Je t'aime et je te quitte

Je t’aime et je te quitte.

C’est une peine capitale
C’est une peine ombilicale…

Le cœur saigné le corps serré
C’est mon bonheur que j’autorise
Un Océan m’a emporté
Le cœur saigné le corps serré
Pour un demain ensoleillé
Gorge nouée je poétise
Le cœur saigné le corps serré
C’est mon bonheur que j’autorise

On s’était dit et puis et puis
On s’était dit et puis… la pluie

Hier j’ai baigné d’autres eaux
Ce soir j’abandonne la scène
Dans un frisson glaçant nos peaux
Hier j’ai baigné d’autres eaux
Loin de ton lit des draps nouveaux
Sans un sanglot quitter ta Seine
Hier j’ai baigné d’autres eaux
Ce soir j’abandonne la scène

On y a cru et puis et puis
On y a cru et puis… la vie

Ton cœur battra toujours en moi
Belle je t’aime et je te quitte
Au doux amer de l’autre foi
Ton cœur battra toujours en moi
Douce âme erre de l’autrefois
Je ne fuis pas je ressuscite
Ton cœur battra toujours en moi
Belle je t’aime et je te quitte

A toi
Paris…

Pascal.

Bonjour

Vraiment beaucoup aimé, les répétitions ajoutent à la musique des mots, un rythme du plus bel effet. Presque déçu que vous parliez de Paris, tant est humaine cette écriture.
De plus dés; "la seine", l'on sent bien poindre une équivoque. Ce poème avait-il vraiment besoin d'un quiproquo pour sortir du lot? J'en doute!!
Superbe texte.

Philippe

j'ai aimé, j'ai juste ripé ici :

« Au doux amer de l’autre foi
Ton cœur battra toujours en moi
Douce âme erre de l’autrefois »

pour le 3ème vers difficile à lire.

m'a fait penser à la chanson de M et Vanessa Paradis

arnaud

Ah! J'aime bien le rythme, le style chanson de ce poème.
Je n'aime pas ce vers : "douce âme erre de l'autrefois" qui ne me paraît pas correct sur le plan syntaxique.
Il semblerait que tu aies voulu faire un jeu de mot avec "douce-amère" ?
Autre faute de syntaxe : "Hier j'ai baigné d'autres eaux". On se baigne dans des eaux, on ne baigne pas des eaux me semble-t-il.
La poésie autorise quelques écarts, mais certains me paraissent choquants. Ce n'est qu'un avis personnel.
Pour le reste, j'ai bien aimé te lire et j'ai apprécié la chute. Je me suis laissée prendre.

J'ai aussi accroché un peu à la première lecture sur ce "Douce âme erre ... " c'est un peu dommage, le reste coule si bien ! Mais on s'y fait après plusieurs passages. Une magnifique chanson intimiste dont la nostalgie qui s'appuie sur ses répétitions est vraiment convaincante. Bravo !

J'aime ce vers
Hier j’ai baigné d’autres eaux et le corps serré, ombilicale, le frisson glaçant nos peaux.

Pour le reste, même si j'y lis une sincérité un peu touchante, je trouve ça extrêmement convenu, et alors tous ces mots (paradoxalement) impersonnels, sans âme parce qu'à tout le monde, me laissent totalement en dehors.

simplicité touchante, d'une histoire est finie, une histoire recommence
j'aime bien,

Pas question de "sortir du lot" Philippe mais mon histoire d'Amour avec Paris vaut par certains cotés celle avec une femme.


C'est vrai Artnow que ce vers peut être "dur" mais je ne changerai pas une ligne à ce texte lol.
La chanson ... "Pourtant"?


Oui Embellie, mes textes contiennent souvent (toujours) des jeux avec les mots, plus ou moins réussis mais je ne changerai pas la "douce âme erre".
Pour ce qui est de "baigner d'autres eaux", l'Atlantique baigne bien nos cotes, la "faute de gout" ne me saute pas aux yeux mais comme tu le dis, chacun ses ressentis et son avis :-).


Arielle, va falloir faire une pétition pour la "douce âme erre" lol mais... je ne change pas lol.
C'est un peu une histoire d'adulte erre.



Lyra, j'espère qu'un jour je comprendrai ce qu'est un texte qui n'est pas "convenu".
Tout et n'importe quoi a déjà été fait, surtout dans le n'importe quoi.
Les vers que tu as aimé te parlent juste plus que les autres mais n'ont rien de moins "convenus" .

"Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour. Ou bien : D'amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux. Ou bien : Vos yeux beaux d'amour me font, belle Marquise, mourir. Ou bien : Mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d'amour me font. Ou bien : Me font vos yeux beaux mourir, belle Marquise, d'amour."


Oui Frédéric même si aujourd'hui j'ai l'Océan (que j'aime tant) au bout de ma rue, Paris me manque vraiment. On n'arrête pas 42 ans de vie commune sans que ça ne laisse de traces.


Merci à vous six d'avoir posé vos mots et ressentis sous ce texte qui m'est cher :-).

