Là d'où "Je" vient (extrait 3)
3 participants
Page 1 sur 1
Là d'où "Je" vient (extrait 3)
Je n’ai pas donné mon nom à une ombre
Faut-il seulement y croire
alors que volent les semences de Mai
Esquisses d’un renouveau
happé par la chaleur
Et que tournent les nuages
Passé enfin le temps des vagues :
Hésitation
au seuil du courant
— il suffirait de plonger
Mais où sont les soupirs — les rêves et la rage
qui hier encore
......faisaient tourner les nuages ?
… et que glissent les eaux
sur nos corps blêmes
Je tombe
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
Re: Là d'où "Je" vient (extrait 3)
Même si tous les vers ne me parlent pas de la même manière, ce poème m'intrigue et je lui trouve de la force.
J'aime beaucoup "mais où sont les soupirs... et la suite".
J'aime beaucoup "mais où sont les soupirs... et la suite".
Re: Là d'où "Je" vient (extrait 3)
Je me demande pourquoi ce poème a été si peu commenté, compte tenu de la force qu'il dégage !
Peur de l'inconnu qui confine à la couardise, la lâcheté, qui confine à n'être plus qu'une ombre sans substance. Cette ombre hésite au lieu d'agir, apathique, et son ciel est vide, ses nuages ne dansent pas ; encore et toujours se jouent les mêmes ritournelles, pas de renouveau, plus de rêves, plus d'illusions, mais l'indifférence face à tout. Seule issue : plonger ? Pour mettre fin à ses jours ? Le mot tombe serait alors double, amphibologique. Mais plonger revient aussi à prendre les devants et à évoluer : c'est tout faire pour qu'à nouveau, enfin, dansent les nuages ! C'est un poème de la lassitude, noir et désabusé, qui laisse tout en suspens : faut-il ou non croire en cet au-delà, en des jours meilleurs ? Le dernier paragraphe laisse entendre le contraire.
À retenir :
Mais où sont les soupirs — les rêves et la rage
qui hier encore
......faisaient tourner les nuages ?
Peur de l'inconnu qui confine à la couardise, la lâcheté, qui confine à n'être plus qu'une ombre sans substance. Cette ombre hésite au lieu d'agir, apathique, et son ciel est vide, ses nuages ne dansent pas ; encore et toujours se jouent les mêmes ritournelles, pas de renouveau, plus de rêves, plus d'illusions, mais l'indifférence face à tout. Seule issue : plonger ? Pour mettre fin à ses jours ? Le mot tombe serait alors double, amphibologique. Mais plonger revient aussi à prendre les devants et à évoluer : c'est tout faire pour qu'à nouveau, enfin, dansent les nuages ! C'est un poème de la lassitude, noir et désabusé, qui laisse tout en suspens : faut-il ou non croire en cet au-delà, en des jours meilleurs ? Le dernier paragraphe laisse entendre le contraire.
À retenir :
Mais où sont les soupirs — les rêves et la rage
qui hier encore
......faisaient tourner les nuages ?
Invité- Invité
Re: Là d'où "Je" vient (extrait 3)
J'avais lu ce poème lorsqu'il a été posté mais je ne l'avais pas commenté ne sachant quoi dire d'autre de plus malin que : j'aime beaucoup. Sans trop analyser pourquoi. Après réflexion, je réalise que j'ai été accrochée dès la première lecture par "Et que tournent les nuages".
De toute façon, je trouve l'ensemble très gracieux, aérien, en contraste habile avec la gravité de la réflexion du narrateur, la noirceur du propos...
Jusqu'à ce "Je tombe" de plomb - comme il se doit -, qui vient mettre fin d'un mot irréversible à tout le questionnement qui précède.
Je retiens particulièrement ceci :
"alors que volent les semences de Mai
Esquisses d’un renouveau
happé par la chaleur
Et que tournent les nuages
Passé enfin le temps des vagues :
Hésitation
au seuil du courant
— il suffirait de plonger"
C'est bien Loreena, c'est beau aussi.
