Journal du nouveau

[Philomate_(Ole Touroque)]

Me voilà blédard dans le sud de la France. Tous les matins, je promène le chien comme je promènerai quelques chèvres nourricières. La seule différence est que je ne triture pas les glandes mammaires de mon ami poilu.

Pendant les heures chaudes de l'après-midi, je me baigne dans l'eau verte du lac. Il y a des branches flottantes, des herbes accrochées au fond et qui sortent comme des icebergs. Le sol est vaseux, trouble. Après chaque bain, des alevins viennent manger le plancton que je viens de remuer. Pour arriver jusqu'à la presqu'île de rochers, un chemin couvert de plantes piquantes vient meurtrir la peau. La terre chauffe le visage. L'air est étouffant. Il faut arriver au bord de l'eau pour sentir un petit air frais. Les vents des lacs sont étranges, ils semblent se créer sur la surface en vaguelettes, ailleurs ils ne sont rien. Leur écosystème les emprisonne.

Pour combler les heures, je vais cueillir de la lavande dans les vignes désaffectées. Les armoires en seront bientôt pleines et les habits prendront un parfum d'été pour passer leur vie dans le noir. En allant aux vignes, une vieille aux cheveux courts et blancs prend l'ombre sur sa terrasse jusqu'à neuf heures. Après, il fera trop chaud pour rester inactif, à écouter bouillir le sang.

Il existe une multitude d'itinéraires dans ces mi-montagnes catalanes. Elles sont pelées, parfois garnies d'un peu de maquis mais sans plus. Les chaussettes sont obligatoires afin de marcher, ou les pieds deviendront rouges et piquants malgré leur peau dure. A cause de la température, on les enfilera sous les sandales ; circulation de l'air.

Il ne manque rien. Les relations s'épurent au fil du temps et laisse deviner les liaisons fortes et les liaisons faibles. La marche, la nage, la cueillette (des mûres principalement) sont autant d'activités qui dérangent l'habitude et marquent dans l'esprit une indépendance de vie nécessaire.

[silene82]

Tu t'es pas trompé de site? C'est pas pour le concours de nouvelles "Racontez vos vacances dans le sud"?
J'avoue ne pas saisir l'intérêt du texte -mais il est vrai que cela m'advient fréquemment-.

[Invité]

Hé bien moi j'aime ce compte-rendu, tes textes me rappellent toujours un peu dans l'esprit N. Bouvier, et celui-ci en particulier me rappelle mes récentes vacances. J'ai l'impression qu'il n'est sûrement pas si facile que ça de faire dans le non-fictionnel, tu t'en sors très honorablement.
J'aime la portée réflexive du dernier paragraphe.

[Mure]

La seule différence est que je ne triture pas les glandes mammaires de mon ami poilu.

Ce serait risqué, en effet.

Pour ce qui est de votre texte, je ne trouve pas grand-choses à me mettre sous la dent.
On s'y ennuie beaucoup.

Merci tout de même.

[abstract]

Je n’ai rien contre cette petite carte postale, ça sent bon les vacances. Je trouve juste dommage que tu n’ais pas soigné un peu plus le vocabulaire surtout dans un texte si court. Deux fois air dans des phrases successives, deux fois vignes dans le même paragraphe, plantes piquantes (étrange comme image) et pieds piquants (tout aussi étrange)… Mais si le but était de me donner envie de plaquer mon boulot pour repartir dans le Sud, tu as réussi (comment vais-je faire pour arriver au bout de cette journée ?). Dans l’ensemble ton texte m’a plu.

[mentor]

pas bien compris "on enfilera les chaussettes sous les sandales"

sympa ce petit texte dépaysant

[Invité]

J'ai aimé, ça parle de la vie, l'écriture est belle, j'ai même pensé à Giono, c'est dire !
Je ne m'ennuie jamais quand la langue me plait, même si le propos est mince, l'évènementiel , le sensationnel est fatigant !
Ici, j'entends crisser les insectes qui ne sont même pas dans ton texte : la vie en sourd...
Juste un bémol sur lla formulation de l'épisode des chaussettes:
Les chaussettes sont obligatoires afin ( pour aurait amplement convenu) de marcher, ou les pieds deviendront rouges et piquants ???? malgré leur peau dure. A cause de la température, on les enfilera sous les sandales ; circulation de l'air.

[Sahkti]

Il ne manque rien au narrateur, à moi par contre beaucoup.

Si j'aime ces fragments géographiques qui figent un paysage ou une région, je déplore qu'à la longue, tout ça n'aille pas très loin. Tu poses l'ambiance, crée un décor particulier, en ferais presque respirer l'atmosphère au lecteur et puis rien, pas de réelle émotion dans le chef du narrateur, pas de vie qui prendrait le dessus. Je ne demande pas forcément qu'il se passe quelque chose avec une action de A à Z mais là, ça tombe un peu à plat, tel un simple article de guide géographique. Où est l'âme dans tout ça ? Je ne la perçois pas, désolée.

[petit-doute]

bien sûr la balade en pays catalan est agréable en ces jours de retour à notre quotidien , mais.............. ce je lacinant qui ne fait que décrire, expliquer, ne m'a pas touché...
il manque pour le lecteur que je suis , la perle d'une émotion, le parfum d'un étourdissement, le frisson d'un émerveillement, la tristesse d'un souvenir, l'espoir d'une caresse, ........ bref autre chose qu'une simple photo aux couleurs fadies par le côté descriptif ......
les mots ne s'envolent pas aux miroitement d'un soleil lourd, d'un reflet de nuages sur l'eau, ou d'un souffle de vent imperceptible.....
désolée ..... je suis restée assise sur les bords de ton lac sans émotion aucune.... une autre fois peut-être

[Invité]

(...)
J'avoue ne pas saisir l'intérêt du texte -mais il est vrai que cela m'advient fréquemment-.

Même avis.

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