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L'érotomanie est un vilain défaut

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Plotine
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Message  Plotine Lun 3 Mai 2010 - 12:12

Marion éteignit l'ordinateur. Ce qu'elle venait d'y lire l'avait effrayée et elle resta un moment immobile, les yeux dans le vague, le cerveau en ébullition puis elle décida de prendre rendez-vous avec une psychiatre. Il fallait qu'elle en ait le coeur net.

De l'autre côté du bureau où régnait un désordre indescriptible, la spécialiste l'écoutait en griffonnant sur des petits bouts de papier. "Elle est encore plus folle que moi, songea Marion, je me demande comment elle se retrouve dans ses notes".

Cependant elle continua à lui détailler ses inquiétudes. "C'est juste après que je lui aie fait un cadeau, ça a fait "tilt" dans ma tête. Il me semblait voir lu quelque chose à ce propos, alors je suis allée sur le net à : "érotomanie" et tout y était décrit exactement comme ça s'est passé. La phase 1) dite phase d'espoir quand j'ai eu le coup de foudre et que je suis tombée amoureuse de lui et que cet idiot s'est tellement intéressé à moi que j'ai pensé qu'il l'était aussi et la phase 2) ou phase de dépit quand je me suis aperçue qu'en fait il se fichait complètement de moi, vu qu'il n'avait pas vu sur mon scanner que j'avais encore deux calculs coincés dans le canal du cholédoque. Quel désespoir m'a attrapé alors, ça a été affreux et puis après le désir de me venger et de lui faire payer et tout ce que j'ai entrepris pour le revoir et l'humilier en lui disant qu'il était un chirurgien très médiocre, lui demandant mes radios pour aller consulter ailleurs.
Et puis finalement, les lettres que je lui ai envoyées pour renouer contact quelques mois après et lui dire que j'étais finalement d'accord pour cette autre opération à laquelle il tenait tant alors que moi je n'en voulais pas au début et puis, j'ai cédé juste pour le revoir.
Je m'en souviens je suis allée à l'hôpital comme on part en vacances et sur la civière qui me descendait au bloc je n'ai jamais été aussi heureuse de ma vie et pourtant ils avaient oublié de me prémédiquer. Quand même, vous n'allez pas me dire que c'est normal et puis, le cadeau. Un cadeau hors de prix la dernière fois que nous nous sommes vus et maintenant le désespoir. Je pleure du matin au soir."

La psychiatre souriait, elle avait l'air de beaucoup s'amuser. Elle rassura Marion, son cas n'avait rien à voir avec l'érotomanie, elle était simplement tombée follement amoureuse, histoire d'amour compliquée par cette insistance de son chirurgien à vouloir absolument l'opérer d'une chose dont elle ne souffrait pas vraiment mais elle avait finalement cédé pour lui faire plaisir, certes mais lui n'était pas très net dans cette histoire, d'ailleurs elle le connaissait. Il était d'une rare beauté et il en jouait, voilà. D'ailleurs, avait-elle ajouté, dans le milieu, nous le savons très bien, ces histoires-là arrivent toujours aux mêmes.

