Mon grand frère
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Mon grand frère
Te souviens-tu du chemin de nos rires, de nos jeux, de nos illusions, de nos espérances, de nos cœurs?
Te souviens-tu des montagnes de galettes du dimanche matin? Te souviens-tu de nos complicités, de tes patins empruntés, de ta bicyclette avec un panier pour me promener?
Dans la rue où nous sommes nés, où nous avons grandi, nous avons vécu des départs, des retours, des cris et des rires et nous nous aimions.
En passant près du miroir du coin de la cuisine, tu te regardais pour refaire les bouclettes de tes cheveux. J'étais fière de toi; je te trouvais fascinant mais en même temps, parfois bien désagréable...surtout quand papa n'était pas là et que tu faisais le coq. Tu faisais l'important: avec cinq années de plus que moi, tu voulais faire mon éducation. Je m'en rappelle de tes leçons!
Souvent je regardais tes mains larges et généreuses, ton sourire permanent, ta façon d'expliquer les choses lorsque tu disais:
- C'est simple comme bonjour! Deux plus deux, ça fait toujours quatre.
Mais des fois, tu essayais de nous en passer une en affirmant que ça pouvait faire cinq, si on y mettait de la patience et du temps. Tu arrangeais ta vie à ta manière, sans oublier d'essayer d'organiser la nôtre, comme seul un grand frère sait le faire. Tu enroulais nos destinées à la tienne même si tu affichais un air indépendant. Ton cœur encaissait nos chagrins et nos souffrances et là, tu ne savais plus compter: sans limite, tu voulais nous aider. Tu arrivais souvent bon dernier aux repas pour ne pas manquer de nous épater. Tu disais les choses avec peu de mots mais ceux que tu choisissais comptaient pour triple. Tu étais pour moi un paratonnerre. Quand j'étais petite, la noirceur m'effrayait mais d'un ton bourru qui cachait mal ta douceur, tu me rassurais:
- Je suis là, arrête de pleurer!
Il ne faisait pas plus clair mais juste de savoir que tu étais là, prêt à me protéger, je n'avais plus d'inquiétude à me faire.
Et comment ne pas parler de ta première auto, couleur caramel. Ne montait pas à bord qui voulait!
Seulement une certaine demoiselle en avait la priorité. Une fois, ô miracle, tu m'as fais signe:
- La sœur, viens faire un tour.
J'ai couru, toute fière de faire une randonnée et...quelle randonnée! De la maison au premier coin de rue. J'ai pensé que ce devait être un petit arrêt avant de continuer l'odyssée. Mais non, c'était déjà terminé. Enragée, je n'ai pas manqué de te le dire
- Tu aurais pu au moins te rendre jusqu'à la fin du village...
- Si tu n'es pas contente, tu peux toujours y aller sur tes deux pieds... m'as-tu répondu avec un grand sourire pour... ta dulcinée que tu venais t'apercevoir sur le trottoir d'en face.
Ta meilleure façon de dire ``je t'aime`` était de ne pas le dire du tout. Si j'essayais de t'embrasser, tu faisais semblant de t'esquiver juste assez bien pour que je puisse te rattraper. Tu avais un cœur de frère qu'il fallait apprivoiser. Ton amour, tu le donnais tout entier: à prendre ou à laisser. Et moi je savais que j'avais une place privilégiée dans ta vie.
Je me revois marcher avec toi sur la dune, sur le sable doux pour les pieds, ramassant des coquillages d'éternité dans l'eau salée.
Comme il est doux le temps des souvenirs
Dans notre maison et nos cœurs grands ouverts
Comme nous étions heureux, mon frère!
Le dernier texte posté en prose ("Les poules de ma tante...") date de mardi 13 décembre. Ce texte est donc verrouillé jusqu'à la semaine prochaine, lundi 19 décembre. Merci de votre compréhension.
La Modération
Te souviens-tu des montagnes de galettes du dimanche matin? Te souviens-tu de nos complicités, de tes patins empruntés, de ta bicyclette avec un panier pour me promener?
Dans la rue où nous sommes nés, où nous avons grandi, nous avons vécu des départs, des retours, des cris et des rires et nous nous aimions.
En passant près du miroir du coin de la cuisine, tu te regardais pour refaire les bouclettes de tes cheveux. J'étais fière de toi; je te trouvais fascinant mais en même temps, parfois bien désagréable...surtout quand papa n'était pas là et que tu faisais le coq. Tu faisais l'important: avec cinq années de plus que moi, tu voulais faire mon éducation. Je m'en rappelle de tes leçons!
Souvent je regardais tes mains larges et généreuses, ton sourire permanent, ta façon d'expliquer les choses lorsque tu disais:
- C'est simple comme bonjour! Deux plus deux, ça fait toujours quatre.
