C'est Noël

[LibertyJack]

Je vous propose aujourd'hui un petit texte que j'ai écrit pour le collège. Il présente différents points de vue (au nombre de trois) parlant tous trois de Noël. En espérant que l'histoire vous plaira.
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Le point de vue de l'enfant qui croit à l'intervention fabuleuse
Les paupières de Nathan n'en pouvaient plus. Il était minuit, jamais il n'avait veillé si longtemps. Exceptionnellement, avaient dit ses parents, il pourrait rester debout jusqu'à minuit, mais dès que Père Noël aura apporté les cadeaux, il filerait au lit.

L'Père Noël? Vraiment? Prendrait-il la peine d'aller en personne jusqu'à la maison? N'envoyait-il pas des lutins à sa place, comme l'on disait parfois? N'était-il pas trop timide pour se montrer?

L'enfant, qui venait, en septembre, d'entrer à l'école primaire n'en pouvait plus. Il tombait de sommeil. Mais il devait résister, il voulait voir le Père Noël. Ses yeux se fermèrent, il déposa ses coudes sur la table, et sombra dans un demi sommeil, une moitié de son esprit dans la réalité, l'autre dans le monde des songes.

Il entendait de l'autre côté de ses paupières de vagues paroles. Tandis que sa mère s'extasiait sur la décoration, son père gromellait que tout ce cirque n'était bon qu'à faire marcher le commerce. Sa tante conclut que ça permettait de rassembler toute sa famille, et que c'était un des seuls moments où celle-ci était au complet... à part pour les enterrements. On soupira, pensant à ceux qui nous avaient quittés.

Nathan était en train de s'endormir, mais des exclamations de joie lui firent ouvrir les yeux. C'est alors qu'il le vit par la grande fenêtre de la salle à manger: grand, majestueux, la barbe recouverte de neige, de grands cernes relatant toute la fatigue qu'avait dû représenter la préparation de la tournée annuelle. Le Père Noël ouvrit la porte en bois de chêne qui protégeait l'intérieur de la vieille maison de la tempète de neige au dehors.

C'est l'Père Noël, c'est Lui! s'exclama Nathan, excité comme jamais. Ses parents lui sourirent et confirmèrent, les yeux étincelants. Nathan les regarda, il aimait ses parents.

La Père Noël sourit lui aussi. C'était vraiment un type bien, son regard semblait familier à Nathan. Sa grande hotte contenait des cadeaux pour toute la famille. Le petit, assis au centre d'un cercle que dessinaient sa grand-mère, sa tante, ses parents, ses frères et soeurs et plusieurs cousins, ouvrit avidement ses cadeaux. Il embrassa fermement l'homme au manteau rouge, la reconnaissance se lisant sur son visage. La famille était unie.

Le point de vue de l'adolescent excedé par les pitreries familiales
Noël en famille... Noël en famille... Allez, c'était sympa y a quoi? A peu près dix douze ans? Et dire que tous ses potes, en ce moment même, étaient dans la plus grande boîte de Paris, la musique super dansante plein les oreilles, l'alcool, la drague, la bonne ambiance... Ah putain.

Non non, il devait passer Noël avec ses vieux, n'apportant strictement rien à la discussion, ni à l'ambiance. Sa seule action, c'était de feindre un sourire lorsqu'un des adultes tâchait d'être entreprenant. Pourtant, il n'avait rien contre Noël, c'était même plutôt sympa, et il aimait bien voir sa famille. Mais deux semaines complètes en famille, c'était sérieusement, vraiment sérieusement, abuser. Il allait rater tous les évènements importants de la capitale, et se retrouver tou à fait largué à la rentrée. Ecouter tous les autres parler des géantes fêtes gratuites du nouvel an sans y comprendre rien, pestait-il intérieurement, ça allait être bien sympa!

Il avait pourtant essayé de négocier avec sa mère, plusieurs fois. Elle voulait absolument qu'il passe tooouuutes les vacanecs à la maison familiale. Allez Julien, ça fera plaisir à la famille, avait-elle insisté, tu ne les vois pas souvent, ça te fera plaisir de les voir toi aussi, non?

Bien sûr que ça lui faisait plaisir, mais bon... Sa mère se fermait comme une huître dès qu'il essayait de s'expliquer. Et de la bonne volonté, ça, il en mettait. Mais impossible de la raisonner, impossible de trouver un compromis.

