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Heures Indiennes

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Lizzie
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Message  Lizzie Lun 31 Jan 2011 - 14:21


Debout, peu importe le prix, suivre son instinct et ses envies
Les plus essentielles
Mais tout peut changer aujourd’hui, le premier jour du reste de ta vie
C’est providentiel

Daho, Cracknell, Male, Batson




Elle quitta l’aéroport épuisée, perdue. La lumière de l’après-midi brûlait, le ciel éblouissait. Dix-sept heures à Denver, une heure du matin pour elle. La Chevrolet, les papiers à signer, les recommandations qu’elle ne comprit pas, la sortie du parking, la carte dépliée sur le siège passager. Fuir la ville. Autoroute ouest 286. Panneaux verts. Autoroute sud 25. C’était la bonne. Ses yeux se fermèrent, danger. Arrêt au premier motel venu. Elle s’écroula.

Le petit matin l’accueillit de son mieux. Les draps rugueux sur ses jambes, le rai de lumière sous le rideau. Elle bougea un peu, perçut le grondement de la circulation, les vibrations d’un camion. Tout lui revint. Elle se sentit plus lourde, soudain. Sur son portable, deux messages : le premier de Rémi, l’autre de sa tante. Oui, elle était bien arrivée. Oui, les clés de l’appartement de sa mère avaient été déposées chez le gardien après la cérémonie. La cérémonie... mot vague, pudique, discret... Plus léger, délicat qu’enterrement, mise en bière, funérailles... Anne croisa les bras, elle leur répondrait plus tard. Le décalage horaire avait bon dos... Elle ne voulait plus, ne pouvait plus. Trop lasse. Partie.
Elle prit son petit déjeuner calmement. Peu de monde dans la salle boisée, banale. Sa Chevrolet l’attendait, le démarreur ne fit pas de manière. White Sands, six cent vingt miles environ. Elle ne savait même pas ce que cela faisait en kilomètres. Elle s’en foutait.

Une heure qu’elle roulait. Denver était loin. Devant elle : le Nouveau Mexique. Elle soupira d’aise en dépassant la frontière de l’état. Nouveau Mexique... Sur les traces de sa mère, vingt-cinq ans plus tard... A la fin, lorsqu’elle fut trop faible pour se lever, elle lui parlait lentement de sa jeunesse, de son voyage initiatique à travers les Etats-Unis. Avec Isabelle, sa copine, elles avaient écumé la Californie, de Los Angeles à San Francisco. S’étaient encanaillées à Las Vegas, émerveillées au Grand Canyon. Et puis, elles étaient rentrées, rassasiées, pour une vie rangée, un travail, un mari et des enfants. Enfin, sa mère, elle, était rentrée... à deux. Le dernier choc de cette maladie, de cette injustice, de cette horreur, avait été pour Anne la découverte que son père, hypothétique et mythique, était américain. Ou alors, les dates mentaient. Sa mère n’avait pas voulu en dire plus, elle s’était réfugiée dans sa douleur, incompréhensiblement. Insensible aux suppliques de sa fille, qui voulait savoir, c’était une question de survie.


La route filait, droite. Elle longeait le Rio Grande, descendait plein Sud. La vallée peu à peu s’élargissait, les paysages tant photographiés émergeaient. Pas de village, pas de trace d’homme sur des kilomètres. La route pour soi, le temps et l’espace. Anne enclencha l’autoradio, subit une dizaine de minutes les publicités agressives et la country lancinante, puis elle craqua. Etat de manque. Il lui fallait une clope. Elle s’arrêta sur le bas coté, sortit son paquet et s’adossa à la portière dans le silence épais. Fumer, enfin. Inspirer, sentir pénétrer le doux poison jusqu’à la plus petite alvéole, la gonfler de paradis blanc. Tête vide. Corps moulu. Nerfs bandés. Elle chassait de ses yeux fermés forts les images d’après. La messe. Le retour à l’appartement. Les affaires qu’il fallait trier.
En cherchant les papiers, elle avait trouvé la boîte. Le carton des négatifs, des photos ratées. Là était apparu ce que sa mère n’avait pas dit. C’était à cause d’une bête boîte à chaussures Minelli qu’Anne était partie.

