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LOISEAU : Opération Triple Comptage

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LOISEAU : Opération Triple Comptage Empty LOISEAU : Opération Triple Comptage

Message  Zou Mer 13 Sep 2006 - 15:00

Trois jours de vacances.
Pour sûr, je vais pouvoir commencer à l’écrire ce polar.
Des années que j’en rêve.
Enfin, des vacances, si l’on veut ! En réalité, trois jours d’hosto pour checkuper tout ça, histoire de rassurer Charles.
Charles, Charles Ner, c’est mon toubib. C’est aussi un copain d’enfance.
Passé un certain âge, il est bon de passer au contrôle technique une fois par an, paraît-il.
Alors chaque année au printemps, le carton de Charles revient comme les hirondelles.
J’essaye de laisser passer quelques semaines avant de lui rendre une petite visite mais Wanda ne manque jamais de me rappeler à l’ordre et finit toujours par prendre le rendez-vous pour moi.
Elle dit qu’elle préfère savoir quand je serai bouffé par le crabe plutôt que de me retrouver rongé par les vers un jour matin.
Je pensais qu’elle pouvait tout voir dans sa boule de cristal, ce qui m’aurait évité le contact froid du stéthoscope dans le dos et les « Inspire, expire, inspire, expire » qui ne m’inspirent pas du tout.
Mais à l’entendre, les voyantes ont leur déontologie et certaines choses ne sont pas bonnes à dire aux proches. Et donc si elle voyait dans son cristal le crabe à l’assaut des mes deux éponges, elle devrait la fermer.
Bref, rendez-vous fut pris et Charles me reçoit, comme toujours, d’une main m’écrasant les doigts et de l’autre m’assénant une claque tellement virile dans le dos que je manque à chaque fois d’atterrir tête la première sur la table d’examen.
Comme chaque année, il me demande des nouvelles de mes parents qui sont morts depuis dix ans et comme à chaque fois, il s’excuse, détourne le regard pour le poser sur la belle blonde et les trois angelots qui trônent entre vitre et thuya sur son bureau.
S’ensuit un silence gêné seulement interrompu par la sonnerie du téléphone dans le bureau d’à côté et la voix de sa secrétaire « Bonjour, Cabinet du Docteur Ner. Bien sur. Mais pas avant le 15 avril. 11 H. Ca ira ? Voilà. Oui, au revoir Madame Simon.»

Faudrait que Wanda vienne faire un stage ici.
Question amabilité, elle aurait bien besoin de quelques cours de rattrapage. Pas étonnant que parfois le téléphone reste muet des journées entières. Mais bon, c’est peut être pas que de la faute à Wanda. Si la Sécu remboursait les honoraires des privés, on serait overbooké. Comme Ner.
Et comme qui dirait pour se venger de sa maladresse, il me demande si je fume toujours. Il le fait exprès, j’en suis certain. Wanda ne cesse de me répéter que je pue le cendrier froid à 100 mètres et lui il n’aurait rien senti ?
Mais moi, j’ai pas une blondasse entourée de chiards à qui faire les yeux doux pour éviter le regard du doc ! Juste un chameau et dans ma poche droite encore. Et comme c’est parti là, à force de le triturer, il ne restera bientôt plus que quelques poils de tabac entre cellophane et papier chiffonnés. Putain, j’en grillerais bien une, histoire de lui répondre du tac au tac. Mais bon ce serait de la provoc, j’en conviens. Donc, je lui réponds que oui, que c’est le stress du boulot, les longues heures de planque, les risques du métier….Pourquoi se sent-on toujours coupable, inférieur chez les toubibs. Comme obligé de se justifier. Et pourquoi ont ils toujours bonne mine, haute taille, délicieuse femme et beaux enfants ?
J’aurais du faire docteur, tiens. Quoique. Pas sûr. Un docteur, c’est bien rare quand ça écrit. Ca écrit d’ailleurs bien trop mal pour écrire vraiment. Et comme je voulais être écrivain, écrivain de romans policiers, et bien j’avais le choix entre policier ou bandit. Et comme je suis balance ascendant balance, que je sais jamais me décider, la vie a choisi pour moi. Détective.
Merci la vie !
Quelques banalités échangées sur le temps qui passe, la pression fiscale et le réchauffement de la planète.
- Y a plus de saison, Loiseau et ça va pas s’arranger.
Moi qui croyait que les études vaccinaient contre la bêtise, je vais devoir réviser mes préjugés.
- Tu m’excuses, je n’ai pas franchement le temps de t’ausculter mais je suppose que tu viens chercher ta prescription pour ton check-up annuel ? Tu as reçu mon carton, n’est ce pas ?
Sans même attendre ma réponse, il me tend mon visa pour des tropiques hospitaliers. Il a pris le rendez-vous. Clinique des Chardonnerets. Lundi 1er avril, 9 H. A jeun.
Je l’empoche, soulagé d’avoir échappé au corps à corps avec son stéthoscope.
- Je te dois, Charles ?
- Tu rigoles j’espère ! Pas de ça entre nous.
Il a oublié l’époque où étudiant fauché, il me tapait toutes les fins de mois. Ou plutôt il s’en souvient et doit estimer que quelques minutes de son art valent bien les heures de plonge que je me coltinais après les cours. Tout ça pour lui permettre d’emmener ses copines se dorer la pilule sous les 3 étoiles des restaurants dont j’astiquais les couverts. Je ne vous raconte pas l’ardoise qu’il m’a laissée après le bac, disparaissant à l’autre bout de la France pour suivre et rattraper de brillantes études de médecine.
- Je recevrai les résultats et je t’appelle si quelque chose cloche. Pas de nouvelle, bonne nouvelle.
Re claque dans le dos. Sourire pepsodent de la secrétaire. Je sors. Me mire dans la plaque de cuivre. Me trouve le teint un peu jaune entre Charles et Ner.
Il te faut un petit remontant, Loiseau.
Le Trompe l’œil et vite !

