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Près de la rivière

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Près de la rivière Empty Près de la rivière

Message  Maeror Lun 1 Fév 2010 - 19:56

Bonjour à tous. Voici le début d'un texte que je suis en train d'écrire. C'est du fantastique, à l'époque du far west (le pays et la date n'est jamais précisé, seul le cadre importe, et cela renforce - de mon point de vu - la sensation d'isolement). Hmm, quoi d'autre ? Je ne vois pas quoi ajouter. Ah ! Si : le nom du village où se déroule l'action va très certainement changer

Merci à vous !


Près de l'eau


Prologue

Près de la rivière se promenait Irving Holden, un petit sourire lui étirant les lèvres, manches de sa chemise retroussées. Il faisait beau, les arbres se reflétaient dans les eaux calmes de l'Ith. Quelque part, des oiseaux gazouillaient joyeusement. Irving aimait cet endroit, il aimait la rivière. Depuis six ans maintenant qu'il s'était installé à Fierlogis avec sa famille, il n'avait trouvé d'endroit plus en paix que le rivage de l'Ith, qui traversait un petit bois situé à quelques minutes du village. A chaque fois que quelque chose n'allait pas, ou tout simplement lorsqu'il en avait le temps, Irving venait flâner au bord de la rivière. Parfois il croisait d'autres fierlogeois, généralement des personnes âgées, mais quelques fois des gens de son âge – à savoir la trentaine – ou plus jeunes encore. Ceux qu'il croisait avaient tous la même expression de tranquilité, de quiétude, sur le visage. Comme si l'endroit avait une quelconque propriété d'apaisement. Moi aussi, je dois faire cette tête là, songeait distraitement Irving en enjambant un petit rocher. Le lieu n'avait rien de surnaturel, Irving ne croyait pas à toutes ces foutaises, mais il trouvait malgré tout l'endroit merveilleux. Peut être était-ce dû au fait qu'à chaque fois qu'Irving venait près de la rivière le temps était somptueux, le soleil bien haut dans le ciel. Il pleuvait rarement dans cette partie du pays.
Propriété d'apaisement ou non, c'était un chouette endroit. Oui, un chouette petit bois et une chouette rivière. L'Ith était peu profonde ici, plus loin au nord et au sud on pouvait facilement couler au fond comme une pierre, mais ici, dans le bois, l'eau ne vous montait que jusqu'à la taille. Et encore, uniquement aux endroits les plus profonds. Aucun danger de noyade. La rivière était large d'une dizaine de mètres et si limpide que l'on voyait les gros cailloux aux bouts arrondis qui en recouvraient le fond. De temps en temps, on aperçevait des poissons, de belles truites, de longs brochets, de petits goujons, et d'autres poissons dont Irving ne connaissait pas le nom. Il était venu pêcher avec son fils, Trey, une fois, et ils avaient ramenés une grosse anguille si visqueuse qu'elle leur avait échappé des mains une bonne demi-douzaine de fois sur le chemin du retour. Abby avait fait une de ces têtes en la voyant gigoter dans tous les sens...
Irving s'arrêta et s'assit sur un rocher plat, à quelques pas d'un gros orme. C'était la belle vie. Marie savait qu'il venait traîner dans les parages, de temps en temps, mais jamais il n'aurait osé lui avouer qu'il aimait entendre le clapotis de l'eau et les cris des oiseaux, qu'il humait l'air si fort qu'il en était bruyant, que parfois – comme en ce moment même – il se mettait à sourire béatement, sans raison. Non, il ne lui dirait jamais. Ils partageaient la même vie depuis maintenant onze ans et n'avaient plus beaucoup de secrets l'un pour l'autre, mais Irving voulait garder ces choses là pour lui, enfouies, dissimulées sous la double épaisseur de sa peau et de sa chemise. Il ne savait pas vraiment pourquoi, il ne pensait pas qu'elle se moquerait de lui, mais c'était ainsi. Elle ne comprendrait pas.
« Non, elle comprendrait pas », dit-il tout en se penchant sur le côté.
Il saisit une petite pierre lisse et la lança dans l'Ith. La pierre ricocha une fois, deux fois, puis disparut sous l'eau sans presque une éclaboussure. Irving soupira.
Il était là depuis près d'un quart d'heure, les yeux dans le vague, réfléchissant, pensant à sa vie, à la manière dont les existances s'imbriquaient les unes dans les autres, façonnant ainsi les destins et les plus belles, mais aussi les plus catastrophiques, créations humaines, lorsqu'un gros oiseau noir se posa sur la berge à proximité d'épais buissons, de l'autre côté de la rivière. Cela ne l'aurait normalement pas tiré de ses songes, mais l'oiseau se mit à chanter. C'était un chant harmonieux et pourtant indéniablement sauvage. Irving sourit.
Une main jaillit soudain des buissons, et écrasa la pierre qu'elle tenait contre l'oiseau avec force. Son chant devint tout de suite moins agréable à l'oreille. Figé de surprise et d'horreur, Irving vit l'oiseau s'applatir contre le sol. Un petit jet de sang jaillit. Il y eu un bruit d'os brisé, clairement intelligible, un gros « clac » à vous faire grincer les dents. Mais l'oiseau n'était pas mort. Il tenta de se redresser malgré ses pattes tordues, mais la main meurtrière ne lui laissa pas la moindre chance. Elle abattit une deuxième fois la pierre – quelques plumes y étaient collées, eut le temps de remarquer Irving – et l'oiseau s'affaissa sur lui-même, mort, le bec ouvert et les yeux grands ouverts. Une de ses ailes remua un instant puis s'immobilisa. La main laissa tomber la pierre et se saisit de la dépouille sans hésitation. Le tueur sortit enfin des fourrés, regardant sa proie morte avec avidité.
Irving n'en crut pas ses yeux.
C'était un enfant, dans les dix ans, nu comme un vers. Son corps était entièrement bronzé, et de longues estafilades rougeâtres zigzaguaient sur ses jambes et ses bras. Ses cheveux, noirs de crasse, étaient étrangement coupés : quelques mèches lui tombaient sur le fronc et la joue tandis qu'à certains endroits on pouvait voir son crâne tellement ses cheveux étaient rasés de près. Son visage, constellé de taches de rousseur, était encore celui de l'enfance, avec des traits peu prononcés et plutôt agréables, mais son expression avait quelque chose de sauvage, de violent. Irving s'était levé sans s'en rendre compte, par réflexe, et l'enfant remarqua sa présence. Il lui jeta un regard mauvais, plissant les yeux, rentrant la tête dans les épaules, puis il sauta dans les buissons et disparu avec un grognement animal.
Il fallut plusieurs secondes à Irving pour réaliser ce qu'il venait de voir. A l'endroit où s'était tenu l'oiseau quelques instants plus tôt, il n'y avait plus que quelques plumes et une tache sombre. Irving fit quelques pas en avant et ses bottes firent crisser les galets de la berge. Il scruta les fourrés mais ne remarqua aucun mouvement. L'enfant était parti. Un peu sur sa droite, un poisson sauta, le tirant de sa stupeur.
« Mon vieux Irving, Marie ne te croira jamais », marmonna-t-il pour lui-même.