De toute façon, je trouve l'ensemble très gracieux, aérien, en contraste habile avec la gravité de la réflexion du narrateur, la noirceur du propos...
Jusqu'à ce "Je tombe" de plomb - comme il se doit -, qui vient mettre fin d'un mot irréversible à tout le questionnement qui précède.
Je retiens particulièrement ceci :
"alors que volent les semences de Mai
Esquisses d’un renouveau
happé par la chaleur
Et que tournent les nuages
Passé enfin le temps des vagues :
Hésitation
au seuil du courant
— il suffirait de plonger"
C'est bien Loreena, c'est beau aussi.
Invité- Invité
Re: Là d'où "Je" vient (extrait 3)
Merci à vous trois pour vos commentaires. Je peux le dire maintenant : je n'étais pas tout à fait satisfaite de ce poème et j'avais pas mal de doutes quant à sa pertinence. En dehors du "Je tombe" final, je ne savais pas si tout ce qu'il y avait dedans, ce que j'y avais mis, pouvait toucher le lecteur. Je m'interroge toujours plus ou moins sur ce problème de réception en me relisant, et d'autant plus pour ce poème, écrit après plusieurs mois de silence et de réflexion sur pourquoi écrire.
Le commentaire d'alex m'a révélé que mes doutes n'étaient pas totalement fondés : en lisant son analyse, je me suis surprise à me demander s'il ne s'était pas baladé dans ma tête au moment où j'écrivais.
Avec le recul (il a été écrit au mois de Mai l'année dernière) je réalise que ce poème marque le renouveau dans le recueil "Là d'où Je vient", parce qu'il symbolise la fin d'une période et le début d'une autre. Il est le résultat d'une vraie gestation et fait quelque part écho au dernier poème écrit avant ces longs mois de silence, intitulé "Tendre vers", que j'ai aussi posté ici avant de m'absenter du site pendant un long moment.
Je suis vraiment heureuse que ces mots pourtant simples vous touchent, et résonnent avec vos sensibilités.
Le commentaire d'alex m'a révélé que mes doutes n'étaient pas totalement fondés : en lisant son analyse, je me suis surprise à me demander s'il ne s'était pas baladé dans ma tête au moment où j'écrivais.
Avec le recul (il a été écrit au mois de Mai l'année dernière) je réalise que ce poème marque le renouveau dans le recueil "Là d'où Je vient", parce qu'il symbolise la fin d'une période et le début d'une autre. Il est le résultat d'une vraie gestation et fait quelque part écho au dernier poème écrit avant ces longs mois de silence, intitulé "Tendre vers", que j'ai aussi posté ici avant de m'absenter du site pendant un long moment.
Je suis vraiment heureuse que ces mots pourtant simples vous touchent, et résonnent avec vos sensibilités.
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
Re: Là d'où "Je" vient (extrait 3)
Je le préfère à Fjord mais je commence à trouver que tes poésies, par leur structure, se ressemblent beaucoup les unes les autres. Comme si tu avais un modèle auquel tu ne voudrais pas déroger.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 54
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Là d'où "Je" vient (extrait 3)
Je pense Jano, que tu as raison. Je ne parlerais juste pas de "modèle" (je ne recopie rien), mais d'obsessions (en partie rythmiques)... C'est un cadre comme un autre dans lequel la parole parvient à s'exprimer. Pas si différent d'un sonnet ou d'un haïku, en y réfléchissant !
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
Sujets similaires
» Là d'où "Je" vient (extrait 4)
» Là d'où Je vient (extrait)
» Là d'où "Je" vient (extrait 2)
» Là d'où Je vient
» EXO Là d'où je vient ;-)
» Là d'où Je vient (extrait)
» Là d'où "Je" vient (extrait 2)
» Là d'où Je vient
» EXO Là d'où je vient ;-)
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|