Lundi 1er avril , c’est dans 3 jours. Le temps de m’acheter un pyjama. Perfide s’est accaparé celui de l’année dernière. Le temps de préparer psychologiquement mon sang à la solitude de l’abstinence. Le temps de m’acheter quelques moleskines et de rassembler mes notes des dernières enquêtes.
C’est bizarre, je me faisais une fête de ces trois jours d’hosto et là tout d’un coup, je ne sais pas pourquoi, le cafard me tombe dessus. L’angoisse du lit blanc ?
- Salut Loiseau, t’en fais une tête ?
- Sers-moi un demi et t’occupe pas trop de ma tête, Hassan. Quoi de neuf ici ?
- Rien d’inhabituel, enfin….
Et là du menton, il m’indique une femme attablée au fond du bistrot.
- Elle est là depuis l’ouverture, fume comme un turc, sirote son café , le même depuis qu’elle est arrivée, relève de temps en temps le nez et puis se replonge dans ses gribouillis.
Le corps massif de Hassan me cache l’attraction du jour. J’ai pas envie de me faire un torticolis et puis ce serait malpoli donc j’attends patiemment qu’il ait fini son boniment et accessoirement de faire écran.
C’était sans compter Muriel, la femme de l’épicier du coin qui passe devant la vitrine. Je sais qu’Hassan en pince pour elle. Je me trouve ainsi pris en sandwich entre sourires et petits signes. Comme entre deux écrans retransmettant des émissions pour sourds et malentendants.
Je baisse la tête pour éviter de recevoir une œillade d’Hassan. Déjà je sens le reflet de Muriel ricocher sur mon épaule. Me prends une envie de pisser salvatrice. Je laisse ces deux là à leurs prémisses éternelles. J’en profite évidemment pour reluquer du coin de l’œil la petite blonde entre deux âges. Je dois vous dire que ça ne me demande aucun effort, mon œil droit étant puni et au coin depuis ma tendre enfance. Séquelle d’amours contrariées entre une varicelle mal soignée et mon nerf optique.
La blonde ne gribouille pas, elle remplit d’une écriture nerveuse et rapide un moleskine consentant. Trop tard, deux iris rieurs d’un bleu pas permis croisent mon globe déviant. Pour un peu, ils auraient triomphé de mon strabisme divergeant tant j’ai hâte de réaligner mes mirettes et de fendre la salle, droit sur les pissotières. Je ressors. La banquette élimée n’a même pas gardé son empreinte. C’est mieux ainsi. Pour un peu, j’aurais été m’y installer. Peut-être y aurait elle laissé quelques miettes de son inspiration ? Qui sait ? Peut-être a t elle emporté un peu de moi, coincé entre vélin et élastique.
- Mais bordel, Fred t’en fais une tête ! On t’a volé ta boîte à tartines ?! Faut te reprendre mon gars !
- Hassan, mon demi, tu m’le sers au compte goutte ou quoi.
A peine le demi posé devant moi, je l’avale d’un trait.
Pas envie de le faire durer.
Le carton s’en trouve tout marri. Même pas le temps de sécher.
- A plus Hassan
- Salut Fred.
- Tiens Loiseau, tu t’envoles déjà ?
La porte se referme sur la remarque éculée de Rodolphe.


