La lettre d'amour

[Nechez]

Lettre d'amour

Moi

Moi je suis le meilleur. C'est l'évidence même. Ceux qui ne sont pas moi sont au mieux des débutants. Les pires sont ceux qui contestent mon génie. Ceux-là sont des misérables gisant au fond du gouffre, des êtres totalement colonisés par la bêtise que même le génial moi n'arrive pas à guérir. Voila précisément où se situe mon mal ; je gis tellement haut que je ne parviens pas à échanger avec eux. J'éprouve les plus grandes difficultés à m'abaisser à leur niveau. Même en marchant plus bas que l'océan je demeure toujours trop haut tant ces ignorants continuent à creuser. J'ai remarqué que même lorsque je dors je multiplie la distance, c'est plus fort que moi. L'humanité entière m'aimant durant toute l'éternité ne serait qu'un affront à ma grandeur, une sorte de cadeau rempli de vide. Être mon égal, ça n'a pas de sens, ce n'est pas de l'ordre du possible, le supposer est de l'ordre de la folie dangereuse.

Moi même je n'arrive pas à saisir ma magnificence dans son intégralité, je ne peux la comprendre que partiellement en la coupant en morceaux. Nul ne réussit à la mesurer et milles dieux ne sont pas de taille à affronter la plus petite de mes particules.

Ma beauté est belle, ce n'est pas un pléonasme, c'est un minimum. Il n'y aurait eu que moi dans l'univers, ça n'aurait été que mieux. Les anges l'ont compris. Eux savent que je suis le meilleur, et il n'y a pas un jour où ils ne me chantent pas.

Toi

Toi tu es la plus mauvaise. Tu horrifies la chair que tu habites, ça se voit sur ta laideur. Tout est moins puant que toi. Voilà ton défaut, quand on te sent on perd de l'énergie, c'est de ta faute si les gens tombent malade. Le soleil a honte de t'éclairer. Tu es éternelle tant tu es ratée car jamais une telle aberration ne se reproduira. Ton souffle pollue, c'est toi qui dérègle les rites cosmiques. Chaque instant tu détruis un peu plus l'univers et par sacrifice, je t'offre mon amour.

Toi qui loge toute nue dans la neige, je vais venir te réchauffer. Je te montrerai l'horizon. Je chasserai tous tes démons, et pour qu'ils ne te hantent plus jamais, je les enfermerai au fond de moi. Alors je serai cloué sur l'abîme et tu pourras t'envoler.

Ah ce moment le cosmos inversera sa rotation. Parfaite, tu ira danser avec les étoiles. Je serai l'épouvantable et tu sera l'harmonie.

Nous

Je serai heureux et tu seras malheureuse. Hahaha ! te voilà bien baisée

[Lucy]

Peut-être que c'est à prendre au second degré, pourtant je ne le ressens pas comme tel. Bizarre, cette lettre à soi-même, comme une glorification du moi ( minuscule volontaire ). Je ne sais pas. Le sujet ne me parle pas, même si je parle beaucoup toute seule. Il faut croire que c'est une question d'ego. Je ne sais pas...

[Plotine]

Je l'ai lu plusieurs fois mais je ne savais pas quoi dire.
J'aime les glorifications du "moi", c'est rare mais la forme du texte me déconcerte un peu.

[demi-lune]

Oui, assez déconcertant. Pas tout bien saisi donc j'ai du mal à faire un commentaire...

[Invité]

Ce n'est plus de la magnificence, c'est de la munificence ! Et cosmique encore ! Une lettre d'amour renversante qui pourrait changer le monde...:-)

En attendant, je t'invite à corriger ces quelques fautes :


Voilà précisément où se situe mon mal
Nul ne réussit à la mesurer et mille (invariable) dieux ne sont pas de taille à
c'est de ta faute si les gens tombent malades.
tu seras l'harmonie.

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