Vos écrits
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

Horizon

2 participants

Aller en bas

Horizon Empty Horizon

Message  Enyo Ven 28 Mai 2010 - 0:21

Chapitre premier

Do Ré Mib Do Sib Mib Ré
Do Ré Mib Do Sib Mib Ré
Do Ré Mib Do Sib Mib Ré
Do Ré Mib Do Sib Mib Ré
Do Ré Mib Do Sib Mib Ré

Alain se réveilla en sursaut. Il fixa la porte de sa chambre : « Est-ce moi qui ait rêvé que je jouais ces notes sur un piano ou bien ce piano les jouait-il de son plein gré ? ». Il tira la couverture sur le côté, posa lentement son pied droit sur le parquet, puis le gauche atterrit sur une écharde. Il se tortilla de douleur dans la chambre jusqu’à percuter une bouteille de rhum jonchant le sol. Putain de journée, pensa-t-il. Il s’essuya les narines pour évacuer quelques parasites persistants. Le nez dégagé, il respira avec dégoût les fumisteries de la veille : tabac froid, alcool, humidité, il ne s’étonnerait pas de retrouver un rat mort sous le lit. Il n’attendait pas grand chose de cet hôtel mais la puanteur et la moisissure s’en dégageant devinrent insupportables. En comparaison, son appartement de grande ville, quoique maintenu dans un état insalubre, lui paraissait être du grand luxe. Il fila prendre une douche. Déguerpir au plus vite.


Chapitre deux


Do Ré Mib Do Sib Mib Ré
Do Ré Mib Do Sib Mib Ré
Do Ré Mib Do Sib Mib Ré

Alain se rendit à l’accueil. Personne. Aucun bruit excepté un léger chuchotis féminin provenant de l’extérieur. Il posa la clé de sa chambre sur le comptoir puis sortit identifier la chanteuse. Enfin un peu d’air libre, à défaut d’avoir du beau temps, se dit-il. Il tourna sa tête à gauche. Rien. Il vira à droite. Silence. Il scruta le brouillard : « Je dois halluciner… ». Il s’alluma une cigarette et s’adossa contre la porte d’entrée de l’hôtel. Le grincement du bois assaillit ses oreilles. Il se frictionna le front. « T’es foutrement con, mon vieux, se murmura-t-il. Tu te prends toujours pour un brave, tu bois, et hop, t’as la barre du lendemain de cuite ! ». « Désolée, je n’ai pas d’aspirine ». Alain bondit de la porte. Qui ? Quoi ? Hein ? À peine le temps d’effectuer un panorama des lieux qu’une main se posa sur son front : « Il est tout chaud, déclara une voix fine et fraîche. D’après mes souvenirs, il n’y a pas de pharmacie sur la route d’Horizon. Il va falloir attendre que votre mal de tête s’en aille, ou alors d’arriver en ville… ». Alain examina son interlocutrice : cheveux longs et noirs, la peau porcelaine, le corps longiligne, les yeux bleus alarmants, un peu moins de la trentaine. « Ophélie ». Quoi ? Ophélie ? « Et vous c’est… ? ». Il inspira à plein poumons puis lui tendit la main :
— Alain.
— Si vous attendiez le bus, c’est raté. Il est passé il y a environs trente minutes et d’après les horaires affichées, le prochain arrivera d’ici trois heures…
— Comment saviez-vous que je prendrais le bus ?
— Il n’y a pas d’autre voiture au parking hormis la mienne. Le gérant de l’hôtel a dû faire une course j’imagine. Je vous emmène jusqu’à Horizon ?


Chapitre trois


La voiture longeait une départementale dans un champ de blé. Au-dessus des épis, le brouillard. Alain s’alluma de nouveau une cigarette. Une expiration de volute plus tard, il contempla Ophélie. Elle s’essuyait fébrilement les yeux de son index. Elle le fixa l’air dérangé. Il ouvrit la fenêtre.
— Désolé, je n’avais pas pensé que vous ne supportiez pas la fumée.
— C’est moi. Il suffit que le soleil tape ne serait-ce que sobrement ou que le vent se mette à souffler pour que mes yeux brillent ou bien que mon nez siffle. Je ne dois pas être très résistante.
Elle gloussa quelques secondes, plissa les yeux puis les essuya de nouveau. Alain émit un sourire puis jeta sa cigarette.
— Dites, à l’hôtel, il y avait un piano, non ?
— Non. À vrai dire, je n’ai pas fais attention. Pourquoi ?
— Je croyais… Je croyais avoir entendu une musique, quelques notes…
— Quelques notes… ?
— Ça doit être ma cuite qui me joue des tours.
— Et elle vous en joue souvent ?
Elle le fixa de nouveau mais d’un air taquin cette fois. Ils rirent. Ils croisèrent un pick-up de police à un virage. Alain le suivit du regard. Une fois sorti de son champ de vision, l’autoradio chancela. « Je pensais l’avoir éteint hier pourtant… ». Ophélie bidouilla la machine à l’aveuglette. Deux ou trois changements de stations plus tard, ils tombèrent sur ce qui aurait pu vraisemblablement être un récital de piano.