Je ne sais pas pourquoi, j’ai hâte d’être lundi.
Tati au coin de la rue. Pyjama. Ne pas oublier d’acheter un pyjama. Reporter l’achat ? Non, juste surveiller le chat ! Pas de promo. Zut ! Je le choisis bleu. Sûrement pas par conviction politique. Juste parce qu’il n’y a que des bleus et des jaunes et que j’ai pas envie de ressembler à un canari en cage. Il ne faudrait pas en plus encourager Perfide. Report de l’achat des carnets à cet après-midi.
Retour à l’appartement. Le voyant du téléphone répondeur clignote. Toujours l’impression que c’est le témoin lumineux d’un retardateur et que ça va m’exploser à la gueule. C’est dingue comme on peut avoir de ces phobies bizarres. Pareil pour les ascenseurs. Je m’attends toujours à y découvrir un macchabée lorsque la porte s’ouvre. Donc j’habite un troisième sans ascenseur mais pas moyen de me passer de répondeur sauf à engager Wanda à temps plein. Quoique, ce serait pire. Certains jours, elle ferait pâlir d’envie une guirlande lumineuse. Alors question « clignotements », mon répondeur est en réalité reposant à côté d’elle. Pas envie d’écouter les messages maintenant. Juste m’allonger. Même pas faim. Seulement faire une petite sieste. Evidemment Perfide trône sur l’oreiller.
- Allez, ouste voyou !
Il ouvre à peine un œil. Jaune. Finalement, j’aurais du prendre le jaune. Ca lui aurait mieux été au teint vu que je ne me fais pas d’illusions sur le sort du pyjama à mon retour de l’hosto.
- File !
Il se lève, s’arqueboute et se recouche après m’avoir concédé cinq centimètres de taie d’oreiller. Il n’y a pas de petite victoire et je m’endors la joue contre son flanc. C’est doux, les bruits de l’immeuble s’éloignent, se fondent dans un nuage cotonneux. Une légère brise soulève les rideaux et balaie mon visage. Je sombre.
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LOISEAU : Opération Triple Comptage Empty Re: LOISEAU : Opération Triple Comptage

