La défaite jolie

Plusieurs interprétations possibles, gare au contresens !

A la première lecture, basique, on ne peut s'empêcher de penser à Yoni Wolf et à ses pannes sexuelles : "au contact de toi j'ai perdu tous mes muscles", "et de mes membres nuls", "je n'étais plus un homme".
Faut arrêter de picoler oserai-je dire ...

A la seconde lecture, plus cérébrale, on retrouve l'impuissance de l'homme à s'harmoniser avec la psyché féminine. (C'est vrai qu'elles sont sacrément compliquées ! Coline Dé va encore dire que j'suis un affreux macho.)

A la troisième lecture, purement poétique, je relève surtout un bon rythme. Les vers plus longs qui terminent les quintils donnent de l'élan en direction du strophe suivant. Je ne sais si c'est volontaire, mais c'est en tout cas une bonne technique pour engager à poursuivre la lecture.
Mais je pense que tu as davantage voulu porter ta parole en accentuant le nombre de syllabes.

En conclusion, un poème prenant au niveau de l'ambiance crépusculaire.

Il y a peut-être une autre interprétation:

(je n'étais plus ton homme)

et l'honneur masculin est sauf :p

(les rayons un peu pâles des promesses passées)

m'incite à penser que peut-être n'ai-je pas tort:
Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ses beautés laissé choir !

mes yeux se sont lavés
dans la nuit un peu folle

....Ils ne se sont pas "rincés", malgré deux tentatives...

J'ai le sentiment qu'un bateau coule qui n'ose le dire.

De ta folie je deviens fou (furor) et je pleure de toi de n'être moi... Fou ou folle revient à chaque strophe. Etrange et assez fort.
Seul m'a gêné (considérablement) le "bas-ventre mort": pourquoi associer l'amour à la mort et pourquoi toujours accuser la femme et lui faire porter la mort là où elle donne la vie?Les sociétés où l'homme a peur de la femme ne la respectent pas et de ce fait même se condamnent...

Un bel exemple de poème qui marche sans rimer
Et n'a besoin de rien d'autre pour tenir debout
Rien à dire vraiment de plus que Jano, je partage ses interprétations

Un minimum de ponctuation aiderait à la compréhension de la première strophe.
" de tes seins je suis fou,
de ton bas-ventre, mort "
permettrait peut-être de supposer une autre interprétation que " le ventre mort de la femme "
ce qui, en fait me déplaît beaucoup.
L'humilité de cet homme " je n'ai pas su t'offrir ce que tes yeux voulaient " devant la fureur et la colère de cette femme
(indigne de son amour) me serre le cœur.
J'aime ce poème.

comme jano, j'ai pensé à une version - moins directe - de Yoni Wolf
toujours de la belle ouvrage
sauf aussi le bas-ventre mort, un peu trop organique tout d'un coup
mais enfin, toujours impressionnée