La jeune femme fouilla dans son sac, sortit le CD de Daho. Elle était fan, elle l’aurait emmené au bout du monde. Ce qu’elle faisait, d’ailleurs.
Elle glissa le disque dans le lecteur, régla le volume et reprit la route, vitre grande ouverte.
Un concert, 2001. Elle y était, avait succombé au milieu de la foule, étonnée, renversée, dominée par les syncopes et les silences, la musicalité maîtrisée. Elle n’avait depuis jamais oublié, CD fétiche, gardien d’émotions. Seul lien entre hier et aujourd’hui, Paris et cette route, lignes pleines ou pointillées, tracé à découper. Et ses yeux se reposèrent sur les collines et sur les rifts, les poteaux scandant les miles, la couleur des montagnes au loin, cet ocre rouge, cliché de liberté. Et la magie opéra, bien sûr, elle sentit les croutes de sang sécher dans la vitesse, s’effriter les unes après les autres, s’envoler, poussières retournant aux terres désertes.
Daho en boucle. La route. Le vide. Elle avait quitté le monde, autiste au tumulte, à la douleur, aux pleurs, là bas, loin. La route l’aspirait, intemporelle, et l’emmenait vers...
Plus tard, elle sentit la chaleur monter. Des ondes frappaient le bitume, la terre battue des bas-côtés, la tôle. Une odeur désagréable la sortit de sa torpeur. Le moteur chauffait. Il allait falloir s’arrêter.

La station-service : une caricature de film. Elle s’expliqua avec le latino qui souleva le capot. Un peu de liquide, un peu de repos. Après tout, plus rien ne pressait...
Abandonnant la voiture, elle s’avança dans le village, entra dans le décor. Un pueblo perdu, qui tentait le grand écart entre ville fantôme et vingt-et-unième siècle. Des maisons en briques de terre crue séchées au soleil. Couleur moka, odeur de poussière et de terre. Supérette criarde, dressée sur la place principale, objet de culte moderne. Anne avait soif. Elle entra dans ce qui lui sembla être un bar, attira immédiatement les regards. Une poignée d’hommes, deux femmes, quelques jeunes. Tous latinos ou indiens. C’est sûr, elle tranchait avec sa blondeur naturelle et ses yeux translucides. Pourquoi son père n’avait-il pas choisi la Californie ?
Elle commanda un coca, s’assit à l’écart. Près d’elle, un indien fixait un poste de télé muet accroché au mur. Un match de basket s’y déroulait, mais personne d’autre ne semblait y prêter attention. L’homme non plus, au demeurant. Ses pupilles figées se fichaient bien du score. Anne le contempla, d’abord comme ça, en passant. Et puis plus attentivement. Il était beau. Un visage indien, Apache, Navajo ? Celui-ci, au moins, avait échappé à l’obésité et à l’alcool. Seules quelques rides au coin des yeux marquaient son âge. Trente, quarante ans ? Plus ? Impossible de deviner. Soudain l’homme tourna la tête, la surprit. Elle plongea le nez dans son verre, confuse. Il ne manquait plus qu’il croie...
Elle paya, se sauva.

Dehors, le soleil s’apaisait à peine. Elle se perdit un peu dans les chemins de terre, mais pour rire. On ne pouvait pas vraiment s’égarer dans ce village de poupée, lové dans la plaine, bordé au loin par les montagnes. Anne se surprit en flagrant délit d’intérêt, de curiosité : elle devait approcher du désert, la végétation autour d’elle changeait ; plus de prairie mais quelques pins, des genévriers et des yuccas. Un peu par hasard, elle retrouva la station service, se posa à l’ombre, dos au mur chaud. La cigarette s’imposait. Elle ne serait pas à White Sands ce soir. Elle ne voulait pas arriver dans la précipitation, gâcher ce moment unique. Elle était partie sur un coup de tête, une impulsion. Ce père inconnu, maintenant qu’elle savait, elle devait le rencontrer. Mais que lui dire ? Fallait-il lui asséner la nouvelle? Il ignorait tout, menait sa vie. Elle était adulte, à présent. Le voir, lui parler. Peut être tout lui cacher. Elle rêvait qu’il devine, sans un mot. Qu’il reconnaisse le grain de sa peau, la couleur de ses yeux... Bien sûr, sa mère était blonde, elle aussi, mais Anne ne lui ressemblait pas vraiment. Alors, forcément, elle tenait de son père. Comprendrait-il ?