Je ne sais pas Terrains Vagues... simplement "un océan m'a emporté" m'ennuie, j'ai l'impression de l'avoir lu cent fois oui, ça a un petit côté gnangnan qui casse toute la force que j'aimerais y lire, et cela devient pour moi vide de sens, quand "hier j'ai baigné d'autres eaux" me touche bien plus, et tout à coup je vois des mots plein de personnalité, vivants, avec de l'émotion et quelqu'un là-dessous.

« La chanson ... "Pourtant"? »

c'était le passage sur la Seine :

« Hier j’ai baigné d’autres eaux
Ce soir j’abandonne la scène
Dans un frisson glaçant nos peaux
Hier j’ai baigné d’autres eaux
Loin de ton lit des draps nouveaux
Sans un sanglot quitter ta Seine
Hier j’ai baigné d’autres eaux
Ce soir j’abandonne la scène »

qui m'a fait penser à « la Seine » de M et Paradis; et je pensais que dans la chanson on y retrouvait aussi « la scène » (peut-être dans l'esprit de M / en double lecture ?? mais en tous cas a priori pas sur papier), je mets les paroles au passage :


M, La Seine

« elle sort de son lit
tellement sûre d'elle
la Seine, la Seine, la Seine
tellement jolie elle m’ensorcelle
la Seine, la Seine, la Seine
extralucide la lune est sure
la Seine, la Seine, la Seine
tu n'est pas soul
Paris est sous
la Seine, la Seine, la Seine

je ne sais, ne sais, ne sais pas pourquoi
c'est comme ça, la Seine et moi
je ne sais, ne sais, ne sais pas pourquoi
on s'aime comme ça la seine et moi

extralucide quand tu es sur
la Seine, la Seine, la Seine
extravagante quand l'ange est sur
la Seine, la Seine, la Seine

je ne sais, ne sais, ne sais pas pourquoi
c'est comme ça, la Seine et moi
je ne sais, ne sais, ne sais pas pourquoi
on s'aime comme ça la seine et moi "

J'ai bien aimé, hormis "je poétise".
"Douce âme erre" me plait bien, c'est comme le mouvement du bateau qui continue de glisser sur sa lancée malgré l'arrêt de la force de propulsion en un mouvement qui semble autonome, je trouve que ça traduit bien les sensations qui demeurent dans le souvenir après l'arrêt d'une relation affective, j'aime aussi l'analogie avec la magnifique plante,
"erre de l’autrefois", là on imagine plutôt l'aire, soit la notion d'un lieu du passé, un nid dans le souvenir.

J'ai beaucoup aimé. Je me suis laissé prendre à l'ambiguïté et j'ai vraiment cru que tu parlais d'une femme ... jusqu'à la dédicace, bien sûr. Merci pour ces triolets.

Merci de l'avoir fait remonter. Je trouve ça rafraîchissant. En ces temps de Toussaint, on circule entre les couronnes, et sans condescendance, ou si peu, j'ai toujours aimé ça. Il fallait oser les écrire, les publier, les défendre. C'était bien.

Simplicité coule de source...

Tout, du titre au rythme,
des répétitions à l'intention me fait penser à l'écriture d'une chanson, à l'écriture d'un texte FAIT pour être chanté.

Aussi le lire sans musique me chagrine
une fois plantée la graine pousse...

Certains passages craillent l'oreille
On s’était dit / "on" rahhh
On y a cru  / mais pas du tout, le "je" n'y a jamais cru, n'y a même jamais pensé comme projet, c'est la carte bouclier "protection", conscience, conscience...

Ton cœur battra toujours en moi / Belle je t’aime et je te quitte / "mais c'est quoi ce plan ? Tu sais, c'était pas mal ma "Belle" (???) mais console-toi, tu resteras dans mon top 10, 100, 1000..., trop, trop, trop... drôle"

d'autres me laissent perplexe :
Douce âme erre de l’autrefois
Je ne fuis pas je ressuscite / " je ne saisis pas... OK, jeu de mots : "Douce âme erre" et après... (?) "de l'autrefois", "Je ne fuis pas je ressuscite", c'est sacrément gonflé !

d'autres encore sont trop faciles :
je poétise / Ouche !

C'est difficile pour moi de l'écrire aussi franc, je n'adhère pas ; trop de facilités, un discours épais alors qu'il se voudrait léger dans le drame, parce que c'est bien un drame du quotidien qui se joue : un homme quitte une femme pour des "demains ensoleillés", c'est à dire que ce quotidien était d'une noirceur que je ne m'autorise pas à décrire... toutefois, pitié, lui la quitte mais, mais, mais mais... lui donnant des gages qu'elle restera dans son tableau de chasse ; c'est une muflerie.

Merci

J'ai relu ce poème il y a quelques temps, ainsi que les commentaires, et j'ai eu les mêmes réactions que toi, Pussicat : la musicalité de l'ensemble me semblait vieillotte et un peu poussive (genre chanson rive gauche des années 50), le thème discutable : "je te quitte pour une autre mais je t'aimerai toujours...", on ne fait pas plus mufle et prétentieux.
Mais peu à peu j'ai cru comprendre que la bien-aimée abandonnée n'était pas une femme mais une ville (Paris ?) et que l'auteur la quittait pour aller habiter au bord de l'océan. Du coup le propos devenait nettement plus sympathique et le poème, doublement métaphorique, plus malin.