Marion sortit de là munie d'une ordonnance de Prozac et quelque peu rassérénée. Elle était innocente. Elle n'était en rien une monstrueuse érotomane mais le jouet d'un chirurgien beau comme un Dieu et sadique. Quel salaud ! Combien d'autres victimes avaient-il faites et combien en feraient-ils encore ? La colère la submergea. Sans s'en rendre compte elle se dirigea vers l'hôpital et se gara en vis-à-vis du 4X4 du Docteur A. qu'elle avait repéré quand elle était dans la phase 3) dite de rancune et qu'elle l'espionnait.
"Quand il va s'approcher, calculait Marion, et contourner sa voiture, je vais faire semblant de ne pas l'avoir vu, reculer et je vais l'écrabouiller. Voilà, ce sera bien fait".
Elle dut attendre longtemps. Sans doute était-il en train d'essayer de convaincre une autre victime de se faire enlever un organe auquel elle tenait pourtant.
Et puis il arriva. Cela faisait deux mois qu'elle ne l'avait pas vu. Elle éprouva de nouveau le choc, comme la première fois. "Mon Dieu comme il est mignon, le prince des mille et une nuits" se dit-elle et puis cet idiot l'aperçut et s'approcha d'elle tout sourire. Il lui demanda comment elle allait de sa voix chantante qui l'avait tellement charmée. Il était tout en beige ce qui faisait ressortir sa peau foncée, presque noire, ses yeux étaient plus dérangeants que jamais, son sourire éclatant sous la moustache conquérante et, détail craquant, Marion s'aperçut que, par cette chaude journée, il était en tongs. Elle se retint de ne pas se précipiter pour lui lécher les pieds. Elle se contenta de lui dire qu'elle allait bien d'un air détaché pendant que son coeur était sur le point de lui défoncer la poitrine.
Puis il partit sans qu'elle ait fait la moindre tentative pour le réduire en purée. Elle éclata en sanglots. Après quoi elle se moucha et se dirigea vers une pharmacie pour aller chercher son Prozac. La psychiatre avait raison, elle n'était décidément pas érotomane mais en plein chagrin d'amour.
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Message  Invité Lun 3 Mai 2010 - 12:19

Si c'est un début, pourquoi pas, la suite m'intéresse. Si c'est un texte complet, je ne vois guère l'intérêt. Où va l'histoire ? Je ne sens pas de vraie conclusion...

Remarques :
« les yeux dans le vague, le cerveau en ébullition (je pense qu’une virgule ici serait intéressante) puis elle décida de prendre rendez-vous »
« Il fallait qu'elle en ait le cœur net »
« C'est juste après que je lui ai (et non « aie », « après que » est suivi de l’indicatif et non du subjonctif) fait un cadeau »
« Combien d'autres victimes avaient-il faites et combien en feraient-ils encore ? » : ce sont les hommes en général dont on parle ? Si oui, peut-être serait-il préférable de passer le « Quel salaud ! » au pluriel, ce serait moins déroutant je crois pour le lecteur
« son cœur était sur le point de lui défoncer la poitrine »

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Message  Plotine Lun 3 Mai 2010 - 12:27

je ne sais pas pourquoi j'ai rajouté un "e" à "ai" après relecture. Une grosse faute. De même pour "avaient". il faut lire "avait" : "combien d'autres victimes avait-il faites".
Pour l'histoire. Si, il y en a une. Enfin, pour moi, le texte est complet.
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Message  elea Lun 3 Mai 2010 - 13:02

Plaisant à lire. Jusqu’à la sortie de chez la psychiatre rien à redire, mais ensuite quelque chose me manque.
Une autre chute, un peu de cruauté ou bien partir totalement dans la folie, je ne sais pas.
C’est peut-être le côté "tout ça pour une banale histoire d’amour à calmer au Prozac" qui me chagrine, le début original m'ayant donné envie de lire la suite, j'attendais peut-être plus surprenant.

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Message  Invité Lun 3 Mai 2010 - 13:36

Sans réserve, j'ai bien aimé. Ça ne restera sûrement pas dans les annales, j'ai déjà dû te le dire à propos d'autres textes, mais ça me plaît, surtout par le côté "je me moque de moi-même, je ne me prends pas au sérieux" - c'est presque de l'humour anglais - qui n'enlève rien à la détresse de la narratrice soit dit en passant. J'avoue avoir plus que souri à deux reprises, j'aime bien qu'un texte me fasse du bien, tout simplement, sans autre prétention.

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Message  Invité Lun 3 Mai 2010 - 13:37

Mais le titre ? Bof. Moralisateur. Trop affirmé.