Do Ré Mib Do Sib Mib Ré

— C’est ça !
— Quoi donc ?
— Les notes ! Celles de l’hôtel, celles de mon rêve. Vous les entendez ? Do Sib Mib Ré. Ce sont ces notes-là !
Ophélie fit une moue dubitative.
— Je ne veux pas vous décevoir, mais c’est peut-être tout simplement la station locale qui diffuse en boucle une audition. Ils n’ont pas assez de fonds à Horizon pour se payer un direct.
— Ah… Vous avez probablement rais…
— Vous faites du piano alors ?
— Oh vous savez, déchiffrer cinq ou six notes qui se répètent, ce n’est pas très compliqué. Pas besoin d’être un professionnel.
— Mais… Vous faites du piano ?
— Oui.
— Je suppose que ça doit vous amuser alors tous ces bourgeois qui écoutent des nocturnes de Chopin dans leur maison de campagne en feintant un pseudo désarrois : « Comme c’est mélancolique, oh oui, ma mie, souffrons ensemble ! ».
— Le pire, ce sont ceux qui s’extasient en écoutant La valse du petit chien, ou La lettre à Elise.
— En même temps, peut-être qu’en secret, nous écoutons pire que La valse du petit chien. Après tout, nous ne nous connaissons pas vraiment, on ne peut pas tout se dire. Comme ça. Si cela se trouve, vous n’êtes pas pianiste. D’ailleurs, je vous imaginais autre chose.
— Ah bon ? Et pourquoi ? Vous m’imaginiez comment ?
— Avec un instrument plus… igné peut-être. Sans doute à cause de la cigarette. À croire que je vous rêvais aux côtés de quelque chose en flammes. Et vous, comment m’imaginiez-vous ?
— En larmes.
Elle lui tapa faiblement le bras pour riposter contre sa taquinerie. Il ricana puis elle aussi. Ophélie renifla puis s’essuya mais en vain. Une larme coula le long de son œil droit. Alain trifouilla dans son sac.
— Un kleenex ne suffira pas. Et mince, il ne manquait plus que ça : la batterie est bientôt à plat. Plus que quelques virages à tenir, allez !
— Ce n’est pas un paquet de kleenex que je cherche.
— Quoi donc dans ce cas ?
— Vous aviez raison. Je ne suis pas pianiste. J’exerce mon véritable métier à l’aide de cet instrument là.
— Vous êtes photographe ?
— Pour un magazine paysager. Rien de très folichon, mais ça gagne la croûte. C’est un peu plus igné selon vos critères ?
Ophélie sourit puis tâtonna doucement son œil de son index. La paupière brillait d’un bleu éclatant. Lumière dans le brouillard sur la route d’Horizon. Clic. La lanterne mise sur pellicule, Alain secoua vivement le papier tiré.
— On devrait voir le résultat d’ici une vingtaine de minutes.
— Je ne suis peut-être pas une experte, mais ça ne prend pas moins de temps d’habitude ? Vingt minutes, ce n’est pas très instantané pour un polaroïd.
— J’ai retouché la minuterie du révélateur. Ça donnera un meilleur effet.
— Quel genre d’effet ?
— Vous verrez.
— Je ne pense pas être suffisamment photogénique.
— Vous le saurez d’ici une vingtaine de minutes.
Ophélie détourna son attention de la route pour contempler Alain. Un phare les aveugla à l’arrière. Le pick-up de police avait fait demi-tour. La sirène silencieuse.
— Je déteste quand ils font ça.
— Ça ne devrait pas être très long. Ne vous inquiétez pas.
Les deux véhicules se mirent sur ce qui ressemblait au bas-côté dans la brume et s’arrêtèrent. Un officier ouvrit la portière du conducteur et se dirigea lentement vers la voiture d’Ophélie. Une. Deux. Trois gouttes. Bruine. Puis la pluie. Ophélie ouvrit sa vitre. L’officier l’aveugla en pointant sa lampe torche sur elle. « Il pleut, c’est malheureux, il pleut » chantait-il. Alain ne comprit plus rien. Ophélie sourit à l’officier et enchaîna « Il pleut, mais ce n’est pas la pluie… » puis ils terminèrent le refrain en chœur « …qui occupe mes nuits ». Ils rirent. Alain s’énerva « Mais c’est quoi ce bordel ? ». Ophélie se tourna vers lui.
— Tout va bien. Ce n’est que mon frère. Il devait savoir que je me trouvais dans les environs alors il est venu voir si ma voiture tiendrait la route jusqu’à Horizon.
— Bonsoir, moi c’est Olivier.
— Alain.
— Olivier, ma batterie est bientôt à plat. Tu voudrais pas nous emmener dans ton pick-up ?
— Pas de problème. J’enverrais un dépanneur chercher ta voiture demain à la première heure.


