Raison ne ment
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boc21fr
petit-doute
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Raison ne ment
Je vis dans un monde horizontal. Non, non, cela n’a rien d’une improvisation, d’un laisser-aller de la plume sur une élucubration superfétatoire ! Ce n’est qu’un constat d’homme sensé.
Regardez autour de vous, vous verrez ! D’aucun se targueront sans doute, considérant leur position debout, de leur qualité d’homme vertical ; montagne de chair décrépie ou caricature de la taille d’un nain de jardin (pardon pour ce propos, c’est sans aucun mépris), la liste est longue de ces gens là, qui n’ont pas encore élucidés le système binaire de l’horizontalité. Car n’ont-ils pas, comme tout à chacun, une base d’horizontalité (la plante des pieds pour mettre la pendule à l’heure de mes explications) ? Cette base seule leur autorisant la salubre station de bipède sur une terre aux horizons qui ne sont plus à prouver.
Et pour preuve supplémentaire, s’il est en besoin, le moindre zeste de maladresse ne les ramène-t-il pas, pieds entremêlés, tel un chiffon informe, le nez au sol ; figurines détrônées de leurs statuts, fierté en berne.
Pour dernier exemple, parlons de l’amour, si vous le voulez bien. Cet état anxiogène, stress et allégresse mêlés en brouillon, mayonnaise miracle de la maturité animale, calvaire de nos jours et de nos nuits, l’amour n’est qu’horizontalité. Je vous imagine d’ici, rire gras d’adolescents attardés, salive aux lèvres, clairon en bouche, gorge déployée aux dépends de la gueuse ! Remballez vos âmes défroquées et laissez moi finir, s’il vous plaît. Dans les décombres de votre cerveau noyé de trop de libations, reste-t-il quelque place entre le bouchon et les capsules pour un minimum de connaissances ? Ou le retard accumulé par trop de débordements a-t-il figé votre carte mère interne au stade de la tétine ? Je sens votre œil furibond s’arrondir sur ces propos vexatoires. C’est qu’il fallait sortir cette cartouche pour faire cesser vos délires. Vous embarquiez sans respirer dans la ruelle glissante de la grossièreté, lancés telle une locomotive emballée, vous en oubliiez la bienséance.
Reprenons donc, avec un peu plus de cachet notre démonstration. Je vous concède au demeurant, l’horizontalité finale de l’affaire. Mais, si nous parlions de l’état amoureux, de ses prémices balbutiants : les mains qui frémissantes se tendent vers l’être aimé, l’œil qui se perd dans les suppositions lointaines semblant chercher les poèmes qui s’alignent sur le carnet qui ne quitte plus la poche intérieure de notre veste entre jeton de caddy et carte orange, et le pompon, l’avenir qui s’envisage oubliant la falaise et la corniche qui encombrent le chemin. Jusqu’aux dimanches en famille, avec les fleurs traditionnelles, le gigot et le fraisier, le grand père et sa sempiternelle pipe d’après repas, les beaux frères et leur bruyante progéniture.
Vous y êtes ? Impossible d’en réchapper ! Tout dans l’horizontal ; les bras, les yeux, l’avenir. Alors votre position debout, quelle rigolade !! Un ongle perdu dans une marée de manifestants poings en l’air !
Je vois que vous avez saisi le sens. Votre cervelle refuse encore de se laisser embobiner mais ça viendra, vous verrez ! Question de réflexion, d’observation.
Je vous souhaite bien le bonjour, messieurs les hommes debout.
(texte écrit avec 50 mots imposés)
Regardez autour de vous, vous verrez ! D’aucun se targueront sans doute, considérant leur position debout, de leur qualité d’homme vertical ; montagne de chair décrépie ou caricature de la taille d’un nain de jardin (pardon pour ce propos, c’est sans aucun mépris), la liste est longue de ces gens là, qui n’ont pas encore élucidés le système binaire de l’horizontalité. Car n’ont-ils pas, comme tout à chacun, une base d’horizontalité (la plante des pieds pour mettre la pendule à l’heure de mes explications) ? Cette base seule leur autorisant la salubre station de bipède sur une terre aux horizons qui ne sont plus à prouver.
