Etreinte

[valérie catty]

Une aube de velours a allumé les cieux,
Un zeste coquelicot irisé de jasmin.
Une brise coquine ébouriffe de bleu
Les vagues purpurines qui fredonnent Gauguin.

Une femme emperlée de brume et de soleil
Avance sur le quai. Elle a dans le regard
Une ombre lumineuse et ses cheveux épars
Etoilent son reflet comme une mer vermeille.

Elle gravit les marches usées de chagrin
Comme un pantin de cendre gémirait demain.
Un silence amoureux s’élève et puis se fane
Les récifs amusés regardent cette femme.

Un désespoir immense la prend et puis l’étreint
Un rire cristallin résonne sous son crâne
Un écho sibyllin qui aspire son âme
Une gerbe ponceau a scellé son destin.

[Sahkti]

Petites chipoteries :
Etoilent son reflet comme une mer vermeille.
Elle gravit les marches usées de chagrin
Comme un pantin de cendre

Idem avec deux fois femme dans le texte.

Il y aurait aussi sans doute matière à parler de ce Un qui revient sans cesse en début de vers, en particulier dans la dernière strophe. Peut-être aurait-il été mieux de ne pas le faire de la sorte ou alors, au contraire, jouer à fond ce procédé à chaque vers... c'est à voir.

Dans l'ensemble, je suis plus réservée sur ce texte que par rapport à celui sur la souffrance, que je trouvais plus marquant. Ici, la première strophe donne effectivement les tonalités colorées de Gauguin, mais ensuite cet effet se dilue et j'ai l'impression qu'une même scène se répète, que le fait de l'errance de cette femme prend le dessus sur le poème sans lui donner réellement de ligne conductrice. Peut-être manque-t-il une touche plus dramatique à cette dernière partie, qui la renforcerait.

[Invité]

J'ai l'impression que tu as sacrifié le fond à la forme. Je te sens prisonnière à la fois de la rime et du thème qui te forcent à faire appel à un champ sémantique trop évident mais pas toujours pertinent (je pense à "une gerbe ponceau"), dis-je du haut de ma grande ignorance :-)
Personnellement, je suis allergique à des mots tels que "purpurine", "sybillin", trop codés poétiquement.
Toutefois, j'ai quand même bien aimé les images, les couleurs que ce poème exprime. Cela m'aurait plu d'y trouver également un peu plus d'allant, de mouvement.
La deuxième strophe me plaît beaucoup, ainsi que les deux premiers vers de la suivante. La première n'est pas mal du tout non plus (à part le "purpurine" !) ; ça fait beaucoup de positif, non ?
Bienvenue ici Valérie Catty !

[Invité]

"Les vagues purpurines qui fredonnent Gauguin", j'ai entendu une chose pratiquement similaire chez Brel. Me trompe-je ?
Ce poème est beau; il pourrait être très beau en le retravaillant un peu. Je pense que tu pourrais supprimer les répétitions, notamment les "un".
A te relire avec plaisir.

[Nath]

Je ne connais pas le mot ponceau, et il y a beaucoup d'adjectifs je trouve, malgré cela l'ensemble me plait assez

[echalot-lover]

Mes prédécesseurs ont tout dit, l'idée est bonne mais la forme est à retravailler. Peut-être un peu bâclé, je connais bien ce défaut .... !!! (rire)

[valérie catty]

Une aube de velours a allumé les cieux,
Une étreinte de rouge irisé d’ambre et d’or.
Et la brise coquine ébouriffe de bleu
Les vagues alanguies qui reposent encore.

Une femme emperlée de brume et de soleil
Avance sur le quai. Elle a dans le regard
Une ombre lumineuse et ses cheveux épars
Etoilent son reflet comme une mer vermeille.

Elle gravit les marches cernées de chagrin
Tel un triste pantin gémirait demain.
Un silence amoureux éclot et puis se fane
Les récifs amusés la regardent et se pâment.

Elle a peur. Son désespoir immense l’effare.
Une douce folie ébauche le chaos ;
La falaise chavire et se pétrit d’échos.
Une corde se brise. Il se fait un peu tard.

Si j'ai bien compris j'ai le droit d'améliorer mon texte ici. Sinon je suis un peu bouchée et je m'en excuse.

[Modération]

Si j'ai bien compris j'ai le droit d'améliorer mon texte ici. Sinon je suis un peu bouchée et je m'en excuse.

< C'est tout à fait parfait ainsi. La procédure.
On ne parle pas du texte...
La Modération. >
.

[Celeron02]

Je ne saurais dire, ici, laquelle des deux versions est la plus belle ; en tous cas, quelle que soit la version, il y a - me semble-t-il - une expression fine d'un amour désenchanté, une solitude amoureuse, en quelque sorte... atmosphère familière qu'il est doux de partager par la transmission des mots [/maux]... qui devient moins douloureuse à mesure qu'on la partage...


(vive la poésie amateur, bien mieux que le bridge ou la pétanque, hein ! - hum, bon le commentaire n'est pas obligatoirement poétique, lui).

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