Chapitre quatre


Assis sur le siège du copilote, Alain dévisagea Olivier. Quelque chose sonnait faux. Le pick-up ? Le frère rencontré en pleine route ? Ophélie à l’hôtel ? Le piano fantôme ? Peut-être rien.
— Olivier, vous habitez à Horizon ?
— Dans ce trou paumé en bordure de mer ? Grand dieu non. J’habite plus au sud, dans les terres. J’assure les patrouilles sur cette départementale. J’ai dû vous croiser tout à l’heure sans le savoir. On m’avait appelé pour faire l’état des lieux d’un suicide dans un petit hôtel. Assez morbide d’ailleurs. Le mec s’était bourré de cachets et d’alcool. Je l’ai trouvé gisant sur le parquet, dans la chambre la plus crasseuse de l’hôtel. Le proprio doit pas souvent faire le ménage. Il avait laissé une petite lettre pour qui le trouverait là. Lorsque j’ai franchi la porte de sa chambre, j’ai entendu un morceau de piano. Assez répétitif faut dire.
Ophélie et Alain se dévisagèrent avec inquiétude. Il n’y avait personne d’autre qu’eux à l’hôtel. Le gérant était parti. Tout était silencieux.
— Ça vous fout les jetons hein ?
— Bah… c’était notre hôtel, avança Ophélie.
— L’hallu ! Wow ! Sacré week-end que tu as là frangine. Mais d’ailleurs, qu’est-ce que vous venez faire à Horizon ? Il n’y a pas grand chose là-bas à part le phare et l’épicerie. Tout le monde a déserté pour la grande ville. Trop brumeux selon les habitants.
— Je viens prendre des photos, expliqua Alain. Pour mon magazine.
— Des photos ?
— Il est photographe pour une revue paysagère.
— En ce moment, mon patron nous fait rechercher des sites à l’abandon. Lorsque je lui ai dit que j’ai habité un village côtier durant mon enfance, il m’a mis dans le premier avion pour que je le prenne en rafale.
— T’as habité Horizon quand t’étais gosse ? Alors, c’était comment ?
— Plus vivant, d’après mes souvenirs.
— Et toi frangine, qu’est-ce que tu vas y faire ?
— J’avais envie d’être au calme, pour écrire mes broutilles.
— Vous êtes écrivain ?
— Ma sœur est rédactrice dans un fanzine de fictions pour la région. Elle publie des nouvelles tous les mois.
— Ça n’a rien de palpitant : je ne surréalise que certains faits, puis je les combine avec mes rêves tout en situant l’intrigue ici ou là en fonction de mes humeurs.
— Bientôt, tu nous feras lire notre week-end à Horizon soeurette ?
— Hein ?
— Tu croyais que j’allais te laisser toute seule avec Clint Eastwood pour nous pondre Sur la route de Madison 2 ? Je vous accompagne ET je vous raccompagne.
— T’es bête !
Alain se mit à rire.

« Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle ! ». Hm ? Quoi ? Alain se frotta les yeux puis regarda autour de lui. Ophélie ? Olivier ? Et la brume ? Et la départementale ? Plus de pick-up. Plus de champ de blé. Un coup sur la tête. Mais je te permets pas ! s’écria Alain. Espèce de… Il se retourna. Rien. « Par ici, andouille ! ». Cette voix. Prestement canardeuse tout en étant grave. Ici ? « Et alors ? Je me répète. Ça n’a rien de drôle. Andouille ! ». Demi-tour à droite. Toujours rien. Il avança d’un pas et l’atmosphère changea brusquement. Explosion. Fumée. « Ça bouillonne hein ? Comme tu aimes ! ». Et toi tu aimes ? Crétin ! répondit Alain. La voix canardeuse et grave s’interrompit. Un. Deux. Trois pas. « Seulement si toi tu me convaincs d’aimer… ». Je… Arrête… « Rappelle-toi d’Annunzio : Après avoir tout obtenu par adresse, par amour, ou par violence, il faut que tu cèdes tout, que tu t’anéantises ». Pau… « Alors, Alain, as-tu tout cédé ? Al… ».

Do Ré Mib Do Sib Mib Ré
Do Ré Mib Do Sib Mib Ré


Chapitre cinq


« …lain ! Réveille-toi ! ! ». Ophélie le gifla. Où ? Comment ? « Tu as dû faire un mauvais rêve, tu étais tout agité ». Alain se redressa sur le siège du pick-up. Un vent frai avait remplacé la pluie. Le véhicule défilait à toute allure. Une bosse. Alain eut un haut le cœur.
— Désolé, ma conduite est un peu plus poussée que celle de ma sœur. Tu t’habitueras à la vitesse, ne t’inquiètes pas.
— De toute façon, on est bientôt arrivé.
Olivier ralentit à la fin du virage. Après une ligne droite fuyante, le pick-up avança au pas. Alain se gratta la tête puis aperçut entre deux de ses doigts une vieille image oubliée :

Bienvenue à Horizon
Au centre, l’observateur, là où se rejoignent terre et ciel

Olivier arrêta le pick-up face à l’épicerie. « Je sais pas vous, mais moi, j’ai foutrement faim ! ». Il sortit du véhicule derechef et se précipita à l’intérieur du magasin. Alain jeta un sourire à Ophélie, ouvrit la portière et fuma une cigarette devant la boutique.
— Vous n’êtes pas revenu ici depuis combien de temps ? demanda Ophélie.
— Depuis mes dix ans. Ça fait tout drôle. À l’époque, il y avait une rangée d’oliviers à l’entrée de la ville, une famille de paysans allait et venait pour exporter le blé jusqu’à la grande ville, et tout le monde se retrouvait sur la plage les jours de fête.
— Et si on allait se dégourdir les jambes sur la plage, ça vous dit ?
Alain suivit Ophélie jusqu’à la côte. En chemin, les trois quatre maisons abandonnées étaient pourvues d’un écriteau « À vendre ». Aux yeux d’Alain, ça sonnait plutôt comme l’allée d’un cimetière. Ophélie enleva ses chaussures et trempa ses pieds dans la mer.
— J’adore cette odeur de salé, pas vous ?
Alain jeta sa cigarette sur le bitume puis rejoignit Ophélie sur le sable.
— Pas plus que ça.
Ophélie fit glisser lentement sa veste le long de ses hanches. Une fois laissée tombée, elle leva ses bras en l’air et effectua quelques arabesques tout en se balançant de gauche à droite. Alain l’observa faire. « Elle fait tout le temps ça lorsqu’elle est de bonne humeur ». Alain sursauta furtivement puis se retourna. Olivier s’était posté juste derrière lui. Il le toisa du regard le sourire en coin. Tu m’as fait peur, lui dit Alain. « C’était le but ! ». Olivier alla rejoindre sa sœur.
— Tu comptes rester là à nous regarder ?
— Je reviens, je vais prendre quelque chose dans le pick-up.
Alain quitta la plage et rejoignit le véhicule. Il ouvrit la portière du passager et agrippa son sac. Lorsqu’il en sortit son appareil photo, le talkie-walkie du pick-up s’activa. « Voiture 512, je répète, voiture 512, ici la base, vous me recevez ? Voiture 512, ici la base. On a du nouveau sur le suicide de l’hôtel. Le labo a confirmé l’identité de l’auteur de la lettre que vous nous avez faxé. Je répète, le labo a confir… ». Une interférence. Alain se boucha les oreilles puis éteignit l’appareil. Ses yeux tombèrent sur la fameuse lettre dont parlait la voix dans le talkie-walkie.