« Un quoi ? Un garçon sauvage ? »
Marie Holden éclata de rire.
« Allons Irving, tu ne devrais pas sortir sans ton chapeau.
- Le soleil n'a aucun rapport avec ça Marie, fit Irving, un peu blessé. Il était caché dans les buissons, et il a tué un oiseau avec une pierre. »
Ils étaient dans l'arrière cours, derrière la maison. Marie était en train de tirer de l'eau à la pompe quand Irving était arrivé. Sautant par dessus la barrière en bois qui délimitait leur terrain, il lui avait crié « Tu ne me croiras jamais ! ». Il ne s'était pas trompé.
« Aide moi plutôt à porter ça », dit Marie en lui tendant le seau d'eau, rempli à ras bord.
Irving se saisit du seau et renversa un peu d'eau sur son jean. Il n'y préta pas la moindre attention.
« Pourquoi te raconterais-je des salades ? Dit-il alors qu'ils revenaient vers la maison.
- C'est à toi de me le dire, rétorqua Marie.
- Je t'assure que... »
Marie s'arrêta et le regarda droit dans les yeux.
« Je te crois, je me doute bien que tu ne me racontes pas ça pour mes beaux yeux. Les tiens t'ont trompé, voilà tout. »
Irving haussa les épaules, faisant gicler un petit jet d'eau par dessus le rebord du seau.
« Tu as peut être raison », répondit-il sans y croire.
Ils rentrèrent, et le reste de la journée se déroula sans encombre. Ce jour-là, ils ne parlèrent plus de l'enfant qu'Irving avait vu, mais il revint plus d'une fois hanter les pensées de ce dernier. Abby et Trey ne furent pas mis au courant. Après tout, ils avaient respectivement onze et huit ans, et leur parler d'un enfant amateur d'oiseau cru n'aurait pas été la meilleure chose à faire. L'incident fut donc officiellement clos pour la famille Holden, mais quelque part, dans le bois, des yeux sauvages, un peu fous, observaient avidement le petit village.
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Message  Invité Lun 1 Fév 2010 - 22:00

Un bon début, quoique je ne sois pas très amatrice d'histoires pastorales... Mais l'action démarre assez vite, on ne se perd pas dans des explications sans fin sur le contexte, ça me plaît.

Mes remarques de langue :
"mais quelquefois (et non "quelques fois") des gens de son âge"
"on apercevait (c'est mécanique, le "ç" transforme en son "s" un son qui sinon serait "k", et n'a lieu d'être que devant un "a", un "o" ou un "u") des poissons"
"ils avaient ramené (et non "ramenés" ; ils avaient ramené quoi ? une anguille, le complément d'objet direct est situé après le verbe ; dans ce cas, le particupe passé du verbe conjugué avec avoir ne s'accorde pas) une grosse anguille"
"la manière dont les existences s'imbriquaient les unes dans les autres"
"le bec ouvert et les yeux grands ouverts" : la répétition se voit, je trouve
"quelques mèches lui tombaient sur le front"
"il sauta dans les buissons et disparut"
"Ils étaient dans l'arrière-cour"
"Ils étaient dans l'arrière cours, derrière la maison. Marie était en train de tirer de l'eau à la pompe quand Irving était arrivé" : attention à la sursaturation en "était"/"étaient"
"Il n'y prêta pas la moindre attention"
"Tu as peut-être raison"

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Message  Invité Lun 1 Fév 2010 - 22:04

J'oubliais : bienvenue sur le site, à vous lire bientôt !

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