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Message  Plotine Lun 3 Mai 2010 - 13:49

Le titre est humoristique. L'érotomanie ne peut en aucun cas être un défaut, c'est une maladie : une psychose grave si avérée.
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Message  Ba Lun 3 Mai 2010 - 16:55

C'est le doux phantasme du " beau docteur " Mabuse oui ! Pas prête de donner un organe au moindre bistouri.
Sinon, réglé comme une ordonnance non remboursée par la sécu ;-)
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Message  silene82 Mar 4 Mai 2010 - 14:57

Personnellement je n'ai pas trouvé grand ragoût à cette histoire, qui me fait d'autant plus ricaner que je ne pouvais m'empêcher d'y superposer les méditations de Solal dans Belle du Seigneur sur ce que les femmes baptisent, pour faire romantique et beau genre, coup de foudre et tralalère, qui survient, curieusement, infiniment plus fréquemment quand le mâle est bien de sa personne, et aisé, ce qui ne gâte rien, et qui se résume, une fois dépouillé l'enrobage de décence qui rend leurs pulsions supportables dans un cadre obéissant à des rituels sociaux, à une intense envie de sauts de carpe, ramonages et arrosages divers, et si possible abondants.
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Message  Plotine Mar 4 Mai 2010 - 17:04

Et alors ? Quand ça vient de Cohen c'est mieux ?
Je me rends compte que personne ne sait ce qu'est l'érotomanie. J'aurais dû développer davantage, désolée. J'ai tendance à surestimer vos connaissances.
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Message  Reginelle Mar 4 Mai 2010 - 17:23

Ben non, parce que ce serait dommage de développer ce texte ainsi qu'un exposé sur une maladie. Cela gâcherait le plaisir.

Le texte d'ailleurs reste bien (à mon avis) dans les limites d'une conduite amoureuse même si exacerbée. Il n'y a pas ce harcèlement, cette traque de l'autre, et je n'ai pas eu l'impression en lisant le texte que la narratrice soit fermement persuadée de "l'amour de l'autre". Plutôt le sentiment qu'elle l'espère, qu'elle"le voudrait tellement".

Et c'est peut-être cela qui est amusant, de voir quelqu'un assimilant son comportement à une maladie grave simplement en trouvant des similitudes entre ses actes et les symptômes de ladite maladie. Qui ne l'a pas fait ? de rechercher des explications sur tel ou tel terme lu dans une analyse et partir ainsi dans des déductions complètement erronées ?

Ce texte m'a amusée, ce n'est déjà pas mal !
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Message  silene82 Mar 4 Mai 2010 - 17:51

Plotine a écrit:Et alors ? Quand ça vient de Cohen c'est mieux ?
Je me rends compte que personne ne sait ce qu'est l'érotomanie. J'aurais dû développer davantage, désolée. J'ai tendance à surestimer vos connaissances.

Oui, quand c'est Cohen, c'est supérieurement, souverainement, extraordinairement mieux. Pas photo.
On ne peut qu'imaginer ce qu'il aurait tiré de cet argument, qui n'est même pas réellement exploité : on ne sait pas très bien ce qu'elle est, ça c'est sûr. Comme le relève Reginelle, on ne voit pas bien en quoi elle croit mordicus à l'amour du moustachu.
Un érotomane amusant se trouve dans Pagnol, quand il va se balader dans les collines avec Yves, qu'il vient de connaître au lycée.
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Message  Plotine Mar 4 Mai 2010 - 18:23

A vrai dire, je suis en train d'écrire autour de ce thème. Ceci n'est qu'un tout petit petit petit résumé. Mais c'est extraordinairement difficile et j'ai la flemme.
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Message  silene82 Mar 4 Mai 2010 - 20:28

Toi, la flemme ? Ça alors...Arbeit, matame, arbeit und leistung. Schnell, bitte.
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Message  boc21fr Jeu 6 Mai 2010 - 0:08

Ce petit texte m'a intéressé...
Mais il ne m'a pas amusé du tout.
Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle dans l'exposition d'une souffrance.
Je ne crois pas, Plotine, que vous avez essayé d'être drôle en nous présentant ce personnage Borderline dont on ne sait si la psy a fait une erreur de diagnostic ou si il exagère son dépit amoureux (essayant de faire coïncider sa douleur avec un cas clinique qu'il aurait lu sur Wikipedia).
En tout cas j'apprécie ce récit, jusqu'à sa fin inattendue puisque tout le monde s'attend à ce que le beau chirurgien finisse en bouillie...
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Message  Aire__Azul Jeu 6 Mai 2010 - 5:11

