Naufrage
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SSkoot
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Philippe
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Naufrage
Au loin, là-bas
Sombre inexorablement
Dans un ciel déchiré
Entre brumes et lumières
Des pans entiers
De ce que je croyais
Impossible à défaire.
A l’horizon broyé
Je le vois se découdre
Ce fil d'une vie entière.
Les souvenirs joyeux
Éclatés en grenade
En grenats merveilleux
Dans une dernière parade
S’arrachent de la mer
Pour y mettre le feu.
Insensibles au mystère
D’un naufrage romantique,
Quelques mouettes enragées,
Aux cris métalliques
Des points de suspension,
Barrent dans le ciel
Mes dernières illusions.
Peu à peu je le vois se dissoudre
Cet horizon qui sombre,
Ce fil magique et discret
Qui relie nos désirs
Nos craintes et nos regrets,
Cette fragile frontière
Bouffée par la brume
Entre l’espoir et la peur
Entre l’amour et l’amertume
Au loin, là-bas
Un bateau rentre au port
Ses feux brillent, fragiles
Sur le noir de la mort
Et la vague inutile
Qu’il repousse vers la terre
vient mourir à mes pieds
En forme de prière.
Même le vent s’est assis
Sur cette plage vide
Le ciel s’est parsemé
D’êtres à jamais libres
Mon cœur s’éteint
Plus rien ne vibre
Mon âme se prépare .
Pour sa dernière danse….
Quand, surgit de nulle part
Soudain la lune avance.
Sombre inexorablement
Dans un ciel déchiré
Entre brumes et lumières
Des pans entiers
De ce que je croyais
Impossible à défaire.
A l’horizon broyé
Je le vois se découdre
Ce fil d'une vie entière.
Les souvenirs joyeux
Éclatés en grenade
En grenats merveilleux
Dans une dernière parade
S’arrachent de la mer
Pour y mettre le feu.
Insensibles au mystère
D’un naufrage romantique,
Quelques mouettes enragées,
Aux cris métalliques
Des points de suspension,
Barrent dans le ciel
Mes dernières illusions.
Peu à peu je le vois se dissoudre
Cet horizon qui sombre,
Ce fil magique et discret
Qui relie nos désirs
Nos craintes et nos regrets,
Cette fragile frontière
Bouffée par la brume
Entre l’espoir et la peur
Entre l’amour et l’amertume
Au loin, là-bas
Un bateau rentre au port
Ses feux brillent, fragiles
Sur le noir de la mort
Et la vague inutile
Qu’il repousse vers la terre
vient mourir à mes pieds
En forme de prière.
Même le vent s’est assis
Sur cette plage vide
Le ciel s’est parsemé
D’êtres à jamais libres
Mon cœur s’éteint
Plus rien ne vibre
Mon âme se prépare .
Pour sa dernière danse….
Quand, surgit de nulle part
Soudain la lune avance.
Philippe- Nombre de messages : 153
Age : 69
Date d'inscription : 17/09/2011
Re: Naufrage
On dirait du Slam
Peut-être est-ce intentionnel
Ce poème prend en effet toute sa dimension quand on le dit sur ce rythme particulier.
Peut-être est-ce intentionnel
Ce poème prend en effet toute sa dimension quand on le dit sur ce rythme particulier.
Invité- Invité
Re: Naufrage
Je trouve émouvant ce naufrage d'une vie.
J'aime bien les souvenirs joyeux éclatés en grenade.
Je relève deux fautes d'accord : sombre doit être au pluriel (ce sont des pans entiers qui sombrent)
et surgie (et non surgit) participe et non présent.
J'aime bien les souvenirs joyeux éclatés en grenade.
Je relève deux fautes d'accord : sombre doit être au pluriel (ce sont des pans entiers qui sombrent)
et surgie (et non surgit) participe et non présent.
Invité- Invité
Re: Naufrage
Quelle belle manière de raconter la vie...
C'est musical et l'âme se prépare pour sa dernière danse...
J'aime!
C'est musical et l'âme se prépare pour sa dernière danse...
J'aime!
gaeli- Nombre de messages : 417
Age : 77
Date d'inscription : 21/05/2011
Re: Naufrage
Merci à tous les trois
Pardon pour les fôtes.
Ce poème parle d'une vie faite d'horizons, ces repères inatteignables que nos yeux ont pourtant bien du mal à lâcher. Comme d'obscures frontières, où nos vies s'épuisent.
La mort est l'ultime horizon, sans doute est-ce pour cela , que la nuit venue, c'est vers la lune que nos regards se tournent.
Amicalement
Philippe
Pardon pour les fôtes.