Mais des fois, tu essayais de nous en passer une en affirmant que ça pouvait faire cinq, si on y mettait de la patience et du temps. Tu arrangeais ta vie à ta manière, sans oublier d'essayer d'organiser la nôtre, comme seul un grand frère sait le faire. Tu enroulais nos destinées à la tienne même si tu affichais un air indépendant. Ton cœur encaissait nos chagrins et nos souffrances et là, tu ne savais plus compter: sans limite, tu voulais nous aider. Tu arrivais souvent bon dernier aux repas pour ne pas manquer de nous épater. Tu disais les choses avec peu de mots mais ceux que tu choisissais comptaient pour triple. Tu étais pour moi un paratonnerre. Quand j'étais petite, la noirceur m'effrayait mais d'un ton bourru qui cachait mal ta douceur, tu me rassurais:
- Je suis là, arrête de pleurer!
Il ne faisait pas plus clair mais juste de savoir que tu étais là, prêt à me protéger, je n'avais plus d'inquiétude à me faire.
Et comment ne pas parler de ta première auto, couleur caramel. Ne montait pas à bord qui voulait!
Seulement une certaine demoiselle en avait la priorité. Une fois, ô miracle, tu m'as fais signe:
- La sœur, viens faire un tour.
J'ai couru, toute fière de faire une randonnée et...quelle randonnée! De la maison au premier coin de rue. J'ai pensé que ce devait être un petit arrêt avant de continuer l'odyssée. Mais non, c'était déjà terminé. Enragée, je n'ai pas manqué de te le dire
- Tu aurais pu au moins te rendre jusqu'à la fin du village...
- Si tu n'es pas contente, tu peux toujours y aller sur tes deux pieds... m'as-tu répondu avec un grand sourire pour... ta dulcinée que tu venais t'apercevoir sur le trottoir d'en face.
Ta meilleure façon de dire ``je t'aime`` était de ne pas le dire du tout. Si j'essayais de t'embrasser, tu faisais semblant de t'esquiver juste assez bien pour que je puisse te rattraper. Tu avais un cœur de frère qu'il fallait apprivoiser. Ton amour, tu le donnais tout entier: à prendre ou à laisser. Et moi je savais que j'avais une place privilégiée dans ta vie.
Je me revois marcher avec toi sur la dune, sur le sable doux pour les pieds, ramassant des coquillages d'éternité dans l'eau salée.
Comme il est doux le temps des souvenirs
Dans notre maison et nos cœurs grands ouverts
Comme nous étions heureux, mon frère!
Le dernier texte posté en prose ("Les poules de ma tante...") date de mardi 13 décembre. Ce texte est donc verrouillé jusqu'à la semaine prochaine, lundi 19 décembre. Merci de votre compréhension.
La Modération
gaeli- Nombre de messages : 417
Age : 78
Date d'inscription : 21/05/2011
Re: Mon grand frère
j'aime bien te lire parce qu'en ce moment on a la même source d'inspiration; moi aussi j'écris sur ma famille, et j'aime beaucoup évoquer des souvenirs. C'est un joli texte.
Une petite remarque; à la place de "des fois", j'aurais mis "parfois".
Une petite remarque; à la place de "des fois", j'aurais mis "parfois".
Lamarjo- Nombre de messages : 77
Age : 47
Localisation : marjobonne51@laposte.net
Date d'inscription : 27/11/2011
Re: Mon grand frère
Les sentiments ne changent pas, le regard de l'enfant que tu étais alors a dicté ces mots, d'où la fraîcheur de ce texte.
