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Boîte d'hiver

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Message  Marine Sam 10 Déc 2011 - 9:43

Lent, langoureux hiver sur la ville acouphène
De tes traîneaux de givre, terrible tu amènes
La suie de tes yeux blancs sur le front d'une reine,
Couchée dans un théâtre sur la scène assassine.

L'allégorie frissonne, elle pose blanche et nue
Sur les tréteaux gelés aux yeux froids des badauds
A donné aux rideaux la couleur de sa peau
C'est un oiseau d'albâtre et qui ne vole plus

Dans son gant exsangue elle tient le sceptre perdu
Des étés et des textes lilas qui saluent
Debout devant son spectre et le choeur de la rue

Empoussiéré de neige et dans la glace pris
Le corps chétif et froid de la fille endormie
Est pris d'un songe bleu que le printemps renie.
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Message  Frédéric Prunier Sam 10 Déc 2011 - 10:52

le premier vers est EXTRAORDINAIRE, j'adore ! ! !

la suite m'est un peu hermétique... je pense à cause de pas grand chose...

exemple:

vous écrivez:

Lent, langoureux hiver sur la ville acouphène
De tes traîneaux de givre, terrible tu amènes
La suie de tes yeux blancs sur le front d'une reine,
Couchée dans un théâtre sur la scène assassine


en tant que lecteur j'ai du mal a suivre le sujet, l'hiver, langoureux qui plus est, vers cette mortelle énigme ....

ce qui suit est juste une mise en mots de ce que j'aimerai vous exprimer
je garde votre poésie, je souligne juste un sens de l'historiette plus facile d'accés pour un lecteur autre que vous

Lent, langoureux hiver sur la ville acouphène
De tes traîneaux de givre, terrible tu amènes
La suie, cerne des yeux blancs, au front d'une reine,
Couchée dans ton théâtre, mise en scène assassine.


j'espère que vous excuserez mon intrusion dans votre monde poétique
amicalement
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Message  Marvejols Sam 10 Déc 2011 - 22:53

Ce texte est magnifique à fortiori si vous avez 16 ans. Il souffre cependant sur quelques points, mineurs.

Acouphène (?? pas envie ce soir d'aller voir le TLFi) mot extrêmement rare qui gêne le sens et introduit de la préciosité (ainsi que le soupçon d'un dictionnaire de rimes...). Changez-le vite, les mots en -ène / enne / aine / eine sont légion (romaine..).

Ensuite plusieurs petites améliorations pourraient, à mon goût, être apportées. Ce d'autant plus facilement que la métrique n'est pas régulière (oscillant sans dommage autour de 11, elle privilégie le son et les accents).
Ainsi le De de "De tes traineaux de givre" heurte et pourrait être éliminé. Pourquoi pas alors un :

"Lent, langoureux hiver sur la ville tu promènes
Tes traîneaux de givre et terrible tu amènes
La suie de tes yeux blancs sur le front d'une reine,
Couchée dans un théâtre sur la scène assassine.
"

Dans la seconde strophe, magnifique (avec la jeune fille désignée allégoriquement par le mot "allégorie"), le " A donné" du 3è vers est trop loin du sujet "elle" localsié au 1er vers. On sent que s'est posé un problème de versification (contrainte de métrique car on veut un alexandrin). Comme il y a un (horribilis!) hiatus ("donné aux rideaux" : -E/AU) et que globalement la métrique peut abandonner les 12 mesures pour fluctuer sans dommage entre 11 et 13 je propose de retoucher ainsi, si vous le permettez, déjà en inversant le second vers pour rapprocher le sujet Elle du Donné aux rideaux, ensuite en supprimant ce Et avant "ne vole plus" qui donne un rythme heurté:

Sur les tréteaux gelés aux yeux froids des badauds
L'allégorie frissonne, elle pose blanche et nue
Donnant aux rideaux la couleur de sa peau
C'est un oiseau d'albâtre qui ne vole plus


On pourrait d'ailleurs remplacer le "Donnant" par "Et donne" d'autant plus qu'on a supprimé le ET de "qui vole" mais le Et de "blanche et nue" l'interdit.

A la strophe 3 le "exsangue" est lourd et raide surtout après "gant" (ça fait d'ailleurs un peu "gang" et beaucoup de AN après "Dans son gant"). Si vous voulez garder l'idée - votre texte comporte tout un beau travail sur le blanc, le froid, la lumière, la pureté, la lumière froide - il faut le remplacer dans la même veine (gant transparent, gant sans couleur, gant blême etc.).