Le texte m’a intéressée, car on suit bien les réflexions assez détachées du personnage au long des trois-quarts du récit, mais il me manque comme a Elea, un petit quelque chose, surtout vers la fin.
Cette femme veut se prouver quelque chose à elle-même, puisqu’elle a trouvé une grille de lecture qui fonctionne à la perfection. C’est cela qui donne apparemment une certaine importance à ce qu’elle vit, même si la réponse peut être une effrayante maladie. Pourtant, elle semble accepter très vite que ce ne soit finalement qu’un chagrin, alors que c’est parfois le plus décevant de l’amour : savoir que ça passe, qui plus est, avec de petites pilules. Elle est rassurée et on peut la comprendre, mais ça ne colle plus avec le début, cela rend l’ensemble un peu trop dérisoire.
Le mode de narration choisi joue sans doute un rôle certain dans cela ainsi que de petits détails, comme ce chirurgien qui n’est plus que « mignon » finalement. Mais là, je chipote, sans doute.
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Message  Invité Jeu 6 Mai 2010 - 8:49

Un homme, une femme.. Je t'aime, moi non plus... Un peu éculé ce thème, même si un soupçon d'étude psy lie un peu le tout. Il faut être du métier pour traiter ce sujet, sinon... sinon il faut le traiter autrement, avec originalité pour surprendre ou humour pour faire sourire, avec un style percutant aussi...
Sinon, bof !

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Message  Plotine Jeu 6 Mai 2010 - 9:06

boc21fr a écrit:Ce petit texte m'a intéressé...
Mais il ne m'a pas amusé du tout.
Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle dans l'exposition d'une souffrance.
Je ne crois pas, Plotine, que vous avez essayé d'être drôle en nous présentant ce personnage Borderline dont on ne sait si la psy a fait une erreur de diagnostic ou si il exagère son dépit amoureux (essayant de faire coïncider sa douleur avec un cas clinique qu'il aurait lu sur Wikipedia).
En tout cas j'apprécie ce récit, jusqu'à sa fin inattendue puisque tout le monde s'attend à ce que le beau chirurgien finisse en bouillie...

En fait, comme je disais à Silène c'est un très très court résumé d'une histoire beaucoup plus complexe que j'ai du mal à poursuivre.
Parce que, justement, l'histoire oscille toujours entre gravité - si maladie avérée - et dérisoire, si elle ne l'est pas et que je n'arrive pas à trouver le bon ton.
D'après la psy, une malade qui se rend compte de son état ne l'est forcément pas. Mais est-ce si simple ? L'érotomanie est une paranoïa.
Inutile de dire qu'il y a de quoi faire pour quelqu'un de courageux ce qui n'est pas mon cas, hélas. Pourtant le sujet m'intéresse et je "m'y connais" en psychiatrie, enfin suffisamment pour écrire dessus, à condition que ce ne soit pas un traité sur la maladie bien sûr.
En plus, dans cette histoire, il y a deux pathologies qui se rencontrent et qui s'attirent - comme souvent - celle de la patiente et celle du médecin.
Mais j'ai envie de refaire ce texte en le dévellopant parce qu'il est bâclé, comme d'habitude, en particulier la fin.
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Message  Invité Jeu 6 Mai 2010 - 9:13

Toujours ce ton très " en-deça" qui te caractérise Plotine. Ici, cela donne un sérieux décalage avec le sujet traité, qui n'est pas sans charme : se faire enlever un organe " auquel on tient" par amour, peste, c'est grandiose ! Mais le texte pêche sur deux points à mon avis :
le premier étant qu'il ne s'agit aucunement d'érotomanie ( de fétichisme des tongs, peut-être ^^),
l'autre étant l'usage du plus éculé des clichés concernant les psychiâtres " plus fous que leurs malades". J'attendais mieux de ton esprit rebelle !!!

