J’ai un amour qui ne veut pas mourir
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Krystelle
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Anne Veillac
mentor
Lucy
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J’ai un amour qui ne veut pas mourir
A la sauvette avant de m'envoler. Pas sûre de vous revoir avant un moment vu que le modem est à l'autre bout de la province. Vous ferais un coucou depuis le travail : faut bien que ça serve à quelque chose d'avoir internet au boulot. ^)^
*Un amour qui ne veut pas mourir, Renée Martel
J’ai un amour qui ne veut pas mourir *
Pour Daddy
D’abord le regard. La douceur du regard. Peu importe la couleur des yeux. Elle n’est rien dans ma mémoire.
Puis, le sourire. Il souriait tendrement, pour mettre en confiance. Avec douceur, pour répondre au regard.
Il a dit qu’il allait aller doucement, qu’il n’allait pas brusquer les choses, pour ne pas me faire peur.
J’ai dit d’accord.
À ce moment, le vent jouait dans ses cheveux blonds. Le soleil éclairait cette chevelure, ce sourire et ce regard. J’aurais aimé le prendre en photo. Juste là. Avoir sur papier brillant ou mat le souvenir de cet instant. Instantané.
Se laisser aller côté passager. Le cuir collant à la peau nue. Aux jambes et aux bras dénudés. J’ai souri moi aussi. Pour ne pas être en reste ou pour être polie. J’étais bien. La tête callée contre le dossier, trop petite pour atteindre l’appui-tête, je reposais dans l’habitacle.
Il a jeté un regard dans le rétroviseur, s’est penché vers moi pour m’attacher, a souri. Encore.
La capote était abaissée. C’était bien mieux comme ça. On sentait l’air tiède chargé des vapeurs d’essence. Narguilé réinventé. Ne manquait que le parfum de la rose pour nous enivrer.
Le moteur vrombissait. Il y avait du bruit alentour mais je n’entendais que sa voix et mon cœur qui battait de plus en plus fort. J’étais tombée en amour. Mordue. Impossible de faire demi-tour, la marche avant était enclenchée. Ses mains, sur le volant, avaient l’air d’être douces, rassurantes. Des mains paternelles.
Il a répété qu’il allait y aller doucement. Pas de réponse. Économie de mots. J’ai pensé, je te fais confiance. Ai souri.
Il a dit on y va. J’ai dit d’accord. Je ne savais dire que ça. Et on est parti. Pas très loin mais quand même. Certains voyages vous marquent plus que d’autres et la distance, au fond, n’a pas d’importance.
Il m’a fait descendre un peu plus loin, un petit goût d’inachevé au bord des lèvres. Je n’ai pas eu à marcher, on était là pour me rattraper et me porter, à bout de bras, jusqu’au ciel. Pas besoin de tourner la tête pour reconnaître Papa. Il a dit merci à l’homme qui s’est éloigné au volant de son MG.
La voiture, d’un beau rouge sang, a continué sa course dans les rues de la ville. Elle s’est perdue parmi les belles américaines, les anglaises et les dauphines. Je l’ai suivi aussi longtemps que j’ai pu, accrochée au cou de mon père. Chavirée.
Cette nuit-là, j’ai rêvé que c’était moi qui la conduisais, ma chère MG.
Puis, le sourire. Il souriait tendrement, pour mettre en confiance. Avec douceur, pour répondre au regard.
Il a dit qu’il allait aller doucement, qu’il n’allait pas brusquer les choses, pour ne pas me faire peur.
J’ai dit d’accord.
À ce moment, le vent jouait dans ses cheveux blonds. Le soleil éclairait cette chevelure, ce sourire et ce regard. J’aurais aimé le prendre en photo. Juste là. Avoir sur papier brillant ou mat le souvenir de cet instant. Instantané.
Se laisser aller côté passager. Le cuir collant à la peau nue. Aux jambes et aux bras dénudés. J’ai souri moi aussi. Pour ne pas être en reste ou pour être polie. J’étais bien. La tête callée contre le dossier, trop petite pour atteindre l’appui-tête, je reposais dans l’habitacle.
Il a jeté un regard dans le rétroviseur, s’est penché vers moi pour m’attacher, a souri. Encore.
La capote était abaissée. C’était bien mieux comme ça. On sentait l’air tiède chargé des vapeurs d’essence. Narguilé réinventé. Ne manquait que le parfum de la rose pour nous enivrer.
