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Du corps

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Reginelle
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alexis
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Message  alexis Dim 25 Avr 2010 - 21:06

Bien sur qu’il n’y a que des corps, bien sur que tout est corps, et bien sur que le corps n’est qu’un esclave à la merci de son esprit. Bien sûr que tout esprit est tyrannique avec son corps. Et c’est tout aussi certainement que je peux dire qu’il y a des douleurs que le corps ne peut pas supporter, des douleurs dont l’esprit n’a même pas idée, précisément parce que ces douleurs dérobent à l’esprit l’idée du corps, et puisqu’elles stigmatisent des points de la chaire comme des singularités de l’esprit, elles sont des points singuliers qui font converger tout le potentiel attentionel et concentratif vers eux : ainsi disons nous que dans ce cas le corps est ressenti comme une prison, comme son propre esclave, emprisonné dans des nœuds d’énergie, d’énergie nouée, regorgeante d’engorgement, toujours grossissant par une gravité attractive quasi-infinie.
Le sommet de la santé spirituelle n’est pas du tout la conscience du corps, c‘est plutôt l’inverse, c’est l’absence de douleur du corps qui permet aux douleures spirituelles d’être présente, le sommet de la santé spirituelle c’est l’inconscience du corps, c’est le corps dans sa gravité répulsive. Parce que quand le corps à mal c’est l’esprit qui ne fonctionne plus, et qui pâtit, à force d’être rappelé par l’omniscience d’une douleure extérieure à lui-même. Mais comme je le disais, l’inverse est faux : quand c’est l’esprit souffre, il peut encore agir son corps pour dépâtir. Je veux dire ce qu’il y a de vicieux dans les douleurs physiques et que les souffrances psychiques ne connaissent pas, c’est précisément que les affres physiques empêchent à la pensée de penser, donc de s’en dépâtir.
Autant la souffrance psychique redonne du dynamisme à l’esprit et procure au corps une sorte d’agitation qui l’anime, autant l’endurance de maux physiques sont stérile et exempt de tout bénéfice, car ils nous plongent dans une recherche inlassable de quiétude, de calme, et c’est une quiétude dont la recherche nous damne. Il n’y a pas à espérer de plaisir lorsque c’est le corps qui souffre, inversement de l’immense richesse qu’on retire de la psychosomatie, ou l’hypercondrie. L’un fertilise l’autre tandis que l’autre anéantit l’un. C’est le paradoxe même du sens : subsitance, insistance, existance, consistance. Conduction vectorielle. Plus jamais d’induction scalaire.
Puisque tout est corps, l’esprit est une scission du corps, une partie spéciale, mineure, et c’est une spécialité qu’il faut entretenir au prix de l’anéantissement de sa partie majeure, radicale, primordiale, anti-complémentaire et supplémentaire : le corps. L’être vivant le plus vivant est un cadavre, c'est-à-dire un pur esprit. Un pur esprit a supplanté son corps. Qui est-ce qui souffre moins de son corps qu’un cadavre ? Et même les médicaments et autres substances anesthésiantes ne peuvent servir de substitut à ce travail auquel doit s’appliquer l’esprit : faire mourir son corps avant l’heure. Car en tant que substituts ils produisent seulement une sorte d’homothétie, une réduction globale et proportionnelle des deux. Nos esprits doivent être des assassins pour exister, du moins des chanteurs, et d’ailleurs la pensée chante une fois qu’elle est exclue de son corps, et la vie devient une voix dont nous sommes les chanteurs.
Il faut vendre nos corps à nos esprit, aussi chèrement qu’à des putains, ainsi l’esprit pourra agir comme un corps, devenir sexuel. Car tous les mouvements de l’esprit sont des élans physiques avortés, comme disait l’autre quand il parlait de morale. En effet l’apparition de la pensée n’a-t-elle pas sonné son arrivée lorsque le corps s’est montré trop paresseux pour agir, paresseux ou déjà anesthésié ? L’expérience corporelle n’est-ce pas ce qui doit céder sa place à la pensée pour qu’elle puisse penser ? Et d’ailleurs quel serait le but de la pensée si elle pouvait faire ce qu’elle pense ? Il faut tué nos corps, les abstraire, leur extraire toutes leurs substances vitales, les dépourvoir de toutes sensations : tous les sens doivent aller à l’esprit, subir une mutation, une translation : transmutation.
L’esprit se nourrit et vit de lui-même, il est ce seul organe autotrophe. Et autant la jouissance spirituelle est éternelle, autant celle des corps est minable, factice, et éphémère. Nous savons quand nous avons perdu conscience du corps quand nous avons suffisamment d’esprit pour ne plus avoir peur de mourir. Nous savons que nous n’avons plus peur de la mort quand nous aimons l’amour. Les corps aiment aimer, mais seulement les esprits aiment aimer l’amour. Et nous aimons l’amour quand nous sommes espagnols, toréador dans l’arène. Et chaque paysan espagnol sait que l’amour c’est la mort. Oui, l’amour c’est la mort. Et toi ca te faire rire comme un empereur triste, qui voyant son empire se dit qu’il na plus rien à conquérir : le rire n’est-ce pas la manifestation du corps en train de partir, chassé par l’esprit, dans un éclat de rire ? L’esprit est ce seul organe qui peut s’agir de lui-même, s’autoféconder, se masturbé à foison et jouir sans se vider de sa substance vitale. Le corps n’est qu’un résidu animal, un déchet subsistant malgré la montée de nos âmes à l’étage supérieur.
Souvent j’ai voulu faire mourir mon corps, et aussi souvent j’y ai renoncé quand j’ai compris que cela ferait mourir mon esprit aussi. Mais comme je l’ai déjà dit, c’est notre esprit qui doit être notre assassin, l’assassin de feu notre corps.