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Message  silene82 Jeu 6 Mai 2010 - 9:35

Moi, c'est plutôt le manque de clarté du propos qui m'ennuie, cette oscillation imprécise et ambiguë entre une peut-être authentique pathologie qui génèrerait de la souffrance, comme le relève boc, et, in fine, l'évidence qu'il n'en est rien, et que l'héroïne se joue on ne sait pas très bien quoi.
Encore que même cette ambiguïté aurait son intérêt, en travaillant sur la perception que la patiente a d'elle-même et les différents regards tiers.
C'est l'éternel problème, dame Plotine : tu lances des sujets potentiellement très intéressants, tu en vois bien les possibilités, tu en tires de bonnes choses, mais il manque souvent un petit chouia qui rendrait le tout excellent, lequel liant repose principalement sur du travail, de la relecture et de l'affinage. Un peu dommage en somme.
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Message  Invité Jeu 6 Mai 2010 - 20:00

Plotine a écrit:je ne sais pas pourquoi j'ai rajouté un "e" à "ai" après relecture. Une grosse faute. De même pour "avaient". il faut lire "avait" : "combien d'autres victimes avait-il faites".
Pour l'histoire. Si, il y en a une. Enfin, pour moi, le texte est complet.

Tiens ! la règle a changé ? On répond sur le fil de son texte maintenant ? Je m'absente deux jours et vous faites n'importe quoi !
Plotine, je te préfère quand tu es dans le naturalisme champêtre. Je te préfère quand tu aimes les chiens que quand tu aimes les docteurs. Quand au Prozac, ça ne sert pas du tout à ça : c'est un désinhibant. Donc en cas de besoin d'amour à intérioriser, c'est tout à fait déconseillé ! Le Xanax serait une prescription plus crédible. Si elle prend du Prozac ta Marion, elle va l'assassiner pour du bon ton toubib, ou le violer.

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Message  Plotine Mer 12 Mai 2010 - 12:54

2ème version, un peu plus fouillée avec un clin d'oeil à un auteur célèbre.

Marion éteignit l'ordinateur. Ce qu'elle venait d'y lire l'avait effrayée et elle resta un moment immobile, les yeux dans le vague, le cerveau en ébullition, puis elle décida de prendre rendez-vous avec une psychiatre. Il fallait qu'elle en ait le coeur net.

De l'autre côté du bureau où régnait un désordre indescriptible, la spécialiste l'écoutait en griffonnant sur des petits bouts de papier. Marion était déçue, cette façon de procéder lui semblait bien peu professionnelle. "Comment se retrouve-t-elle dans ses notes ?", songea-t-elle.
Cependant elle continua à lui énumérer ses inquiétudes.

"C'est juste après que je lui ai fait un cadeau, ce geste m'a réveillée, quelque chose m'a brusquement ramenée à la réalité. Il me semblait voir lu à ce propos, alors je suis allée sur le net à "érotomanie" et tout y était décrit exactement comme ça s'est passé.

La phase 1) dite phase d'espoir c'est celle quand je suis tombée amoureuse de lui - je ne pouvais pas faire autrement, ça a été un coup de foudre - et que cet idiot s'est tellement intéressé à moi que j'ai pensé qu'il l'était aussi et,

la phase 2) ou phase de dépit quand je me suis aperçue qu'en fait il se fichait complètement de moi et même de ma santé puisqu'il n'avait pas vu sur mon scanner que j'avais encore deux calculs dans le canal du cholédoque. Tout ça parce que ça ne l'intéressait plus et qu'il m'avait découvert autre chose de plus gratifiant pour lui. Le désespoir m'a submergée et alors est arrivée

la phase 3) ou phase de rancune et le désir de me venger et de lui faire payer et tout ce que j'ai entrepris pour le revoir et l'humilier en lui disant qu'il était un chirurgien très médiocre, lui demandant mes radios pour aller consulter ailleurs.

Et puis la lettre que je lui ai envoyée pour renouer contact quelques mois après et lui dire que j'étais finalement d'accord pour cette autre opération à laquelle il tenait tant alors que moi je ne voulais pas au début et puis, j'ai cédé juste pour le revoir. Je m'en souviens je suis allée à l'hôpital comme on part en vacances, je disais à mes amies : "Je pars huit jours au Rajhastan" parce qu'il est beau comme un Indien bien qu'Afghan et dans l'ascenseur qui me descendait au bloc opératoire je n'ai jamais été aussi heureuse de ma vie. Quand même, vous n'allez pas me dire que c'est normal et puis, le cadeau. Un cadeau hors de prix la dernière fois que nous nous sommes vus et maintenant le désespoir. Je pleure du matin au soir. Et ce qui me fait le plus peur, c'est la haine que je ressens parfois, c'est la phase 4)."