Message  Zou Mer 13 Sep 2006 - 15:00

- Bordel Fred, tu sais pas répondre quand je te laisse un message ! Secoue toi mon vieux ! Tu fous quoi au lit à cette heure ? Si encore t’étais accompagné, je dis pas mais là c’est lamentable.
- Wanda ?
- Non, c’est un ange et t’es arrivé au paradis !
- Wanda, tu peux pas sonner quand tu passes ?
- J’ai fait que ça mon vieux, téléphone, retéléphone, sonnette. Je m’inquiétais, figure toi. C’est le doc qui t’a mis dans cet état ?
- Le doc ? Ah oui ! Euh non. Juste senti un peu nase en rentrant, voilà tout.
- Ben c’est pas le moment de pioncer. Je t’ai déniché un nouveau client. T’as rendez-vous dans une heure au Buffet de la Gare du Nord.
- Wanda, je peux rien prendre d’urgent. J’entre à l’hosto lundi à la première heure.
- Déjà ! Zut ! On passe à côté de la montre en or, te le dis.
- C’est qui ce client ?
- L’amant de Bernadette, tu sais ma copine qui bosse dans les cosmétiques.
Ah Bernadette ! La pourvoyeuse de peintures de guerre de Wanda ! Il suffisait qu’elles se rencontrent pour que Wanda se transforme en Geronimo les jours suivants… jusqu’à plus d’échantillons.
- Ouais et … ?
- Tu sais le PDG de « Bellafond »
- Bon t’accouche ?
La voilà qui s’assied sur le lit.
- Oh, Fred, je crois que je perds les eaux.
- Hahahaha, c’est ça.
Elle se décide à déballer son histoire. Le PDG a un fils qui file un mauvais coton. Le fiston lui a annoncé qu’il partait chez des amis en Belgique et le père est convaincu qu’il va pousser plus au Nord et aller acheter de la came en Hollande. S’agit juste de filer le gamin. Un jeu d’enfant. Sauf que le fils à papa se tire une semaine.
- Désolé Wanda mais je peux pas. Le rendez-vous à l’hosto est pris. Mais vas y toi ! T’ as connu pire comme mission.
- Suis overbookée, Fred. Demain, quatorze rendez-vous tarot et la semaine prochaine stage de boule.
- Tu joues à la pétanque toi maintenant ?
- Stage de boule de cristal ! Ce que tu peux être lourd parfois.
- Dommage ! Je t’aurais bien tirée.
- Et goujat avec ça ! Bon ben je vais rappeler le PDG. C’est con, ça t’aurait fait mille euros tous frais payés mais si Mossieur préfère tâter de l’infirmière…
- Wanda, le prends pas comme ça. Tu sais bien que si j’avais le choix…
Pan, la porte claque. Envolée la furie. C’est con, j’ai un petit creux maintenant et je l’aurais bien invitée au resto.
- Perfide, on se fait une boite de sardines ?
Il est devant l’armoire à provisions avant moi.
Enfin l’armoire à provisions est un bien grand mot pour 2 planches sous évier.
Evidemment fini le bon temps où les boites de sardines étaient fournies avec petite clé pour ouvrir le couvercle en métal.
Trouver l’ouvre-boîte. Toujours récalcitrant dans les tournants. Bref, l’opération se termine généralement au mieux avec les doigts poisseux au pire avec la boîte renversée. A l’envers off course et au milieu de la cuisine. Les sardines se marrent alors comme des couleuvres et sont aussi difficiles à saisir que des anguilles. Dans ces cas là , c’est toujours Perfide le premier arrivé et rassasié. Les jours de chance, il me reste une boîte de Chanigou à déguster en solo. Chienne de vie.
Là c’est un grand jour. Tout baigne. Les sardines dans leur huile impassibles comme Perfide. Pour une fois, il ne rend pas l’opération plus difficile en montant sur la table et en passant et repassant par dessus la boîte tout en en m’agitant la queue sous le nez. Trop beau pour être vrai. La sonnerie du téléphone retentit à nouveau. C’est pas vrai. Pas envie de décrocher. Quelque hésitation toutefois. Ouf, sauvé par le petit bruit métallique du répondeur. Du citron. Merde. J’en ai plus. Peut-être récupérer dans le sac à ordures, celui jeté il y a deux jours ? Non trois. Bof. J’ai souvenir qu’il avait rendu son dernier jus et quelques pépins dans le fond d’un verre de gin fizz. Il doit être momifié à l’heure qu’il est.
Resonnerie. Recliquetis. Suis quand même curieux. « Fred, vous me copierez cent fois la curiosité est un vilain défaut ! » Surtout quand on a sept ans et qu’on espionne les filles dans les vestiaires. Ca m’avait valu un mot de l’instit dans mon journal de classe. Rien à côté de la claque que la grande Nicole, moulée dans son costume de gym, m’avait déjà assénée en me découvrant aplati entre porte et mur. Au diable, les leçons du passé. Surtout que quelques années plus tard, elle m’avait pardonné de façon tout aussi athlétique. Deux jours et deux nuits de marathon amoureux. Sans costume de gym mais avec la même fougue, elle m’avait convaincu que le cheval d’arçon était devenu une discipline féminine. Bref, je m’apprêtais à écouter les messages lorsque la sonnerie à nouveau retentit. Est-ce le souvenir de Nicole qui m’avait désinhibé une fraction de seconde, toujours est il que me voilà le combiné à l’oreille.
- Fred ?
- Non, le majordome, Madâme !
- Arrête ton char, veux-tu, c’est Wanda !
- Madâme Wanda, bien le bonsoir. Monsieur est sorti.
- C’est ça ! Et bien Nestor, vous lui direz lorsqu’il rentrera que c’est bien dommage pour lui mais que j’avais deux places pour le concert de Tania Maria au studio de la rue Bayard ce soir.
- Attendez, deux petites secondes, je crois que je l’entends rentrer.
- …
- Madame Wanda ?
- Clic
- Et merde ! Va te faire foutre Wanda.
Putain, Tania Maria ! Mais plutôt passer la soirée en tête à queue avec Perfide que de la rappeler. Mais aussi qu’est ce qu’elle a à être à cran comme ça ? Même plus faim. Ca tombe plutôt bien on dirait…
Perfide se pourlèche effectivement les babines devant une boîte de sardines désertée comme une plage après un tsunami. La mer est pourtant d’huile. Wanda, je te déteste.
Le jour est tombé et mon lit me fait de l’œil. Pas normal ça. Je sombre pourtant. L’estomac creux.