Après avoir tout obtenu par adresse, par amour ou par violence, il faut que tu cèdes tout, que tu t’anéantises.
D’Annunzio


Étrange, pensa-t-il. L’appareil photo en main, Alain retourna sur la plage. Olivier imitait les gestes d’Ophélie. Clic. Olivier se retourna et fit signe à Alain de se rapprocher. Tous les trois les pieds dans l’eau. Clic. « Comme ça, tu seras au moins sur une photo ! » dit Olivier. Alain s’allongea sur le sable. Olivier l’observa un moment puis une des mains d’Ophélie frappa son visage par inadvertance. « Hé, regarde un peu autour de toi lorsque tu agites tes bras dans tous les sens ! ». Ophélie ricana. « Désolée ». Olivier prit la main gifleuse de sa sœur et examina en fronçant les sourcils la bague logée sur son auriculaire : « Oph… ». Elle retira brusquement sa main. « Lâche-moi ! ». Ophélie lui tourna le dos et alla nager au large. Olivier vint s’asseoir sur le sable. Il saisit deux pêches d’un sac plastique et en tendit une à Alain. Quelques bouchées plus tard, Olivier scruta avec peine sa sœur à l’eau. Il soupira.
— Elle ne s’y est pas encore fait. Elle ne s’y fera jamais totalement.
— Divorce ?
— On peut dire ça…
Alain posa sa main droite sur le genou gauche d’Olivier. Il le tapota deux fois en signe de réconfort. Olivier baissa la tête puis empoigna doucement la main du photographe qui se mit à siffloter : « Do Ré Mib Do Sib Mib Ré… ».

*
* *
Enyo
Enyo

Nombre de messages : 64
Age : 38
Date d'inscription : 06/09/2009

Revenir en haut Aller en bas

Horizon Empty Re: Horizon

Message  Enyo Ven 28 Mai 2010 - 0:30

*
* *

Chapitre six


Alain ouvrit la porte d’entrée de la maison. Il contempla le hall en faisant la moue. Tandis qu’il se grattait la tête, Ophélie le contourna pour entrer. « Je vais prendre un bain ! ». Alain resta immobile. « Ça a l’air plutôt bien entretenu pour une maison que tu n’as pas revue depuis tes dix ans ! ». Il se retourna et aperçut Olivier les bras chargés de courses. Il s’écarta pour lui laisser le passage puis ferma la porte derrière lui.
— Ma sœur passe ses vacances d’été ici chaque année avec son mari et ses gosses.
— Et la cuisine c’est… ?
— Sur ta gauche.
Alain suivit Olivier et s’accouda au comptoir séparant la cuisine du salon. Tandis qu’Olivier rangeait quelques bricoles dans le frigidaire, Alain l’observa tout en s’allumant une cigarette.
— Au fait, tout à l’heure, lorsque je suis revenu au pick-up prendre mon appareil, ton talkie-walkie s’est activé.
— Pourquoi tu ne m’en parles que maintenant ? Ils ont dit quelque chose d’important ?
— Un truc du genre « le labo a trouvé le nom de celui ayant écrit la lettre ». Désolé, ça m’était sorti de la tête…
— Fais chier !
Olivier posa un sachet de café sur la table et se précipita à l’extérieur. Alain enfouit sa tête dans ses mains et soupira. Et merde, pensa-t-il. Il la releva en arrière puis sortit de la maison. En ouvrant la porte, il aperçut Olivier au prise avec son talkie-walkie. Il semblait fixer la mer l’air déçu. Il jeta un regard en direction d’Alain puis scruta le sol. Alain resta sur le pallier de la porte. « Je vais devoir me rendre au poste maintenant. Je pensais que ça pouvait attendre demain, mais ils veulent que je vienne tout de suite… ». Olivier éteignit son talkie-walkie.
— Tu penses revenir d’ici combien de temps ?
— Pas avant six ou sept heures…
Alain se frotta les joues puis soupira encore.
— Tu pourras avertir ma sœur s’il te plait ?
— Entendu.
— Bon… À plus tard.
Olivier ferma la portière du pick-up, démarra et se mit en route vers la départementale. Alain le regarda partir puis s’affala sur le hamac de la terrasse.

« C’est la musique du Roi et l’Oiseau, c’est ça ? ». Hm ? Ah, oui. « Tu peux me la rejouer encore une fois ? ». Alain rougit. Il se gratta la tête puis l’air guilleret laissa son index se poser sur un mi. La note résonna aussi fort qu’une sirène d’alarme. Alain se boucha les oreilles mais en vain, le son lui perçait les tympans. « Rejoue-moi encore une fois ce morceau ! Allez ! ». Il le fixa. Tout était devenu flamboyant. Même lui. Sa peau s’effritait. « Allez ! Rejoue-moi le Roi et l’Oiseau. Rejoue-le moi ! ». Alain assistait à la lente décomposition de son ami. « Qu’est-ce que tu attends ? Ça te fait peur ? Allez ! ». La sirène d’alarme redoubla d’intensité. Alain plissa les yeux. Puis plus rien. Alain regarda autour de lui. Cendres. « Joue-moi L'Oiseau de feu… ». Paul. « Alain ? ».

