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Noir coupable

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Message  Raoulraoul Jeu 27 Oct 2011 - 9:57

Noir coupable

Collines pelées. Arbres flétris. Un filet d’eau putride coulant dans la rivière. Quelques silhouettes chancelantes venaient s’y abreuver. Un soleil blanc luisait sur les maisons en torchis. Derrière leurs fenêtres les gens s’épiaient. D’autres préféraient vivre dans un trou de rocher qu’on appelait troglodyte. Les oiseaux ici ne chantaient plus, ils tombaient raides morts de leur nid. C’était dans le creux de cette Vallée Blême que John Martin était parti s’aventurer. Sur la route poussiéreuse il croisa une femme vêtue de loques, la poitrine famélique pantelante. Avec un sourire extatique mêlé de stupeur elle serrait sur son ventre un sac de chiffons. Quand John Martin lui demanda où se trouvait la demeure de Hector Gray, elle tendit un doigt griffu vers l’aiguille rocheuse la plus haute qui dominait la vallée. Puis elle supplia John Martin de la délivrer de son sac de chiffons où était mort le bébé qu’elle avait étranglé. L’homme n’en fit rien puisque c’était trop tard. Il s’engagea sur le raidillon escarpé qui menait en haut de l’aiguille. L’atmosphère était lumineuse quoique baigné d’un ciel blafard où le soleil jamais ne faisait d’ombre. Le soleil ici, même rayonnant, de donnait aucune joie à personne. Sur le bord du raidillon, au fond d’un précipice, John Martin aperçu un groupe d’individus en train de se battre. Ceux qui étaient nus s’écroulaient et sans broncher recevaient les coups de trique d’un autre individu seul qui s’acharnait sur le groupe à terre hurlant. Puis le groupe se relevait et à nouveau se prêtait au jeu barbare du tortionnaire qui les frappait sauvagement. Cela durait sans fin.
Lorsque John Martin parvint au pied de l’aiguille rocheuse, il vit que celle-ci comprenait de nombreux locataires nichés dans les trous. Il entreprit l’ascension. Un vague escalier avait était creusé dans la roche, mais une vive détermination guida John Martin jusqu’à la grotte de Hector Gray. Celui-ci ne tarda pas à se montrer au seuil de son trou. Son corps malingre était emmailloté de lambeaux de linges, telle une momie vivante que la luminosité blafarde faisait vaciller. Sur un ton aimable il accueillit son visiteur : « Salut John ! On s’est bien arrêté de vivre maintenant tous les deux, hein ?
- Si tu le crois ainsi Gray…
- Pourquoi tu m’as enlevé la seule fille que j’aimais, ma Dolly ?
- C’est faux Gray. C’est elle qui t’a quitté.
- Tu l’avais bien embrassée ce soir là, sur la piste de l’Ultraloung Mark. Tu la serrais de trop près en dansant, ma Dolly à moi.
- Treize ans passés, pour çà, dans les couloirs de la mort, c’est long.
- Je sais. L’administration n’est jamais pressée, John. »
Le visiteur aurait voulu répondre à l’ironie insolente de Gray, mais un bruit envoûtant l’en empêcha. Il vit grimper derrière lui une procession misérable composée d’hommes et de femmes tous plus rachitiques les uns que les autres. Sur le sentier étroit le cortège arriva à sa hauteur, glapissant une lugubre litanie. Ce fut Gray qui d’une main retint John que le sinistre défilé manquait de faire chavirer dans le vide.
« - Tu vois, aujourd’hui c’est moi qui te sauve la vie, dit Gray avec un sourire largement édenté.
- Ils sont dingues à caqueter comme ça ! s’exclama John.
- Non ! ils sont nases, paumés, ils n’acceptent pas leurs erreurs. Ils se repentissent en marmonnant des prières. Se sont des faibles.
John les regarda passer devant lui. Leurs visages si patibulaires, décharnés, les orbites vidées de leurs yeux. Des linceuls imbibés de pus entouraient leur squelette sanguinolent. Leurs poumons défoncés exhalaient une ferveur grotesque parce que sans rédemption possible. Leur haleine fétide empoisonnait l’air. « Arrivés en haut de la montagne, ils se jetteront dans l’abîme. Puis ils recommenceront à nouveau leur ridicule ascension. » expliqua Gray à son visiteur terrifié. Les glapissements s’éloignèrent au grès de leur marche, effrayant les vautours qui dédaignaient ce pitoyable gibier.
« Tu ne te joins pas à eux, Gray ? demanda le visiteur avec malice
- Dolly n’aimerait pas me voir avec ces minables.
- Après la soirée à l’Ultraloung, tu as voulu qu’on sorte sur le parking. Avec Brian et Pablo vous faisiez la loi, parce que moi j’étais black et que je venais du ghetto. Sans le secours du policier, vous m’auriez fait la peau, la peau d’un black, c’est ça ? Devant Dolly tu voulais m’humilier, c’est ça ? Tu peux le dire maintenant Gray.
- Ouais, juste une petite correction pour t’apprendre à chouraver la fille du chef.
- Dolly était une fille trop bien pour toi, Gray ! »
Il ne répondit pas. Avec une lassitude tremblante il invita son hôte à rentrer dans la grotte. Sur des débris de pierre ils s’assirent. Dans une boîte en fer blanc ils burent de l’eau saumâtre qui empestant la charogne. « On en a descendu ensemble des bonnes bières, hein John, autrefois. Rappelle-toi ! dit Gray ingurgitant le liquide infecte. C’était pas comme cette pourriture qu’on va racler dans la rivière où se baignent les macchabées. Mais avec le temps, on s’habitue, on perd le goût. D’ailleurs ici, dans la vallée, on perd le goût et l’envie de tout. »