Ce poème parle d'une vie faite d'horizons, ces repères inatteignables que nos yeux ont pourtant bien du mal à lâcher. Comme d'obscures frontières, où nos vies s'épuisent.
La mort est l'ultime horizon, sans doute est-ce pour cela , que la nuit venue, c'est vers la lune que nos regards se tournent.
Amicalement
Philippe
Philippe- Nombre de messages : 153
Age : 69
Date d'inscription : 17/09/2011
Naufrage
Ce poême s'enchaîne comme une danse. Très beau !
RICHARD2- Nombre de messages : 160
Age : 63
Date d'inscription : 27/08/2010
Re: Naufrage
j'y mettrai bien dans ce sens là:
Mon âme se prépare .
Quand, surgit de nulle part
Soudain la lune avance
pour une dernière danse...
Mon âme se prépare .
Quand, surgit de nulle part
Soudain la lune avance
pour une dernière danse...
Re: Naufrage
Je trouve l'exercice bien réussi du point de vue musical. C'est imagé et on a envie de le mettre en musique. En revanche, le fond me semble convenu. Le thème du naufrage est une peur adolescente. Je te concède (j'ai soixante balais) que ça revient un peu au goût du jour à un certain âge. Mais cependant, ce vertige musical que tu nous proposes, bien réussi, reste un peu vide de sens pour moi. Un peu creux comme la beauté d'un coucher de soleil à l'envers. Je ne sais pas bien l'exprimer.
Par exemple :
Sur cette plage vide
Le ciel s’est parsemé
D’êtres à jamais libres
Je ne vois aucune déperdition de sens à mettre :
D’êtres à jamais livides
Peut-être même un gain musical.
Bon j'arrête, je ne parviens pas à dire comme il faut.
Ça m'a bien plu quand même à la base.
Par exemple :
Sur cette plage vide
Le ciel s’est parsemé
D’êtres à jamais libres
Je ne vois aucune déperdition de sens à mettre :
D’êtres à jamais livides
Peut-être même un gain musical.
Bon j'arrête, je ne parviens pas à dire comme il faut.
Ça m'a bien plu quand même à la base.
Invité- Invité
Naufrage
Tout au long de la lecture je trouve le texte bien grandiloquent. Le dernier vers relativise le tout mais cela reste trop brutal, sans nuance.
J'aimerais que cette misère soit distanciée, non pas niée, cachée, tue, mais regardée et racontée avec détachement . Voyez par exemple La Ballade des souris de Charles Cros.
Quelques images sont très réussies: "Les souvenirs joyeux
Éclatés en grenade"
"Quelques mouettes enragées,
....
Des points de suspension,"
Ah, que j'aime la lune avec Jules Laforgue!
J'aimerais que cette misère soit distanciée, non pas niée, cachée, tue, mais regardée et racontée avec détachement . Voyez par exemple La Ballade des souris de Charles Cros.
Quelques images sont très réussies: "Les souvenirs joyeux
Éclatés en grenade"
"Quelques mouettes enragées,
....
Des points de suspension,"
Ah, que j'aime la lune avec Jules Laforgue!
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Naufrage
Bonjour et merci de vos commentaires.
Vos suggestions de modifications modifieraient le sens du texte, et je ne peux donc y souscrire, mais merci d'y avoir réfléchi.
"Grandiloquent" m'interroge, car c'est vraiment le contraire de ce que je voulais faire: des images simples pour des idées simples, qui ne parlent pas de la "misère" mais du questionnement intime que suggère la vue d'un coucher de soleil, qui n'est pas sans rappeler la fin d'une vie, voir un suicide.
Mais bon! c'est vous qui voyez!!
Amicalement
Philippe
Vos suggestions de modifications modifieraient le sens du texte, et je ne peux donc y souscrire, mais merci d'y avoir réfléchi.
"Grandiloquent" m'interroge, car c'est vraiment le contraire de ce que je voulais faire: des images simples pour des idées simples, qui ne parlent pas de la "misère" mais du questionnement intime que suggère la vue d'un coucher de soleil, qui n'est pas sans rappeler la fin d'une vie, voir un suicide.
Mais bon! c'est vous qui voyez!!
Amicalement
Philippe
Philippe- Nombre de messages : 153
Age : 69
Date d'inscription : 17/09/2011
Re: Naufrage
Un beau poème de fin de monde,
un poème qui coule comme eau de source du début à la fin
pour venir mourir au pied de l'homme qui l'a écrit
et soudain renaît l'espoir avec le lever de la lune...
un poème qui coule comme eau de source du début à la fin
pour venir mourir au pied de l'homme qui l'a écrit
et soudain renaît l'espoir avec le lever de la lune...