« Alain ! ». Quoi ? Ah, oui. « Tu parles dans ton sommeil ! ». Alain se redressa. Ophélie avait enfilé un peignoir. Elle lui souriait. « Au fait, merci pour le bain, ça m’a fait un bien fou tu n’as pas idée ! ». Alain s’essuya les yeux puis posa les pieds au sol.
— Où est Olivier ?
— Il a dû repartir en urgence au poste.
— T’as un jeu de cartes ?


Chapitre sept



— Mince, je ne suis pas assez rapide.
Alain remporta le pli puis posa un as. Ophélie mit une, deux, trois carte. Un roi. Alain déposa un valet. Ophélie aussi. Alain tapa sur la pile de cartes le premier.
— Tu es plus agile que moi on dirait.
— Il me surnommait « l’ultra-vivant » lorsqu’on jouait à la bataille corse.
— Il ?
— Aucune importance.
— Mon ex-mari m’appelait « la reposante ».
Alain fronça les sourcils. Double deux. Ophélie tapa la première.
— Tout de même !
— La reposante tu dis ?
— Quand il était avec moi il disait être calmé, apaisé. J’étais sa reposante.
— Je vois.
Quatre. Sept. Roi. Une, deux, dame. Dame.
— Et un pli de plus.
— C’est agaçant.
— Tu veux qu’on arrête ?
— Non, non. Ça va.
Ophélie se gratta la paume droite. Alain contempla sa bague. Elle le remarqua et il fit mine de regarder ailleurs.
— Je ne suis pas encore prête.
— Prête à… ?
— À tout abandonner, faire le grand plongeon. Il est encore là. Nager, c’est une chose, mais… faire le vide… Pas maintenant.
— Désolé, je ne voulais pas…
— Oh, ce n’est rien. Je peux en parler, ce n’est pas un problème.
— Qu’est-ce qui s’est passé au juste ?
— Je me suis levé un matin. Il me regardait depuis un moment. Il m’a dit que c’était fini. Sans explication. J’ai dû faire mes bagages, comme ça.
— Comme ça ?
— Comme ça. Sans explication. Il m’a laissé dans l’incompréhension la plus totale. J’essaye de reconnecter ce qui aurait pu… Mais je ne vois toujours pas. Alors, tant que je ne saurais pas, ça n’est pas encore fini en moi. C’est toujours là.
— Oh.
— Je ne peux pas encore néantiser.
— Néantiser ?

Après avoir tout obtenu par adresse, par amour ou par violence, il faut que tu cèdes tout, que tu t’anéantises. Tu entends Alain ? Il faut que tu t’anéantises !

— Alain ?
— Quoi ? Oh rien, une absence.
— Je vois. Et hop ! Un pli. J’ai saisi. Il faut juste te distraire et après c’est un jeu d’enfants.
Ils rirent. Ophélie ramassa les cartes.
— Alors, cette absence ?
— Comment ça ?
— La personne qui t’es absente ?
— Ah… Disons que moi non plus je ne suis pas encore prêt.
— Alors, en attendant, à défaut de pouvoir faire mieux, tu fumes ?
Alain fixa Ophélie. Cette femme posait des questions bien ciblées. Ce n’est pas normal.
— On peut dire ça.


Chapitre huit



La nuit. Ophélie dormait à l’étage. Alain se berçait sur la terrasse du hamac en contemplant le phare. Il n’était pas allumé ce soir-là. Une bouffé de nicotine. Alain ferma les yeux puis expira la fumée. « Ça soulage hein ? ». Olivier ? Tu m’as fait peur. Le jeune policier sourit. « Je file prendre une douche puis je reviens ». Infatigable celui-là. Une dizaine de minutes plus tard, il revint habillé en civil, une bouteille de vin rouge à la main. Deux ou trois verres plus tard.
— Tu n’es pas encore fatigué ? T’as pas arrêté de courir à droite et à gauche aujourd’hui.
— Je n’aime pas dormir. Enfin, je n’en ai pas envie. Et toi ? Ma sœur est couchée, elle. Tu n’avais qu’à me laisser un mot avec les clés. Tu n’étais pas obligé de m’attendre.
Alain se leva de son siège et s’accouda sur le garde corps.
— Moi aussi, je n’ai pas envie de dormir.
Olivier se redressa et observa Alain.
— Tu sais, la lettre… Je l’ai lue…
Alain s’attendait à ce qu’Olivier lui fasse des reproches mais il le laissa continuer.
— Il… Il dis…
— Alain ?
— Il disait la même chose… Mais… Je n’y arrive pas.
— Alain…
Olivier se leva. Alain trembla légèrement.
— Tu entends bordel ! Je n’ai pas envie de tout céder ! Je ne peux pas !!
Il scruta l’horizon. Sa chair frissonnait encore plus. Olivier se rapprocha tout doucement.
— Je… Je ne peux p…
Olivier s’accouda à son tour sur le garde corps. Il hésita une fraction de secondes puis posa une main sur le dos d’Alain.

Alain ouvrit les yeux. Olivier le regardait dormir sur le pas de la porte. « Le café est prêt ». Il est quelle heure ? « À peine dix heures et demie ». Olivier retourna à la cuisine. Alain se leva et contempla la mer depuis son lit. Grand soleil. Pas de brume aujourd’hui. Tout était dégagé. Il arriva à la cuisine. Olivier et Ophélie jouaient aux cartes joyeusement. Il les salua puis alla prendre son café. « Il t’aura fallu une journée pour t’y attacher. Tu es encore plus rapide qu’autrefois ». Jaloux ? « Il te faudra combien de minutes pour t’en défaire ? ».