Le lézard clignait de l’œil. Il s’en foutait bien, lui, des états d’âme des humains. Anne s’immobilisa. On jouait, le premier qui bougerait aurait perdu. Ce fut elle, bien sûr, la cigarette allait lui consumer les doigts. Comme l’animal filait le long du mur, elle se dit qu’avant, elle n’aurait pas craqué aussi facilement. Se serait brûlée. Elle allait mieux, alors ?


La Chevrolet semblait haleter, à l’ombre, la gueule ouverte. Brave bête. Un peu de chaleur s’échappa quand Anne ouvrit grand les portières. Pour la première fois depuis le départ, là haut, à Denver, elle consulta la carte. Elle avait fait plus de la moitié du parcours. Dans une centaine de miles, elle serait à Santa Rosa, elle bifurquerait alors sur la 54 ouest, presque jusqu’au bout. Pas de décision à prendre, pas de pensée cohérente à organiser. Se laisser guider, s’abandonner, lâcher prise. C’était si bon. Décidément, oui, elle allait mieux. Anne écrasa soigneusement son mégot, claqua le capot et reprit la route, plein sud.

Après deux tours de Daho, elle en eut marre. Chercha une station audible, tomba par hasard sur les Red Hot Chili Peppers. Anne sourit, commença à chantonner sans arriver à coller aux paroles, débit trop rapide pour elle. Au refrain, elle monta d’un ton : l’énergie du rock, ses excès, ses fanfaronnades lui avait manqué. Elle n’avait que vingt-cinq ans, après tout. Anne brailla le deuxième couplet à tue-tête, accélérant sur le tempo. Elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait, la route était déserte, les deux lapins et le renard entraperçus ne s’en formaliseraient pas.

Et son père, qu’en dirait-il ? L’incroyable secret ... Anne se pencha, glissa la main dans son sac. L’écusson était bien là. Dans la boîte à chaussures, Anne avait découvert le pot aux roses. Confirmé par Isabelle :

- Non, ta mère n’est pas restée à Las Vegas avec moi. Tu comprends, je sortais avec un magnifique danseur, Patrick, je me souviens...
- Mais elle est partie, seule, comme ça ?
- Elle ne risquait rien ! Ok, les portables n’existaient pas, mais les téléphones, si, tu sais ... Elle avait entendu parler de ce parc, les White Sands. Avec la base militaire à coté, Roswell pas loin... Elle qui adorait le spectaculaire, elle n’allait pas louper ça !
- Et la navette, alors ?
- Si je me souviens bien, le vol de Columbia devait atterrir en Californie, mais la Nasa a modifié ses plans à cause d’un problème de météo.
- Alors ils se sont posés sur la base de White Sands ...
- Ta mère était folle d’excitation ! Elle ne voulait à aucun prix rater l’atterrissage.
- Quand même, elle m’épate ! Comment une petite frenchie a-t-elle pu se faufiler jusqu’aux officiels ?
- Quand elle voulait quelque chose... Elle a réussi à se faire inviter à une conférence de presse, puis à la réception de l’équipage. Après...
- Après... Elle ne t’a rien dit de plus, tu es sûre ?
- Non. Elle est revenue à Las Vegas une semaine plus tard, toute tourneboulée. J’ai bien vu qu’il s’était passé quelque chose, mais... et puis, on devait repartir, j’avais bien assez de mal comme ça à quitter mon Patrick !

Dans la boîte à chaussures, il y avait l’écusson brodé de l’équipage de Columbia. Il y avait une photo d’elle, merveilleuse, les cheveux au vent, un sourire magique, les pieds dans le gypse blanc. Il y avait surtout deux lignes griffonnées de Robert Gordon, qui lui assurait de tout son amour.
Robert Gordon ? Anne avait cherché : Robert Eldwyn Gordon, né le 28 juillet 1947 à Rochester, pilote de l’armée, recruté en 1979 par la NASA. Trois missions suborbitales, dont le quatrième vol de Columbia. Robert Gordon, marié en 1978, trois enfants. Veuf à ce jour, retraité et guide bénévole du parc national de White Sands.
Alors ?
Inutile de faire un dessin, le petit prince de l’espace avait séduit l’ingénue...

La route s’étirait, n’en finissait plus, la lassait enfin. Anne fit une pause, encore. Pour la première fois, elle regretta la France. Les autoroutes y étaient plus douces, plus humaines, avec leurs aires régulières, leurs panneaux signalant obligeamment le site classé à découvrir en tournant la tête. Ici, le désert dominait. A perte de vue, arbustes bas, épineux. Armoises et acacias, végétation rare et piquante. Anne se dit que non, finalement, elle ne pourrait pas vivre dans ce coin. Trop d’ascétisme, pas assez de frivolité. Un panneau annonça la présence de roadrunners, les oiseaux des dessins animés. Se ferait-elle dépasser par le coyote ? Petit à petit, la route la rendait à elle-même, elle savait de nouveau sourire.
La nuit tombait lentement. Anne remonta la vitre, elle frissonnait. L’altitude, sans doute...

Elle arriva enfin à Tularosa, carrefour entre les autoroutes 54 et 70, à moins de soixante miles de son but. Un seul motel dans le patelin, enseigne rouge triomphante, chambres anonymes. Allongée dans le noir, elle rêvassait, immobile. Le visage de l’indien lui revint, va savoir pourquoi, lancinant, si présent. Sa main s’égara entre les draps. Juste avant de s’endormir, calmement, elle songea que ça aussi, c’était revenu. Le désir, le plaisir. C’était bien.

Anne se réveilla à six heures. La route d’accès ouvrait à sept heures, le parc à huit, elle s’était renseignée. Pas faim. Ventre noué, fébrile, boutons partout. Elle partit tout de même.

Le lever du jour sur le désert blanc la prit par surprise. Le gypse libéré du sol, drainé par les pluies, cristallisé sous le soleil, rayonnait sur des centaines de kilomètres. Un champ de dunes immaculées ondoyait devant elle. C’était magique.
Anne bifurqua, sortie de route maîtrisée, elle abandonna le ruban sombre à son sort, il filait vers l’est, plus loin. Le garde à l’entrée la renseigna : Oui, Robert Gordon était là. Une visite guidée ? Pourquoi pas ? Il l’appelait de suite. Elle s’adossa à la voiture, première cigarette, poing crispé sur le bic coloré.

La silhouette grandit. Elle avançait dans le contre-jour, on pouvait entendre l’harmonica d’Ennio Morricone. Anne ouvrit lentement la main. Le briquet tomba, invisible.


Lizzie

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Message  Invité Lun 31 Jan 2011 - 15:10

Que dire ?
A part bravo. Pour la précision, la nervosité, le dynamisme de l'écriture. J'ai lu d'un trait et ça fait du bien !
Sans réserves donc (ou presque, Daho fait un peu d'ombre :-))
Grand rebravo pour ce "road story". Et bienvenue, évidemment.


"Elle chassait de ses yeux fermés forts" (adverbe)


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Message  Invité Lun 31 Jan 2011 - 15:40

Ça se lit vraiment très bien. Bravo.

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Message  midnightrambler Lun 31 Jan 2011 - 16:14

Bonjour,

Une chanson des Beatles bien sûr, ... une sorte d'infidélité pour un vieux fan des Rolling Stones comme moi !

Quant à ces Heures Indiennes ... Easter m'a piqué (presque) toutes mes remarques !
- du "s" à "fort" utilisé ici comme adverbe, qui ne vaut d'être signalé que pour montrer qu'on a lu le texte avec la plus grande attention, captivé !
- à l'expression "road story" que je remplacerais personnellement par "road movie" tellement les images s'imposent avec précision à partir des mots !

Les phrases courtes, innombrables, sautent d'un petit détail à un petit rien dans ce désert où il n'y a rien comme dans tous les déserts.
Il n'y avait pas de père, il n'y a plus de mère, c'est bien un premier jour ...

Superbe !

Amicalement,
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Message  Invité Lun 31 Jan 2011 - 17:58

Salut.

Au début, je me suis dit que ce type de narration, nerveuse, "télégraphique" était très efficace pour un "road story" mais qu'à la longue, ça risquait d'ennuyer. Et puis, pas du tout. On est pris dedans, on a dans la tête "Paris Texas", "Thelma et Louise" (peut-être un peu trop, d'ailleurs, mais comme tu joues avec dérision sur le cliché, cf Ennio Morricone, et "la caricature de film" ça passe quand même), et au niveau psychologique, c'est très fin.

Donc, du tout bon, à mon avis.

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Message  Invité Lun 31 Jan 2011 - 22:42

J'ai beaucoup aimé cette quête haletante, cette façon de se retrouver, ce temps nécessaire qu'on s'accorde et la jeunesse de cette histoire, les petites phrases incisives, rapides, l'écriture nerveuse, la finesse du propos... Vraiment réussi !

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Message  Lizzie Mar 1 Fév 2011 - 18:26

Merci de si bien accueillir ce texte. Je ne sais pas où répondre, il n’y a pas de fil de commentaires (?), et il me semblait que l’auteur ne devait pas faire remonter son sujet. Mais l’échange, c’est tout de même important, pour moi.
Enfin, voilà, merci d’avoir ressenti ce que je tentais de décrire. Pour les fautes, ah là là, je relis, je vous jure, mais elles reviennent dès que j’ai le clavier tourné, c’est d’un pénible ! C’est sympa de m’aider à les occire !
Quelques réponses plus précises :
@ Easter : Merci, le premier commentaire, c’est toujours stressant, alors, doublement ravie de ne pas t’avoir lassée. Daho, pourquoi pas ? La musique comme couleur associée aux mots. Tentative de mieux décrire l’état de la demoiselle…
@ Narbah : Merci d’avoir apprécié.
@ Midnightrambler : question technique : pourquoi le titre de ton message est-il BA ? Sinon, J’ai appris l’anglais grâce à ces glorieux musiciens, donc je ne prends pas partie… (Lizzie-la-consensuelle ^^)
@ Vincent.M : Oui, du second degré. Ne pas se prendre vraiment au sérieux, même dans ces moments là. Surtout dans ces moments là, je pense. J’ai tout de même eu un doute, à trop mentionner le cliché je risquais de trahir mon personnage. Equilibre difficile, pas certaine d'y être parvenue... Merci d'avoir, tout de même, adhéré.
@ Coline : oui, écriture jeune, enfin, premiers textes, effectivement. Merci !!!

J’espère ne pas avoir été contre les règles du site avec cette réponse, je ne connais pas trop les usages.

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Message  Invité Mar 1 Fév 2011 - 19:04

No problem, Lizzie. Pas (plus) de fil commentaires, non ; mais l'auteur peut, s'il le souhaite, répondre aux commentaires - de façon groupée en effet, et ce afin d'éviter de faire remonter son texte trop systématiquement.

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Message  elea Mar 1 Fév 2011 - 20:22

Un texte qui se boit comme du petit lait, le style est là, c’est très visuel, vivant, parfaitement construit et déroulé, même la bande sonore est présente, on dirait une scène de cinéma, rien ne manque.
Ensuite, c’est personnel, mais ce rythme, très speed, m’a un peu dérangée, par rapport à l’introspection notamment, cette vitesse de narration m’a empêché de ressentir une émotion, de m’installer aux côtés d’Anne et d’éprouver avec elle, peut-être que ça aurait mérité de prendre un peu plus le temps par moments, de ralentir la cadence.
L’harmonica final est de trop pour moi, ça rend le texte caricatural au pire moment, au moment crucial, parce que c’est la fin et parce que c’est enfin la rencontre qui motive la longue route, c’est vraiment dommage.
Ce n’est que mon humble avis et ressenti. Et dans l'ensemble j'ai quand même plutôt aimé.
Bienvenue.

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Message  bertrand-môgendre Mer 2 Fév 2011 - 5:57

Quelques petites remarques sur ce texte :
... Sa Chevrolet l’attendait, le démarreur ne fit pas de manière. White Sands, six cent vingt miles environ. Elle ne savait même pas ce que cela faisait en kilomètres. Elle s’en foutait.... Tant qu'à faire autant l'éviter.

... Sa mère n’avait pas voulu en dire plus, elle s’était réfugiée dans sa douleur, incompréhensiblement. Alors celui-ci est très lourd à porter.

... Anne enclencha l’autoradio... Le verbe ne me semble pas approprié. Enclencher une vitesse, oui, mais un autoradio ?

... Il allait falloir s’arrêter... La formule est difficile à digérer.

La chute, sans Morricone, me plaît bien.
Le côté voyage est séduisant car bien retranscrit. J'ai bien aimé être pris en stop par l'Anne solitaire.

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Message  Rebecca Mer 2 Fév 2011 - 20:59

Bon j'ai voulu écouter Daho 2001 live pour me mettre dans l'ambiance...pour moi non plus ça le fait pas...:-)
Donc lecture silencieuse...trés agréable.
Oui bien sur des tas de références ont surgi dans ma tête c'est dans la nature du sujet archi balisé , quête initiatique on the road...
Mais tu sais écrire manifestement. A bientôt de te relire.
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Message  midnightrambler Jeu 3 Fév 2011 - 15:16

Bonjour Lizzie,

Question technique :
Mes messages de commentaires n'ont pas besoin de titre puisqu'il en est déjà donné un par l'auteur du texte. Les lettres "BA" correspondent à une numérotation personnelle que j'utilise depuis peu ... pas à une quelconque notation, bien sûr !

Question musique :
A l'été 1999, au siècle dernier, le journal Le Monde a publié une série hebdomadaire d'articles sous la forme de questions, presque des "questions de société" : Etes-vous Rolling Stones ou Beatles ? Etes-vous Larousse ou Robert ? Etes-vous PC ou Mac ? Etes-vous Bretagne ou Côte-d'Azur ? Etes-vous Bordeaux ou Bourgogne ?
Je me suis aperçu que j'étais notamment Rolling Stones plutôt que Beatles, mais je le savais déjà depuis longtemps !

Amicalement,
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Message  Sahkti Dim 13 Fév 2011 - 20:11

Daho, ça ne m'a pas laissée insensible... j'écoutais beaucoup, très souvent... aujourd'hui je n'y arrive plus, tout fout la camp ma bonne dame ! :-)

Un texte que je trouve bien ficelé, très réussi sur le rythme et la maîtrise du détail. Tu crées une atmosphère prenante en quelques lignes, j'ai eu envie rapidement de suivre le déroulement des événements sans lâcher prise; ça se tient vraiment bien.
Ton écriture est soignée et c'est plaisir de lire ça.
J'ai particulièrement apprécié ce mélange de frénésie dans la narration et de réflexion intérieure; les deux vont bien ensemble alors que ça peut paraître paradoxal, mais tu arrives justement à trouver le bon équilibre qui fait qu'on roule à toute vitesse tout en prenant le temps de faire défiler sa vie à petits pas. Pas simple et bien mené, bravo.
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Message  hi wen Lun 28 Fév 2011 - 1:40

Lizzie a écrit:[i]
Elle quitta l’aéroport épuisée, perdue.

la suite est déjà écrite et sans intérêt.
je rêverai que les personnages traversent le papier, et s'inventent une nouvelle vie, un second départ. juste pour leur donner une chance, histoire de.

hi wen

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Message  Lizzie Lun 28 Fév 2011 - 12:20

ah mince alors ! merci, Hi wen, de ton passage, parce que tu as remonté ce texte, et voilà t-y-pas que j'avais loupé le com de Sahkti... Damned !
Alors, merci Sahkti, merci aussi Eléa, Bertrand, Rebecca, Midnightrambler (je vous avais lu, mais je ne voulais pas remonter le fil... ).
En fait, l'harmonica, je pense que c'est une erreur, vous avez entièrement raison: il "sort" de la véracité du texte, met une distance qui n'est pas la bienvenue.
Pour la "rivalité" Beatles / Stones... J'ai davantage écouté les Beatles (les disques de mon frère), puis le Boss (Springsteen) dans mes jeunes années, et ensuite le parcours habituel et balisé de ce qui s'écoutait à mon "époque", entre Cure et leurs petits copains... Je dois sûrement entrer dans une case bien balisée du Monde ! (rires).

Bonne journée à tous !

Lizzie

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Message  hi wen Mar 1 Mar 2011 - 20:13

c'est cette adhésion au réel qui me saoûle, cette attente de la moindre trace signifiante comme si le réel etait redevable d'un signe à nos esprits en quête de sens.

hi wen

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Message  midnightrambler Mar 1 Mar 2011 - 22:40

Bonsoir,

J'ai relu ce texte avec beaucoup de plaisir à la lumière des commentaires auxquels il a donné lieu.

Amicalement,
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