Le moteur vrombissait. Il y avait du bruit alentour mais je n’entendais que sa voix et mon cœur qui battait de plus en plus fort. J’étais tombée en amour. Mordue. Impossible de faire demi-tour, la marche avant était enclenchée. Ses mains, sur le volant, avaient l’air d’être douces, rassurantes. Des mains paternelles.
Il a répété qu’il allait y aller doucement. Pas de réponse. Économie de mots. J’ai pensé, je te fais confiance. Ai souri.
Il a dit on y va. J’ai dit d’accord. Je ne savais dire que ça. Et on est parti. Pas très loin mais quand même. Certains voyages vous marquent plus que d’autres et la distance, au fond, n’a pas d’importance.
Il m’a fait descendre un peu plus loin, un petit goût d’inachevé au bord des lèvres. Je n’ai pas eu à marcher, on était là pour me rattraper et me porter, à bout de bras, jusqu’au ciel. Pas besoin de tourner la tête pour reconnaître Papa. Il a dit merci à l’homme qui s’est éloigné au volant de son MG.
La voiture, d’un beau rouge sang, a continué sa course dans les rues de la ville. Elle s’est perdue parmi les belles américaines, les anglaises et les dauphines. Je l’ai suivi aussi longtemps que j’ai pu, accrochée au cou de mon père. Chavirée.
Cette nuit-là, j’ai rêvé que c’était moi qui la conduisais, ma chère MG.
*Un amour qui ne veut pas mourir, Renée Martel
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: J’ai un amour qui ne veut pas mourir
Oui, c'est plein de douceur, de mélancolie, une parenthèse qui fait du bien.
Invité- Invité
Re: J’ai un amour qui ne veut pas mourir
Bon voyage, Lucy, et merci pour ce beau texte plein de douceur et d'amour
Re: J’ai un amour qui ne veut pas mourir
Très beau texte, qui m’a emmenée très loin.
Seulement, je ne suis pas sûre d’avoir tout compris. Je suis un peu bébête, il faut me mettre les points sur les « i », je ne suis qu’instit’ de CP et je ne sais pas toujours lire entre les lignes.
J’ai compris que tu voulais nous faire croire qu’il allait s’agir d’un rapport amoureux avec une jeune fille et un homme et que finalement il s’agit d’une voiture et d’une petite fille. C’est ça ?
Dans ce cas, pourquoi l’homme dit-il qu’il n’allait pas brusquer les choses ? Qu’il allait aller doucement, d’accord, tu joues sur l’ambiguïté. Mais brusquer les choses, ça ne va pas.
Et puis il y a une autre petite chose. Le « elle » de la première ligne (elle n’est rien dans ma mémoire). J’ai relu deux fois avant de comprendre que le « elle » c’est la couleur des yeux. Je croyais qu’il s’agissait d’un personnage féminin.
Toujours est-il que j'aime beaucoup. Merci.
Seulement, je ne suis pas sûre d’avoir tout compris. Je suis un peu bébête, il faut me mettre les points sur les « i », je ne suis qu’instit’ de CP et je ne sais pas toujours lire entre les lignes.
J’ai compris que tu voulais nous faire croire qu’il allait s’agir d’un rapport amoureux avec une jeune fille et un homme et que finalement il s’agit d’une voiture et d’une petite fille. C’est ça ?
Dans ce cas, pourquoi l’homme dit-il qu’il n’allait pas brusquer les choses ? Qu’il allait aller doucement, d’accord, tu joues sur l’ambiguïté. Mais brusquer les choses, ça ne va pas.
Et puis il y a une autre petite chose. Le « elle » de la première ligne (elle n’est rien dans ma mémoire). J’ai relu deux fois avant de comprendre que le « elle » c’est la couleur des yeux. Je croyais qu’il s’agissait d’un personnage féminin.
Toujours est-il que j'aime beaucoup. Merci.
pierre-henri- Nombre de messages : 699
Age : 65
Localisation : Raiatea
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: J’ai un amour qui ne veut pas mourir
Il y a cette dédicace qui nous fait lire le texte différemment et c'est tant mieux.
J'aime la douceur et la sensibilité de ta plume dans ce texte.
