Chaos va mourir
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Chaos va mourir
Chaos va mourir.
Elle prend sa température.
A sa cause, se sont joints des mollusques endiablés qui voulaient lui donner un rein. Ils réclamaient en contrepartie de coucher avec elle. Mais la diablesse n’a pas voulu.
Vendre ses lèvres.
Vendre ses cuisses.
Vendre ses livres.
Alors ils ont dit : « Pas coucher, pas rein.. ».
Dans le bain chaud, Chaos est à deux doigts du robinet. Elle ne l’ouvre pas. L’eau ne coule plus. Son rein ne fonctionne pas, lui non plus.
A des années lumières des grands pays de l’Afrique de l’ouest où elle vit le jour il y a vingt et un ans, la vapeur du bain dessine des moutons au gré de sa longue chevelure qui ressemble à l’Italie du sud. Nue, très pâle, le corps à prix réduit.
Paris en novembre. Il est neuf heures. Elle s’habille.
Cinq minutes à enfiler les perles de rhétorique de la télévision.
Puis la litanie du sommeil la reprend.
Elle se déshabille, s’enfile sous la couette.
Des grumeaux d’étourdissement l‘envahissent.
Lundi l’hôpital. Un nouveau rendez-vous.
A quoi va lui servir son nouveau permis de mourir ?
Le soleil est meilleur au lit. Surtout le dimanche.
Et puis à Paris, il n’ y a plus de Talibans depuis que les américains sont arrivés.
Y a de la fumée.
Et des soldats.
Et il y a Chaos qui va mourir.
Sur un monticule de solitude.
Sans imagination.
Apatride, elle voulait des yeux de rechange.
Les coureurs de jupons ne l’émerveillent pas, bang bang…!, elle tire la couverture, bang bang…! les yeux et les oreilles du revolver sont froids, bang bang…!
De sombres pâmoisons ont flotté toute la nuit, turpitudes en play-back, comment s’accomplir sans devenir ?
Chaos va mourir.
Et laisser le chagrin devant la porte m’envahir.
Sans elle, personne ne m’appellera plus papa.
Il pleuvra un peu plus longtemps sur les grands peupliers noirs.
Les yeux voilés comme des roues de bicyclette, l’agonie me cherchera, bourreau.
Je me cacherai derrière un massif de roses.
Sous la lune pétrifiée, source luisante, imperméable, je regarderai le trou d’ombre dans lequel Chaos s’est enfuie. Je garderai d’elle le désir du talisman.
En repentance dans le partir, la brise s‘est tue.
« …J’ai croisé des précipices qui n’avaient pas la profondeur de ton âme… »
Elle prend sa température.
A sa cause, se sont joints des mollusques endiablés qui voulaient lui donner un rein. Ils réclamaient en contrepartie de coucher avec elle. Mais la diablesse n’a pas voulu.
Vendre ses lèvres.
Vendre ses cuisses.
Vendre ses livres.
Alors ils ont dit : « Pas coucher, pas rein.. ».
Dans le bain chaud, Chaos est à deux doigts du robinet. Elle ne l’ouvre pas. L’eau ne coule plus. Son rein ne fonctionne pas, lui non plus.
A des années lumières des grands pays de l’Afrique de l’ouest où elle vit le jour il y a vingt et un ans, la vapeur du bain dessine des moutons au gré de sa longue chevelure qui ressemble à l’Italie du sud. Nue, très pâle, le corps à prix réduit.
Paris en novembre. Il est neuf heures. Elle s’habille.
Cinq minutes à enfiler les perles de rhétorique de la télévision.
Puis la litanie du sommeil la reprend.
Elle se déshabille, s’enfile sous la couette.
Des grumeaux d’étourdissement l‘envahissent.
Lundi l’hôpital. Un nouveau rendez-vous.
A quoi va lui servir son nouveau permis de mourir ?
Le soleil est meilleur au lit. Surtout le dimanche.
Et puis à Paris, il n’ y a plus de Talibans depuis que les américains sont arrivés.
Y a de la fumée.
Et des soldats.
Et il y a Chaos qui va mourir.
Sur un monticule de solitude.
Sans imagination.
Apatride, elle voulait des yeux de rechange.
Les coureurs de jupons ne l’émerveillent pas, bang bang…!, elle tire la couverture, bang bang…! les yeux et les oreilles du revolver sont froids, bang bang…!