En disant cela Gray trempa un lambeau de son linge dans la boite de ferraille et dénudant son torse purulent il tamponna ses plaies. « Si tu veux, toi aussi, ne te gêne pas, ça soulage. » murmura-t-il avec douceur. Les deux individus ainsi se soignèrent, humectant, épongeant leurs plaies, crevasses, blessures et autres pustules ou bubons qui suintaient de leur corps. « Pourquoi es-tu venu me voir John ? dit soudain le résident de la Vallée Blême
- Il y a des plaies qu’on ne referme pas.
- Comme tout le monde ici, John, je sais.
- Des plaies plus douloureuses que celles du corps.
- De quoi veux-tu parler ?
- Mon exécution a été remise trois fois. Les juges ont longuement hésité. Des pétitions venaient de partout pour ma défense… Puis après un silence John poursuivit plus gravement. Sur le parking de l’Ultraloung vous êtes partis vers la station essence, derrière le restaurant Burger King…
- C’était mieux pour toi, John, sinon on aurait écrabouillé ta gueule de métèque, à nous trois, Brian, Pablo et moi.
- Le policier a couru à votre recherche. Je le sais Gray. A cette heure-ci la station était fermée. Alors qu’est-ce que vous avez foutu ?
John s’interrompit. Un détail insolite le frappa. Dans la pénombre de la grotte, sur un monceau de terre, un objet cassé reflétait la lueur du dehors. « Qu’est-ce que c’est ? dit brutalement John, désignant l’objet.
- Elle, fit sèchement Gray.
Le visiteur s’approcha et dans un cadre brisé il reconnut le portrait de Dolly. Une poussière grisâtre le recouvrait.
- Tu as encore du sentiment ! s’étonna John
Il effleura du doigt le verre, écartant la poussière. Les yeux et le sourire de la jeune fille s’affichèrent avec une grâce inouïe. John essaya de se souvenir ce qu’était un sentiment, il y a très longtemps. Bien avant, tu temps de l’autre côté, avec les gens de l’autre côté.
« A cause d’elle tout ça est arrivé, John.
- Tu es dégueulasse d’accuser Dolly ! cria John. »
Sa violence soudaine contrastait avec le monde ici de la vallée, hanté de larves et de lémures croupissants. Mais il ajouta, absorbé et attendri : « Crois-tu qu’elle nous voit Dolly, là, tous les deux ?...
- Bien sûr. Regarde ses beaux yeux et ses lèvres, elles pourraient nous parler encore… bredouilla Gray agaçant à nouveau son visiteur.
- Alors dis-nous la vérité. Le policier, vous l’avez buté, c’est ça, derrière la station essence ? Dolly aussi elle aimerait savoir quel gars tu es !
Avec un soupir d’épuisement il déblatéra :
- Plus personne ne pourra nous guérir. La vermine nous bouffe. On en finit pas de pourrir maintenant tous les deux, et comme eux tous ici dans ce trou de l’enfer « Tartare » comme l’appelait les anciens, à perpétuité on traine notre faute d’avoir vécu. Viens, je t’invite à descendre pour rendre visite à nos frères. Aide-moi à marcher car je suis encore plus pourrissant que toi ! »
John aida Gray à dévaler le piton rocheux où il avait perché son nid de serpents. Les deux spectres, zombies d’infortune, dans leurs lambeaux de chair sur leur squelette creux, se tenaient douloureusement tel un couple que la putréfaction ne parvenait pas à désunir. A chaque pas ils manquaient de se démanteler sur les pierres, laissant derrière eux un sillon purulent que les poules et autres volailles aussitôt venaient picorer. Ô splendeur molle de l’évanescence dans la fade pâleur de l’horizon macabre. Sur leur passage aucune herbe verte, à par le champ épineux des cactus et la révérence sournoise des reptiles. Dans la Vallée Blême les habitants s’adonnaient à leur crime préféré. Là, une paire de gens qui s’embrassait à perdre haleine jusqu’à l’asphyxie du plus naïf. Là, une victime ligotée subissant dans son anus les assauts d’un engin phallique dont le propriétaire chantait à tue tête sur un ton libérateur « C’est moi le violeur. Je fais le joli cœur ! ». Et là-bas sous un arbre géant dépouillé de ses feuilles, siégeait une assemblée qui se distinguait du peuple. « Qui sont ceux là, sous l’arbre crochu ? demanda John.
- Ils jouent au voleur et au menteur, on appelle ça le jeu du ministre, expliqua le zombie. Ils ont volé les manteaux et les vêtements de leurs citoyens, ils passent leurs journées à causer assis sur des chaises et des fauteuils. Ils racontent tous des mensonges pour ne pas perdre leur fauteuil. Même pour aller chier ils ne le quittent pas. Ils ont de la merde plein leur pantalon, car ce sont les seuls ici à être vêtus correctement.
- Et ceux là, par terre, recroquevillés comme des oisillons ?
- Des drogués. Ils se piquent avec des produits qu’ils connaissent bien. Ils sont heureux et ne font de mal à personne. Les dealers s’occupent d’eux avec beaucoup d’amour.
John arracha de l’une des mains chétives une seringue et la montra à Gray en disant :
