Sonate estivale

[Ba]

Sous le martinet plein pot
Buvons au courage d'être en vie
Sur ce bateau
Ravi

Paraître

Oui, ravi à quai flottant mouillure
Près de nous qui passons là
Raclures
Au fond du verre glas

Devenir

Oui, étonnés de marcher encore
Sur l'aiguille du pin sec
Dans ce décor
Teck

Semblant

Bois des îles fourni
Hache en main
Pour cette manie
Manière d'humain

D'êtres

Oui, lestes et poudrés de songes
Accompagnés d'enfants tendus
Cueilleurs à rallonge
Clapots perdus

Vivants

Et morts coïncidence
Dans l'espace de temps qu'il faut
A la note du silence
Pour sonner faux.

[Invité]

Excellent rythme, dansant et léger, pour dire des choses graves, solennelles... J'ai beaucoup aimé. Le poème est très cohérent, "serré", et offre en même temps des pistes sur ailleurs. Une belle réussite selon moi.

[Loreena Ruin]

Oui, un très bon rythme dans ce poème.

Sans avoir saisi toutes les clefs de lecture, j'ai trouvé qu'une belle tension y était entretenue, une sorte d'amertume flottante mêlée à un regard incisif et désabusé. J'ai beaucoup apprécié cette ambiguïté "agréable — mais en fait non" entretenue jusqu'à la fin avec une grande habileté.

[Invité]

Dans quel état tu les mets ces verbes pour nous emmener en bateau, là où la vie est vile. Un voyage amer.

[Arielle]

Dansant sur un faux air de vacances "hache en main". Malaise bien dosé.
Bravo pour :
...l'espace de temps qu'il faut
A la note du silence
Pour sonner faux.

[loic]

de la poésie comme je n'imagine pas savoir faire...

[Sahkti]

Que dire... j'ai apprécié ce voyage et en particulier les lignes entre les lignes, le semblant de devenir vivant, cet espoir désillusionné qui ressemble à du soulagement amer. Quitter un enfer pour en découvrir un autre, c'est aussi ça, parfois...

Coup de coeur pour:
Et morts coïncidence
Dans l'espace de temps qu'il faut
A la note du silence
Pour sonner faux.

[Madeline]

Mariage de l'humour et de la métaphysique dans un texte qui garde ses distances comme la musique avec ceux qui ignorent le solfège.

[Invité]

je suis venue plusieurs fois le lire, avant de laisser un trace, sommes nous illusion ? ou "mirage en mer" ?
j'aime.

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