Marion ne put en dire davantage, elle espérait que la psychiatre comprendrait d'elle-même les craintes que lui inspirait le danger d'aller au bout de cette phase qui, comme elle l'avait lu, pouvait mener au crime.

Mais la psychiatre souriait, elle avait l'air de beaucoup s'amuser. Elle rassura Marion. Son cas n'avait rien à voir avec l'érotomanie, d'ailleurs si elle était érotomane, elle en serait la dernière à s'en rendre compte.
Elle était simplement tombée follement amoureuse, histoire d'amour compliquée par cette insistance de son chirurgien à vouloir absolument l'opérer d'une chose dont elle ne souffrait pas vraiment et elle avait finalement cédé pour lui faire plaisir, mais son attitude à lui n'était pas très professessionnelle non plus, d'ailleurs elle le connaissait. Il était d'une rare beauté et il en jouait. Dans le milieu médical, avait-elle ajouté, nous le savons très bien, ces histoires-là arrivent toujours aux mêmes.

Elle partit ensuite dans des digressions du genre : "il voulait votre ventre et vous lui avez donné" mais Marion ne souhaitait pas en entendre ou en dire davantage. Elle avait déjà dû prendre beaucoup sur elle pour consulter. Le diagnostic lui convenait : chagrin d'amour suivi d'une dépression.

Elle sortit de là munie d'une ordonnance et quelque peu rassérénée. Elle était innocente. Elle n'était en rien une monstrueuse érotomane mais le jouet d'un chirurgien beau comme un Dieu et qui en plus correspondait exactement à l'image qu'elle s'était faite, étant enfant, du prince charmant, image qu'elle avait refoulée parce que persuadée qu'elle ne le rencontrerait jamais. Et puis le hasard s'en était mêlé. Mal opérée dans une clinique, elle avait atterri aux urgences et c'était lui qui lui avait d'abord sauvé la vie avant de s'apercevoir qu'elle avait une pathologie qui l'intéressait tant qu'il en avait négligé tout le reste et qu'il n'avait pas vu qu'elle n'était pas tout à fait sortie d'affaires. Quel salaud ! La colère la submergea.

La phase de dépit ressurgissait sans qu'elle n'y prenne garde puisqu'elle avait été absoute.

Instinctivement, sans l'avoir vraiment décidé, elle se dirigea vers l'hôpital et se gara en vis-à-vis du 4X4 du Docteur A.
Elle connaissait ce véhicule. Elle l'avait repéré au cours de la phase 3) dite de rancune quand elle l'espionnait. Une image s'imprima dans son esprit : elle, reculant au moment où il passerait entre sa voiture et la sienne et l'écrasant par inadvertance. Elle dirait qu'elle ne l'avait pas vu. Et elle resta là, attendant de l'apercevoir.

Elle dut attendre longtemps. Sans doute était-il en train d'essayer de convaincre une autre victime de se faire enlever un organe auquel elle tenait pourtant. Mais non, elle savait que ce n'était pas vrai. Il ne faisait pas ça habituellement. Seules des circonstances spéciales avaient
provoqué cette attitude irrationelle de sa part. Elle en avait avait appris les raisons. Une sombre histoire de mésentente entre collègues faisant qu'il avait soudain été privé de patientes à opérer au profit d'un autre. Son ego avait dû en prendre un coup et voilà qu'elle lui était tombée entre les bras directement avec le moyen, pour lui, de redorer son blason.

Elle se souvenait du charme qu'il avait déployé, de ses caresses sur sa joue et de ses colères subites quand elle semblait ne pas vouloir céder à ses injonctions. Et Marion aimait ces colères. C'était un jeu très gratifiant. Elle adorait quand il entrait dans sa chambre et qu'il la regardait comme si elle était son bien le plus précieux, et comme son regard devenait dur quand il se rendait compte que ses efforts de séduction ne servaient à rien. Il lui arrivait même de partir en claquant la porte et Marion se recroquevillait de bonheur dans son lit. Quel plaisir c'était d'avoir ce pouvoir de le faire réagir. Et ce jour où ils étaient si proches, trop proches et ce moment de flottement et comment elle s'était jetée en arrière, parce qu'elle avait eu peur. Son effrayant sauveur.

Après sa sortie de l'hôpital, quand ils se voyaient sous un prétexte créé par l'un ou par l'autre, elle faisait celle toute prête à céder. Il riait, il était heureux et lui donnait un rendez-vous pour des examens complémentaires auquel elle ne venait pas. Un mois après, c'était elle qui le relançait, elle se demandait si... finalement... et il tombait dans le panneau. Il déployait de nouveau toute sa séduction et c'était un curieux sentiment pour Marion de savoir qu'elle avait là, dans le ventre, quelque chose qu'il souhaitait plus que tout. Son cruel séducteur.

Le faire marcher le plus longtemps possible, faire durer ce jeu des rendez-vous, des demandes d'explications, faire semblant d'être d'accord et puis dire : "non, j'ai trop peur" et le laisser lui donner mille raisons d'être rassurée, faire celle qui l'était et finalement partir en lui disant "je vais réfléchir" et se repasser la scène encore et encore et fondre de plaisir en pensant à lui, tout le temps, à le sentir presque comme s'il était à ses côtés, marcher dans la rue en se disant : "je suis la femme qui intéresse plus que tout le plus bel homme du monde" et en être transfigurée au point que les passants la regardaient. Irradier de bonheur. Faire durer, faire durer puisqu'elle savait très bien qu'après elle ne l'intéresserait plus et qu'elle se retrouverait seule à pleurer comme une fille séduite et abandonnée.

Et cette fatigue à toujours garder ses distances, à ne pas le laisser s'approcher, à faire toujours l'indifférente pour qu'il ne soupçonne pas qu'elle le faisait marcher, surtout qu'il ne se rende pas compte qu'elle était folle de lui, folle comme elle ne l'avait jamais été au point de ne pouvoir supporter qu'il la touche depuis qu'une fois, de voir sa main brune sur son ventre blanc, elle avait failli défaillir. Son Dieu.

Et lui, la traitant avec respect comme la dame qu'elle était mais parfois à deux doigts de la bousculer, la bousculant même une fois, à tel point qu'elle avait eu peur. Elle avait peur de lui. Chacune de leurs rencontres était périlleuse pour elle. Difficulté de le manipuler comme elle l'entendait, se protéger de son impulsivité et de son énergie, empêcher toute dérive parce qu'on ne fait pas l'amour avec Dieu. Et il était son Dieu. Chaque fois elle se disait : "C'est fini, je dois arrêter. Cette fois je ne le relance plus, il ne faut plus que je le voie" et elle tenait un mois.
Au bout d'un mois pendant lequel elle avait beaucoup pleuré et maigri, ce qui l'avait rendu plus belle, elle dévalisait les boutiques, allait chez le coiffeur, chez l'esthéticienne puis prenait un rendez-vous avec lui et s'y rendait comme on se livre à son bourreau et c'était délicieux ce trajet en voiture en se disant "je vais le voir, je vais le voir" et surtout ne pas lui laisser supposer qu'en fait seul lui l'intéressait, faire semblant d'être inquiète subitement, veiller à ne jamais sortir du cadre professionnel et l'y ramener sèchement lorsqu'il devenait trop familier parce qu'elle savait bien que c'était quelque chose qu'il tentait pour la décider mais qu'il ne l'aurait pas comme ça. Que c'était elle qui déciderait, quand elle le voudrait et dans les circonstance qu'elle voudrait. S'il croyait la mener à sa guise, il se trompait, c'était elle qui se faisait un cadeau et d'abord lui dire "non" quand il lui avait dit "je vous opère fin janvier" et faire durer parce qu'elle avait décidé qu'elle s'offrirait ses huit jours au Rajhastan pour son anniversaire en juin. Son jouet.