Samedi me réveille. Je m’étire. A force de coucher avec Perfide, j’attrape ses tics..ses tiques ?
Pourvu que non. Hop à la douche.
L’appel du liquide et en moins de deux, je me retrouve devant un demi chez Hassan.
- RAS l’ami ?
- Si. Un type te cherche, il est passé deux fois hier après-midi. Il m’a demandé si je savais où tu crèchais. Je lui ai répondu que j’étais pas roi mage.
- Ah bon ? Tu sais ce qu’il me voulait ?
- Non. Ah ben tiens, quand on parle du loup…..
J’ai pas bougé une oreille. Il s’est avancé vers Hassan, puis son regard a glissé vers moi. Hassan s’est esquivé sur un « Bon, ben , je vous laisse… » et le type s’est assis en face de moi.
- Monsieur Loiseau ? Fred Loiseau ?
- Peut-être. C’est à quel sujet ?
- Une disparition.
- Développez.
- Ma fille.
- C’est maigre.
- Bon je vous explique tout.
Et ce pauvre type dont l’épouse avait l’habitude de fréquenter le « salon » de Wanda - Merci Wanda – de m’expliquer que toute la classe de sa fille de quinze ans avait été intoxiquée hier après midi à la piscine. Mauvais dosage lors de la manipulation de chlore. Tous les gosses en ont sniffé malgré eux et se sont retrouvés à l’hosto. Les parents n’ont été prévenus que tard et quand ceux de Lucie, ainsi donc leur fille s’appelle Lucie, se sont présentés à l’hôpital, la belle avait disparu.
La police est sur le coup ainsi que Child Focus. La clinique a été fouillé de fond en comble, les environs aussi mais sans succès pour l’heure.
Il sort de sa poche, bien plié en huit, un avis de recherche qui devait déjà en dix mille exemplaires recouvrir tous les abribus du pays.
J’avais fantasmé sur une belle ado qui se révèle finalement n’être qu’une gamine à peine sortie de l’enfance. Ça doit être terrible de sortir de l’enfance quand on voit ce qu’on se chope au passage, points noirs, cratères pustuleux et cheveux gras.
- Vous avez exclus la fugue ?
- Tout à fait Monsieur Loiseau, Lucie est une jeune fille facile. Enfin, je veux dire, sans problème, docile. Jamais un mot plus haut que l’autre. Elle m’a pas de petit ami.
Ca je m’en serais douté.
- Dans quel hôpital les enfants ont-ils été amenés ?
- A la Clinique des Chardonnerets.
Bon sang, c’est là que je dois rentrer lundi.
- La Clinique des ….
- Ne me dites pas que vous en avez déjà entendu parler, Monsieur Loiseau. En mal, je veux dire ?
- Non, non. Bon, je peux passer chez vous pour jeter un coup d’œil à la chambre de Lucie ? Là maintenant tout de suite ?
Evidemment, le type acquiesce immédiatement, me remercie mille fois d’avoir accepté de m’occuper de leur fille.
Il avait garé sa voiture pas loin de chez Hassan et au bout d’une demi-heure je foule le haut tapis de laine rose de la chambre de la gamine.
Punaise, un rose-gerbi de tartare à donner le haut-le-cœur au plus solide estomac hun. Je commençe à comprendre que l’on se fasse la malle pour échapper à pareille décoration.
Je ne vous dirai rien du coucou suisse ni de la toile cirée décor « Holly Hobby » de la table de la cuisine. Mais je ne peux pas m’empêcher de vous parler du nain de jardin appuyé sur sa petite bêche à l’entrée du jardinet d’accueil ni des bacs de géraniums en plastic rouge qui s’agrippent aux fenêtres du pavillon.
Bref, ambiance roulotte de fête foraine mais sans les manèges autour. Juste le train fantôme. Je veux parler de Vampirella, la mère de Lucie. Habillée de noir de la tête aux pieds et vice-versa. On dirait qu’elle porte déjà le deuil de sa fille avec sanglots en kit assortis. Rien à en tirer. Et les vers du nez pendant qu’elle pleure, je préfère pas. D’ailleurs, elle renifle.
Comme je m’y attendais – mais faut bien justifier ses honoraires – les lieux ne me livrent aucun secret, sauf peut-être, mais là, foin de secrets, une évidence, à la place de Lucie, je me serais tiré aussi.
On discute de mes émoluments et prétextant une planque qui me tiendrait éloigné durant toute la journée de demain dimanche, je promets d’enquêter sur place dès le lundi matin.
Bien sûr, s’il n’y a rien de nouveau d’ici là.
Monsieur Papalucie propose de me raccompagner. L’odeur du sapin vert qui s’agitait sous le rétro de la Lada me fait décliner l’invitation.
Je sors. Je respire. Je revis, un chèque d’acompte de 1000 euros en poche.

Dix sept heures ! Avec un peu de chance, je trouverai encore une boutique ouverte pour acheter les moleskines. Quoique, pas certain que j’aurai le temps de les noircir vu cette nouvelle enquête.
Je me suis déjà payé des vacances sur le dos des clients…je me demande si ça va être possible de facturer à Monsieur Papalucie, ma note d’hosto ? On verra bien.
En fait, je craque quand même pour deux carnets et un bon polar.
Polar que je m’avale ce dimanche.
Même pas quelques miettes pour la route, juste des idées mais comme elles sont déjà prises pourrai pas les réutiliser. Merde.
Point d’appel de Wanda pour me souhaiter bonne chance. Quelle rancunière celle-là.