SSkoot- Nombre de messages : 21
Age : 77
Date d'inscription : 18/11/2011
Re: Naufrage
La fin d'un monde
Un suicide manqué.... Une lune qui rappelle à la vie.
Je trouve ce texte d'une beauté .....Qui "slam" sous mon front
Un suicide manqué.... Une lune qui rappelle à la vie.
Je trouve ce texte d'une beauté .....Qui "slam" sous mon front
Maryse- Nombre de messages : 811
Age : 80
Localisation : Montélimar
Date d'inscription : 22/09/2010
Re: Naufrage
Beau poème avec un rythme et des images agréables. L'évocation de la lune m'a fait penser à Lorca. Je ne lis donc pas votre chute comme vous car elle évoque davantage la mort dans mon imaginaire poétique :
Romance de la lune
La lune vint à la forge
avec ses volants de nards.
L'enfant, les yeux grands ouverts,
la regarde la regarde.
Dans la brise qui s'émeut
la lune bouge les bras,
dévoilant, lascive et pure,
ses seins blancs de dur métal.
Va-t'en lune, lune, lune.
Si les gitans arrivaient,
ils feraient avec ton coeur
bagues blanches et colliers.
Quand viendront les cavaliers,
ils te verront sur l'enclume
étendu, les yeux fermés.
Va-t'en lune, lune, lune.
Je les entends chevaucher.
Enfant, laisse-moi, tu froisses
ma blancheur amidonnée.
.
Battant le tambour des plaines
approchait le cavalier.
Dans la forge silencieuse
gît l'enfant, les yeux fermés.
.
Par l'olivette venaient,
bronze et rêve, les gitans,
chevauchent la tête haute
et le regard somnolent.
.
Comme chante sur son arbre,
comme chante la chouette !
Dans le ciel marche la lune
tenant l'enfant par la main.
.
Autour de l'enclume pleurent
les gitans désespérés.
La brise qui veille, veille,
la brise fait la veillée.
.
.
Federico Garcia Lorca
Poésies
1921-1927 [strike]
Romance de la lune
La lune vint à la forge
avec ses volants de nards.
L'enfant, les yeux grands ouverts,
la regarde la regarde.
Dans la brise qui s'émeut
la lune bouge les bras,
dévoilant, lascive et pure,
ses seins blancs de dur métal.
Va-t'en lune, lune, lune.
Si les gitans arrivaient,
ils feraient avec ton coeur
bagues blanches et colliers.
Quand viendront les cavaliers,
ils te verront sur l'enclume
étendu, les yeux fermés.
Va-t'en lune, lune, lune.
Je les entends chevaucher.
Enfant, laisse-moi, tu froisses
ma blancheur amidonnée.
.
Battant le tambour des plaines
approchait le cavalier.
Dans la forge silencieuse
gît l'enfant, les yeux fermés.
.
Par l'olivette venaient,
bronze et rêve, les gitans,
chevauchent la tête haute
et le regard somnolent.
.
Comme chante sur son arbre,
comme chante la chouette !
Dans le ciel marche la lune
tenant l'enfant par la main.
.
Autour de l'enclume pleurent
les gitans désespérés.
La brise qui veille, veille,
la brise fait la veillée.
.
.
Federico Garcia Lorca
Poésies
1921-1927 [strike]
post scriptum- Nombre de messages : 252
Age : 42
Date d'inscription : 18/11/2011
Re: Naufrage
chacun trouve là un écho à ses propres interrogations.
la métaphore entre la tombée de la nuit et le déclin de la vie ou encore la perte de ses repères sentimentaux, professionnels ,ou que sais-je, spirituels est délicatement choisie, les mots sont forts.
Ce bateau qui sort de nulle part semble remonter le temps, comme un présage et la lune qui s'avance n'est-elle pas la faucheuse qui annonce la nuit éternelle?
la métaphore entre la tombée de la nuit et le déclin de la vie ou encore la perte de ses repères sentimentaux, professionnels ,ou que sais-je, spirituels est délicatement choisie, les mots sont forts.
Ce bateau qui sort de nulle part semble remonter le temps, comme un présage et la lune qui s'avance n'est-elle pas la faucheuse qui annonce la nuit éternelle?
Tollelege- Nombre de messages : 194
Age : 82
Date d'inscription : 27/08/2011
Re: Naufrage
J'ai particulièrement aimé la première strophe. Son ambiance me fait penser à certaines chansons de Dominique A.
Sebastien K- Nombre de messages : 73
Age : 50
Date d'inscription : 05/06/2011
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