Qu’il dise qu’il soit brûlé par la passion de l’amour.
Qu’il désire être congelé dans les glaces.
Qu’il veuille se faire pousser six pieds pour les mettre sous terre.
Qu’il souhaite se volatiliser à tout instant dans l’air, devenir oiseau.

Tout ces biais convergent loufoquement dans le même sens et ne sont plus paradoxaux : absenter le corps, puis procéder à son anesthésie totale et éternelle, éternisée. Le procès de l’inversion est maintenant parfait ou achevé : enfin j’agi en même temps que moi dans le mirroir.
L’esprit agira en paix quand le corps reposera en paix, cependant l’esprit n’agira qu’après sa naissance et seulement avant sa mort, il est donc urgent de mutiler notre corps, d’arracher chacun de ses membres partie par partie, de le dépourvoir de toute chaire, anorexie masochiste. Trou noir ou vase communicant, il faut choisir, lequel sera lequel. Jeu de rôle. Si l’esprit est plein, le corps est vide. Si c’est l’esprit le trou noir, rien ne se passe : il se vide et se fuit lui-même perpétuellement, il fuit sa fuite, et s’épuise. Si c’est le corps le trou noir, alors c’est l’esprit qui est plein et qui passe partout, parce que c’est le corps qui absorbe tout, comme un trou noir, et c’est lui qui porte toute la réalité dans son cœur, dans une sorte de mémoire affective, surface d’enregistrement, peau, dépotoir inorganique, usine de recyclage des déchets l’esprit, rectum, entrepôt de surproductions, réserve de sang neuf. C’est ça vivre pleinement.
Il faut procédé à des lobotomies corporelles, il faut absolument sectionner chaque membre de son corps, afin de n’être plus qu’une tête immobile sur un plateau, voir plus qu’un visage. Combien de parties du corps peut-on supprimer avant d’être mort ? Toutes sans doute, mais il en faudrait l’habitude, une longue habitude traversant les générations. Et la vie, que peut-on lui enlever ? La vie spirituelle ne meurt jamais, car la vie corporelle dépérit peu après, mais jamais avant. D'abord nous mourrons du corps, puis peut-être de l’esprit, mais qui le sait vraiment ? Personne ne peut en être sur. Ce qu’il y a de sur, c’est que le corps est tout au plus un esprit borné, toujours limité, et toujours plus, et qu’il se trouve toujours sous l’esprit, se met toujours en dessous. Parce que si l’esprit peut rejoindre ou mimer des mouvements corporels, à travers la diction des verbes par exemple, jamais le corps ne pourra agir aussi finement que le peut l’esprit, sauf dans le cas du sport, merveilleuse fusion des deux.
Mais moi j’ai la nuque brisée, la tête sur un pivot, les bras écartelés, la colonne zigzagante et fracassée, et les jambes en feu et flammes, le cerveau en bouillie ce qui m’évite pratiquement toute migraine, l’estomac noué, et la zone génitale inexistante. Cependant rien de cela ne peut transparaître dans ma pensée car ce sont des douleurs qui ne valent que pour elle-même, et qui annihile donc la présence de mon esprit, comble de la souffrance.
J’irais volontiers me pendre pour délié ma nuque, je me couperais joyeusement quelques membres pour ne plus les sentir me faire l’effet d’un fer brûlant ou me donner l’impression d’une gangrène irrémédiable, biaisant toute la réalité et ma surface d’enregistrement. Il faudrait que vous sentiez les striches au dessus de mon crâne témoigner de cela, et que je les amène à mon procès divin quand je serais jugé pour tous les mots que j’ai mal dit, et les maux que j’ai maudit. Mais la balance ne se balancera pas, pas de tergivergeance, tous les poids dans mon âme n’ont plus de mesure, ils sont aussi bien tranchés que les membres de mon corps : plus rien n’a réellement de valeur, tel doit être le fondement du nihilisme.

