Discours aux habitants du Pays Sublime

[Edgar-Allan]

J’arrivais donc en ce pays merveilleux, où fleurissaient sous les pas nombre de jolies choses aux teintes légères et somptueuses, rougissantes, chaudes et lumineuses. Chacun de mes soupirs sonnait ici comme un refrain de brillantes noces, sublimé par les échos d’argent que ce monde donnait à chaque chose. De jeunes gens défilaient sans cesse devant moi, tourbillonnant et riant, disparaissaient ici puis reparaissaient ailleurs, un soleil vert dans les yeux scintillant chaque fois davantage. Ces jeunes gens étaient bien faits, le teint mat, les cheveux longs, or et noir, l’allure princière, le rire clair. Les jeunes filles étaient très belles, d’une beauté telle qu’elle en est parfaitement indicible. Une harmonie aveuglante de pureté, bonheur aux formes parfaites, émanait de la brise diaphane et allègre qui rafraîchissait continuellement les délices enivrants. Je restais quelques jours en ce pays. Un matin, je me réveillais l’âme prise d’une bien étrange nausée. Je décidais alors de m’en aller. Mais avant cela, voici, à peu près, le discours que je tins aux habitants de cette contrée prodigieuse.
Ô Peuple du Pays Sublime ! Ô mes malheureux semblables !
En votre pays, j’ai bien cru voir l’Eden ! En vos fils et vos filles, il m’a semblé distinguer les traits d’Adam et Eve ! Mais partout j’ai cherché le fruit rouge du malheur et jamais je ne l’ai, ne serait-ce qu’aperçu… Sans la nuit nous n’attendririons pas le jour, sans le froid nous mépriserions le chaud, sans la douleur nous n’apprécierions pas les caresses… Eh bien, sans démon, l’ange dépérit ! Et sans le vice, la haine, le besoin, la jalousie, la maladie, la souffrance, je ne vois maintenant en ce pays qu’un fade, vulgaire et faussement utopique, dessin d’enfant où éclosent de petites fleurs bleues que viennent joliment butiner de charmants papillons roses !
Si ce fruit existait, vous sauraient votre bonheur ! Mais si ce fruit existait, s’il peuplait vos jardins, l’un de vous finirait par y goûter et vous tomberiez inévitablement dans un abîme tristement semblable au nôtre… Par malheur, le bonheur est une balance où le Bien et le Mal ne s’équilibrent jamais… Chez nous, l’homme est ainsi fait : ses rêves seuls le font sourire et quand il finit par les réaliser, son sourire s’envole et vient se poser sur un désir tout autre. Chez vous, vos rêves et vos vies sont si confondus que vous ne rêvez sûrement plus depuis bien longtemps… Ai-je tort ?
Vous qui avez tout et qui ne manquez de rien, connaissez-vous ce cruel, mais sublime, plaisir du désir ? Il s’envole dès sa satisfaction, certes, mais il existe ! Comment désirer ou obtenir quand on a déjà tout ? Comment s’émouvoir du beau quand on ne connaît pas le laid ? Comment savoir qu’on est heureux quand on n’a jamais souffert ? Ô Peuple du Pays Sublime ! Je ne sais qui plaindre davantage, votre existence ou la nôtre ? Malgré ma déception je m’en retourne chez moi le cœur serein, car je sais désormais que mon pays vaut bien le vôtre ! Au revoir mes chers amis ! Et tâchez de vivre heureux !

[Rebecca]

"Si ce fruit existait, vous sauraient votre bonheur !" "Vous sauriez" je suppose...

J'aime bien ce texte bien qu'habituellement je n'aime pas que l'on moralise de façon explicite !
Il rejoint probablement des préoccupations qui sont pour moi d'actualité.
La langue est jolie...

[Rebecca]

Sinon un texte par semaine en prose et un en poésie , voici la règle ici. Je vois que tu as été verrouillé en poésie.

[Edgar-Allan]

Merci pour votre commentaire!
Et en effet il y a une petite faute d'ortographe...

[Edgar-Allan]

Oui je suis désolé je n'avais pas bien lu le réglement...

[Invité]

On sent que tu as mis du soin à écrire ce texte mais j'ai bien peur que le ton à la fois suranné, précieux et moralisateur ne soit pas pour moi. Quant au fond, je ne vois rien qui m'intéresse ou m'émeuve, me surprenne. L'ensemble me fait l'effet d'une tentative peu originale d'émuler certaines lectures classiques.

[Invité]

Petite précision sur le fonctionnement du site : il est demandé aux auteurs d'éviter de répondre à chaque commentaire mais de grouper les réponses, ceci afin de ne pas faire remonter le texte indûment. Merci.

[Edgar-Allan]

Ce texte est celui que j'ai écrit à l'occasion du bac de français de l'an dernier

[Invité]

Merci de tenir compte du post ci-dessus.

[Edgar-Allan]

Oui, veuillez m'excuser

[midnightrambler]

Bonsoir,

Un exercice imposé ! C'est une précision intéressante qui permet une lecture différente.
La forme est soignée, vous vous êtes appliqué, on le sent et ce n'est pas un reproche !
Le sujet détermine le contenu qui, certes, ne fera pas avancer la pensée universelle ... mais quel était le sujet ? Par contre, je ne vous demande pas la note obtenue !

Quelques remarques :

J'arrivai ... Je restai ... Je me reveillai ... Je décidai ... le passé simple me semble plus approprié,
... nous n'attendrions ... conditionnel présent, il s'agit du verbe attendre (et non du verbe attendrir),
... vous sauriez votre bonheur.

Amicalement,
Midnightrambler

[hi wen]

trop de blanc et de rose poupon, texte malsain.

Chez vous, vos rêves et vos vies sont si confondus que vous ne rêvez sûrement plus depuis bien longtemps…

oubien vous ne vivez plus depuis bien longtemps.

[Hellian]

J'aime bien ce texte, justemet en raison de son caractère un peu suranné qui évoque les contes et fables philosophiques du XVll ém siècle, et si j'excepte quelque petites maladresses de conjugaison, je le trouve plutôt bien écrit, avec une simplicité de bon aloi.

Je gage que la note obtenue à l'épreuve du bac devait être bonne.

Par ailleurs, je ne trouve rien de malsain à ce propos qui me paraît au contraire, relevé d'une réflexion particulièrement juste au plan moral, il me semble. En effet, on ne peut qualifier cette petite thèse d'insignifiante et sans intérêt, car, si l'on veut bien y réfléchir, il y a la, en quelques phrases, exprimée toute la problématique de la valeur…

Ne vous laissez donc pas décourager.

[Invité]

Moi j'aime bien, c'est frais.
Peut-être en fait que ces gens pensent eux aussi que cette perfection est une horreur.
Dans le secret de leurs alcôves, que se passe-t-il?
Tu devrais y aller voir. Tu serais peut-être étonné !

[Invité]

Il y a un petit côté "à la manière" des utopistes et des moralistes du siècle d'or qui me plait bien. Je trouve que le style est bon, malgré des fautes d'orthographe-grammaire, cependant je trouve que tout le texte tourne autour d'une seule idée, répétée plusieurs fois de manière différente.

[Yugoski]

description pompeuse et inutile.

Référence biblique clicheteuse.

mais sinon, on ne peut pas nier que c'est très bien écrit.

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