Naufrage

[mitsouko]

désolé je n'avais pas vu qu'il y avait un forum poésie et un forum prose




Ô vierges de granit accrochées aux falaises
La brûlure du sel sur nos corps harassés
Au ventre de la houle votre rage s'apaise
Nos charrois maritimes par les vents terrassés

Sirènes mortifères vos doux chants mélodieux
Se sont mués en fureur comme un vibrant tonnerre
Nos sombres destinées s'en remettent aux dieux
Et ces monstres marins déchirent nos thonaires

Nos prières brûlantes au pied de ces calvaires
L'arroi de vos nuages escorte maléfique
Tempête mugissante éventrant nos travers
La noirceur des récifs pour nos morts magnifiques

La meute écumante de vos vagues impies
Déracine les mâts dévastant nos voilures
Délaissés par la mer, à nos corps de harpies
Vos algues languissantes font une chevelure

[Invité]

Il y a de l'ampleur, mais je regrette deux choses :
- que les alexandrins n'en soient pas selon les règles de la métrique classique ; cela me gêne parce que j'ai le sentiment que c'est ce que vous avez voulu réaliser, mais évidemment je peux me tromper
- que les vers s'enchaînent sans vraiment former de phrases ; par exemple, comment écririez-vous en prose la première strophe, y a-t-il un moyen de la ponctuer pour obtenir une phrase complète ?

Mais j'aime beaucoup
"à nos corps de harpies
Vos algues languissantes font une chevelure",
et les rimes, qui ajoutent à l'impression d'ampleur mais sans peser, à mon avis.

[Manu(manisa06)]

J'aime la forme et l'histoire.
Pour les alexandrins , il manque la césure parfois .
Voici les pieds utilisés.

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Dommage.

[Sahkti]

Grandiloquence, lyrisme, tout cela manié avec une certaine réussite.
J'éprouve toujours une certaine réticence face aux rimes, mais ceci s'applique de manière générale à la poésie et non pas à ce texte en particulier, mais je sais que cet à priori m'empêche parfois de pleinement profiter de quelques textes. Je ne me prononcerai pas sur la technique, je ne compte pas les vers, je préfère le rythme de l'oreille et ici, rien ne me dérange à première ouïe.

[Invité]

On dirait -presque- du Victor Hugo ! Lyrique et grondant, on se laisserait presque envoûter.

[mouss]

De la force, oui, mais je n'adhère pas. trop de pesanteurs, à mon goût, et de tous ordres.
Et puis, surtout, ce sentiment, même si ton dit est tien, Mitsouko, que la forme même de ce dit rejoint le déjà trop souvent dit.
Une forme bien maîtrisée, joliment, même, dans une versification moderne, mais u ne forme dont on sait trop les coutures.
Tu sais, on pense à notre vieux pote commun, Corbière, à son sonnet avec la manière de s'en servir...

J'ai lu Hugo(-"hélas!"-) dans les commentaires.
Oui, pourquoi pas.
Hélas.
Donne-nous du Mitsouko, bien frais, bien neuf, hors modes.

Je pense aussi au Ferré de "que m'importe Jean Genet que tu bandes"..., si tu connais ?

Bref, amicalement, et en dépit ou en raison de ton succès dans le genre, sois plus toi, plus libre vis à vis de ces modèles.
Tue les Maîtres, Mitsouko, tue-les !

[Roz-gingembre]

C'est étonnant comme le classique demande de la rigueur.
C'est vrai que les quelques erreurs de pieds gênent la lecture et pourtant il y a une atmosphère de tumulte fort bien rendue dans ce texte avec un coté lyrique tout à fait conforme à ce qui se dit.
Pour me frotter parfois au genre, je ne doute pas que ce texte dit par toi à voix haute est une réussite.

[mitsouko]

merci te tous ces commentaires enrichissants
il y en a pour tous les goûts
un peu de vrai en chacun

les vers boitillent ....c'est vrai

HUGO.....ça c'est trop gentil, même guernesey à la nage je suis pas arrivé

trucidez les Maitres...........les soirs de rage cela m'arrive

grandiloquence......trop, juste comme il faut !!!

du déjà vu..............qui va dire le contraire

mais continuez à commenter, je fais mon miel de vos remarques

le genre de texte qui fout la gerbe à Franck Lecam

[Lucy]

Lu à deux reprises. La première, sur fond musical ( pur hasard ! ) "Song to the siren" par T. Buckley. La deuxième, sans musique ( elle gêne mes lectures, je lis presque toujours dans le silence ou les petits sons du quotidien ).

Bref, j'ai tiqué avec ce "Ô" d'ouverture annonciateur de moments de souffrances. J'ai lu Hugo, sus-mentionné, et n'ai pas été transportée ( Je sais ! Je sais ! Honte à moi... ) même si je n'ai rien à lui reprocher, à lui, le problème venant de moi. J'aime les formes courtes et les vers libres et suis la moins avisée pour te commenter.

Cependant, j'ai apprécié l'ambiance qui se dégage de ton texte et ta maîtrise ( même si j'ai pu lire que certains alexandrins voulaient jouer aux grands ) de cette écriture.

[loic]

je le relis ce matin, et sans me reférer aux commentaires je me suis dit, Merde victor est revenu! c'est dingue ce que la mer inspire la poésie, je serai intéréssé de savoir si une étude à été faite la dessus, car c'est quand même troublant..
quand à la réincarnation je n'y crois pas ..^^

c'est vrai que ton écriture est ample et d'une violence contenue, jusqu'ou tiendra la jetée?

[Invité]

On n'embrasse pas comme ça l'alexandrin ! Quand on l'a fait, il nous baise !

[Manu(manisa06)]

Victor savait.

[Manu(manisa06)]

Tue les Maîtres, Mitsouko, tue-les !

On est pas là pour ça !
Mouss j'aime pas tes expressions, je te le dis les yeux dans le clavier.

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