alexis

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Message  Invité Lun 26 Avr 2010 - 6:06

Après un début lourd, laborieux, j'ai trouvé assez fascinante cette accumulation de sophismes, et l'explication du délire m'a plu elle aussi.

Pas mal d'erreurs de langue :
« Bien sûr qu’il n’y a que des corps, bien sûr que tout est corps, et bien sûr que le corps n’est qu’un esclave »
« Et c’est tout aussi certainement que je peux dire qu’il y a des douleurs que le corps ne peut pas supporter, des douleurs dont l’esprit n’a même pas idée, précisément parce que ces douleurs dérobent à l’esprit l’idée du corps, et puisqu’elles stigmatisent des points de la chair (et non « chaire » ; la chaire, c’est l’endroit d’où parle le curé à l’église) comme des singularités de l’esprit, elles sont des points singuliers qui font converger tout le potentiel attentionel et concentratif vers eux » : confus et lourd, je trouve
« ainsi disons-nous (trait d’union) que dans ce cas »
« qui permet aux douleurs (at non « douleures ») spirituelles d’être présentes (les douleurs spirituelles) »
« quand le corps a mal »
« l’omniscience d’une douleur (et non « douleur ») extérieure à lui-même »
« quand c’est l’esprit (qui ?) souffre »
« autant l’endurance de maux physiques est (l’endurance) stérile et exempte (l’endurance, mot féminin) de tout bénéfice »
« subsistance, insistance, existence, consistance »
« Il faut vendre nos corps à nos esprits »
« Il faut tuer (l’infinitif s’impose ici, d’ailleurs juste après c’est bien lui que vous employez) nos corps, les abstraire »
« Et toi ça te faire rire »
« qui peut s’agir de lui-même, s’autoféconder, se masturber (comme tous ses copains verbes autour, celui-ci doit être à l’infinitif) à foison et jouir »
« enfin j’agis en même temps que moi »
« de le dépourvoir de toute chair (et non « chaire ») »
« Il faut procéder à des lobotomies »
« n’être plus qu’une tête immobile sur un plateau, voire (dans cette acception) plus qu’un visage »
« Personne ne peut en être sûr. Ce qu’il y a de sûr »
« ce sont des douleurs qui ne valent que pour elles-mêmes, et qui annihilent (les douleurs) donc la présence de mon esprit »
« J’irais volontiers me pendre pour délier ma nuque »
« que je les amène à mon procès divin quand je serai (le futur s’impose ici et non le conditionnel « serais ») jugé »
« les maux que j’ai maudits »

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Message  monique Lun 26 Avr 2010 - 7:01

Le style est intéressant mais je n'ai pas vraiment accroché au thème.
Pour le français juste une remarque supplémentaire
pour délié délier

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Message  monique Lun 26 Avr 2010 - 7:01

zut j'avais pas vu!

