Dans les bras de la trouille
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Pussicat
Yoni Wolf
hi wen
Raoulraoul
8 participants
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Dans les bras de la trouille
Dans les bras de la trouille
Faut que j’vous fasse un aveux, ouais sous le soleil.Putain, c’est pas très normal de penser ainsi.
Mais quand j’les vois, c’est affreux, c’est irrésistible,
c’est honteux (pour le moral), mais plaisant,
excitant (pour mon égo), c’est minable et con,
mais contre nos pétoches obscures c’est bon !
Les costumes sans flingot, du genre curé,
ou contrôleur un peu moche ou facteur sérieux,
ceux-là ils me laissent froid, j’leur gicle à la raie.
Mais les autres, c’est dingue. Comment vous le dire.
Je me sens fort dans mon droit, puisque reconnu,
accepté sous leur flingue. Je suis fier, idiot,
avec ceux-là qui incarnent l’ordre dans les règles,
imposent nos limites par leurs uniformes.
Je rêve à ces gens d’arme, puis à d’autres formes ;
des gens sans dynamite, tous protéiformes ;
étrangers, noirs, jaunes, qui me causent leur langue,
même d’un grand toubib dont je suis le copain.
Echanger à l’ombre ou dans une barque qui tangue.
Engager la confiance qui soit métalangue.
Oublier enfin surtout qu’on est orphelin !
Ouais, c’est cet aveux à bout de force qu’on crache,
en présence de la Loi, putain qui abuse,
parce qu’au fond de soi, sont morts tous nos soleils.
**
Raoulraoul- Nombre de messages : 607
Age : 63
Date d'inscription : 24/06/2011
Re: Dans les bras de la trouille
c'est frais, ça se lit comme du pti lait.
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Dans les bras de la trouille
Ouioui, c'est pas mal du tout. Je suis déjà, à la base, un fan de l'argot, d'un langage charnu. Je trouve intéressant que tu quittes un peu la prose (et tu sais que je suis fan de tes écrits) pour une forme plus poétique, plus ramassée. Et ici c'est réussi. Bravo.
Re: Dans les bras de la trouille
j'aime aussi,
en revanche un peu plus d'argot, de vrai de vrai, m'aurait mise en joie, émoustillée - vu que tu parles de costards et de flingue, de flingot, de pétouse, de pétoire, de pétard, de feu, de calibre, de seringue, de bagof, de mouchoir, de soufflant, de joujou, de brelique, de gun quoi, de pushka !
- hé taulier, une vodka ! et fissa, mon singe m'attend...
en revanche un peu plus d'argot, de vrai de vrai, m'aurait mise en joie, émoustillée - vu que tu parles de costards et de flingue, de flingot, de pétouse, de pétoire, de pétard, de feu, de calibre, de seringue, de bagof, de mouchoir, de soufflant, de joujou, de brelique, de gun quoi, de pushka !
- hé taulier, une vodka ! et fissa, mon singe m'attend...
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Dans les bras de la trouille
Ah pour moi ça sonne faux!
Comment concilier "j’leur gicle à la raie." et : "Engager la confiance qui soit métalangue." ???
Même l'argot est très ..."vintage"! ça m'évoque les films recolorisés!
Donc soit tu dates précisément pour justifier tel type d'argot, soit tu transfères dans l'actuel (mais il va falloir faire un stage en immersion), et de toute façon si tu laisses des fractures dans le registre de langue ça sera pareil.
Quelqu'un qui est en colère ne réfléchit pas sur sa colère en même temps...Quelqu'un qui essaie de prendre du recul sur ses ressentis ne fait pas des vers...
Faut que j’vous fasse un aveux...
Quel intérêt, ici, de versifier?
Comment concilier "j’leur gicle à la raie." et : "Engager la confiance qui soit métalangue." ???
Même l'argot est très ..."vintage"! ça m'évoque les films recolorisés!
Donc soit tu dates précisément pour justifier tel type d'argot, soit tu transfères dans l'actuel (mais il va falloir faire un stage en immersion), et de toute façon si tu laisses des fractures dans le registre de langue ça sera pareil.
Quelqu'un qui est en colère ne réfléchit pas sur sa colère en même temps...Quelqu'un qui essaie de prendre du recul sur ses ressentis ne fait pas des vers...
Faut que j’vous fasse un aveu
Quel intérêt, ici, de versifier?
