The ring of Kerry

Des racines noires courent sous l’éponge
d’un dessous spongieux, vertpoilu, vermoulu
en absorption continue
sans déglutition
de loin, sans apparente satiété

Dévalés tout en tourments, mais sans acidité
tout en lâcher-aller

Béance orgiaque
jusqu’au dégorgement le long des commissures
jusqu’au dégueulis par-dessus les dévers…

… sous l’incontinence du ciel
La terre s’emplie et l’oiseau se résigne

Une poésie obscure dont le pessimisme transparait à chaque ligne. A défaut de sens, les mots sont forts "Béance orgiaque", parfois incongrus "vertpoilu" et les images ravageuses "jusqu’au dégueulis par-dessus les dévers…".

Du surréalisme sans concession qui transperce l'âme. Une réussite.

kerry, le démocrate américain ?
ou
j'imagine
le royaume enchanté de l'ire land

sinon
belle histoire d'amour

Comme l'insatisfaction d'un peintre devant sa toile...

Un grand merci aux lecteurs et commentateurs de ce texte.

Ne me sentant pas capable de décrire l'infinie beauté de la côte Irelandaise,
je me suis tout naturellement penchée sur le dedans. Tout est ainsi plus facile.

Bien vu Gaeli, pendant longtemps j'ai tenu plus souvent le pinceau que la plume
et il m'arrivait d'obtenir un résultat trés proche de cette description (avec des
coulures imprévues et non contrôlées).

J'ai regretté que tu aies si tôt "expliqué" ton texte, car personnellement ça a été réducteur. C'est malin, maintenant j'ai grande envie de voir le tableau...
Bien aimé cette densité.

"vertpoilu" m'a fait sourire et casse l'ambiance .

J'imaginais tout autre qu'une côte Irlandaise "infiniment belle"...
J'ai été dérouté par "Dévalés", ne sachant à quoi, à qui, ce participe se rapportait. Je me suis accroché au bastingage de retour dans la mer d'Iroise...

Si il n'y avait eu le titre, je n'aurais pas fait le rapprochement entre le Kerry déchiqueté et le texte. Je ne le fais toujours pas, d'ailleurs. Désolée.
Outre la volonté de vouloir faire dans l'ampleur en oubliant toute sobriété, je ne retrouve pas dans ces lignes les zones de silence, le poids des secrets, ce qui qui caractérise ce paysage qui n'est pas qu'une côte qui plonge dans la mer. Dommage car il y a une belle volonté dans tout cela, mais peut-être trop explicative pour réellement suggérer ce que les mots doivent dire sans vraiment le faire.

Alors moi je suis carrément passé à côté. Dire que je croyais lire les soubressauts d'une âme tourmentée ! J'ai bel et bien été bluffé.
Ma relecture m'a permis de noter trois répétitions qui alourdissent l'ensemble :
"sans déglution"
"sans apparente satiété"
"sans acidité"

C'est un texte que je trouve vaguement répugnant. je n'aime pas boire l'eau de la mer et ses mollusques empiergés dans les algues, ni les eaux froides "vertpoilues".
Mais dans le genre répulsif, c'est certainement réussi : ce n'est pas mon goût, c'est tout.

Sahkti c’est un vrai grand bonheur de lire ton commentaire sur ce texte
j’essaierai de tirer parti de tes bons conseils.
je dois à tes bons conseils (portés sur une grande variété de textes et d’auteurs sur VE)
de m’avoir guidé vers une plus grande liberté dans le maniement des mots
(comme tu peux le voir, il reste encore du travail !)
ce qui me permet d’aller au plus près de ce que j’ai à cœur d’exprimer.

Avec le recul il est vrai qu’ici, je n’ai pas fait dans la demi-mesure
mais il fallait le voir ce « dévalé » de pintes dans le fond des gorges
Je le sais parce que dans le fond des gorges, j’y étais !

Merci à tous les lecteurs et commentateurs de VE

j'ai adoré