Le nouveau jour
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Le nouveau jour
Se tait, se tait encore honteux le nouveau jour, pauvre jouisseur écartelé, tête basse, qui vient à moi sans rien d'autre dans les bras qu'un peu d'enfant bouilli, d'innocence naine ; il me tend de l'avorté, du pas bien gras, du grelottant toc, ne m'apporte que le passage oppressant des gens derrière la porte des souvenirs, l'image de cet homme de cette famille qui me demande alors pierre que fais-tu à l'école pierre que veux-tu faire plus tard pierre? et qui se détourne avant que j'ai eu le temps de lui répondre. Voilà comment on apprend la haine, et la méfiance. Voilà ce que me donnent à voir le nouveau jour et sa pétasse d'astre solaire.
- Et il est désolé, d'ailleurs, le nouveau hein?, il fait le malin devant les autres mais devant moi c'est tout petit qu'il se fait, tout rabougri, et si faible qu'il tombe le soir venu, pour se relever toujours plus fragile, brisé, perclus de toutes ses heures, secoué de spasmes et de hoquets. Comme un ivrogne au réveil, dans son lit entouré d'une ombre de sueur jaune. Et qui se dit, en regardant le plafond: j'aurais aimé ne jamais avoir eu de mémoire.
J'ai l'âme coupée à la paraffine, l'angoisse facile et la peur peinte sur la face. Je suis confortablement désespéré. Dehors, les gens continuent de passer, de se traîner aux quatre coin de l'ennui en espérant machinalement, pour s'occuper. Je fume. Je bois. Je pue un peu. Je fais comme tout le monde. Et, parfaitement seul et défoncé, j'écoute le nouveau jour me jeter finalement, comme pour s'excuser: je suis de ceux qui te donnent ce qu'ils ne savent pas quitter.
- Et il est désolé, d'ailleurs, le nouveau hein?, il fait le malin devant les autres mais devant moi c'est tout petit qu'il se fait, tout rabougri, et si faible qu'il tombe le soir venu, pour se relever toujours plus fragile, brisé, perclus de toutes ses heures, secoué de spasmes et de hoquets. Comme un ivrogne au réveil, dans son lit entouré d'une ombre de sueur jaune. Et qui se dit, en regardant le plafond: j'aurais aimé ne jamais avoir eu de mémoire.
J'ai l'âme coupée à la paraffine, l'angoisse facile et la peur peinte sur la face. Je suis confortablement désespéré. Dehors, les gens continuent de passer, de se traîner aux quatre coin de l'ennui en espérant machinalement, pour s'occuper. Je fume. Je bois. Je pue un peu. Je fais comme tout le monde. Et, parfaitement seul et défoncé, j'écoute le nouveau jour me jeter finalement, comme pour s'excuser: je suis de ceux qui te donnent ce qu'ils ne savent pas quitter.
Re: Le nouveau jour
Yoni, t'écris à la laine d'acier : ça récure, ça abrase, ça met le coeur à vif !
Est-ce que tu voudrais bien me le prêter pour mettre sur mon blog ?
Est-ce que tu voudrais bien me le prêter pour mettre sur mon blog ?
Invité- Invité
Re: Le nouveau jour
Merci Coline. Oui oui je veux bien te le prêter, bien sûr.
< Yoni Wolf, comme pour tout autre membre, il vous est demandé d'intervenir "avec parcimonie" derrière les commentaires afin d'éviter que votre texte remonte en haut de page trop souvent au détriment des autres auteurs.
Regroupez vos remarques svp.
Merci de votre compréhension.
La Modération >
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< Yoni Wolf, comme pour tout autre membre, il vous est demandé d'intervenir "avec parcimonie" derrière les commentaires afin d'éviter que votre texte remonte en haut de page trop souvent au détriment des autres auteurs.
Regroupez vos remarques svp.
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Re: Le nouveau jour
Juste quand je me disais que j'allais pouvoir reprendre mon souffle après cette plongée au coeur de la souffrance intime, la dernière phrase me tombe dessus : "je suis de ceux qui te donnent ce qu'ils ne savent pas quitter." pour le k.o final.
Invité- Invité
Re: Le nouveau jour
Je crois que c’est la première fois que je te commente, mais j’ai lu tes autres textes (en prose). Il y a toujours une prise aux tripes que j’aime bien ressentir, comme si les textes étaient écrits dans l’urgence de les sortir de soi (que ce soit le cas ou pas j’aime cette sensation) et donc souvent de l’émotion, beaucoup, mais sans verser dans le pathos, avec en fond une certaine retenue, comme une maîtrise.
Et j’aime aussi ton style, ces phrases qui semblent jetées sur le papier comme une survie mais dont chaque mot a son importance.
Et j’aime aussi ton style, ces phrases qui semblent jetées sur le papier comme une survie mais dont chaque mot a son importance.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Le nouveau jour
convaincant. il y a quelques virgules de trop dont l'énumération me fatiguera. Tu m'excuses, hein ? j'en était certain.par exemple.
Invité- Invité
Re: Le nouveau jour
see :
Tu m'excuses, hein ? j'en était certain.
Tu m'excuses, hein ? j'en était certain.
- Et il est désolé, d'ailleurs, le nouveau hein?, il fait le malin ...
Invité- Invité
Re: Le nouveau jour
la virgule me semble en trop.- Et il est désolé, d'ailleurs, le nouveau hein?, il fait le malin ...
Invité- Invité
Re: Le nouveau jour
Tant qu'on est sur le sujet, et parce que ça me gêne dans tous tes écrits, Yoni : il faut un espace avant le point d'interrogation. Capito ?
Invité- Invité
Re: Le nouveau jour
Ok Panda. Je vois. Easter: j'essaierai à l'avenir d'appliquer ta règle pour les points d’interrogation.
Re: Le nouveau jour
Un truc simple pour se souvenir : tous les machins composites genre deux points , point d'exclamation, d'interrogation ( deux éléments) etc demandent une espace avant et après
Invité- Invité
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