Et pour preuve supplémentaire, s’il est en besoin, le moindre zeste de maladresse ne les ramène-t-il pas, pieds entremêlés, tel un chiffon informe, le nez au sol ; figurines détrônées de leurs statuts, fierté en berne.
Pour dernier exemple, parlons de l’amour, si vous le voulez bien. Cet état anxiogène, stress et allégresse mêlés en brouillon, mayonnaise miracle de la maturité animale, calvaire de nos jours et de nos nuits, l’amour n’est qu’horizontalité. Je vous imagine d’ici, rire gras d’adolescents attardés, salive aux lèvres, clairon en bouche, gorge déployée aux dépends de la gueuse ! Remballez vos âmes défroquées et laissez moi finir, s’il vous plaît. Dans les décombres de votre cerveau noyé de trop de libations, reste-t-il quelque place entre le bouchon et les capsules pour un minimum de connaissances ? Ou le retard accumulé par trop de débordements a-t-il figé votre carte mère interne au stade de la tétine ? Je sens votre œil furibond s’arrondir sur ces propos vexatoires. C’est qu’il fallait sortir cette cartouche pour faire cesser vos délires. Vous embarquiez sans respirer dans la ruelle glissante de la grossièreté, lancés telle une locomotive emballée, vous en oubliiez la bienséance.
Reprenons donc, avec un peu plus de cachet notre démonstration. Je vous concède au demeurant, l’horizontalité finale de l’affaire. Mais, si nous parlions de l’état amoureux, de ses prémices balbutiants : les mains qui frémissantes se tendent vers l’être aimé, l’œil qui se perd dans les suppositions lointaines semblant chercher les poèmes qui s’alignent sur le carnet qui ne quitte plus la poche intérieure de notre veste entre jeton de caddy et carte orange, et le pompon, l’avenir qui s’envisage oubliant la falaise et la corniche qui encombrent le chemin. Jusqu’aux dimanches en famille, avec les fleurs traditionnelles, le gigot et le fraisier, le grand père et sa sempiternelle pipe d’après repas, les beaux frères et leur bruyante progéniture.
Vous y êtes ? Impossible d’en réchapper ! Tout dans l’horizontal ; les bras, les yeux, l’avenir. Alors votre position debout, quelle rigolade !! Un ongle perdu dans une marée de manifestants poings en l’air !
Je vois que vous avez saisi le sens. Votre cervelle refuse encore de se laisser embobiner mais ça viendra, vous verrez ! Question de réflexion, d’observation.
Je vous souhaite bien le bonjour, messieurs les hommes debout.
(texte écrit avec 50 mots imposés)
petit-doute- Nombre de messages : 150
Age : 66
Localisation : dans la banlieue encore verdoyante
Date d'inscription : 24/04/2009
Re: Raison ne ment
Vous réagissez très bien aux contraintes petit doute !petit-doute a écrit: Mais, si nous parlions de l’état amoureux, de ses prémices balbutiants : les mains qui frémissantes se tendent vers l’être aimé, l’œil qui se perd dans les suppositions lointaines semblant chercher les poèmes qui s’alignent sur le carnet qui ne quitte plus la poche intérieure de notre veste entre jeton de caddy et carte orange, et le pompon, l’avenir qui s’envisage oubliant la falaise et la corniche qui encombrent le chemin.
Ce texte mi-ironique mi-démonstratif sur la futilité de la verticalité m'est extrèmement agréable et sympathique.