A l’accueil de l’hosto, je remplis un tas de formulaires.
Tous les mêmes sauf leur couleur.
Je me mets à rêver. Un bleu pour le pneumologue, un rouge pour le cardiologue et un brun …pour le gastro-entérologue. T’es con Loiseau. Juste un exemplaire pour les toubibs, un pour ta mutuelle et l’autre que tu peux garder en souvenir. T’aimerais qu’il soit bon.
L’échancrure du tailleur de la secrétaire serait plutôt de bon augure.
La tête de l’infirmière responsable du service où on te dirige te fais vite déchanter.
Mère Térésa. Certes le voile en moins. Mais la différence s’arrête là. Comment peut-on faire travailler des gens jusqu’à cet âge là ? Elle me remet le planning de mon hospitalisation. Aujourd’hui prise de sang, scanner et échographie. Tiens je croyais que c’était que pour les femmes enceintes ça. Demain, électrocardiogramme et encéphalogramme. On te pèse le cœur et le cerveau, je suppose. Ensuite prélèvements de toutes sortes et de toutes humeurs. Vont avoir des surprises.
- Veillez enlever vos vêtements, prendre une douche et passez ensuite cette chemise
- Eh, j’ai un pyjama
- Non, pas de pyjama, les médecins préfèrent la chemise d’opéré, ils trouvent ça plus pratique.
Et moi, je trouve pas ça d’enfer d’enquêter les roustons à l’air. En plus, si il faut intervenir rapidement, j’ai intérêt à couvrir mes arrières.
- Dites, c’est ici que les jeunes intoxiqués par les émanations de chlore ont été hospitalisés ?
- Ben oui, d’ailleurs la presse en a parlé. Pourquoi vous me demandez ça ?
- Oh juste comme ça, curiosité, vous savez ….
- De toute façon, ils sont tous rentrés chez eux. Plus de peur que de mal. Et puis à cet âge là on récupère vite.
- Ah ! Tous….
Là dessus, elle me jette un regard noir et tourne les talons, enfin les semelles de ses sabots Dr Scholl.
Pas le temps de ranger mes petites affaires que la piqueuse arrive déjà avec ses tubes.
Je souris. Toujours sourire aux anges. Surtout quand ils ont un tour d’ailes pareil.
Une nausée, mon bras gauche qui s’ankylose.
- Monsieur, Monsieur, que se passe-til ? Répondez
Je voudrais bien te répondre, mon ange mais une douleur atroce me perfore le cœur.
Plus rien. Le trou noir. Voyage intergalactique en vaisseau supersonique et accessoirement artères super bouchées.

Je me réveille aux soins intensifs. J’ai froid. Je vois un essaim blanc s’agiter autour d’un autre revenant. Je me tâte. Suis revenu entier. On ne sait jamais, un accident de télé transportation est vite arrivé. Je sens une belle boutonnière qui me balafre le torse. Ais-je accouché d’un alien ? Par césarienne ?
- Il se réveille !
Les voix se rapprochent, l’essaim aussi tout en continuant à bourdonner.
- Tiens, paraît qu’ils l’ont retrouvée ! Ca va Monsieur Loiseau, vous m’entendez ?
- T’es sûr ?
Ca me revient. Lucie. Ecouter. Leur répondre malgré tout. Ne pas perdre un mot.
- Oui, ils les ont recomptées.
- Elle était où ?
- Tombée derrière le monito.
- Ouf, faudra pas rouvrir. Tout va bien, Monsieur Loiseau ?
Faire un signe de la tête. Sortir le plus vite possible d’ici. Téléphoner à Monsieur Papadelucie. « Monsieur, j’ai retrouvé votre fille. Où ? Tombée derrière le monito… le moniteur. Ouais c’est ça, le moniteur »
Et profiter de sa convalescence pour écrire, les mots, les maux. Parce que putain, un triple pontage, ç’est pas rien.
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Message  Bluewitch Mer 13 Sep 2006 - 15:52

L'oiseau est imprimé, à suivre
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Message  Kilis Mer 13 Sep 2006 - 22:28

Ta prose est vivante et agréable à lire. Le ton employé colle bien au genre polar déjanté de la série Loiseau. J’aime beaucoup ta façon d’émailler le récit d’observations et de réflexions originales et amusantes. Tu enrobes habilement les personnages de leur halo de caractéristiques.
Petit bémol : la fin n’est pas assez « bouclée » et le dénouement de la petite fille retrouvée me semble pauvre, ou alors fallait insister sur l’aspect dérision, ou bien… enfin, en faire quelque chose, je sais pas.
En tous cas, on voit que ton écriture peut tenir la route dans un texte long. J’ai passé un bon moment de lecture, Zou.
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Message  Charles Jeu 14 Sep 2006 - 7:49

Impression en cours
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Message  Krystelle Ven 15 Sep 2006 - 13:14

Un épisode plein d’humour, de réflexions piquantes et vraiment bien vues. Ton personnage a du charisme, même dans son rôle de looser.

