Village

[loic]

L’angélus résonne, aux laudes d’un village
Les cloches usitées rappellent qu’au matin
A l’heure du boulanger la place sent le pain

Je traverse d’un trait les agrestes jardins
L’averse de la nuit fait briller les ardoises
Un soleil jeune encore y dessille l’aurore

La boulangère évoque l’univers équivoque
De sa longue boutique aux parfums de levure
Parfumant d’aventures ma course à bicyclette

Et son homme s’en vient, sourire franc poignée claire
Sortant grandes panières d’un fournil lointain
Au grand café breton on vend le Télégramme

Un car rempli de mioches en partance vers Sainte Anne
Un tracteur agricole s’en retourne à Landaul
Héroïque poilu sentinelle la place

Je retourne vers toi une brioche sous le bras
Ton regard m’illumine dans les rais de lumières
Que filtrent les volets où tu m’attends déjà.

Princesse d’un village aux accents de splendeur.

[Phylisse]

Un tableau dont l'atmosphère et les parfums m'enchantent. Chaque strophe, chaque détail, amène une couleur différente, la vie qui va tranquille, j'ai l'impression de ne pouvoir situer l'époque et pourtant je vois tout sans le savoir.

Et quelle belle dernière strophe (cette brioche sous le bras, j'adore !), j'y ressens quelque chose d'éternel, d'immuable, ainsi ce village si joliment peint.

[Invité]

Que c'est bon !
Le pain, le sourire franc, la poignée claire, le Télégramme, le car... tout me parle dans ce poème qui est, à mon goût, le meilleur de tous ceux que j'ai pu lire de Loïc.
Bien écrit, clair, franc, sans manière, comme le matin dans ce village breton.
Merci

[Invité]

J'ai bien aimé l'ambiance, ce village et ses points forts, le monument aux morts, les gamins allant à l'école (je suppose) au loin, le boulanger, les travaux des champs, le bistro bien sûr et le nid douillet de la pricesse.
Un peu moins la forme, et certaines "tournures". "usitées" m'a fait tiquer, "Un car rempli de mioches en partance vers Sainte Anne " me semble un peu trop "long". "Je retourne vers toi une brioche sous le bras" le hiatus "toi-une" est un peu déplaisant et "une brioche sous le bras" ne me plait pas du tout, (désolée, je la vois s'écraser)

[Invité]

"A l’heure du boulanger la place sent le pain"

"Princesse d’un village aux accents de splendeur"

j'ai isolé ces deux lignes que j'aime particulièrement,
mais c'est tout ce poème solaire qui est fort,
et fait du bien...!

[Jano]

Une poésie au langage châtié vraiment bien réussie. On a l'impression de suivre les personnages et de sentir l'odeur du pain chaud. C'est étonnant comme vous pouvez vous approcher d'une forme de classicisme sans en être tout à fait. Il manque juste les douze syllabes pour faire des alexandrins et vous seriez proche de la perfection.

Je signale une répétition qui a dû vous échapper :
"Sortant grandes panières d’un fournil lointain
Au grand café breton on vend le Télégramme"

[Invité]

Je signale une autre répétition :
De sa longue boutique aux parfums de levure
Parfumant d’aventures ma course à bicyclette

mais surtout je passais dire mon plaisir à lire ce nouveau poème Loïc ; lumineux, dépourvu de l'âpreté habituelle (que j'apprécie également, tu le sais).

[loic]

une petite explication

il y a bien au village ce café Breton avec sa devanture jaune où je m’arrête boire un café quand la boulangerie n'est pas encore ouverte, l'odeur de la levure qui m'accompagne quand le vent vient de la mer... le poilu avec comme piédestal tous ces patronymes commençant par "Le" (au moins un bon tiers des Bretons ont leur nom qui commence comme ça...), l'arrêt de bus, les tracteurs....et un Amour qui paresse encore entre les draps

pour la brioche, je n'ai pas de porte bagage, mais je ne l'écrase surtout au grand jamais, elle en perdrait son parfum d'aube...

la belle vie quoi

petite correction pour les répétitions que j'avais relevées trop tard...


Village

L’angélus résonne, aux laudes d’un village
Les cloches usitées rappellent qu’au matin
A l’heure du boulanger la place sent le pain

Je traverse d’un trait les agrestes jardins
L’averse de la nuit fait briller les ardoises
Un soleil jeune encore y dessille l’aurore

La boulangère évoque l’univers équivoque
De sa longue boutique aux parfums de levure
Enfumant d’aventures ma course à bicyclette

Et son homme s’en vient, sourire franc poignée claire
Sortant grandes panières d’un fournil lointain
Au café du Breton on vend le Télégramme

Un car rempli de mioches, en partance vers Sainte Anne
Un tracteur agricole s’en retourne à Landaul
Héroïque poilu sentinelle la place

Je retourne vers toi une brioche sous le bras
Ton regard m’illumine dans les rais de lumières
Que filtrent les volets où tu m’attends déjà.

Princesse d’un village aux accents de splendeur.

[Sahkti]

La boulangère évoque l’univers équivoque

Tout petit bémol pour les sonorités de ce vers.

[Sahkti]

Ce détail mis à part, j'aime beaucoup ce poème, Loïc. Pour la nostalgie dont il s'habille, pour cette atmosphère si douce que tu as mise en place et pour cette manière de raconter ces instants si précieux. On devine les odeurs, les bruits, la torpeur qui peut s'élever de cette place. J'apprécie aussi l'accent mis sur quelques détails qui font beaucoup.

[Invité]

La scène est bien croquée, on se laisse guider dans ce village familier, écrin d'une figure aimée.

[Annick SB]

Une envie de venir faire un tour sur cette place aux odeurs délicieuses !

( je ne pas connaissais pas les mots agreste et dessille ... c'est fait ! )

[Invité]

Toujours aussi fan, je note des variations dans l'écriture : tu ne jettes plus les choses en gerbes, tu les relies, tu les tresses en couronnes

Spoiler:

ce qui donne plus de vie à ton texte, un air moins nostalgique, sans rien ôter à ton style...

[Arielle]

Toujours aussi fan, je note des variations dans l'écriture : tu ne jettes plus les choses en gerbes, tu les relies, tu les tresses en couronnes
ce qui donne plus de vie à ton texte, un air moins nostalgique, sans rien ôter à ton style...

Une remarque que je me suis faite aussi et une heureuse surprise pour moi. Moins d'amertume, moins d'âpreté ... Le printemps te va bien Loïc. J'espère qu'il ne sera pas aussi fugitif que celui que vient de nous offrir la météo !

[Pussicat]

je ne suis pas fan de ce genre de poésie mais je reconnais le travail, comme un odorat-ciné avec les couleurs et les odeurs.

[Invité]

Un décor bien planté, des scènes qui fleurent bon le terroir et une agréable sensation d'harmonie.
J'ai aimé ce poème.

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