Chapitre neuf



— Allez ! Jetez tout !
— Tout ?
— Oui tout !
— Oph…
— Tu as l’intention de te baigner tout habillé ?
— Heu… non.
Ophélie ôta ses vêtements et se rua dans l’eau la première.
— Alors ? Vous venez ?
Olivier regarda Alain avec le sourire, retira son t-shirt et son jean puis alla rejoindre sa sœur. Il les regarda se débattre gaiement dans la mer puis décida de se poser sur le sable fumer une cigarette. Il prit quelques photos d’eux, du phare en contre-plongée, de la rangée de maisons logées sur la falaise, et revint sur le phare dont il cadra le haut de la tour en plan rapproché. Il s’accroupit pour atteindre son sac et y prendre un autre objectif. Lorsqu’il se releva, Olivier se tenait debout face à lui. « On refuse obstinément de se jeter à l’eau hein ? ». Alain rit. « Tu as tort. Elle est fraîche. Ça te ferait du bien. Tu risques de cramer au soleil ». Ça ne me gêne pas, répondit Alain. « Qu’est-ce qui te gêne alors ? ». Alain et Olivier se regardèrent droit dans les yeux. La respiration d’Alain s’accéléra. Il tourna les yeux vers Ophélie, revint sur Olivier, puis quitta la plage en courant jusqu’au phare. À l’intérieur, il grimpa jusqu’au sommet à toute vitesse puis s’arrêta à la vue d’une petite île au loin. Il s’appuya contre une vitre et essaya de calmer son rythme cardiaque. En vain. Il trembla de nouveau comme la nuit précédente puis dégobilla son petit-déjeuner.

« Alain ? ». Il s’essuya la bouche puis leva la tête. Olivier l’avait rejoint au sommet. Il lui lança une bouteille d’eau. Alain la but à pleine gorgée puis s’arrêta net. C’est quoi ce bordel, tu n’as pas acheté d’eau hier ! cria-t-il. Il lança la bouteille à l’autre bout de la pièce. Olivier avança lentement vers sa direction puis s’accroupit en face de lui. Alain explosa de rire.
— Maintenant c’est toi qui a l’air gêné. C’est le monde à l’envers !
— Alain…
— Dis-moi Olivier. Pourquoi vous êtes là ta sœur et toi ?
Olivier baissa la tête, prit un moment, puis la releva en fixant Alain sérieusement.
— Parce que tu en avais besoin.
— Parce que… ?
Alain le dévisagea puis scruta une vitre. Il n’y comprenait plus rien.
— Et toi, pourquoi tu es là Olivier ?
— Je…
Alain se tourna à nouveau vers lui.
— Réponds !
Olivier prit sa respiration.
— Parce que ma sœur en a besoin. Et parce que tu en as besoin.
— Ah bon ? Et j’ai besoin de q…
Olivier l’embrassa à pleine bouche. « Excuse-moi ». Alain lui rendit son baiser tout en lui caressant ses joues.
— Tout ça n’est pas normal.
— Quoi ?
— Moi, toi, Ophélie, cet endroit.
— Qu’est-ce qui serait normal selon toi alors ?
— Je…
— Poses-toi la question de ce dont tu as besoin. Et même si ce n’est pas normal, tu comprendras pourquoi toi, pourquoi moi, pourquoi ma sœur, pourquoi cet endroit, pourquoi cette musique… Et même pourquoi tes rêves.
— Comment…
— Tu l’as dit toi-même. Ce n’est pas normal.
Olivier lui sourit, effleura délicatement une de ses joues avec son index puis l’embrassa furtivement. « Maintenant redescend, ma sœur t’attend sur la plage ». Alain se releva. Il commença à descendre les marches puis se retourna vers Olivier.
— Mais et toi ? Tu restes là ?
— T’inquiètes pas. Je suis comme chez moi ici.
— Qu…
— Tu n’as qu’à imaginer que je suis gardien de phare et que mon rôle a été de vous amener ici toi et ma sœur.
Olivier lui fit un grand sourire puis donna une dernière chose à Alain.
— Je les ai trouvés dans ton sac. Ça devrait peut-être te donner un coup de main. Bon voyage.
Arrivé en bas du phare, Alain examina les photos une à une. Sur toutes celles qu’il avait prise, personne d’autre qu’Olivier.


Chapitre dix



Ophélie sortit de l’eau et aperçut une petite fille sur la plage en train de faire un château de sable. Elle torsada ses cheveux pour les sécher, les jeta par-dessus son épaule, puis alla à sa rencontre.
— Bonjour.
— Bonjour Madame. Comment tu t’appelles ?
— Ophélie. Et toi ?
— Je m’appelle Caron.
— Ce n’est pas banal comme prénom. Et tu viens d’où ?
— J’habite ici, à Horizon. Ma mère tient l’épicerie. Moi je creuse un lit pour ma poupée. Comme ça, elle pourra bien dormir. Et toi tu fais quoi ?
— Moi ? J’écris des histoires. Mais… tu es toute seule ici ?
— Non, j’ai ma pelle, mon râteau, et ma barque là-bas. Elle est juste au pied de la montagne des oliviers. C’est comme ça que ma mère appelle le phare.
Caron pointa du doigt l’embarcadère au pied du phare. Une barque s’y trouvait bien. Comme elle le disait.
— Et toi, tu es toute seule Madame Ophélie ?
— Non. Je suis venue avec mon frère et un ami.
— Et il fait quoi ton ami ?
— Il prend des photos.
— Et il fait quoi ton frère ?
— Il veille sur nous. C’est un grand gardien.
— T’en as de la chance.
Ophélie sourit. Caron la regarda puis se mit à rire.
— Dis, Caron, ça t’ennuierait de nous prêter ta barque ?
— Tu veux l’utiliser pour aller jouer dans l’eau ?
— Pas exactement.
— Pourquoi faire alors ?
— Je veux la prendre pour aller quelque part.

