bien au contraire, vous devriez vous targuer d'écrire aussi bien sans effort apparent, sans préméditation. De fait, puisque l'art de la critique est difficile et que j'essaie toujours de m'y atteler en mêlant mon propre avis à une certaine justesse objective, je ne puis affirmer si ce que je comprends de votre écriture dépasse les frontières de mon jugement pour trouver une vérité directement liée au texte — à supposer que ce genre de vérité existe, ce qui reviendrait à poser la question de l'existence d'un texte indépendamment de sa réception. Ne prenez donc pas mes remarques comme paroles d'évangile, acceptez-les et méfiez-vous-en tout à la fois ; à titre d'exemple, vos autres commentateurs n'ont quant à eux absolument rien reproché à votre écriture.

Ensuite, vous ne me décevez pas. Nul besoin de cacher la représentation, l'image obligée que l'on se fait d'une personne, surtout quand l'identité est virtuelle ; mais je tâche avant tout, sans me mentir à moi-même quant à ce que je pourrais penser de vous dans la conjecture, de commenter un texte et non son auteur. De plus, je ne masquerai pas que votre concision, votre simplicité, votre pudeur et votre intelligence jouent en votre faveur — c'est agréable de discuter ici avec des personnes qui ne ressentent pas la nécessité de projeter un personnage à travers leurs messages.
Deuxièmement, et c'est un point essentiel selon moi, vous ne me décevez pas car ce que j'ai vu dans votre texte et qui est loin de votre intention renforce à nouveau la bonne opinion que j'en ai. A partir du moment où une composition écrite est soumise à une lecture, elle n'appartient plus tant à l'auteur qu'au lecteur : elle se déplace, s'allonge, s'extrait d'elle-même, et peu importe que le lecteur y voit ce que l'auteur a voulu y mettre ou d'autres choses. Elle obtient comme par magie une vie solitaire, un mouvement qui lui est propre dès que l'auteur lâche les rênes et l'exhibe au monde. Valéry ("Quand l'ouvrage a paru, son interprétation par l'auteur n'a pas plus de valeur que toute autre par qui que ce soit."ou encore "Mon intention n'est que mon intention, et l'œuvre est l'œuvre."), Barthes ou Kundera ("Les grands romans sont toujours un peu plus intelligents que leurs auteurs.") ont œuvré pour cette conception moderne que l'on appela de façon plus large "la mort de l'auteur". Ainsi, votre texte m'a évoqué de nombreuses choses, m'a fait réfléchir, j'y ai vu bon nombre d'interprétations que vous n'avez pas voulu injecter : cela ne signifie nullement que ma critique dépasse votre texte, mais à l'inverse que votre texte est si bien fait qu'il vous échappe à vous-même, vous qui l'avez pourtant écrit. Et je n'ai peut-être fait que considérer avec des armes d'analyse philosophique un peu surfaites ce que vous ressentiez intuitivement et profondément : "Je n'arrive pas à savoir exactement de quelle origine provient cette réaction de peur, parfois, face à son monde [...]"

Je réponds rapidement à votre exemple sur l'Étranger : il me semble que votre interprétation de cette œuvre part dans le mauvais sens : Camus veut signifier par ce personnage froid et calculateur la réponse la plus cohérente face à l'absurdité d'un monde au sein duquel les choses et les événements s'enchaînent au hasard sans qu'on puisse leur donne un sens (en gros). Je ne pense pas qu'il y ait d'approche psychologique du personnage. Mais, bien évidemment, le ressenti est toujours juste, et l’œuvre vous appartient autant qu'à Camus (ça, c'est pour éviter de me contredire en l'espace de deux paragraphes). Ceci dit, vous avez tout à fait raison quant au problème de l'éducation, de ce qu'on appelle le déterminisme psychologique : la conscience est vide à la naissance, elle est comparable à une poche qui se remplit au fur et à mesure des éléments extérieurs que l'être reçoit de ses parents ou de tout ce qui, dans son milieu, contribue à sa formation, à son devenir.

Enfin, je crois comprendre que vous êtes troublée : ne le soyez point, votre texte approche l'excellence, aussi ne changez rien dans ce que vous aviez prévu pour la suite de la narration, pour l'articulation du récit. Quant au style, méfiez-vous de mes remarques, donc, et n'essayez pas de changer du tout au tout, j'ai peur que vous fassiez une bêtise par ma faute ; mais puisque je persiste à penser qu'il y a globalement une certaine facilité, je vous invite à continuer les observations cliniques et pragmatiques du personnage tout en conservant certains élans poétiques bienvenus, et pourquoi pas au fur et à mesure que progresse l'histoire rendre les sentiments (jusque-là aseptisés) du personnage plus explicites et plus fous.

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Message  Damy Mar 23 Aoû 2011 - 19:23

Je n'ai pas encore tout lu, mais je poursuivrai tellement ce texte me fascine.
Il me tient en alerte en ce sens que je cherche à chaque paragraphe, à chaque partie, à percer le mystère: Qui est-il et où est-il ? Dans les toutes premières lignes j'ai pensé à une enfant dans les émois érotiques de la découverte de son corps, puis à un chien fidèle. J'ai vu très vite que c'était un mâle, mais de quelle espèce ? J'ai pensé à un jeune interné, en asile ou en prison, à un simple d'esprit, jouissant de la découverte simple de son esprit, à un savant fou entouré de fioles, à un embryon dans le placenta assistant à une pénétration qui pourrait lui être fatale, à un spermatozoïde, le premier de la bande....
Il y a du rythme, des évolutions dans le temps, dans l'espace, dans les décors qui font que l'intrigue est bien vivante; le petit bonhomme vert bouge sur place.
C'est un régal littéraire aussi (qui mériterait une relecture fine par endroit pour gommer les quelques erreurs de syntaxe et de fautes de frappes). Je ne citerai que ces beaux néologismes poétiques: des youzis et des gomma, des sopuilas et des mounyounks, des alamains ou des pinocrauch , autant de noms de constellations dans une galaxie extra solaire.

À bientôt donc
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Message  Marine Dim 28 Aoû 2011 - 9:53

Merci beaucoup de vos deux réponses, Lu-k pour votre partage que je reçois avec grand plaisir et Denis pour vos compliments !
Je poste la suite ci-dessous.



Voir message de la Modération ci-dessus.
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Message  Rebecca Lun 29 Aoû 2011 - 22:31

Un vrai univers d'auteur... qui happe le lecteur et ne cesse de l'intriguer...une réussite
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Message  Marine Dim 4 Sep 2011 - 14:55

Merci, Rebecca :). Je poste la suite, qui s'avérera sans doute être... la fin.

Voir message de la Modération ci-dessus.

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Message  Damy Jeu 8 Sep 2011 - 11:20

L'approche du crépuscule qui tient la nuit dans ses bras m'engourdit doucement, mes membres se font plus lourds, je me déplace avec plus de difficulté à travers le monde et mon chemin me ramène lentement vers le lit. Cette tristesse que je ressens est dûe, je crois, à l'impression de mourir que me donne la tombée du jour. Cette impression, d'ailleurs, s'accompagne toujours d'une grande sensation de lucidité, comme si mes sens étaient décuplés et que je m'entendais vivre.

Je reviens rendre visite au poète psychotique bipolaire ou schizophrène, aux jambes scarifiées des hiéroglyphes de son palimpseste alchimique.

Je me marque la page pour reprendre ma lecture plus tard: y aura-t-il une porte de sortie créée par le Grand Manitou ?

par Marine le Dim 4 Sep - 16:55
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Message  Damy Sam 10 Sep 2011 - 17:52

Que d'émotions, cette oeuvre d'artiste ! La plus puissante, chez moi: la curiosité, l'attente de la vérité. Puis l'inquiétude, l'angoisse. L'admiration aussi face à la capacité d'introspection, d'analyse, du petit bonhomme encore vert. La dyavak enfin.
Entre ses cases, ses boîtes, celles de son cerveau, leurs pouvoirs de manipulation, le désir de la connaissance scientifique à travers des dictionnaires aux définitions incomplètes, l'expérience sensorielle des pixels sensitifs, la sensation du froid plasmatique de l'écran et de la douceur de l'écriture, la prise de conscience de l'enfermement et de la vanité et le désir d'ailleurs....quelle aventure !

Puisse le pré-papillon en phase mojrax continuer à avoir "les mains tendues vers l'endroit de son envie", toute sa vie.

Merci.
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Message  elea Sam 10 Sep 2011 - 20:01

Je ne sais pas trop quoi dire sur cette fin. Elle n’est pour moi ni trop décevante ni parfaitement satisfaisante.
J’aime bien l’idée de laisser là le narrateur, en pleine fuite ou plutôt en pleine avancée vers ailleurs, vers d’autres connaissances, vers sa liberté peut-être, en pleine exploration, avec ses doutes et son désir plus fort que les doutes.
Je trouve que c’est parfait ainsi, qu’il n’est pas besoin de savoir ce qu’il va trouver ni si il va trouver quelque chose. C’est effectivement ouvert à tous les possibles et à l’imagination du lecteur.
Mais c’est peut-être là aussi qu’il y a une limite pour moi, tu laisses un peu trop d’imagination dans ce qui précède. Je veux dire par là que je reste aussi un peu sur ma faim de ne pas avoir de certitude quant à ce qu’était réellement cet enfermement, expérience réelle, métaphore ? Et surtout le pourquoi même si je m'en doute.
Un paragraphe semble donner la réponse (celui où on parle du numéro 026) mais c’est le seul (si ma mémoire ne me joue pas des tours, je n’ai pas relu depuis le début) et il semble posé là un peu comme un cheveu sur la soupe, incongru, comme si c’était juste une manière de donner une piste. Sauf que la piste est soit de trop, soit pas assez développée. C’est une interrogation de plus.
Quoi qu’il en soit, ton récit était prenant, le lire m’a happée dans ce monde avec son prisonnier et c’était fascinant de suivre le cheminement de ses pensées, de ses ressentis et de ses interrogations. Bravo et merci.

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Message  Marine Dim 11 Sep 2011 - 10:43

Merci à toi Denis, de la fidélité de ta lecture et de tes commentaires généreux. Je suis heureux que tu aies apprécié cette nouvelle, et c'est pour moi une joie immense d'avoir pu la partager un peu ainsi avec toi.

Elea : Il m'est en fait très difficile, à la fin, du fait de la construction du récit, de donner des explications. Je sais que pour l'instant, cela fait un peu "portes ouvertes que je n'ai pas refermées", comme dirait Werber dans ses conseils aux écrivains en herbe.
Je pourrais développer beaucoup plus le passage où je parle du numéro 026 ; mais dans ce cas, il y a un risque de désintéresser le lecteur vers le milieu de ma nouvelle, puisque il saura le pourquoi de l'enfermement. Ou alors, il faut que je mette un passage identique un peu plus loin, voire un peu avant, dans le texte. Que me conseilles-tu ?

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Message  Damy Dim 11 Sep 2011 - 12:03

Oui, tu as posté la meilleure ! Il me suffit à moi de savoir qu'il veut sortir au grand air et d'imaginer soit qu'il en goûtera la fraîcheur, soit qu'il en brûlera, et ce sera selon mon humeur personnelle.

Pour l'énigme du n° atomique, franchement je le supprimerais du texte. Qu'importe si c'est un n° de cellule, un n° de chambre d’hôpital psychiatrique ou la date de péremption du liquide amniotique.
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Message  elea Dim 11 Sep 2011 - 22:13

Cette fin est la meilleure si tu veux t’arrêter là et donc traiter uniquement de l’enfermement en lui-même et de la manière dont il peut être vécu.
Si tu veux raconter la sortie cela peut aussi être intéressant de voir comment il réagit à tout ce dont il a été privé, mais c’est une autre exploration, et donc une autre histoire. Idem s’il retourne dans sa pièce après avoir connu le dehors.
Je ne crois pas avoir à te dire quoi faire, à toi de te demander si tu as exprimé tout ce que tu avais envie d’exprimer, ou si tu ressens l’envie voire le besoin d’aller plus loin avec ce texte.
Cette nouvelle se suffit à elle-même telle quelle pour moi et je répète que la fin est parfaite ainsi.
Mais il peut y avoir aussi développement pour explorer d’autres aspects et pourquoi pas carrément du plus long, roman ? Il y a matière à je pense. Tout dépend ce dont toi tu as envie. Pour le lecteur ou la lectrice que je suis il n’y a pas besoin de plus. J’avais juste ce petit doute sur l’explication de l’expérience, le choix d’en parler un peu comme tu l’as fait et qui alors n’est pas assez ou de carrément supprimer ce passage et laisser réellement les lecteurs se faire leur idée.
Finalement ici le pourquoi n’est pas si important, ce qui est fascinant ce sont les conséquences, les répercussions sur le sujet d’étude. A ce titre, tu m’as positionnée, en tant que lectrice, quasiment au niveau de ceux qui surveillaient ou faisaient l’expérience, c’est ce que je trouve si réussi.




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Message  thegreatwhore Lun 12 Sep 2011 - 9:15

très joli et bien construit, j'aime je ne suis pas lassé ( ce que j'aurais cru vu la longueur).
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Message  Marchevêque Mar 13 Sep 2011 - 13:02

Bonjour Marine...

J'avoue avoir été captivé par votre recit un tantinet déroutant...
Le lire sur mon moniteur est par contre très décevant et je me promet de l'imprimer sur papier.
Avec votre permission!

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Message  Marine Mar 13 Sep 2011 - 14:45

Il n'y a pas de soucis Marchevêque !
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Message  Invité Mar 13 Sep 2011 - 20:03

Eh bien, dis donc !

Il y a (ou il y a eu ) sur VE quelques jeunes pousses assez géniales ( Lu-k, Evanescent, Lyra - quoique maintenant Lyra soit une " ancêtre"!!!) et je suis contente de t'ajouter au lot !

Lu-k a dit, beaucoup mieux que je ne le ferais, à quel point ton monde et ton écriture sont riches et c'est un connaisseur en matière de mondes riches ! et j'aime beaucoup que ton texte puisse se lire à plusieurs niveaux.

Il y aurait besoin d'un petit ponçage, pour éliminer quelques scories, fautes d'inattention et diverses bricoles orthographiques, mais je suis fascinée par l'imagination, le sens du détail, la profondeur des réflexions et la cohérence dont tu fais preuve.

Chapeau, m'zelle ! ( j'adore voir naitre de jeunes talents, ça me redonne du punch !

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Message  Invité Jeu 6 Oct 2011 - 10:08

Je n'ai pas encore tout lu mais c'est vraiment, vraiment bien !!! j'aime beaucoup cet univers très étrange, très sensuel et organique, la description de l'enfermement. Un texte intelligent et fascinant.

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Message  Tollelege Mar 11 Oct 2011 - 15:34

"Je réalise que l'existence est principalement faite pour attendre"
J'ai extirpé cette remarque de ma dernière lecture parce qu'elle semble synthétiser tous ces errements et ces interrogations qui témoignent de ton passage dans ce non-lieu.
je suis admiratif devant la profondeur de tes pensées qui s’arc-boutent sur un support aussi factice que cette pièce improbable, et de la richesse des images que celle-ci te suggère.
Je profite de cette intervention pour complimenter Lu-k que je ne connaissais pas, pour son extraordinaire analyse de tes textes, et qui ne te cède en rien à la facilité d'expression et aux foisonnement des idées.
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