Concernant le fond, tu esquisses des pistes, des personnages, des anecdotes qui tombent aussitôt à l’eau. Parfois, c’est judicieux mais ça rend aussi le texte moins fluide.
D’autre part, ton intrigue n’occupe que très peu de place dans la totalité de l’épisode, elle intervient tardivement et se termine un peu abruptement. Ça ne me gène pas qu’elle ne soit que prétexte mais peut-être tu aurais pu l’ancrer davantage dans le récit, mieux la répartir dans l’espace-temps de la narration afin de donner plus d'unité au texte.

Concernant la forme, tu tombes un peu dans ce que j’avais déjà reproché à Loupbleu, le « je fais ci, je fais ça ». C’est une des principales difficultés liées à la première personne du singulier associée au présent. Le texte est régulièrement ponctué de réflexions et d’exclamations (« tiens » « ouf » « putain » « zut » etc..) que le narrateur exprime pour lui-même qui du coup sonnent parfois creux.

Néanmoins le récit est vivant, il bouge sans cesse, il y a quelque chose de très dynamique dans cet épisode qui le rend vraiment agréable à lire. Et je le redis, j'aime beaucoup l'humour avec lequel tu envisages toujours les choses dans tes textes.

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Message  mentor Ven 15 Sep 2006 - 15:32

Bon, comme ça me vient, dans l’ordre :
L’intro, la mise en bouche : excellents
« les « Inspire, expire, inspire, expire » qui ne m’inspirent pas du tout. » :-)))
Passage au Trompe l’Oeil bien réussi je trouve. Le personnage de la femme qui griffonne force la curiosité.
Visite de Wanda : peut-être pas assez ouragan ? On avait un peu l’habitude d’une dame plus… remuante.
Pareil pour le chat Perfide : je l’ai tellement en tête comme agressif et mauvais avec son « maître » que du coup, là, je le trouve un peu trop normal !
« la boîte renversée. A l’envers »…. Bof bof ;-)
« elle m’avait convaincu que le cheval d’arçon était devenu une discipline féminine » :-))))
J’ai pas compris « Child focus ».
Et la fin, m’a fallu relire tranquillement pour capter que le chirurgien croyait avoir laissé un truc sous la peau et craignait de devoir rouvrir le bide de Loiseau, bien vu ! ;-)

Je reste sur ma faim Zou. Essentiellement parce que tu abordes 3 « affaires », et que tu les laisses tomber en route ! J’ai dit que ma curiosité était éveillée par la femme du Trompe l’œil, pft ! disparue. Le fils à papa qui devrait être filé cause soupçon d’approvisionnement de drogue aux Pays-Bas, pft ! pétard mouillé. Et pour finir, l’affaire que finit par accepter Loiseau tombe à plat, on n’en saura jamais plus.
Me sens donc gravement frustré ! ;-)))
Quant à l’écriture, j’aime beaucoup, comme souvent pour tout ce que tu mets en scène. Tu écris très bien et l’humour est toujours là, avec quelques petites trouvailles comme celles que j’ai déjà citées.
Je trouve donc globalement que ça pêche du côté du scénario mais que la forme est quasi parfaite.
En tout cas, bravo de t’être attaquée à ce challenge Loiseau !

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Message  Bluewitch Sam 16 Sep 2006 - 14:20

Zou, voilà mon commentaire ornithophile.
Pas facile de donner son opinion sur un Loiseau quand soi-même on sait quelles sont les difficultés rencontrées pour en venir à bout. ;-)

Pour le fond, je suis malheureusement d'accord avec Mentor, beaucoup de portes ouvertes, mais du coup, ça laisse un petit courant d'air. Bah, Auster fait ça aussi, je sais, nous laisser des questions sans réponses. ;-).
Ton style dynamique, nerveux, ne laisse pas le temps de respirer, ce qui fait que de prime abord, ça pourrait passer inaperçu, mais à la relecture, non.

Je ne vais pas entrer dans les redites, mais je pense en effet que la trame du récit aurait gagné à être plus travaillée, moins impulsive.

Ton style, lui, est d'une énergie folle. Beaucoup de tragi-comique, d'humour décalé, les mots te cèdent avec une vraie facilité et c'est ce qui donne énormément de charme à l'ensemble et rachète, d'une certaine façon, les faiblesses du récit.