De sombres pâmoisons ont flotté toute la nuit, turpitudes en play-back, comment s’accomplir sans devenir ?
Chaos va mourir.
Et laisser le chagrin devant la porte m’envahir.
Sans elle, personne ne m’appellera plus papa.
Il pleuvra un peu plus longtemps sur les grands peupliers noirs.
Les yeux voilés comme des roues de bicyclette, l’agonie me cherchera, bourreau.
Je me cacherai derrière un massif de roses.
Sous la lune pétrifiée, source luisante, imperméable, je regarderai le trou d’ombre dans lequel Chaos s’est enfuie. Je garderai d’elle le désir du talisman.
En repentance dans le partir, la brise s‘est tue.
« …J’ai croisé des précipices qui n’avaient pas la profondeur de ton âme… »
Re: Chaos va mourir
Et il y a Chaos qui va mourir.
Sur un monticule de solitude.
Sans imagination.
Pour une fois, je le verrais mieux en prose, ce texte. Peut-être me rétorqueras-tu qu'il s'agit d'un poème en prose mais je maintiens : il y gagnerait un petit quelque chose. Si ! Si ! J'en suis sûre. ^^
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Chaos va mourir
C'est vrai que moi aussi la prose ne m'aurait pas gêné.
En tout cas j'ai aimé.
Personnellement les histoires de guerre, de pauvres petits afghans etc...je n'en peux plus et pour ça j'aurais bien vu Chaos ne pas en faire allusion. Mais c'est tout à fait personnel. Le sujet et les propos sont bien beaux.
En tout cas j'ai aimé.
Personnellement les histoires de guerre, de pauvres petits afghans etc...je n'en peux plus et pour ça j'aurais bien vu Chaos ne pas en faire allusion. Mais c'est tout à fait personnel. Le sujet et les propos sont bien beaux.
Lehnerd- Nombre de messages : 70
Age : 37
Date d'inscription : 28/12/2008
Re: Chaos va mourir
ça ronge même. Corrosif.coline Dé a écrit:Ca troue.
Je n'aime pas tout, en fait j'aime moins à partir de :
J'aurais préféré que le texte se concentre sur Chaos.De sombres pâmoisons ont flotté toute la nuit, turpitudes en play-back, comment s’accomplir sans devenir ?
N'empêche que j'aime très fort cette façon détournée, dépouillée voire lapidaire de raconter un passé, un présent et un non avenir en quelques lignes maîtrisées.
Invité- Invité
Re: Chaos va mourir
Il y a quelque chose dans ce texte, en tout cas je ressens quelque chose en le lisant.
Je n'aime pas trop le style cependant.
Je le verrais plus dans la section poésie.
Le dernier paragraphe est magnifique, j'aime beaucoup.
Ce n'était peut être pas super constructif comme premier post mais j'essaierai de faire mieux la prochaine fois.
Je n'aime pas trop le style cependant.
Je le verrais plus dans la section poésie.
Le dernier paragraphe est magnifique, j'aime beaucoup.
Ce n'était peut être pas super constructif comme premier post mais j'essaierai de faire mieux la prochaine fois.
Wiwi- Nombre de messages : 5
Age : 39
Localisation : Près de Bordeaux
Date d'inscription : 30/12/2008
Re: Chaos va mourir
Ouah ! J'ai été saisie, j'ai trouvé le texte superbe, froid et poignant à la fois. Chapeau bas.
"Sous la lune pétrifiée, source luisante, imperméable, je regarderai le trou d’ombre dans lequel Chaos s’est enfuie." Ouah ! (Ça c'est du commentaire.)
"Sous la lune pétrifiée, source luisante, imperméable, je regarderai le trou d’ombre dans lequel Chaos s’est enfuie." Ouah ! (Ça c'est du commentaire.)
Invité- Invité
Re: Chaos va mourir
Prose ou poésie, qu'importe dans le cas présent...
Percutant, Lol, magnifique aussi. En quelques mots dire l'innommable. J'en apprécie la cruauté, froide, clinique. C'est vraiment un très beau texte, merci à toi !
Percutant, Lol, magnifique aussi. En quelques mots dire l'innommable. J'en apprécie la cruauté, froide, clinique. C'est vraiment un très beau texte, merci à toi !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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