La phrase que j'ai citée me semble juste un peu longue, beaucoup trop de "qui" y apparaissent (sutout sur la fin).
boc21fr- Nombre de messages : 4770
Age : 53
Localisation : Grugeons, ville de culture...de vin rouge et de moutarde
Date d'inscription : 03/01/2008
Re: Raison ne ment
Je ne suis pas convaincue par la démonstration, et ai trouvé le texte un poil maniéré. Sinon, même remarque que boc21fr sur la phrase avec le tas de "qui".
Invité- Invité
Re: Raison ne ment
tu te souviens de quels étaient ces mots ?petit-doute a écrit:(texte écrit avec 50 mots imposés)
C'était la seule contrainte ?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Raison ne ment
Difficile de juger si tous les éléments (contraintes) ne sont pas énoncés, car on risque de reprocher au texte des travers qui sont peut-être obligatoires, mais bon...
J'ai trouvé ceci quelque peu étouffant à la longue, trop dense, sans respiration. Du coup, la pertinence du début s'en trouve altérée, perd de sa force, c'est dommage.
J'ai trouvé ceci quelque peu étouffant à la longue, trop dense, sans respiration. Du coup, la pertinence du début s'en trouve altérée, perd de sa force, c'est dommage.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Raison ne ment
Difficile d'apprécier ce texte si l'on ne sait pas en quoi consistaient précisément les contraintes. Difficile et frustrant.
Autrement, une faute courante :
montagne de chair décrépite
(décrépi(e) = dont on a enlevé le crépi ; décrépit(e) = dégradé(e), abîmé(e))
Autrement, une faute courante :
montagne de chair décrépite
(décrépi(e) = dont on a enlevé le crépi ; décrépit(e) = dégradé(e), abîmé(e))
Invité- Invité
Re: Raison ne ment
les mots à caser dans le texte étaient les suivants:
amour - anxiogène - binaire - bonjour - bouchon - cachet - calvaire - capsules - caricature - carnet - carte - cartouche - chiffon - clairon - connaissance - considérant - corniche - décombres - décrépie - défroquées - élucider - figurines - fleurs - fraisier - furibond - gueuse - horizontal - improvisation - jeton - liste - locomotive - maturité - mayonnaise - merci - monde - montagne - ongle - pardon - pendule - pipe - plume - pompon - qualité - recette - retard - ruelle - salive - salubre - stress - superfétatoire - taille - terre - tétine - zeste
aucune autre contrainte
amour - anxiogène - binaire - bonjour - bouchon - cachet - calvaire - capsules - caricature - carnet - carte - cartouche - chiffon - clairon - connaissance - considérant - corniche - décombres - décrépie - défroquées - élucider - figurines - fleurs - fraisier - furibond - gueuse - horizontal - improvisation - jeton - liste - locomotive - maturité - mayonnaise - merci - monde - montagne - ongle - pardon - pendule - pipe - plume - pompon - qualité - recette - retard - ruelle - salive - salubre - stress - superfétatoire - taille - terre - tétine - zeste
aucune autre contrainte
petit-doute- Nombre de messages : 150
Age : 66
Localisation : dans la banlieue encore verdoyante
Date d'inscription : 24/04/2009
Re: Raison ne ment
Qui a fixé les contraintes?
Cela dit, dès le premier quart du texte, elles se sentent, ce qui me paraît dommage.