Un agréable Loiseau, quand même, Zou, enjoué et délirant.
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Message  Yali Jeu 21 Sep 2006 - 5:43

Je ne vais pas être très original dans ma critique, mes prédécesseurs ont été — comme à leur habitude — perspicaces et ont posé le doigt là où ça pèche. Ceci dit Zou, en employant le « Je » au présent, t’as augmenté la difficulté, car même si cela donne un ton plus vivant à l’écriture, c’est autrement plus difficile à manier qu’un « Il » à l’imparfait. Adonc je salue la performance, les nombreuses digressions en marge de l’histoire qui m’ont souvent fait marrer, et la trouvaille pour le titre : parfaitement dans la ligne du « Poulpe ».

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Message  Charles Ven 22 Sep 2006 - 13:33

Bon, Zou, je suis embêté ! J'avais vraiment envie d'aimer, je le sentais bien cet épisode et puis, non, je n'ai pas accroché ! Ca m'ennuie parce que d'habitude, j'aime beaucoup ce que tu écris, parce que j'aime ta façon d'être sur le site, parce que je sens que tu as bosser sur ce Loiseau ...

Comme Mentor, je crois, j'ai été un peu frustré par les esquisses d'intrigues, par les perches que tu nous tends sans finalement en saisir une seule. Je n'ai pas retrouvé ton style habituel, l'humour m'a semblé moins juste qu'à l'habitude, un peu forcé pour faire "polar". D'ailleurs dans l'ensemble, je ne t'ai pas senti à l'aise, plutôt comme une écriture forcée. Et ça m'a un peu géné que Loiseau ai droit à un triple pontage.
Enfin, bref, tous ces petits détails ...

Je me permets d'écrire tout ça car je sais que tu ne le prendras pas mal. Je préfère être franc, cette fois, je n'ai pas trop accroché. Ca ne veut pas dire que tout ce que je viens d'écrire est vérité, c'est juste un feeling perso. J'ai vu que d'autres avaient aimé. Tout cela apporte de la diversité à "l'ensemble" Loiseau et c'est tant mieux.

De toute façon, je vais le relire à un autre moment, peut être que ça tient juste à mon humeur du moment !
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Message  Sahkti Mar 26 Sep 2006 - 13:22

Convaincue par certaines parties, beaucoup moins par d'autres, je trouve ça assez inégal. Le début est bon, j'aime beaucoup comme tu rebondis sur certains mots et joues avec d'autres, cela apporte de la vivacité et pas mal de caractère. Il y a une belle répartition d'énergie entre Loiseau et Wanda, un équilibre respecté. très vite, l'envie de connaître la suite arrive et là... déception en ce qui me concerne.
A partir du moment où Loiseau entre acheter les carnets, il y a rupture de rythme, comme si tu avais dû achever vite fait ou étais tombée à court d'idées, ce qui n'est sûrement pas le cas. Tout s'emballe, va trop vite, tu ne pousses pas assez l'exploration, ne vas pas au fond des choses. Trop rapide pour moi, ça devient maladroit, expédié, voire expéditif. Très dommage, parce que j'ai trouvé le début très agréable à lire et tu tiens bien la route sur le long terme, j'ai beaucoup apprécié le ton que tu as donné aux réflexions de Loiseau sur Perfide ou les sardines, par exemple!
La fin me paraît assez moyenne, voire facile; en tout cas, trop rapide.
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Message  grieg Jeu 28 Sep 2006 - 5:29

rythme, humour, style
un régal zou
un grand sac plein de bonbons, des doux, des acidulés, sans guimauve
c'est un super bon loiseau
j'aime
et ça: "Et les vers du nez pendant qu’elle pleure, je préfère pas", comme dirait caulfield, ça me tue

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Message  Loupbleu Dim 17 Déc 2006 - 20:30

Critique un peu tardive :-( et donc, j'ai tout relu : l'impression est meilleure que la première fois !

J'ai apprécié le style, cette fois ta vivacité naturelle donne une certaine tension qui soutient le texte. A peine ici ou là deux trois petites choses que tu peux enlever, puisque le lecteur comprend. ca donne du coup un texte agréable à lire !

Concernant l'intrigue, j'aime plutôt bien l'idée des trois pistes dont deux ne donnent rien, mais il manque un petit "liant" qui fait tenir tout ça. Je crois qu'il faudrait plus assumer ce fait là. La résolution est aussi un peu trop rapide.

Plus généralement, j'avais l'impression que (comme moi), tu avais une façon de raconter très linéaire, et je pense que - comme dans les polars -, il nous manque de brouiller un peu plus le temps (flash back, récit passés, imaginaires, etc.).

Voilà, nonobstant ces pistes pour (éventuellement) améliorer l'ensemble, j'ai passé réellement un moment très agréable à la lecture et à la relecture, et je touve donc que c'est un épisode réussi.
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