Les objets de brocante

[CALIJO]

Ils sont sur les tréteaux comme des expulsés
Du grenier, de la cave et des murs insensibles,
Posés pour éblouir les yeux du chalands, cibles,
Ou des lares anciens les amants délaissés.

Une robe entrouverte un vieux livre placé
Au carton de l’oubli tente un charme, impassible,
Alors que dans un cadre en dorure ostensible
Le visage dispense un sourire forcé.

La faïence racée étale sa toilette,
Séduit le promeneur hésitant, en coquette,
Et lui offre l‘attrait des rivages natifs.

Souvenirs oubliés ou fripes mal choisies,
En changeant de demeure au gré des fantaisies
Ils sont de nos destins les témoins fugitifs.

Sept 11

Merci d'avoir ôté le texte précédent.
Pas de problème
La Modération

[Albert-Robert]

Douce nostalgie superbement rendue. Elle me fait penser à Lamartine :
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme
Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?"

[Invité]

Très chouette. Un sonnet qui devrait plaire à notre brocanteur officiel.
Un poème qui "imprime bien" et reste longtemps "en bouche"

[Invité]

Un poème attachant.
En le lisant, j'ai ressenti exactement cette ambiance de douce rêverie qui m'envahit chaque fois que je parcours un marché de brocante.
Alors que dans un cadre en dorure ostensible
Le visage dispense un sourire forcé.

Bien vu. Ces photos jaunies, souvent portraits d'aïeux compassés, ne pouvant intéresser personne, réduites au rôle de faire valoir pour le cadre...

[Invité]

Belle évocation, un soupçon de mélancolie ; je songe à la chanson de Barbara : "Drouot" .

[Frédéric Prunier]

sympa,
au niveau de l'émotion et du sens, je ressens votre balade comme simple et agréable promenade, l'objet restant parfois après nous, et parfois "se casse" avant nous,
le broc que je suis aime l'objet de bel ouvrage humain, identique parfois à des grands poèmes, et parfois simple versification, même si joli et agréable
amitié

[CALIJO]

Merci à tous de vos commentaires.

Bien sûr Albert-Robert que ces deux vers de Lamartine
furent présent dans ma tête à la composition de cet écrit.

Cordialement

calijo

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