Tous ceux-là

[Gobu]

Tous ceux-là

Y a çui qui dit qu’il l’aime
Qu’il l’aime à en crever
Et même s’il y croit pas
Et quand même si ça s’voit
Elle n’entend qu’ces mots là
Elle ne croit pas c’qu’elle voit

Ya çui qui dit viens-là
Qui la prend dans ses bras
Qui la couche sous son poids
Et même si elle veut pas
Qu’elle sait qu’il ne l’aime pas
Elle ne sent que ce poids

Y a çui qui vient qu’le soir
Lui offre des mouchoirs
Des huîtres et du pinard
Puis l’emmène su’l’trottoir
Même s’il la fait plus rire
Elle trouve pas à y r’dire

Puis y a çui qui dit rien
Qu’ ose même pas s’approcher
Qu’ose à peine la r’garder
Et tant pis s’il est loin
Même loin c’est pas trop loin
Quand elle voudrait qu’on l’aime

Y a ceux qui la malmènent
Y a ceux qui la promènent
Y ceux qu’elle connaît pas
Qu’importe elle aime tout l’monde
Et quand on aime tout l’monde
Y a personne qui vous aime

Gobu

[Yoni Wolf]

J'avoue au début j'ai eu peur, je me suis dit que ça pourrait vite sonner ricule. Et puis en fait c'est pas mal, surtout à partir des huître, le début sonnant un peu tiède, un peu de "pour la rime", sans réelle tessiture. Mais le pinard apporte la matière, et les deux derniers vers sont vraiment beaux. Super.

[Lucy]

Oui, la chute est terrible.

[Invité]

Un soliloque touchant.

[Sahkti]

Un rythme musical, ça se laisse fredonner de manière spontanée et la dureté du propos se marie bien avec certaines tonalités.
"Et quand on aime tout l’monde / Y a personne qui vous aime"... dur et si juste, comme beaucoup d'éléments de ton poème.

[Invité]

Un chouette refrain dans la veine de Jehan Rictus, ça me botte !

[Arielle]

Une chanson réaliste comme aurait pu nous chanter Fréhel ou Renaud, toujours d'actualité hélas !

[Annie]

Arielle me l'a mangé dans la bouche (??) le temps que j'établisse la connexion !

Je l'a lu comme une chanson et j'ai pensé à Fréhel.

[seyne]

Ah ? Moi c'est à Brel que j'ai pensé : "Chez ces gens-là".

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