Les sables mouvants
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Les sables mouvants
Il est souvent des hélices
qu’une main de verre
n’a de cesse de faire tourner
dans un vent de velours.
Il est des jours, pourtant,
où elle ne se lève plus
qu’avec la moitié d’elle.
Plus rarement
il est même de ces instants où
la terre, de son pied d’oronge,
se meut soudain
aux quatre coins d’éclat,
alimentant en mots
les récits carrolliens.
Dans l’entrée pourtant
elle ne sait plus
que pleurer
Imperceptiblement
Tandis que
valsent en éclats
les vases communicants.
Il est de ces hélices, oui
dont les ailes
jamais ne se froissent
Au rythme des encoignures
Comme si la réalité
au jeu de ses entrechats
se fracassait,
les pieds nus,
sur les miroirs brisés.
D’un bruit lourd
elle referme la porte
d’une journée sombre,
les yeux hurlant
de retenue
Sa main se referme
sur les secondes à l’hélium
ces secondes,
que l’on regarde s’éloigner
lentement
Du bout des yeux,
ou même d’un geste vain.
L’air ruisselant
elle jette faiblement
son parapluie
d’où s’échappent encore
le chant des baleines.
Elle se relève
il faut tout de même
préparer le dîner
Déjà, sur le feu mijote
un lapin chasseur
toujours un œil
sur la pendule…
Déborde pourtant
le temps qui fuit.
Elle repose lentement
le couvercle
le regard réfracté,
en douleur
Et dans son ventre encore
s’entrechoquent les nœuds,
le cœur jeté aux papillons
carnivores.
Elle se dit tout de même
qu’il faut achever
le dîner
Et que
Des débris de porcelaine,
naissent parfois
des soucoupes volantes.
qu’une main de verre
n’a de cesse de faire tourner
dans un vent de velours.
Il est des jours, pourtant,
où elle ne se lève plus
qu’avec la moitié d’elle.
Plus rarement
il est même de ces instants où
la terre, de son pied d’oronge,
se meut soudain
aux quatre coins d’éclat,
alimentant en mots
les récits carrolliens.
Dans l’entrée pourtant
elle ne sait plus
que pleurer
Imperceptiblement
Tandis que
valsent en éclats
les vases communicants.
Il est de ces hélices, oui
dont les ailes
jamais ne se froissent
Au rythme des encoignures
Comme si la réalité
au jeu de ses entrechats
se fracassait,
les pieds nus,
sur les miroirs brisés.
D’un bruit lourd
elle referme la porte
d’une journée sombre,
les yeux hurlant
de retenue
Sa main se referme
sur les secondes à l’hélium
ces secondes,
que l’on regarde s’éloigner
lentement
Du bout des yeux,
ou même d’un geste vain.
L’air ruisselant
elle jette faiblement
son parapluie
d’où s’échappent encore
le chant des baleines.
Elle se relève
il faut tout de même
préparer le dîner
Déjà, sur le feu mijote
un lapin chasseur
toujours un œil
sur la pendule…
Déborde pourtant
le temps qui fuit.
Elle repose lentement
le couvercle
le regard réfracté,
en douleur
Et dans son ventre encore
s’entrechoquent les nœuds,
le cœur jeté aux papillons
carnivores.
Elle se dit tout de même
qu’il faut achever
le dîner
Et que
Des débris de porcelaine,
naissent parfois
des soucoupes volantes.
Re: Les sables mouvants
Sables mouvants et émouvants...
Un texte énigmatique comme un puzzle en éclats de miroir comme des fragments de mémoire échappés d'un sablier comme un chapeau d'où l'on sort un lapin (en retard toujours en retard ?) une sorte d'Ovni comme je les aime.
Un texte énigmatique comme un puzzle en éclats de miroir comme des fragments de mémoire échappés d'un sablier comme un chapeau d'où l'on sort un lapin (en retard toujours en retard ?) une sorte d'Ovni comme je les aime.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Les sables mouvants
Ca aurait vraiment été très dommage de ne pas nous faire partager ces entrelacs, j'ai vraiment aimé ce texte à la fois tout en retenue, subtil et très imagé.
Invité- Invité
Re: Les sables mouvants
Grave et amusant. Oui il faut bien achever le dîner à défaut d'autres choses.
J'ai bien aimé les trouvailles d'associations de mots inattendues:
"vent de velours."
"Tandis que
valsent en éclats
les vases communicants"....Vraiment beaucoup aimé celui-là.
"les yeux hurlant
de retenue"...Celui-là aussi. Cette figure de style a-t-elle un nom ? un oxymore ?
"Les parapluie d'où s'échappent le chant des baleines"...Bravo !
L'histoire du lapin qu'il a posé aussi
Les papillons carnivores me font penser au nénuphar de Boris Vian (L'Arrache Coeur, je crois)
Après tout les éléphants ont peut-être bien donné naissance aux petits hommes verts.
J'ai bien aimé les trouvailles d'associations de mots inattendues:
"vent de velours."
"Tandis que
valsent en éclats
les vases communicants"....Vraiment beaucoup aimé celui-là.
"les yeux hurlant
de retenue"...Celui-là aussi. Cette figure de style a-t-elle un nom ? un oxymore ?
"Les parapluie d'où s'échappent le chant des baleines"...Bravo !
L'histoire du lapin qu'il a posé aussi
Les papillons carnivores me font penser au nénuphar de Boris Vian (L'Arrache Coeur, je crois)
Après tout les éléphants ont peut-être bien donné naissance aux petits hommes verts.
Re: Les sables mouvants
Parmi de nombreuses petites merveilles, je retiens celle-ci
qui me touche profondément.Il est des jours, pourtant,
où elle ne se lève plus
qu’avec la moitié d’elle.
Invité- Invité
Re: Les sables mouvants
Bonjour
J'ai bien aimé cette litanie ménagère, pleine de mots brisés et de métaphores en porcelaine...
Mon épouse résume cela dans un lapidaire:" Pourquoi c'est toujours moi qui prépare le diner??"
La prochaine fois qu'elle me dit cela je penserai à votre poème et je lui sourirai.
Amicalement
Philippe
J'ai bien aimé cette litanie ménagère, pleine de mots brisés et de métaphores en porcelaine...
Mon épouse résume cela dans un lapidaire:" Pourquoi c'est toujours moi qui prépare le diner??"
La prochaine fois qu'elle me dit cela je penserai à votre poème et je lui sourirai.
Amicalement
Philippe
Philippe- Nombre de messages : 153
Age : 69
Date d'inscription : 17/09/2011
Re: Les sables mouvants
Merci pour vos commentaires.
Denis :0))
Tu me rappelles un dibujo de Quino...
Qui me fait toujours sourire.
Pour l'oxymore je ne sais pas... je sais que c'est le cas pour nom+adjectif type soleil noir... mais pour ce qui est des constructions un peu moins directes, je ne sais pas si c'est le même terme ?
Philippe, merci et :
- Dans la cuisine, tout de suite !
:0)
Voilà, et c'était pour l'appel à texte kaléidoscope des Muses à tremplin (le numéro de juin 2010).
Denis :0))
Tu me rappelles un dibujo de Quino...
Qui me fait toujours sourire.
- Spoiler:
Pour l'oxymore je ne sais pas... je sais que c'est le cas pour nom+adjectif type soleil noir... mais pour ce qui est des constructions un peu moins directes, je ne sais pas si c'est le même terme ?
Philippe, merci et :
- Dans la cuisine, tout de suite !
:0)
Voilà, et c'était pour l'appel à texte kaléidoscope des Muses à tremplin (le numéro de juin 2010).
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