- Première injection ; tu tombes dans le coma. Deuxième injection ; paralysie complète des muscles. Troisième injection ; arrêt cardiaque. Dans le meilleur des cas, ça dure sept minutes pour se débarrasser de cette putain vie qu’on ne veut jamais quitter. Quatre fois je suis passé sur la table. La cinquième, aucun téléphone n’a sonné pour suspende mon exécution. La torture a duré trente quatre minutes. Ils m’ont charcuté les veines. Le chlorure de potassium dans les bras, ça procure des brûlures atroces, je criais, mais je paraissais serein pour tous ceux qui assistaient à mon exécution derrière la vitre teintée. La condamnation à mort d’un innocent, Gray, ça te fait quoi ? Dolly m’a regardé mourir, avec les autres témoins. Elle aussi était persuadée de mon innocence. Tu veux que je te crève les yeux Gray ?!...
John brandissait la seringue sous le nez du zombie Gray qui fixait l’aiguille avec un calme déconcertante.
- C’est un joujou qui vous procure du rêve, dit-il. Avec ça les conneries des hommes ne te touchent plus.
Il saisit la seringue et la jeta à terre, sur le tas de corps recroquevillés. Les visages exsangues bavaient, les globes des yeux révulsés suppliant qu’on leurs accorde de nouvelles doses pour rejoindre le paradis de Satan. Gray dit brusquement :
« Je suis très inquiet pour toi, mon petit John. Tout le monde te regarde. »
Derrière les minuscules fenêtres des masures qui longeaient le chemin, les rideaux de guipure se soulevaient. Des figures livides, décrépies, apparaissaient, menaçantes. Des vieilles aux langues de gorgone, chauves, d’autres hirsutes, pointaient leurs canines acérées.
« Elles sont mauvaises, poursuivit Gray. Leur crachat est infect. Je ne voudrais pas que tu tombes dans leurs griffes. Ne t’arrête pas. Elles en veulent à tous ceux qui ont l’air innocent.
- D’accord Gray. Mais avant dis-moi ce que vous avez fait du policier, derrière la station essence, après la bagarre.
- Je l’ai buté avec son pistolet, deux balles de 38 dans le crâne. Et avec Brian et Pablo on a mis le feu, après l’avoir arrosé d’essence. On voulait pas de traces, tu piges ? Le lendemain, ils ont retrouvé le corps calciné. Le pigeon, dans l’histoire, c’était toi, tu comprends, négro, avec un casier judiciaire déjà pas clean. A ta place maintenant, je déguerpirais. Les vieilles derrière leurs rideaux, elles ne sont pas tendres… »
A ce moment John extirpa de ses linges ensanglantés un ridicule canif qu’il enfonça à plusieurs reprises dans le ventre flasque de Gray. Sans crier, il tomba, sa bouche d’ombre ouverte se figeant en un rictus presque enfantin. John crut revoir le Gray d’autrefois, le teenager tourmenté qui courtisait Dolly. Maintenant il fallait fuir la vallée, mais lorsqu’il voulut courir ses jambes se pétrifièrent, une insupportable paralysie le cloua au sol. Le cercle des vieilles s’était refermé sur lui, chacune crachant son fiel sur l’indésirable innocent. Un ministre, au pantalon crotté, vint in extrémis le délivrer de la furie, en l’hébergeant sous l’arbre géant à palabres. Dans la Vallée Blême les nuits n’existaient pas, ni le sommeil, rien alors ne pouvait masquer ou atténuer la forfaiture de ses occupants, aucune lune ne marquait le déroulement du temps immobile. Après une durée indéterminable, John eut la désagréable surprise de revoir, debout devant lui, se dresser la piteuse silhouette de Gray, canif planté dans le ventre et sourire carnassier sur sa face patibulaire. Il glosa :
« Ici, John, on ne meurt pas. A perpète on subit la jouissance de nos fautes. La loi des vivants ne nous emmerde plus. Quelques imbéciles ont des remords, mais ils sont rares. Tu es le seul black ici à venir souiller notre pâleur et ouvrir nos plaies. Retourne dans ton Eden avec les saints et les martyres puisque tu es innocent et pur. De toutes manières pour les humains, on est nase tous les deux, privés de notre apparence charnelle. J’ai crevé de ma belle mort, et toi perfusé sur la table des condamnés. Quelle différence ? On bout du compte on traîne la même histoire… »
John n’écoutait plus les obscénités métaphysiques de Gray dont les rafales de coups de canif dans son bide avaient été sans effet. Un brouillard poisseux encoconnait la vallée. John se pencha et sous le couvercle du monde il aperçu la vie de ceux qu’il avait quittés. Son très vieux père, perclus de goutte, venant s’agenouiller au cimetière sur la tombe de son fils. Une jolie femme à ses côtés, en laquelle John reconnut Dolly, avec un bouquet de roses qu’elle déposa sur le marbre noir. Mais aussi plus loin il découvrit la triste consolation de la famille du policier Steve MacPhail, assassiné et brûlé par le dénommé John Martin, de race noire, sur le parking d’une discothèque à Atlanta dans l’état de Géorgie. Témoin de l’exécution capitale du coupable, la famille voulait croire en une justice infaillible, même si elle ne pouvait sécher leurs larmes. Encore une histoire de larmes aurait dit l’ignoble Gray. Larmes d’innocence de John, larmes de deuil des parents du policier, qu’aucune vengeance ne ressuscitera.
Dans les brumes de la Vallée Blême, John distingua encore tous les impunis de la société, errant et trébuchant dans leurs pansements loqueteux, en quête d’un remède impossible, puisque la conscience du mal s’avère désormais incurable.