La strophe 4 pâtit de la répétition du PRIS, vous pourriez essayer quelque chose dans ce genre:

Empoussiéré de neige et dans la glace pris
Le corps chétif et froid de la fille endormie
Est parti en un songe bleu que le printemps renie.

ou
S'assoupit en un songe bleu
mais
Pâlit en un songe bleu ne serait pas mal non plus.

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Message  Damy Sam 10 Déc 2011 - 23:31

Très beau premier quatrain : je vois une ville industrielle (la suie) qui n’aime pas voir tomber la neige.
Je suis gêné au 2° :
- Elle pose quoi ?
- Le « A » dans « A donné aux rideaux », est-ce le verbe avoir, si oui, quel est le sujet , « L’alllégorie », trop éloigné, qu’il faut donc aller chercher ? C’est dommage, cette hésitation me gâche le beauté et le sens du quatrain. Je devine que la ville se personnifie (les badauds, l’oiseau) et se gêle (…)
Au 3°, je décroche : 2 fois le mot « sceptre » et « le texte lilas » ?, mais je devine encore que l’hiver tue le printemps.
J’aime beaucoup les 2 dernier vers : la ville-fille, cela me plaît et me remémore, pour l'âge allégorique: "Mignonne allons voir si la rose..."

Pour ce poème qui, s’il est en vers libres n’est pas contemporain, la ponctuation serait vraiment la bienvenue
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Message  Invité Dim 11 Déc 2011 - 0:01

Superbe !
Moi, j'ai aimé cette "ville acouphène" , acouphène renvoyant la ville dans une demi existence auditive floue qui correspond tout à fait aux bruits ouatés en temps de neige.
Et le dernier tercet est splendide !
En revanche, je trouve
Dans son gant exsangue elle tient le sceptre perdu
bien rugueux à dire...

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Message  Marvejols Dim 11 Déc 2011 - 0:35

Acouphène: on ne trouve le mot ni dans le TLFi ni dans le Littré. En revanche il figure dans un autre des mes dicos chéris, le dictionnaire des Termes Scientifiques TermSciences. J'ai aussi trouvé ça intéressant.

Je note quand même qu'acouphène est un nom, ici utilisé en adjectif... bon, ce n'est pas mortel. En somme ce serait la ville qui comme Jeanne entend des voix, des sifflements, est victime d'illusions acoustiques.

Une précision à Marine: à propos de ville, la "scène assassine" se serait aussi la Seine? (surtout venant après "théâtre": ma mémoire me trouve alors place Chatelet...)

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Message  Marvejols Dim 11 Déc 2011 - 0:55

PS-1: pour Paris, il y a aussi le front (front de scène / front de Seine). Si ce n'est pas Paris ça y ressemble (et si ce n'est pas volontaire alors quelqu'un parle par devers vos mots)

PS-2: "La suie de tes yeux blancs" s'agissant de l'hiver j'ai quant à moi tout de suite vu la neige sur la ville. La ville qui ensuite se confond (allégorie) avec une jeune fille dans un théâtre (sans doute un paysage) où le regard se concentre alors sur une statue, en extérieur: l'allégorie, la fille blanche et nue, l'oiseau d'albâtre. Ce dernier nimbe le texte d'un certain mystère: on peut penser qu'il s'agit de la liberté, de la blanche colombe voire d'une âme emprisonnée ("qui ne vole plus / un songe bleu") le bleu étant dans l'ensemble blanc du poème la seule couleur qui, à la fin, apparaît. Ce bleu pourrait figurer la vie (par opposition au blanc/engourdi/endormi et parce qu'il semble émaner de la statue et du paysage endormi) mais pourquoi est-il renié? Pour la rime d'accord, mais le printemps? serait-ce que ce bleu est plutôt l'azur, l'éther et donc le ciel auquel toute âme monte? Ou serait-ce que le printemps est ici fait surtout fait de gris et que l'aspiration de l'allégorie endormie et blanche doit encore attendre pour sortir de sa léthargie que le printemps passe?

Riche et beau texte...


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Message  Damy Dim 11 Déc 2011 - 1:24

Excusez-moi, Marine. Je vois que Marvejols se pose beaucoup de questions, alors j'ai relu mon commentaire et il est nul !...

"Pose": bien sûr, la pose ! Suis-je c...
Sceptre et spectre, ça ne s'écrit pas pareil. I'm confuse
Et les "textes lilas"...