Aujourd'hui, c'était le soir du vingt-quatre. Toute la famille pourrait avoir l'air passionnée, mais plus Julien grandissait, plus il se rendait compte que tout cela n'était que de la simultion. Lui qui trouvait ses parents si convaincants lorsqu'il était petit, il les trouvait maintenant mauvais acteurs.

L'oncle Félix arriva, content de jouer le rôle de Père Noël et de faire plaisir aux plus petits de la famille. Julien ne le trouvait cependant pas très convaincants.

Allez, il allait mettre son cerveau en pause, attendant que ces simagrées de Noël se terminent...

Le point de vue de l'enfant qui fait semblant d'y croire
C'était le premier Noël que Sébastien passait sans y croire.

Peu avant le début de la fête, il avait compris la vérité en épiant une discussion entre deux adultes. Il y croit au Père Noël ton fils, qu'elle avait dit, sa tante. Sa mère avait fait oui de la tête.

Séb était sous le choc. Il était monté en courant s'isoler dans sa chambre. Pendant deux heures, il avait réfléchi, seul, repensant aux anecdotes, aux sous-entendus qu'il avait enfouis dans sa mémoire pour, inconsciemment, se forcer à croire. Solennel, il se tenait droit, le regard dans le vide, son coeur battait fort dans sa poitrine. Il se dit qu'il entrait maintenant dans le monde des grands. Il sécha la larme qu'il avait laissée couler sur sa joue rebondie et redescendit pour le festin du vingt-quatre décembre.

Le Père Noël, qu'il croyait encore vrai l'année dernière, était en fait, à bien y regarder, l'oncle Félix. Sébastien était nostalgique, déçu de ne plus y croire, déçu qu'il n'y ait plus aucune magie là-dedans. Déçu que ce qui reste ne soit que simulation, un jeu d'acteurs peu convaincants. Il se demandait comment Nathan pouvait bien ne pas comprendre et comment lui-même, un an auparavant, avait pu n'y voir que du feu.

Sa mère, au moment où Félix arriva, regarda Sébastien. Elle lui sourit, comme pour l'inciter à être ravi de voir le faux Père Noël. Il ne lui rendit qu'un vague sourire, le regard triste. Sa mère avait-elle compris...?

[Invité]

Ça ne serait pas un DM par hasard que tu nous soumets ici ?

[LibertyJack]

Qu'est-ce qu'un DM?

[Invité]

Devoir Maison = rédaction ?

[LibertyJack]

Oui. J'ai précisé que j'avais également remis ce travail en tant que rédaction pour l'école. J'espère que ce n'est pas interdit...?

[mentor]

non, pas interdit
le "souci" est qu'on écrit bien dans notre page d'accueil que VOS ECRITS n'est pas une "vitrine" destinée à exposer ses textes finis.
Tout le monde est là pour s'améliorer ou aider les autres à s'améliorer
donc il faudra bien lire les commentaires s'il y en a puis essayer d'améliorer ton texte, ton écriture en général, pour progresser, tu vois ?

[LibertyJack]

Je ne considère pas que c'est parce que je le remets au professeur qu'il est fini, ou qu'il atteint une qualité telle qu'il exclue toute amélioration... J'aurais simplement avoir eu vos avis, pour, justement, m'améliorer... 'Fin bon...

[mentor]

c'est exactement ce que je t'expliquais
donc patience

[The mec bidon]

Je n'ai pas trouvé ça désagréable à lire car plutôt bien écrit. Seulement, j'ai beaucoup de mal avec le ton sirupeux employé. Les trois personnages me sont plutôt antipathiques. L'ambiance de la gentille petite famille est bien retranscrite, mais je déteste cette ambiance. Même si ça n'a rien à voir avec ta façon d'écrire, ça me suffit pour ne pas apprécier ce texte, une prochaine fois peut-être.

[Sahkti]

Qui a dit qu'on n'était plus le 25 décembre ? :-)

Désolée, mais je n'ai pas réussi à entrer dans le texte et me glisser dans les personnages. Pourtant, j'aime cette idée de récit à trois voix, cette manière d'aborder un même thème par plusieurs bouts de la lorgnette. Mais là, ce n'est pas assez développé à mon goût, il me manque quelques introspections, des émotions, un regard plus acéré sur le monde... je trouve ceci un peu trop lisse en fait, mais c'est peut-être lié au fait que ce soit un devoir scolaire, il y avait sans doute des contraintes à respecter, notamment celle de taille.
Quoiqu'il en soit, que cela ne t'empêche pas de continuer à écrire et à proposer tes textes.

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