Alain sortit du phare et aperçut Ophélie en compagnie de la petite fille. Elle lui fit signe de la main puis courut le rejoindre. « Viens, on part en mer ». Elle l’emmena à l’embarcadère puis ils grimpèrent sur la barque. Et on va où ? demanda Alain. « Là où nous voulons aller ».


Chapitre onze



La côte se fit de plus en plus petite. Alain ne discernait plus que le phare. Il se retourna et sourit.
— Qu’est-ce qui te fait sourire ?
— C’est drôle. Depuis que l’on est arrivé, je regarde au loin mais ce n’est qu’au sommet du phare que j’ai enfin aperçut la petite île là-bas.
— C’est parce que tu étais sur la montagne des oliviers.
— Hein ?
— C’est comme ça que la petite fille appelait le phare. C’est drôle non ?
— Plus rien ne m’étonne.
Alain et Ophélie se regardèrent puis explosèrent de rire.
— Je ne sais si c’est à cause du beau temps, si le fait que l’on soit sur cette barque, mais aujourd’hui, ça semble différent. Je pourrais même retirer cette bague que ça ne me ferait absolument rien.
— On essaie pour voir ?
Ils se fixèrent droit dans les yeux. Sans quitter Alain des yeux, Ophélie enleva l’anneau à son auriculaire et le jeta à l’eau.
— C’est bizarre…
— Quoi ?
— Je ne me sens pas mieux. Pourtant je l’ai fait.
— Oui, mais, est-ce que l’on a tout fait ?
— De quoi tu parles ?
— J’ai vu les photos. On ne devrait pas être là. On devrait être parti. Tu viens de jeter ta bague de fiançailles et pourtant tu es toujours là. Donc je me demande : est-ce que l’on a tout fait ?
— Ne me dis pas ce que j’ai à faire. Je le sais très bien. Et toi Alain, Tu sais ce que tu dois faire ?
Il pointa la petite île derrière-lui.
— Et tu comptes y aller ? Mon frère m’a dit que le soleil y tapait très fort.
— Et toi ? Tu comptes aller là où tu dois aller ? D’ailleurs, tu dois aller où ?

Arrête de poser des questions idiotes !

Hm ? Quoi ? Merde, je me suis assoupi. Alain se réveilla. Nuit noire. Ophélie ? Ophélie !! Bordel… Mais quel con !! Ophélie !!! Une lueur l’éblouit. Olivier continuait de veiller sur lui au phare. La barque percuta un rocher. « Ophélie est arrivée là où elle devait se rendre, Alain ». Il se retourna. « Une cigarette ? ». On n’en a pas besoin ici. « J’ai cru que tu n’y arriverais jamais ». Et moi donc. « Remarque à ta place, j’aurais cédé avec Olivier. Il était pas mal ». T’es con. « Bon alors ? Ça fait quoi de mourir dans un hôtel ? ».
Enyo
Enyo

Nombre de messages : 64
Age : 38
Date d'inscription : 06/09/2009

Revenir en haut Aller en bas

Horizon Empty Re: Horizon

Message  Invité Ven 28 Mai 2010 - 6:29

Une belle idée, et j'aime bien la narration, l'ambiance générale, bien nébuleuse... Un peu longuet, peut-être, mais ce n'est pas grave, le texte va l'amble. En revanche, ma lecture a été gênée par de nombreuses maladresses.

Mes remarques :
Remarque générale : je ne sais pas si D’Annunzio (ou plutôt son traducteur) a voulu faire un effet de style ou bien s’il s’agit d’une erreur de votre part, en tout cas on écrit « il faut que tu t’anéantisses » et non « il faut que tu t’anéantises »