Bon sang mais c'est bien sûr: la statue de la liberté ? (je prends des risques)
Dans ce cas, adieu Ronsard, c'est plus grave...
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Message  Arielle Dim 11 Déc 2011 - 9:54

Lent, langoureux hiver sur la ville acouphène
De tes traîneaux de givre, terrible tu amènes
La suie de tes yeux blancs sur le front d'une reine,
Couchée dans un théâtre sur la scène assassine.

L'allégorie frissonne, elle pose blanche et nue
Sur les tréteaux gelés aux yeux froids des badauds
A donné aux rideaux la couleur de sa peau
C'est un oiseau d'albâtre et qui ne vole plus

Dans son gant exsangue elle tient le sceptre perdu
Des étés et des textes lilas qui saluent
Debout devant son spectre et le choeur de la rue

Empoussiéré de neige et dans la glace pris
Le corps chétif et froid de la fille endormie
Est pris d'un songe bleu que le printemps renie.

Evoûtant ! Chaque lecture m'apporte une nouvelle image plus féérique que la précédente. On est vraiment dans le théâtral au meilleur sens du terme et cette allégorie de l'hiver sommeillant sous l'oeil froid des badauds est vraiment belle à pleurer.

Le premier tercet me paraît un peu plus faible que le reste. Le rythme du premier vers est difficile à trouver et je t'avouerai que, comme Denis, j'avais d'abord lu deux fois le mot "sceptre" ( c'est un jeu tentant de les associer ainsi à un vers d'intervalle mais c'est un peu casse-gueule à mon avis ;-))
"Debout" au début du troisième vers qualifie la manière de saluer, je suppose mais avant de le comprendre il m'a fallu plusieurs lectures (le spectre, le sceptre se seraient-ils redressés ?)
J'aime beaucoup cependant "Des étés et des textes lilas qui saluent" pour l'image et pour le rythme.

La fin me transporte dans le très beau conte d'Andersen "La reine des neiges" (sans le vouloir, j'ai remplacé "corps" par "coeur")
Merci pour ce beau voyage, Marine.

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Message  Terrains Vagues Dim 11 Déc 2011 - 14:34

Comme Frédéric et Coline, j'aime beaucoup le premier vers.

Quelques alex qui n'en sont pas et quelques 6/6 qui boitent.
Par exemple:
"De/bout/ de/vant/ son/ spe/ ctre et/ le/ choeur/ de/ la/ rue"

J'aime l'atmosphère de ce texte.
:-)
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Message  hi wen Dim 11 Déc 2011 - 21:29

bel ordonnancement,
allées droites,
triomphe de l'Antique.

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Message  Janis Lun 12 Déc 2011 - 10:00

j'aime surtout le premier vers, pour acouphène notamment, inattendu et très parlant
Et ça suffit pour le dire
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Message  Invité Lun 12 Déc 2011 - 23:33

Tiens, vraiment très intéressant !
Surtout le premier vers, comme le disent les autres commentateurs, mais pas que : le gant exsangue, et d'autres jeux de sonorités qui m'ont beaucoup plu. Et au finish, l'impression d'être dans le conte d'Andersen, la petite vendeuse d'allumettes. Bravo

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Message  Invité Lun 12 Déc 2011 - 23:34

J'oubliais : présenter une allégorie comme un petit moineau, c'est vraiment joli. Et puis empoussiéré de neige, j'aime vraiment beaucoup...

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Message  Maryse Lun 19 Déc 2011 - 15:40

je l'avais raté.
Marine, il me faut te le dire , je l'ai beaucoup aimé.
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Message  Marine Lun 19 Déc 2011 - 16:48

Je n'avais pas eu le temps de passer longuement par ici, j'ai été très touchée de toutes vos réponses dévelopées et amicales ! Merci beaucoup, vraiment !
Je vais tâcher de répondre à chacun.

Frédéric : J'apprécie que vous ayiez proposé de vos mots une variante de poème, que, par ailleurs, je trouve très bien ! Vous ne m'en voudrez pas, cependant, de modifier à ma façon. Quelque chose dans le rythme me gêne dans votre proposition ! (troisième vers)

Marjevols : J'ai enlevé le "de", ce que vous dîtes est très juste !
Par contre, pour "acouphène", mon coeur ne veut pas changer, j'aimais bien comme cela !
Du coup, pour la strophe 2, vers 4, j'ai changé l'ordre des vers comme conseillé (là encore, merci, je n'y avais pas pensé) et j'ai carrément changé le dernier vers, qui, aux relectures successives, me paraissait cliché (ouais, bon, l'oiseau qui vole plus, on a compris) pour préférer le bruit de sa voix à son mouvement.

Coline : Hop, changé, tu me diras si c'est mieux !