Lui en vouloir parfois parce qu'il ne respectait pas les règles du jeu qu'elle avait fixées en secret ou qu'il n'avait pas l'air de comprendre, ou qu'il était perdu. Souhaiter secrètement qu'après une de ses relances à elle, il lui dise que non, qu'il préférait qu'elle aille voir un de ses collègues et qu'elle soit obligée de se livrer davantage, de supplier, pour que ce soit plus exaltant mais lui, pas assez pervers. Alors, faire semblant d'être sur le point d'accepter et lui dire qu'elle allait quand même prendre un autre avis et le voir passer de la satisfaction à la contrariété. Comme il était prévisible ! Et l'entendre lui dire "mais bien sûr, vous pouvez prendre un autre avis, ce n'est pas pour moi vous savez, je fais cela uniquement dans votre intérêt". Le voir mentir avec aplomb tout en sachant très bien qu'elle n'irait pas parce qu'elle était déjà décidé mais pour plus tard, qu'il s'agissait juste de gagner du temps. Et le quitter et rentrer et ne penser qu'à lui, chaque seconde de sa vie. Son obsession.

Repenser à ce jour où il l'avait envoyé passer un scanner et qu'elle était là à attendre qu'on lui donne les résultats alors qu'il avait demandé qu'on les lui apporte directement et elle, dans ses rêves, ayant perdu la notion du temps, se disant qu'elle aimerait qu'il vienne la chercher et le voyant soudain venir vers elle, avec un sourire attendri et lui tendant la main en disant de sa voix chantante "vous étiez perdue ?" et elle incapable de lui expliquer que non mais qu'elle était simplement bien, là, à rêver à lui. Et tous les deux, côte à côte arpentant le couloir et lui pas plus grand qu'elle, mais se tenant si droit, si fièrement, qu'il la dominait. Son sultan.

Elle en était là de ses réflexions quand elle l'aperçut. Cela faisait deux mois qu'elle ne l'avait pas vu. Elle éprouva de nouveau le choc, comme la première fois. "C'est toujours le prince des mille et une nuits" se dit-elle et puis cet idiot l'aperçut et s'approcha d'elle tout sourire. Il lui demanda comment elle allait avec cet accent qui la faisait fondre à chaque fois. Il était tout en beige ce qui faisait ressortir sa peau foncée, presque noire, ses yeux étaient plus dérangeants que jamais, son sourire éclatant sous la moustache conquérante et, détail craquant, Marion s'aperçut que, par cette chaude journée, il était en sandales. Voir ses pieds qu'il avait parfaits, comme tout le reste de sa personne, la troubla encore davantage. Pourtant, elle se contenta de lui dire qu'elle allait bien d'un air détaché pendant que son coeur était sur le point de lui défoncer la poitrine. Elle trouva une excuse pour expliquer sa présence. Surtout que jamais, jamais, il ne sache la vérité.

Puis il partit sans qu'elle ait fait la moindre tentative pour attenter à ses jours. Elle éclata en sanglots.
La psychiatre avait raison, elle n'était décidément pas érotomane mais amoureuse tout simplement et en pleine dépression parce qu'elle s'était dit que c'était top tard et qu'elle s'était épuisée à lui cacher cette fascination qu'il exerçait sur elle. Et elle s'en alla, munie de son ordonnance, acheter la potion magique qui lui permettrait de l'oublier ou, tout au moins, ferait cesser ses souffrances. Son impossible amour.
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Message  silene82 Mer 12 Mai 2010 - 13:59

Tu as bien complexifié le texte, il faut une attention nettement plus soutenue maintenant, bravo, c'est évidemment monté en puissance.
Je trouve que tu rends très bien les états successifs, les interrogations, les phases d'exaltation et de déprime.
Malgré tout, quelque chose me chiffonne, que j'aurais un peu de mal à définir, qui doit être dans le manque de liant et de fluidité générale du texte, peut-être : je vais relire encore.
Cela dit, il me semble que le travail porte ses fruits : il y a de nouvelles perspectives qui élargissent le texte, donc good shot.
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Message  Plotine Mer 12 Mai 2010 - 14:02

Moi aussi, des choses me chiffonnent. C'est encore très imparfait.
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