Exo anonyme « L'attente » : Les petits chemins

[Modération]

Puisque tu es parti, j'attends.

J'attends dans la chambre bleu, j'attends sur la petite chaise en bois.
J'attends sous la pluie, au creux de l'ombre, au pied du soleil.
J'attends appuyée contre un mur dans le salon carré
devant une fenêtre ouverte, derrière une porte fermée,
et puis je fume.

Puisque tu es parti, j'entasse des cailloux
je ramasse des pommes, je taille un crayon
je fais une tarte puisque tu es parti
je prends mon vélo je prends mon cahier
j'attends personne puisque
je cire toutes les chaussures de la maison
j'épluche les oranges avec mes ongles
je dompte l'insomnie
j'invente nos retrouvailles
dans une forêt rouge
ou au coin de la rue
puisque tu es parti à présent.

Alors je t'attends.

[Invité]

C'est touchant, cette obstination à remplir le temps de petites choses, pour attendre.
Je crois reconnaître le ton de quelqu'un. Quelqu'un qui sait souvent nous émouvoir. Mais je ne me prononce pas.

[Invité]

rh-rh-rh, je confirme que l'auteur fait partie de ceux qu'on démasque easy...
(je laisse au masculin histoire de...)
bref, tout ça pour dire:
TRÈS CHOUETTE,
toujours ces petites choses familières, ces petits riens pleins de grand Touts vibrants de leur densité rayonnante.
voilà.
me manquerait presque du coup, tellement c'est parfait d'avance, justement d'être surprise...éperonnée par ma lecture...que ce soit un peu plus accidenté... ?

[Invité]

...parce que là (:-) je veux dire...rien qu'au titre j'ai deviné!

[Janis]

Si c'est bien celle à qui on pense, elle a un peu cédé à la facilité, en faisant justement ce qu'elle sait faire.

Peut-être va-t-elle essayer de nous surprendre d'ici le 31 ?

[Invité]

yess...je m'en lèche d'avance les babines des paupières...!
:-)
(en tout cas je peux te dire que tu ne m'as pas reconnue)

[Janis]

pourquoi, j'ai été vilaine ?

[Arielle]

Petites choses à faire et à défaire pour meubler l'attente ...
Notre Pénélope des petits cailloux, des crayons taillés, du rouge des forêts, je crois bien l'avoir reconnue ;-)

[Invité]

pourquoi, j'ai été vilaine ?

mais non, ne t'inquiète pas, tu as été sincère Ü

[Invité]

pourquoi, j'ai été vilaine ?

Parce que tu es vilaine et que c'est bon !

[Invité]

BON, on squatte le fil d'un exo là ou je rêve...!!!
ayayaaa...!
:-)

[Invité]

Une petite voix qui fait son petit chemin comme une grande !!!

[obi]

Très joli, tendre et un peu triste comme est souvent le quotidien de l'attente déçue...

[Invité]

Oui, mais... "le petit chemin qui sent la noisette"... la voix de Mireille résonne mal en moi.

[Invité]

Une voie toute vibrante de tendresse quand l'autre n'y va pas par quatre chemins.

[Sahkti]

Des petits chemins qui font chaud au coeur parce qu'ils parlent vrai.

[Lizzie]

L'humain parle derrière les mots, j'aime bien, ça sonne vrai, simple et du coup, ça résonne.

[Phylisse]

Et toujours ces petites choses qui font les grands chemins sur lesquels on devient glaneur du temps, et ce temps là dans ce texte est universel.

Merci pour ce très joli moment de lecture, je referme la porte doucement en attendant le prochain exo pour te lire encore :-)

[Pussicat]

rien à dire, no comment ! je suis touchée par la simplicité de ce texte qui prend "Les petits chemins".
merci à l'auteur-e,

[Louis]

Toute la vie en attente, quand manque celui ou celle qui fait toute présence.
Tout lieu, tout espace est occupé par l’attente, la chambre bleue, le « creux de l’ombre », le « pied du soleil », et non seulement chaque instant.
Toute chose est support de cette attente : le mur dans le salon carré, la fenêtre ouverte, ou la porte fermée.
Toute la vie, par elle, prend un sens nouveau, toute chose et tout acte font signe, indiquent l’être absent, y renvoient, ou en tiennent lieu, jusque dans l’imaginaire et le rêve : « j’invente nos retrouvailles ».
Tout indique une incomplétude, une part manquante, qui empêche l’éclat de la pleine présence.
L’attente donne à toute chose un ton et une coloration, elle teint toute chose et déteint sur tout.
Elle est parfois déniée : « j'attends personne puisque je cire toutes les chaussures de la maison », et parfois ôte tout sens pour engendrer des actes absurdes, « Puisque tu es parti, j'entasse des cailloux ».
La vie semble perdre son sens, lorsqu’elle n’a d’autre sens que l’attente.
Un beau texte.

[Invité]

oui, je le redis...beau...émouvant...ça prend au ventre.

[Septembre]

C'est joli et touchant, toujours très juste.
En revanche je ressens comme une paresse, ce n'est certainement pas mon préféré de toi (oui car je n'ai pas lu la liste mais ce texte offre peu de doutes quant à son origine héhé)

[Janis]

Je confirme, Septembre, et quand je me suis auto-commentée, j'étais "sérieuse" : je ne me suis pas fatiguée, j'ai fais un petit quelque chose que je finis par savoir faire. Je reconnais tout à fait que c'est un peu léger, un peu paresseux, comme tu dis !

[bertrand-môgendre]

Voilà donc les petits chemins.

[Invité]

Même quand c'est paresseux : !!!

[Janis]

et c'est un vilain défaut
peut-être même un péché

[Invité]

Janis ! Adorables, tes petits chemins !

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