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Message  Polixène Lun 26 Avr 2010 - 7:41

Un texte un peu empâté ...de foie?
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Message  Reginelle Mar 27 Avr 2010 - 18:37

J'ai essayé mais je cale, désolée.
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Message  Jérémie Lun 3 Mai 2010 - 1:36

L'idée du "voix-off travelling arrière" est excellente pour le traitement du sujet, le monologue souligne trop l'auto-persuasion par contre, je ne m'en fais pas, qui peut le plus peut le moins.

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Message  Invité Lun 3 Mai 2010 - 8:43

J'ai du mal à m'associer à la théorie. Tu vas te faire étriper par les philos en vadrouille.

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Message  Ba Lun 3 Mai 2010 - 8:53

Une bonne vieille chanson là-dessus " j'ai la rate qui..." sinon, le thème ma foi demande un sérieux corps à corps. ;-)
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Message  Charles Mer 5 Mai 2010 - 12:51

J'ai imprimé ce texte sans rien connaitre de l'auteur, sans avoir regardé son âge ... A la lecture des 1ères phrases, j'ai tout de suite pensé à un ado, jeune homme/femme sortant de ses 1ers cours de philo et qui tente à son tour de philosopher ...

Autre point, l'orthographe ! Encore plus que dans un texte romancé, il me semble que dans un essai, l'orthographe se doit d'être quasi irréprochable. Sans ça, il est encore plus difficile d'adhérer au propos de l'auteur, de trouver sa pensée brillante ... Ici, en plus, il y a clairement des phrases qui n'ont pas dû être tout simplement relues puisque manque des mots! (exple : "quand c'est l'esprit souffre, il peut encore agir son corps pour dépâtir" - l'esprit qui souffre ? agir sur son corps ? dépâtir ?) ...

Ensuite, sur le fond, j'ai essayé de m'accrocher et de comprendre ce que tu veux dire ... et ma foi, me semble qu'il y a tout de même quelques énormités ... (exple : "l'immense richesse qu'on retire de la psychosomatie ... " ??? )

je ne peux pas m'empêcher de penser que tu as écrit un texte de philo profondément adolescent résumé par ta propre phrase : "L’esprit est ce seul organe qui peut ... se masturbé à foison" ... A la lecture, me semble effectivement que l'on est bien dans le plaisir solitaire de l'auteur ...

"il faut absolument sectionner chaque membre de son corps, afin de n’être plus qu’une tête immobile sur un plateau" je dirai que j'approuve ... ainsi, nous n'aurons pas à subir de telles lectures. Pas de bras, pas de texte :-) Désolé Alexis, pas pû m'empecher ...

Bref, tu l'auras compris, je n'ai pas accroché ... Ne le prends pas mal, ceci n'est que mon avis. A toi de voir ce qui te semble juste / injuste ...

Ceci étant, je t'encouragerai plutôt à aller vers quelque chose de plus simple, sans essayer de complexifier, d'imiter. Quitter l'exercice de philo pour parler plus personnellement, plus sincèrement. Peut être ne garder que le côté poétique que l'on peut entrevoir vers le début de la 2ème partie du texte ...
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Message  Plotine Mer 5 Mai 2010 - 13:35

A quoi il sert ce corps, finalement ? C'est vrai qu'être juste un cerveau dans un bocal ce n'est pas si effrayant après tout mais à condition de ne pas devoir se traîner un corps inerte, encombrant et souffrant.
Pour la forme du texte, j'hésite. Certes, on a du mal à aller jusqu'au bout, tout cela ressemble plus à un gentil délire qu'à une pensée construite mais, par moments, j'ai été épatée quand même comme je le suis toujours quand je me dis que j'aurais été incapable d'en faire autant.
Alors, je ne sais pas quoi dire, voilà.
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