RAOUL
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Message  Invité Jeu 27 Oct 2011 - 21:33

J'ai lu ce texte comme on regarde un film. Décors montagneux, habitat troglodyte, personnages inquiétants décrits avec force détails, dialogues et scénario captivants. Une atmosphère oppressante. Tous ces zombies qui traînent leurs fautes passées. Et le mystère qui plane sur la mort du policier. Il y a là tous les ingrédients pour réaliser un film.

J'ai sursauté en lisant la juxtaposition des mots 'gorgones" et "chauves" :-)

Et puis j'ai noté quelques rares coquilles mais je suis trop timide pour les relever.

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Message  Invité Ven 28 Oct 2011 - 12:22

C'est pas mal du tout dans l'intention mais il me semble que le traitement nécessite plus de soin, comme souvent avec ton travail, il croit me souvenir.

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Message  elea Ven 28 Oct 2011 - 12:46

J'ai apprécié l'ambiance, certaines descriptions qui m'ont projetée dans ce lieu, aux côtés des âmes damnées. Cet univers est assez bien planté et permet de donner de la force à l'histoire. J'ai aimé le sujet, l'idée.

Mais j'ai aussi trouvé que la main était lourde parfois, concernant la putréfaction par exemple, une ou deux évocations suffiraient, là, elle est présente tout le long et décrite sous toutes ses formes de différentes manières, certes cela fait partie du lieu mais l'effet fini par être atténué, alors qu'à peine évoquée et laissant l'imagination du lecteur travailler, je pense que cela aurait eu plus d'impact.

Et puis je trouve que le texte manque de relecture, du moins c'est l'impression qu'il laisse entre fautes et coquilles.
Et enfin cette phrase jure totalement avec le reste pour moi, envolée lyrique posée là qui décrédibilise le passage, mais ce n'est que mon sentiment, elle m'a éjectée de la lecture :
Ô splendeur molle de l’évanescence dans la fade pâleur de l’horizon macabre

Un peu retravaillé et ciselé, je trouve que tu tiens là un bon texte.

elea

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