Marjevols : Jamais mis les pieds à Paris ! Pour l'interprétation, je laisse libre cours à votre imagination. Je n'aime pas forcément dévoiler l'intention qu'il y avait derrière, il y a des lecteurs qui n'aiment pas. Mais si vous voulez en savoir davantage, envoyez-moi un mail !

Denis : Pas de soucis, Denis, et merci de votre commentaire !

Arielle : J'ai retravaillé le premier tercet !
J'ai remplacé le "debout" par elle regarde..etc
(voir ci-dessous)
Et merci !

Hi wen : est-ce de l'ironie ? Je ne sais jamais avec vous !

Terrains Vagues, Janis, Vincent, Maryse, merci de tout coeur !

Et voici le poème modifié :
(oui, bon, exsangue me plaisait, alors je l'ai refilé au titre)


Exsangue comédienne

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Sous tes traîneaux de givre, terrible tu promènes
La suie de tes yeux blancs aux remparts d'une reine,
Couchée dans ton théâtre, à la scène assassine

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L'allégorie frissonne, elle pose blanche et nue
A donné aux rideaux la couleur de sa peau
Bel oiseau d’albâtre dont le chant s'atténue.

Vêtue de son gant blême elle saigne le sceptre
Des étés et des textes lilas qui saluent
Elle regarde leur spectre et le chœur de la rue.

Empoussiéré de neige, dans la glace de son nid
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Message  Invité Lun 19 Déc 2011 - 22:13

Marine, je me permets de vous adresser ces quelques remarques formelles, convaincu que, soucieuse que vous êtes de vous améliorer, vous les prendrez en bonne part.

Ce « sonnet », — telle est du moins la forme qu'arbore ce poème — ne respecte pas les règles de la versification classique, par maladresse sans doute davantage que par choix. Je suppose que la pauvreté des rimes et les écarts que vous observez à l'égard des canons, dans ce domaine, sont voulus ; aussi, je n'en parlerai pas. Je me concentrerai plutôt sur le balancement des alexandrins, boiteux souvent. Ainsi, le vers « Sous tes traîneaux de givre, terrible tu promènes » mesure, selon le comptage traditionnel, treize syllabes (sous/tes/traî/neaux/de/gi/vre/ter/ri/ble/tu/pro/mènes), la faute, sûrement, au placement du mot « givre » à la césure (son -e ne peut s'élider qu'à condition d'être suivi, dans le second hémistiche, par un mot commençant par une voyelle…). Le vers « L'allégorie frissonne, elle pose blanche et nue » comporte lui aussi une syllabe de trop(L'al/lé/go/rie/fris/son/nel/le/po/se/blan/chet/nue), voire quatorze dans une esthétique purement classique (L'al/lé/go/ri/e/fri/son…). Les trois vers « La suie de tes yeux blancs aux remparts d'une reine », « Couchée dans ton théâtre, à la scène assassine » et « Vêtue de son gant blême elle saigne le sceptre » ne sont de fait valables qu'en néo-classique (ce qui ne me pose aucun problème, j'adore le néo-classique).
Ensuite… le vers « Bel oiseau d’albâtre dont le chant s'atténue » pose problème, lui aussi (treize syllabes, « al/bâ/tre), le vers « Des étés et des textes lilas qui saluent », s'il contient bien ses douze syllabes règlementaires, viole la règle de la césure en 6/6 (tex/tes, la deuxième syllabe déborde dans l'hémistiche suivant). « Elle regarde leur spectre et le chœur de la rue » quant à lui met en jeu treize syllabes (El/le/re/gar/de/leur/spe/ctret/le/chœur/de/la/rue).
Le tercet final fait preuve de semblables incartades à l'égard de la métrique usuelle. « Empoussiéré de neige, dans la glace de son nid » comprend quatorze syllabes (Em/pou/ssié/ré/de/nei/ge/dans/la/gla/ce/de/son/nid) tandis que les deux vers suivants, impeccables, recèlent pour moi une grande beauté.

Vous l'aurez compris, si j'aime la force de vos images, évocatrices à mes yeux, si j'aime le traitement serré et élégant que vous imposez à votre sujet, je suis plus circonspect, sinon vraiment rétif, au dispositif formel que vous lui imprimez. Je vous trouve plus à l'aise en prose.


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Message  Marvejols Jeu 1 Mar 2012 - 22:20

Marine vous dites ce soir "je veux faire de la métrique et j'etouffe tout". Peut-être cela arrive-t-il (à qui cela n'arrive pas qui rime?) mais ce texte Hiver prouve le contraire.

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