Prime Vert suivi de Street

[Loreena Ruin]

Voilà, deux nouveaux poèmes, dans la même veine que Glass...



Prime vert


Le soleil se déverse au coin du lit

les hirondelles voltigent sous les toits

près du ruisseau
où l’herbe reverdit
une marguerite a percé la grisaille

— les bourgeons chantent déjà les fleurs

Onze heures

Les chants ont rompu l’accalmie
La neige toute fraîche dehors
.....................étouffe chaque bruit

le radiateur
...........est encore chaud.





Street


Sous les nuées de néons
................clignotent
................les ombres des passants

Les regards vitreux
se croisent
miroitent
...................et passent ...

Reflets blafards des lampadaires —

Sombres absences
des jours de pluie.

[Sahkti]

Prime vert est tendre, de saison (j'ai encore croisé plein de skieurs avides de neige pas plus tard qu'hier, le soleil me fait oublier que juste à côté de moi, c'est encore tout blanc!).

Ceci dit, j'essaie de marier l'image de l'herbe qui reverdit et de la neige toute fraîche. Pas tout blanc partout alors ? :-)

Je trouve également le vers La neige toute fraîche dehors moins léger que les autres, sans doute à cause de toute (en trop) et de dehors (évident).

[Sahkti]

Street recueille mes préférences pour la tableau qu'il peint, ces images très palpables, plus sombres.

Juste un petit bémol sur passants et passent dans un même texte, si court.

[Loreena Ruin]

Oups ! Un modérateur pourrait-il réctifier le titre du sujet (j'ai écrit "Pime Vert" par erreur => Prime Vert) ?? Merci beaucoup !

< c'est ok >

[Invité]

Il y a quelque chose du haïku dans ces poèmes, la fin de chacun pourrait presque être isolée à cet effet :

Onze heures

Les chants ont rompu l’accalmie
La neige toute fraîche dehors
.....................étouffe chaque bruit

le radiateur
...........est encore chaud.

et, surtout :

Reflets blafards des lampadaires —

Sombres absences
des jours de pluie.

Et c'est en fait bien ces passages évocateurs que je préfère dans chaque poème, la façon dont on bascule d'une image à l'autre, comme une fulgurance.
Le reste me laisse l'impression de vers gentillets, un peu faibles.
Et je me demande pourquoi "Street" plutôt que "Rue" ...

[Tristan]

Les textes en eux-mêmes sont plutôt bon, mais ce qui m'a gêné, c'est que j'ai eu plus l'impression de lire un pastiche de Reverdy ("où l’herbe reverdit"), qu'un véritable poème de toi. Ce n'est pas négatif, car j'aime beaucoup Reverdy (et c'est normal d'être influencé par ses lectures), mais là, j'ai l'impression que tu empruntes un style plutôt que tu ne cherches à en créer un

[Loreena Ruin]

Hum... que dire... oui je suis influencée par Reverdy (et bien vu pour l'herbe de Prime Vert, c'était en effet une volontaire référence... ;-)) cependant, je ne l'ai pas encore beaucoup lu, donc si je suis influencée, c'est uniquement sur le principe qui me séduit et me paraît le meilleurs pour exprimer ce qui me préoccupe (les ambiances, le temps qui passe, la nostalgie d'instants éphémères disparus...) d'ailleurs il me semble que mes vers sont plus brefs et plus "aérés" que la plupart des poèmes de cet auteur, qui fait d'ailleurs beaucoup plus se balader les vers que moi. D'une certaine manière je pense que mon travail se rapproche plus du haïku par certains côté, car moins imagé que certains poèmes de Reverdy, difficiles à déchiffrer à la première lecture. D'ailleurs mon travail sur la ponctuation, que tu auras peut-être remarqué, avec l'usage du tiret cadratin ainsi que du demi-cadratin (mais dans d'autres poèmes), de l'italique, voire du gras, ne me paraissent pas faire partie des habitudes de Reverdy, qui écrit par ailleurs aussi pas mal de poésie en prose...

Cependant loin de moi l'idée de nier son influence, mais parler de pastiche me parais un peu exagéré. D'ailleurs, j'écris ces vers de façon non-préméditée par petits morceaux en me laissant emporter par l'ambiance dans laquelle les mots me portent... J'ai parfois l'impression que le texte s'écrit tout seul, par association d'impressions... Je ne crois pas que ce soit ça, faire du pastiche ? si ?

[Tristan]

je disais ça parce que tes poèmes m'ont rappelé quelques vers de Reverdy, surtout question rythme et ambiance :

..............Minuit moins le quart
........La porte est trop grande
........Les arbres ronronnent
Et le ciel plus bas
.........................C'est pour le départ

[Loreena Ruin]

Je ne connaissais pas ces vers... même si on reconnait immédiatement la touche de Reverdy... cependant j'avoue aimer beaucoup de Reverdy mais aussi trouver certain texte un peu lourds. J'espère en tout cas que tu verras quelques originalités à mes prochains poèmes.

[Roz-gingembre]

J'ai une préférence pour le deuxième texte qui fixe bien l'instant.

Ce qui me gène dans le premier c'est le contraste neige/herbe.
Peut-être que si tu avais commencé par la neige puis ensuite fait référence aux herbes les choses auraient été différentes.
Ah! les aprioris du lecteur!

Sinon, pour Reverdy, tu ne fais pas le mauvais choix de références!
Bravo pour l'oeil aiguisé de Tristan

[Invité]

Reverdy, jamais lu, donc j'ai aime ces deux textes tels qu'ils se presentent.

[loic]

dommage que ces deux textes soient ensemble, le 2 torpille le 1 qui est un enchantement

loic

[Loreena Ruin]

Je suis bien d'accord avec toi Loic... mais au moment où j'ai posté, j'avais besoin d'avis "rapides" sur plusieurs de mes textes (besoin d'être rassurée sans doute^^), donc je les ai posté deux par deux... Mais il est clair pour moi que ces deux poèmes n'ont rien à voir l'un avec l'autre et que pour les apprécier il faut les lire séparément... et calmement.

merci Panda pour ton commentaire, ça fait toujours plaisir ;-) !

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