Carmen P.- Nombre de messages : 537
Age : 70
Localisation : Ouest
Date d'inscription : 23/04/2010
Re: Mon grand frère
Voici mes remarques, pour l'essentiel typographiques :
– « de nos cœurs? » : il faut marquer une espace avant le point d'interrogation ;
– « du dimanche matin? » : idem ;
– « pour me promener? » : idem ;
– « J'étais fière de toi; » : il faut marquer une espace avant le point-virgule ;
– « parfois bien désagréable...surtout » : vous n'employez pas les bons points de suspension « … » et oubliez de marquer une espace après ;
– « Tu faisais l'important: » : espace avant les deux-points ;
– « Je m'en rappelle de » : « se souvenir de quelque chose » mais « se rappeler quelque chose », sans préposition ;
– « tes leçons! » : espace avant le point d'exclamation ;
– « lorsque tu disais: » : espace avant les deux-points ;
– « - C'est simple » : de ne pas oublier les tirets cadratins pour les dialogues « — » (Alt + 0151) ;
– « comme bonjour! » : espace avant le point d'exclamation ;
– « tu ne savais plus compter: » : espace avant les deux-points ;
– « comptaient pour triple » : à mon avis, « comptaient pour trois » ou « comptaient triple », mais pas un mélange des deux ;
– « tu me rassurais: » : espace avant les deux-points ;
– « - Je suis là » : tiret cadratin ;
– « arrête de pleurer! » : espace devant le point d'exclamation ;
– « qui voulait! » : idem ;
– « tu m'as fais signe: » : espace avant les deux-points ;
– « - La sœur » : tiret cadratin ;
– « et...quelle randonnée! » : pas les bons points de suspension « … », n'oubliez pas l'espace à marquer juste après, et l'espace avant le point d'exclamation ;
– « je n'ai pas manqué de te le dire » : manquent les deux-points ;
– « - Tu aurais pu » : tiret cadratin ;
– « la fin du village... » : mauvais points de suspension « … » ;
– « - Si tu n'es pas » : tiret cadratin ;
– « sur tes deux pieds... » : mauvais points de suspension « … » ;
– « un grand sourire pour... » : idem ;
– « que tu venais t'apercevoir » : « d'apercevoir » ;
– « de dire ``je t'aime`` » : vous n'employez pas là de véritables guillemets, « et » ;
– « tu le donnais tout entier: » : espace avant les deux-points ;
– « Comme il est doux le temps des souvenirs » : manque la virgule ;
– « Dans notre maison et nos cœurs grands ouverts » : idem ;
– « mon frère! » : espace avant le point d'exclamation.
– « de nos cœurs? » : il faut marquer une espace avant le point d'interrogation ;
– « du dimanche matin? » : idem ;
– « pour me promener? » : idem ;
– « J'étais fière de toi; » : il faut marquer une espace avant le point-virgule ;
– « parfois bien désagréable...surtout » : vous n'employez pas les bons points de suspension « … » et oubliez de marquer une espace après ;
– « Tu faisais l'important: » : espace avant les deux-points ;
– « Je m'en rappelle de » : « se souvenir de quelque chose » mais « se rappeler quelque chose », sans préposition ;
– « tes leçons! » : espace avant le point d'exclamation ;
– « lorsque tu disais: » : espace avant les deux-points ;
– « - C'est simple » : de ne pas oublier les tirets cadratins pour les dialogues « — » (Alt + 0151) ;
– « comme bonjour! » : espace avant le point d'exclamation ;
– « tu ne savais plus compter: » : espace avant les deux-points ;
– « comptaient pour triple » : à mon avis, « comptaient pour trois » ou « comptaient triple », mais pas un mélange des deux ;
– « tu me rassurais: » : espace avant les deux-points ;
– « - Je suis là » : tiret cadratin ;
– « arrête de pleurer! » : espace devant le point d'exclamation ;
– « qui voulait! » : idem ;
– « tu m'as fais signe: » : espace avant les deux-points ;
– « - La sœur » : tiret cadratin ;
– « et...quelle randonnée! » : pas les bons points de suspension « … », n'oubliez pas l'espace à marquer juste après, et l'espace avant le point d'exclamation ;
– « je n'ai pas manqué de te le dire » : manquent les deux-points ;
– « - Tu aurais pu » : tiret cadratin ;
– « la fin du village... » : mauvais points de suspension « … » ;
– « - Si tu n'es pas » : tiret cadratin ;
– « sur tes deux pieds... » : mauvais points de suspension « … » ;
– « un grand sourire pour... » : idem ;
– « que tu venais t'apercevoir » : « d'apercevoir » ;
– « de dire ``je t'aime`` » : vous n'employez pas là de véritables guillemets, « et » ;
– « tu le donnais tout entier: » : espace avant les deux-points ;
– « Comme il est doux le temps des souvenirs » : manque la virgule ;
– « Dans notre maison et nos cœurs grands ouverts » : idem ;
– « mon frère! » : espace avant le point d'exclamation.
Invité- Invité
Re: Mon grand frère
Un texte émouvant, en partie parce qu’il se place du point de vue de la petite fille, de son regard de l’époque qui laisse les souvenirs affluer sans chercher à les ordonner. On voit donc ce frère aîné par ses yeux et c’est attendrissant.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Mon grand frère
Bonsoir,
Un joli texte qui dépeint très bien la relation entre une petite fille et son grand frère et qui en préserve la pureté quelles qu'aient pu être les atteintes ultérieures de la vie ...
Amicalement,
midnightrambler
Un joli texte qui dépeint très bien la relation entre une petite fille et son grand frère et qui en préserve la pureté quelles qu'aient pu être les atteintes ultérieures de la vie ...
Amicalement,
midnightrambler
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 71
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
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