Autant le délire peut être jouissif, autant les contorsions oulipiennes peuvent devenir stériles et sonner la mort de la littérature, je n'en veux pour preuve que les dernières acrobaties de la confrérie:
Sonnet en gujarati : Ek +
Ek, ek, be, be, câr, be, câr, be, câr, tche, be, tche,
Câr, be, câr, tche, tche, be, tche, câr, be, tche, câr, tche,
Âth, câr, be, câr, be, câr, tchôd, câr, tche, be, das, be,
Tche, tche, câr, tche, tche, be, das, be, câr, be, bâr, bâr,
Câr, be, câr, tche, be, das, tche, tche, tche, be, tche, câr,
Be, das, tchôd, câr, be, câr, tchôd, tche, das, be, câr, tche,
Âth, tche, tche, câr, tche, âth, câr, âth, das, be, das, be,
Tche, câr, tche, âth, câr, be, câr, bâr, âth, câr, âth, câr,
Tche, bâr, be, adhâr, tche, das, tche, tche, be, tche, das, tche,
Tche, be, tche, tche, câr, be, bâr, das, be, câr, tche, tche,
Be, bâr, câr, tche, âth, das, âth, das, âth, tche, tche, câr,
Âth, tche, câr, âth, câr, tchôd, das, bâr, be, das, be, câr,
Be, das, tchôd, câr, be, câr, tchôd, câr, be, câr, bîs, câr,
Âth, das, âth, câr, tche, tche, tchôd, câr, tche, tche, âth, tche.
On remarquera que le poète a subtilement choisi sa structure de
rimes (aaáb baáb aab bba), en conservant notamment le distique
des vers 9 & 10 caractéristique des sonnets français. En prosodie
indienne, les voyelles non accentuées, comme la première de 18
(adhâr), se fondent à celles qui précèdent. Le 9e vers est donc
bel & bien un alexandrin. Et les autres aussi car « tche âth »
(6, se prononce en deux syllabes, le « â » de 8 étant accentué.
Etonnant, non?
Cela dit, dès le premier quart du texte, elles se sentent, ce qui me paraît dommage.
Autant le délire peut être jouissif, autant les contorsions oulipiennes peuvent devenir stériles et sonner la mort de la littérature, je n'en veux pour preuve que les dernières acrobaties de la confrérie:
Sonnet en gujarati : Ek +
Ek, ek, be, be, câr, be, câr, be, câr, tche, be, tche,
Câr, be, câr, tche, tche, be, tche, câr, be, tche, câr, tche,
Âth, câr, be, câr, be, câr, tchôd, câr, tche, be, das, be,
Tche, tche, câr, tche, tche, be, das, be, câr, be, bâr, bâr,
Câr, be, câr, tche, be, das, tche, tche, tche, be, tche, câr,
Be, das, tchôd, câr, be, câr, tchôd, tche, das, be, câr, tche,
Âth, tche, tche, câr, tche, âth, câr, âth, das, be, das, be,
Tche, câr, tche, âth, câr, be, câr, bâr, âth, câr, âth, câr,
Tche, bâr, be, adhâr, tche, das, tche, tche, be, tche, das, tche,
Tche, be, tche, tche, câr, be, bâr, das, be, câr, tche, tche,
Be, bâr, câr, tche, âth, das, âth, das, âth, tche, tche, câr,
Âth, tche, câr, âth, câr, tchôd, das, bâr, be, das, be, câr,
Be, das, tchôd, câr, be, câr, tchôd, câr, be, câr, bîs, câr,
Âth, das, âth, câr, tche, tche, tchôd, câr, tche, tche, âth, tche.
On remarquera que le poète a subtilement choisi sa structure de
rimes (aaáb baáb aab bba), en conservant notamment le distique
des vers 9 & 10 caractéristique des sonnets français. En prosodie
indienne, les voyelles non accentuées, comme la première de 18
(adhâr), se fondent à celles qui précèdent. Le 9e vers est donc
bel & bien un alexandrin. Et les autres aussi car « tche âth »
(6, se prononce en deux syllabes, le « â » de 8 étant accentué.
Etonnant, non?
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Raison ne ment
Demain j'arrête de fumer le chanvre indien, de dieu ! Tchou, tchou...
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Raison ne ment
L'exercice est réalisé avec brio.
Te voilà, sans l'ombre d'un doute, promu au rang des participants lors du prochain exercice en direct : à ce soir donc.
Te voilà, sans l'ombre d'un doute, promu au rang des participants lors du prochain exercice en direct : à ce soir donc.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
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