Un bout de France ou d'Angleterre

[High_Voltage]

Avec le sillage écumeux
Avec le goût du bout du monde
Avec la poussière sur l'onde
Et ce soleil toujours brumeux

Avec l'enfant qui donne un gage
Avec le touriste imbécile
Avec cette rousse aux longs cils
Tournant le dos au bastingage

Avec une idée du meilleur
Avec la volonté sauvage
De débarquer sur un rivage
De tout quitter pour un ailleurs

Avec des drapeaux dans le vent
Avec des chansons dans la tête
Et ce village aux airs de fête
Qui dit que le bonheur se vend

Avec des chemins, des balises
Pour canaliser les vacances
Jusqu'au petit port de plaisance
Où l'on s'endort, où l'on s'enlise

Avec mon désir immobile
D'une indépendance farouche
De coller ta bouche à ma bouche
Nous avons fait le tour de l'île

Avec ces canots à moteur
Et toi et moi, aux antipodes
Avec tes yeux qui sentent l'iode
Et les miens qui s'embuent de pleurs

Avec les chants d'un autre monde
Avec la plage à ta manière
Avec le bagage à lanières
Rempli de vodka moribonde

Avec l'orgueil des goélands
Qui gueulaient leur soif d'aventure
En se moquant de la biture
Qui enivrait le sable blanc

Avec le joyeux tintamarre
Des préparatifs du retour
Si ce n'était pas qu'un détour
Moi j'aurais largué les amarres

[Invité]

L'expression d'une expérience très personnelle je pense.
Ce que j'ai préféré : "Avec la plage à ta manière".

[mentor]

sûr, c'est souvent mieux de tourister à 2 que seul
;-)

[Mure]

Tiens ? Vous avez arrêté les échecs... ou l'échec ? (c'est kif kif)
C'est passionné, vif et bien rythmé !
On sent une montée en puissance, une envie de crier.
Mais, vous ne le faites pas (crier, je veux dire).
Au prochain poème peut-être ?
Je l'espère, je vous attends au tournant. ;-)

Merci beaucoup High_Voltage.

PS : Ca, c'est très bon :

Avec l'orgueil des goélands
Qui gueulaient leur soif d'aventure
En se moquant de la biture
Qui enivrait le sable blanc

Travaillez dans ce style, ça devrait le faire. :-)

[Sahkti]

L'irrégularité dans la présence des avec m'a frappée au début puis à la relecture, je m'y suis habituée; ça casse le rythme et ce n'est pas plus mal ainsi.

Si ce n'était pas qu'un détour
Moi j'aurais largué les amarres
Les détours, même longs, sont ce qu'il y a de plus beau, on ne les oublie jamais.

Aimé ceci, entre autres:
Avec des drapeaux dans le vent
Avec des chansons dans la tête

Avec des chemins, des balises
Pour canaliser les vacances

Emotion toute personnelle ici, non, HV ?

[High_Voltage]

A Easter :
Pour une expérience très personnelle je croyais plutôt reprendre un lieu commun, l'envie d'aller ailleurs pour être nulle part, et la déception de se rendre compte que nulle part c'est comme partout ailleurs. C'est quelque chose d'aussi prosaïque qu'un groupe de moutons-touristes : on leur dit là-bas c'est à visiter, c'est beau ; alors ils y vont, ils visitent, et ils disent que c'est beau, et ceux qui voulaient du vrai beau sont déçus. Le vers que vous retenez, je le trouvais un peu ésotérique, dans le genre de ceux qu'un versificateur à deux francs mettrait là pour combler un vide, rassuré par le fait que n'importe qui y comprendra quelque chose s'il le veut. En plus la rime est moche.

A mentor :
Parfois c'est extrêmement pénible d'être deux. Une chose de sûre : ça dépend du deuxième.

A Mure :
Le jour où j'arrêterai les échecs, Bernadette Chirac gagnera le cent mètres papillon. Non, je ne crie pas, ça fait du bruit et pour tout vous dire ça m'emmerde. Ensuite, le style que vous semblez apprécier n'est peut-être pas celui que je préfère : rappelez-vous que vous m'avez proposé de la tecktonik... Quoi qu'il en soit, si vous voulez un bon truc paillard, ça doit être faisable, et ça me donnera le plaisir de vous revoir au tournant.

A Sahkti :
Je ne me rappelle même pas ce que j'ai bouffé la veille, alors les détours... C'était un voyage en bateau, il faisait chaud, trop peut-être, j'étais bien sur mon siège alors je me suis endormi, et j'ai pondu des octosyllabes. Je me les suis répétés une fois arrivé à destination, mais je crois que le poème explique assez bien comment je les ai finalement oubliés. Il m'en restait quelques-uns, comme ça, sans suite, et j'ai décidé de pondre quelque chose avec.

A tous :
Merci d'avoir lu et commenté.

[Mure]

A Mure :
Le jour où j'arrêterai les échecs, Bernadette Chirac gagnera le cent mètres papillon. Non, je ne crie pas, ça fait du bruit et pour tout vous dire ça m'emmerde. Ensuite, le style que vous semblez apprécier n'est peut-être pas celui que je préfère : rappelez-vous que vous m'avez proposé de la tecktonik... Quoi qu'il en soit, si vous voulez un bon truc paillard, ça doit être faisable, et ça me donnera le plaisir de vous revoir au tournant.

Si vous voulez avoir du plaisir à me revoir, je ne peux que vous comprendre.
Mais, il va falloir arrêter de me prendre pour la mère Bidochon, darling.
Arrêtez donc la parlote snobinarde et tâcher de nous montrer ce que vous vous donnez tant de peine à cacher.

[High_Voltage]

J'avoue que l'avatar prête effectivement à confusion. Mais il est si tard que vous accordez comme je cuisine, mal et salement. A voir votre réaction on dirait que je vous ai vexée (la tecktonik ?) ; le snobinard se permet donc de vous présenter toutes ses excuses, en vous assurant qu'il s'incline à cent quatre-vingts degrés pour vous accommoder.

[silene82]

Et les miens qui s'embuent de pleurs

D'être l'Etranger?
J'aime bien cette relation d'un certain indicible, et je perçois des échos à des ressentis personnels.
Votre facilité vous dessert (ricanement sardonique)

[Contenu sponsorisé]