« Est-ce moi qui ai (et non « ait ») rêvé que je jouais ces notes »
« Il n’attendait pas grand-chose (trait d’union) de cet hôtel mais la puanteur et la moisissure s’en dégageant devinrent (le passé simple est bizarre ici, je crois qu’un imparfait serait bien préférable, parce que l’état de la puanteur et de la moisissure existait avant que le personnage s’en avise) insupportables »
« Il est passé il y a environ (et non « environs ») trente minutes »
« je n’ai pas fait attention »
« en feignant un pseudo désarroi (et non « désarrois ») »
« à l’aide de cet instrument-(trait d’union) »
« tâtonna doucement son œil de son index » : l’utilisation du verbe tâtonner me paraît curieuse
« L’officier l’aveugla en pointant sa lampe-torche (trait d’union) sur elle »
« J’enverrai (et non « J’enverrais », le futur s’impose ici et non le conditionnel) un dépanneur chercher ta voiture »
« Il est photographe pour une revue paysagère » : comment le sait-elle ? Je n’ai pas souvenir qu’Alain le lui ait dit…
« notre week-end à Horizon sœurette »
« Rappelle-toi d’Annunzio » : on se rappelle quelque chose, on se souvient de quelque chose
« Un vent frais avait remplacé la pluie »
« Alain eut un haut-le-cœur (traits d’union) »
« Tu t’habitueras à la vitesse, ne t’inquiète (pas de « s » à la deuxième personne du singulier pour l’impératif des verbes du premier groupe) pas »
« Une fois laissée tombée (je trouve cette expression vraiment bizarre), elle leva ses bras en l’air »
« il aperçut Olivier aux prises avec son talkie-walkie »
« Alain resta sur le palier (et non « pallier », de toute manière on écrit plutôt « seuil ») de la porte »
« Ophélie mit une, deux, trois cartes (il y en a plusieurs) »
« Je me suis levée (c’est bien Ophélie qui parle ?) un matin »
« Il m’a laissée (idem) dans l’incompréhension la plus totale »
« tant que je ne saurai (et non « saurais », le futur s’impose ici et non le conditionnel) pas, ça ne saura (ici aussi, futur pour la concordance des temps) pas encore fini en moi »
« La personne qui t’est absente »
« Une bouffée de nicotine »
« s’accouda sur le garde-corps (trait d’union) »
« Il… Il dit »
« Olivier s’accouda à son tour sur le garde-corps (trait d’union). Il hésita une fraction de seconde (et non « secondes », il y en a moins de une) »
« Alain la but à pleine gorgée » : j’écrirais plutôt « pleines gorgées », mais je ne suis pas sûre
« Maintenant c’est toi qui as l’air gêné »
« Pose-toi (et non « Poses-toi », la deuxième personne du singulier de l’impératif des verbes du premier groupe ne prend pas de « s » à la fin) la question »
« Maintenant redescends »
« T’inquiète (et non « t’inquiètes », la deuxième personne du singulier de l’impératif des verbes du premier groupe ne prend pas de « s » à la fin) pas »
« Je les ai trouvées (puisqu’il s’agit de photos) dans ton sac »
« Sur toutes celles qu’il avait prises (les photos) »
« ce n’est qu’au sommet du phare que j’ai enfin aperçu (et non « aperçut ») la petite île »
« Je ne sais si c’est à cause du beau temps, si le fait (« si c’est le fait » ? « ou le fait » ?) que l’on soit sur cette barque »
« Il pointa la petite île derrière lui (pas de trait d’union) »

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Horizon Empty Re: Horizon

Message  Enyo Ven 28 Mai 2010 - 21:53

Bonsoir !

Mais que de fautes de conjugaisons (et pas nouvelles en plus) pour ce texte-là ! Je cours me cacher…

Nombreuses maladresses de trait d'union mises aussi de côté (encore merci Socque pour votre œil aux aguets en plus de votre commentaire constructif), je viens de relire la traduction que G. Bachelard fait de D'Annunzio dans son essai La psychanalyse du feu (p. 36) pour constater que ce n'était pas un effet de style [que j'avais pris pour tel lors de ma première lecture et qui m'avait séduit] mais bel et bien une erreur de ma part…

Dans la journée j'ai débattu via un autre forum du rapport texte/image entre le livre et, ce qui nous attend bientôt, les livres numériques type e-book etc, et je me dis que la longueur de mon texte doit décourager la lecture, chose que je peux comprendre étant moi-même plutôt support papier que support numérique. J'essayerai à l'avenir de rédiger des proses ne s'étalant pas sur treize pages via word.

Sur le fond, je crois que la nébuleuse de ce texte et le tricotage du précédent sont des signes que je franchis lentement un cap vers une narration ésotérique qui n'est pas pour me déplaire. J'espère continuer de la sorte et ne regrette pas d'avoir échoué sur ce forum que je prends plaisir à lire même si je ne commente que rarement.
Enyo
Enyo

Nombre de messages : 64
Age : 38
Date d'inscription : 06/09/2009

Revenir en haut Aller en bas

Horizon Empty Re: Horizon

Message  Invité Ven 28 Mai 2010 - 21:56

Vous rendriez grand service en faisant l'effort de commenter davantage : je ne vous apprends pas à quel point les retours sont importants pour les auteurs...

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Horizon Empty Re: Horizon

Message  Invité Ven 28 Mai 2010 - 23:24

Bah, t'as p'tête pas encore complèt'ment échoué sur ce forum ..... essaye encore

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Horizon Empty Re: Horizon

Message  Invité Sam 29 Mai 2010 - 7:31

On ne saurait trop te conseiller de procéder par sections plus courtes. D'autant que tu as la possibilité de continuer à poster ton texte sous le même fil ou d'ouvrir un nouveau fil pour un nouveau postage (un par semaine). Cela devrait susciter un plus grand nombre de lecteurs, notamment ceux qui hésitent à lire trop longtemps sur écran ou ceux qui n'ont pas le beaucoup de temps à y consacrer.
Par ailleurs, il serait en effet bon que tu participes à la vie du site en commentant les textes des copains, juste retour des choses.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Horizon Empty Re: Horizon

Message  Sahkti Jeu 24 Juin 2010 - 11:48

Pour quelqu'un qui se réveille en sursaut, je trouve sa déclaration bien travaillée, presque littéraire :-) Allez, petite taquinerie...

Blague à part, tu tiens quelque chose d'intéressant qui mériterait toutefois d'être élagué (mais le postage d'un tel bloc donne peut-être l'impression que c'est très touffu, à voir... en même temps, quand on poste par petits bouts avec des jours de décalage, on perd facilement le fil. Pas simple de trouver le bon rythme).
Il y a des tournures à corriger, des fautes ci et là mais c'est facile à faire ça.
Pour le reste, tu crées une ambiance prenante avec des personnages parfois noyés sous le blabla mais tout de même bien présents.

Bonne continuation !
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Horizon Empty Re: Horizon

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum