Lettre à un ami

[Frédéric Prunier]

ma petite pierrette de la semaine (petite pierre) au forum de nos écrits
l'auteur (moije) indique
qu'il faudrait d'abord lire le célèbre poème de J du B (à ne pas confondre avec J&B)
" Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage...."
les phrases qui suivent sont une lettre, en réponse...

.........


Cher Joachim, j’aime le tracer de vos lignes
Et le dessin, sans heurt, où me laisse abandon
Rêvant du paysage où vous buviez chanson,
Quelques rangs de vignes, d’une douceur insigne

Poète, tel un cep, enchâssé dans la pierre
Où les ans ne peuvent déraciner le cœur,
Combien de voyageurs, depuis vos gloires heures
Vous ont lu, eux-aussi, comme heureuse prière ?

Et me laisse porter, musarder en chemin
Et sans autre raison qu’une lumière belle
Je viens vous inviter, à trinquer d’irréel

Au voyage du temps que nous avons commun,
A ce fleuve, un été, qui s’endort en vos plaines,
Et semblant d’être mort, nous rirons de sa peine

[Sweet Heart]

Après "rencontre à un ami" de Marchevêque, je découvre ta lettre...Il faut croire que l'amitié est une grande source d'inspiration ;-). J'ai bien aimé ma lecture, hormis deux vers qui ont accroché de par leur tournure :

"Combien de voyageurs, depuis vos gloires heures"

et

"Et sans autre raison qu’une lumière belle"

Après ce n'est que mon avis, et j'avoue avoir quelquefois un peu de mal avec certaines tournures anciennes.

[Annie]

Voyage agréable, j'aime bien cette correspondance avec un poète, en particulier la dernière strophe.
Mais ne faudrait il pas un pluriel à mort?

Je n'ai aucun problème avec les vers indiqués par Sweet Heart, par contre je cale sur quelques autres.
Le e muet à la césure ne l'est pas (muet) et cette position est proscrite en prosodie classique.
Cher Joachim, j’aime:
Quelques rangs de vignes
Où les ans ne peuvent
...

[Philippe]

Bonsoir Frédéric
Pour m'y être souvent cassé les dents, je rend grâce au travail que ce sonnet a du vous donner.
Les puristes trouveront quelques entorses au sonnet classique, mais l'ensemble se lit bien, et la nique faite au temps le conclu de manière plaisante.
Permettez moi néanmoins de souligner deux ombres à ce joli tableau.
Il me semble que vous avez fait beaucoup de concessions à la rime avec ces inversions à répétition:
« depuis vos gloires heures « 
« comme heureuse prière ? »
« qu’une lumière belle »
et beaucoup aussi de concessions à la métrique en nous privant des articles dans:
« où me laisse abandon « 
« vous buviez chanson »
« que nous avons commun »,
Le doublement du « Et » dans les deux premier vers du premier tercet me gène aussi un peu.
Voilà mes impressions en première lecture....
En dixième lecture, (Je lis toujours au moins dix fois les auteurs que j'aime) Je me dis que toutes ces concessions donnent à l'ensemble un petit air vieillot qui va bien avec JB.

Je vous lirai toujours avec attention.

Amicalement Philippe

[Frédéric Prunier]

just une petite réponse

pour la syntaxe, j'ai joué, comme un théatre "Cyranonisant", le verre levé, éméché, toastant à la gloire des heures, laissant d'abandon le quand dira-t-on, jouant en naïveté un français tout neuf qui se délecte de la plus belle des formules, celle qui manque...(ul?)(référence d'atelier),

et pour la fin de singulier accord
il n'y a que moi de réel
Jo est déjà mort, et le fleuve, lui... il fait semblant.

sinon
à ceusse qui penseront que ma réponse est présomptueuse
et de branle poétique
j'ose dire que
j'assume ce plaisir

[Damy]

Je n'en rajouterai donc pas sur la prosodie, puisque vous assumez. Après tout, Jo assume bien La Pléiade avec "Regrets".
Moi,
"Je (ne) me plains (pas) à (vos) vers, si j'ai quelque regret"
Heureux qui comme moi, sous vos mots, fera un long voyage.
Signé: Pierre

J'ai séché sur J&B, Mais je trinque au JW

[Arielle]

Heureux qui comme Jo habite encor nos pages,
inspirant aux poètes rimes à foison.
Voici que Frédéric, lui offrant son hommage,
en ce siècle lui tend les clés de nos maisons.

Il poursuit avec nous un moment le voyage
le long de Loire, osant oublier les saisons
qui le voyaient moisir au fond d'un sarcophage
et glisser dans l'oubli d'une froide prison.

Grand merci Frédéric à toi et à tes rimes
nous rendant aujourd'hui le très cher Joachim
et levons à l'ami exhumé par tes soins

nos verres de vin clair et de fraîche mémoire,
ravis d'avoir plongé grâce à toi dans l'histoire
et la gloire passée de ce tendre Angevin.

[Frédéric Prunier]

A boire ! A boire ! et sans modération ! (ces mots pour expliquer mon empressement à répondre à Arielle et à Denis !)

c'est la première fois que l'on me dédicace un poème compliment
et une énorme petite larme
invisible du réel
étoilise tout mon être

sans frime, sans chevilles gonflantes,
sans rien d'autre que le plaisir poétique
je suis heureux de vous avoir provoqué également la musique ! ! ! ! ! ! ! !

Amitié,

[Rebecca]

Ah mais il y a du duel poétique dans l'air, et de belle facture !

Heureux qui comme mezigue apprécie le partage
Et qui devant votre art s'exclame en pamoison
Que n'ai je un tel talent un si joli bagage
Pour aller avec vous explorer l'horizon

Transformer en sonnets d'ordinaires messages
Faire couler les mots jaillir ma déraison
Avec ces torrents recréer un paysage
Faire taire enfin mes tristes péroraisons

Pour en arriver là il faudrait que je trime
Que je sue , que j’ajoute du génie en prime
Las depuis le temps que je cherche le filon

Et que je ne trouve qu’inspiration moisie
Je renonce chers amis de la poésie
A entendre les violons et leurs sanglots longs

[Athanor]

Bonjour Frédéric ,

Je viens de le composer.

Heureux, en Vos Ecrits, qui fait un beau voyage
Et comme Frédéric vous offre la toison
De rimes et de vers, d’usage et de raison,
Des pleurs de notre enfance aux rides de tout âge. !

Il vous donne le cœur de son petit village,
Et la visite est belle en chacune maison ;
Le bonheur est ainsi qu’il n’est pas de saison
Où celui-ci vous prend très fort et davantage.

Tel un conte plaisant narré par les aïeux,
Vous verrez ce poète au front audacieux
Avoir le mot puissant et la parole fine ;

Vous n’aurez nul besoin de savoir le latin
Afin d’être au sommet de son mont Palatin,
Pour vivre son poème au fond qui se devine

Amitiés

[Frédéric Prunier]

je profite de votre poème Athanor
pour Saluer également Rebecca
(à l'époque je n'avais pas osé lui répondre... à cause d'un règlement interdisant de répondre trop précipitamment à chaque commentaire.... le site étant plus actif qu'aujourd'hui et le gardien du temple un tantinet tatillon sur le règlement)

Bravo à vous deux !!!!


et viva la poésida !!!!

:-D

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