Un vivant

Il suffit que je pense
pour te voir en avant de moi ruisselant de passé noir
élancé vers la vie incertaine encore
alors que je suis accroupi dans un présent sans couleur
écartelé entre moi et moi
qui es-tu toujours devant
qui es-tu oublié dans l'ombre
qui suis-je au creux de la lumière ourlée de noir ?

Bonjour

Une post-adolescence difficile ?
Car vous parlez bien de la difficulté de vivre entre passé et avenir?
Ou me goure-je ?

Amicalement

Philippe

(Je me permets de répondre brièvement car je suis en haut)

Je ne pense pas que cela soit lié à l'adolescence, même s'il y a peut-être des questions qui apparaissent à ce moment là. Cela parle de l'identité de manière générale, comment être alors que l'on n'est jamais le même ?

Re bonjour

C'est bien ce que je disais, n'être jamais le même est le propre de l'enfant, l'adulte lui, a en général, affirmé son identité, et même si l'on peu considérer que c'est un enlisement intellectuel, cela relève de la stabilité mentale nécessaire à l'accomplissement du soi.
Puis-je suggérer la méditation, pour vous reposer dans le présent?

Amicalement

Philippe

J'y vois beaucoup plus que ce qui est relevé au dessus.
C'est un problème d'être-au-monde ( Dasein), une posture philosophique qui est questionnée là, et avec élégance .

Il suffit que je pense
pour te voir en avant de moi ruisselant de passé noir

Ces deux vers m'ont vraiment touché. Pour moi, la suite est un peu trop prévisible. Mais cela reste une écriture qui me plait beaucoup.

S'il s'agit de discuter l'attitude existentielle, c'est tellement tourné vers soi-même, et tellement absent au monde que je ne peux m'y retrouver.

Sur la forme, je la trouve trop directe, trop plate pour être poétique. L'interrogation sur le mystère d'exister est un thème riche, mais il faut creuser le filon avec des moyens plus puissants.

Dommage, une autre fois peut être?

moi j'aime beaucoup, même si c'est un peu outré
la forme, courte, concise
quelque chose de déchiré et mystérieux, et inquiétant
je ne sais pas pourquoi je ne l'avais pas lu
peut-être le titre ?
Mais ça me donne envie d'aller voir les autres textes
(d'ailleurs, j'y vais)

J'y vois une projection du soi qui échappera -peut-être - à la condition plutôt tristounette du présent, sous réserve d'y injecter un peu d'optimisme.