La litanie des revenants, la fleur au fusil

[Raoulraoul]

LA LITANIE DES REVENANTS, LA FLEUR EU FUSIL

Les hommes revenant de guerre sont heureux de vivre,
les femmes aiment beaucoup les hommes revenant de guerre,
les hommes n’aiment plus les femmes puisque revenant de guerre les revenants de guerre ne peuvent aimer les femmes,
les revenants de guerre heureux de vivre veudraient travailler, reconstruire maison, jardiner jardin,
les revenants de guerre ne peuvent reconstruire maison, jardiner jardin, soulever grosses pierres, porter lourds sacs ou aimer jolies femmes, puisque aux revenants de guerre le cœur est faible, aux revenants de guerre les jambes sont maigres,
les revenants de guerre si heureux de vivre doivent oublier la guerre,
oublier d’autres femmes à la guerre aimées,
les hommes revenant de guerre doivent de leurs poches vider des souvenirs de femmes aimées à la guerre,
vider de leurs souvenirs la peur, la mort, les femmes,
revenant de la guerre, heureux de vivre, les hommes aimeraient maintenant des enfants pour vivre avec femme, maison, jardin et enfants,
quand revenant de la guerre les hommes aux femmes font des enfants dans leur maison, les femmes aux revenants de guerre donnent des enfants qui seront heureux de vivre dans la maison, le jardin, et la belle automobile neuve du revenant de guerre qui roule aujourd’hui dans le pays reconstruit,
le pays construit de revenants, un pays de revenants bien reconstruit,
le pays donne des revenus aux revenants,
le revenant venu de loin, de la guerre,
un jour aussi la guerre elle reviendra dans le corps du revenant,
quand tout va mieux, les revenus faisant vivre la maison,
sauf le revenant dont la guerre dans son corps se rappelle, le corps du revenant malheureux de vivre dans sa maison, la guerre fatigue le corps des hommes jamais vraiment revenus de leur guerre,
la guerre habite la maison des hommes, le souvenir des femmes, la terre meuble des jardins, la guerre jamais finie continue, puis un soir la guerre finit de pourrir la peau blanche des hommes dans leur jardin et les revenants de guerre repartent partout dans le sol rejoindre d’autres guerres,
les revenants de guerre s’en vont,
mais les revenants de guerre avec d’autres guerres reviendront,
les revenants de guerre feront de la guerre un revenu,
la guerre des revenants sera heureuse de vivre pour que reviennent les revenus et les revenus seront heureux toujours de revivre la guerre dans des jardins qui se souviennent longtemps des guerres jamais disparues.

[Invité]

Triste ritournelle en forme de concaténation.
Je trouve des vérités dans ce texte, mais je ne l'aurais pas mis en poésie.
En fait, je trouve cette litanie un peu lassante à la lecture.

[Invité]

Je reconnais bien là ta plume, Raoulraoul, et salue l’exercice de style, en plus d’être globalement d’accord avec le fond.

[Albert-Robert]

Moi, à ta place, je n'y reviendrai pas.

[Annie]

Le sujet très intéressant, ne peut que rencontrer l'approbation, et le traitement est en accord avec le thème : litanie, répétition, lourde insistance.

Cependant point trop n'en faut - j'éprouve de la lassitude à le lire, je vous propose de lire ici

http://drumsabstract.hautetfort.com/archive/2008/01/17/a-j.html

le poème d'Alfred Jarry sur le même sujet, mais plus complexe.

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