J'aime la douceur et la sensibilité de ta plume dans ce texte.
re-vroum
C'est marrant comme les mots nous emmène aussi loin qu'on veut les suivre... chaque mots comporte son flot d'images qui, d'un individu à l'autre varie immanquablement. Moi et mes petites araignées frétillants sur mes neurones, j'y ai vu l'Ankou (la mort) dans ce bel homme qui faute d'une vieille charrette grinçante, à opter pour une décapotable flambant neuve afin d'emmener les humain dans leur dernière demeure. J'aime cet aspect de dépoussiérer les légendes pour leurs donner le goût du XXIème siècle. Et le papa qu'elle retrouve est son père trop tôt disparu. Vous me direz :
- "morbide le dieu du feu".
Je répondrais :
- "Lisez les contes bretons d'Anatole Le Braz, où la mort s'ourle des habits lumineux du fantastique".
Merci pour m'avoir fait passer de l'autre côté du miroir, charmante Alice. Même si le miroir n'est qu'aux alouettes... ses petits oiseaux qui confonde deux secondes avec deux siècles.
- "morbide le dieu du feu".
Je répondrais :
- "Lisez les contes bretons d'Anatole Le Braz, où la mort s'ourle des habits lumineux du fantastique".
Merci pour m'avoir fait passer de l'autre côté du miroir, charmante Alice. Même si le miroir n'est qu'aux alouettes... ses petits oiseaux qui confonde deux secondes avec deux siècles.
loki-baal- Nombre de messages : 12
Age : 51
Date d'inscription : 30/09/2008
Re: J’ai un amour qui ne veut pas mourir
Premier texte que je lis de toi. Pas déçu, vraiment pas déçu.
Derrière les phrases toutes simples, il y a de l'émotion, beaucoup de subtilité.
Derrière les phrases toutes simples, il y a de l'émotion, beaucoup de subtilité.
Re: J’ai un amour qui ne veut pas mourir
Avoir sur papier brillant ou mat le souvenir de cet instant. Instantané
proposition Avoir sur papier brillant ou mat le souvenir de cet instantané
Tu reprends régulièrement le mot précédent pour, je crois appuyer l'attention du lecteur.
...D’abord le regard. La douceur du regard. ...[/i]
[i] ...le sourire. Il souriait ...
...il allait aller doucement, qu’il n’allait ...
...le vent jouait dans ses cheveux blonds. Le soleil éclairait cette cheveluresouvenir de cet instant. Instantané ...
...à la peau nue. Aux jambes et aux bras dénudés ...
...Ses mains, sur le volant, avaient l’air d’être douces, rassurantes. Des mains paternelles ...
Si la formule a tendance à transcrire le côté enfantin des impressions de cette petite fille, je crains qu'à l'usage elle lasse la lecture.
Pour l'ensemble, le souvenir est très coloré.
proposition Avoir sur papier brillant ou mat le souvenir de cet instantané
Tu reprends régulièrement le mot précédent pour, je crois appuyer l'attention du lecteur.
...D’abord le regard. La douceur du regard. ...[/i]
[i] ...le sourire. Il souriait ...
...il allait aller doucement, qu’il n’allait ...
...le vent jouait dans ses cheveux blonds. Le soleil éclairait cette cheveluresouvenir de cet instant. Instantané ...
...à la peau nue. Aux jambes et aux bras dénudés ...
...Ses mains, sur le volant, avaient l’air d’être douces, rassurantes. Des mains paternelles ...
Si la formule a tendance à transcrire le côté enfantin des impressions de cette petite fille, je crains qu'à l'usage elle lasse la lecture.
Pour l'ensemble, le souvenir est très coloré.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: J’ai un amour qui ne veut pas mourir
caléeLucy a écrit:La tête callée contre le dossier, trop petite pour atteindre l’appui-tête, je reposais dans l’habitacle.
appuie-tête
tu reposais quoi? toi?
En dédicaçant ton texte de la sorte, on sait qu'on va trouver de l'émotion et ça ne peut qu'orienter la lecture. Est-ce un bien, un moins bien? Disons que ça fausse fatalement les choses, d'une manière ou d'une autre.
L'émotion que tu décris dans ce rapport père-fille est tendre et touchante mais un brin trop enfantine à mes yeux, ce rapport manque d'une certaine puissance.
Au final, je trouve ça joli et sensible mais je cherche encore l'ossature de tout cela.
De plus, je suis dubitative sur "ma chère MG", je dois avoir loupé un truc :-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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