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Dans les bras de la trouille
J'ai d'autant moins de scrupules à être abrupte dans mon commentaire à ce texte que tu sais combien j'apprécie ta prose "habituelle"!
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Dans les bras de la trouille
Je n'y ai pas trouvé d'intérêt, pas de rythme, du blabla, des ficelles, de l'épate bourgeois...
Rien.
Ou, si, de l'ennui face au trop prévisible.
Rien.
Ou, si, de l'ennui face au trop prévisible.
joe-joe- Nombre de messages : 441
Age : 42
Date d'inscription : 01/05/2013
Re: Dans les bras de la trouille
Salut,
Je trouve qu'il dit quelque chose d'étrange, ce poème. En gros, le narrateur ne se sentirait en confiance, ouvert aux confidences ou à refaire le monde qu'avec des personnes qui ont une certaine posture sociale, ceux qui travaillent en uniforme et portent une arme, un médecin, et des étranger de couleur, c'est à dire des "vrais" étrangers exotiques.
Je crois que je comprend ce que ça dit, l'effet miroir que renverrait ce genre de personne, le sentiment particulier d'avoir leur écoute et leur attention, dans un cadre privé bien entendu, c'est comme cela que je l'ai compris : On peut se sentir Sherlock Holmes ou l'inspecteur Harry à discuter avec un policier, ou comme un docteur Schweitzer à discuter avec un médecin, ou comme un aventurier à discuter avec un "vrai" étranger.
T'ain, de la même façon que j'pourrais me trouver beau en papotant avec une jolie femme Un genre de mimétisme, un peu comme un singe, comme un fan de vedette.
Ouai, orphelin de quelque part, sans doute, ça doit vouloir dire ça.
Je trouve qu'il dit quelque chose d'étrange, ce poème. En gros, le narrateur ne se sentirait en confiance, ouvert aux confidences ou à refaire le monde qu'avec des personnes qui ont une certaine posture sociale, ceux qui travaillent en uniforme et portent une arme, un médecin, et des étranger de couleur, c'est à dire des "vrais" étrangers exotiques.
Je crois que je comprend ce que ça dit, l'effet miroir que renverrait ce genre de personne, le sentiment particulier d'avoir leur écoute et leur attention, dans un cadre privé bien entendu, c'est comme cela que je l'ai compris : On peut se sentir Sherlock Holmes ou l'inspecteur Harry à discuter avec un policier, ou comme un docteur Schweitzer à discuter avec un médecin, ou comme un aventurier à discuter avec un "vrai" étranger.
T'ain, de la même façon que j'pourrais me trouver beau en papotant avec une jolie femme Un genre de mimétisme, un peu comme un singe, comme un fan de vedette.
Ouai, orphelin de quelque part, sans doute, ça doit vouloir dire ça.
Re: Dans les bras de la trouille
Le glissement progressif du particulier vers le général, du défini vers le possessif pluriel ("le soleil" / "nos pétoches", "nos limites", "nos soleils") laisse à penser que le propos ne se résume pas au seul locuteur mais tend bien à s'élargir à l'inconscient collectif. C'est bien la raison pour laquelle le mélange des niveaux de langue ("j’leur gicle à la raie" / "Engager la confiance qui soit métalangue") ne me dérange pas outre mesure et me semble même pertinent.
La métonymie du titre met en exergue l'enjeu du texte : la perte générale des repères (la "Loi" majuscule figurant la déshumanisation de la relation sociale) entraîne un sentiment de peur et pousse à la recherche d'une paternité bienveillante ("reconnu", "accepté") qui redéfinisse les contours d'une morale repérable, à échelle humaine. Le rapport à l'échange, le rapport à l'Autre (l'étranger, le noir, le jaune), marqué par l'ostracisme ("dynamite"), doit, de la même manière, être redéfini.
La métonymie du titre met en exergue l'enjeu du texte : la perte générale des repères (la "Loi" majuscule figurant la déshumanisation de la relation sociale) entraîne un sentiment de peur et pousse à la recherche d'une paternité bienveillante ("reconnu", "accepté") qui redéfinisse les contours d'une morale repérable, à échelle humaine. Le rapport à l'échange, le rapport à l'Autre (l'étranger, le noir, le jaune), marqué par l'ostracisme ("dynamite"), doit, de la même manière, être redéfini.
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
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