Couleurs
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elea
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Lamarjo
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Marine
Hapyness
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Couleurs
Bonjour. Je vous présente mon texte qui est extrait d'une petite nouvelle que j'écris en ce moment... Je le trouve très lourd, je sais qu'il est encore à améliorer mais je n'y arrive pas >__<
C'est là que je sollicite votre aide.
"Ça faisait maintenant deux jours que je ne suis pas allée en cours. Tu m’as dit qu’avec ma main blessée, il valait mieux que je me repose. Hier soir, tu es partit à la boutique de la vieille, et tu m’as acheté un pinceau, des craies et de la peinture, beaucoup de peinture ; je te l’avais demandé. Je n’ai toujours pas ouvert ton paquet, qui prend toute la place sur la table, ton sac bleu posé sur ma feuille de sang. Je ne sais pas si je dois laisser jaillir mon envie. J’ai peur de ne plus pouvoir m’arrêter si j’obéis à mon instinct. Et puis j’ai peur d’être déçue, aussi. Voilà deux heures que je suis couchée sur le lit, les yeux fixés sur le paquet qui détient la couleur. Tu m’as aussi acheté un tas de feuilles blanches, que tu as laissé à côté. En réalité, j’attends que tu sortes. Aujourd’hui on est jeudi, tu vas surement aller travailler. J’aurai honte de peindre devant toi. Peut-être parce que j’ai peur de ta réaction ? Quand j’entends enfin la porte claquer derrière toi, je me lève, chancelante, de mon lit. Les mains tremblantes, j’ouvre le sac bleu, et j’en sors les gouaches. Elles sont tellement belles ! Je fais un petit tas brun sur une feuille. La peinture sort avec un petit suintement feutré. Et maintenant ? Je fais quoi ?
La réponse s’impose en moi. C’est si simple ! Je fais des tâches de couleurs sur ma feuille, j’étale le marron couleur bois, et je fais gicler les courbes. Oh, c’est si simple ! Je mélange l’eau et le rouge, le blanc et le bleu, et je peins des cercles, des arabesques, des lignes sans fins possibles, des traits courts et longs, un arc-en-ciel de mille couleurs. Oui, c’est tellement simple ! Je souille le blanc de rouge, j’abîme la vie de mort, et je me sens libre dans un monde sale mais si beau ; et je sens que je peins, et j’aime la couleur, et je veux continuer à salir la pureté d’un monde éphémère. Je ne vois même pas que je déborde de ma feuille, que ma couleur s’étend sur d’autres blancheurs, que la table se transforme en eau, en eau acide et salée, et je ris, je ris, je ris ! Je ne peux m’empêcher de rire, et je peins sans m’arrêter, je me mets sur la pointe des pieds, je trace des lignes immenses, des courbes infinies, parce qu’il n’y pas de frontières à la couleur ! Je monte sur une chaise, tremblante, et je peins le plafond de traînées rougeâtres, de tâches bleues et de nuages jaunes ; je salis tes chemises, je les rends plus vivantes et plus mortes, je fais gicler la gouache sur le gris de ma vie, de notre vie, de la vie et du monde. Que c’est beau de vivre ! "
Voilà, qu'est-ce que je peux faire pour l'améliorer ? Merci d'avance
C'est là que je sollicite votre aide.
"Ça faisait maintenant deux jours que je ne suis pas allée en cours. Tu m’as dit qu’avec ma main blessée, il valait mieux que je me repose. Hier soir, tu es partit à la boutique de la vieille, et tu m’as acheté un pinceau, des craies et de la peinture, beaucoup de peinture ; je te l’avais demandé. Je n’ai toujours pas ouvert ton paquet, qui prend toute la place sur la table, ton sac bleu posé sur ma feuille de sang. Je ne sais pas si je dois laisser jaillir mon envie. J’ai peur de ne plus pouvoir m’arrêter si j’obéis à mon instinct. Et puis j’ai peur d’être déçue, aussi. Voilà deux heures que je suis couchée sur le lit, les yeux fixés sur le paquet qui détient la couleur. Tu m’as aussi acheté un tas de feuilles blanches, que tu as laissé à côté. En réalité, j’attends que tu sortes. Aujourd’hui on est jeudi, tu vas surement aller travailler. J’aurai honte de peindre devant toi. Peut-être parce que j’ai peur de ta réaction ? Quand j’entends enfin la porte claquer derrière toi, je me lève, chancelante, de mon lit. Les mains tremblantes, j’ouvre le sac bleu, et j’en sors les gouaches. Elles sont tellement belles ! Je fais un petit tas brun sur une feuille. La peinture sort avec un petit suintement feutré. Et maintenant ? Je fais quoi ?
La réponse s’impose en moi. C’est si simple ! Je fais des tâches de couleurs sur ma feuille, j’étale le marron couleur bois, et je fais gicler les courbes. Oh, c’est si simple ! Je mélange l’eau et le rouge, le blanc et le bleu, et je peins des cercles, des arabesques, des lignes sans fins possibles, des traits courts et longs, un arc-en-ciel de mille couleurs. Oui, c’est tellement simple ! Je souille le blanc de rouge, j’abîme la vie de mort, et je me sens libre dans un monde sale mais si beau ; et je sens que je peins, et j’aime la couleur, et je veux continuer à salir la pureté d’un monde éphémère. Je ne vois même pas que je déborde de ma feuille, que ma couleur s’étend sur d’autres blancheurs, que la table se transforme en eau, en eau acide et salée, et je ris, je ris, je ris ! Je ne peux m’empêcher de rire, et je peins sans m’arrêter, je me mets sur la pointe des pieds, je trace des lignes immenses, des courbes infinies, parce qu’il n’y pas de frontières à la couleur ! Je monte sur une chaise, tremblante, et je peins le plafond de traînées rougeâtres, de tâches bleues et de nuages jaunes ; je salis tes chemises, je les rends plus vivantes et plus mortes, je fais gicler la gouache sur le gris de ma vie, de notre vie, de la vie et du monde. Que c’est beau de vivre ! "
Voilà, qu'est-ce que je peux faire pour l'améliorer ? Merci d'avance
Re: Couleurs
"feuille de sang"
?
C'est pas génial, comme image
"je fais gicler la gouache sur le gris de ma vie, de notre vie, de la vie et du monde"
Une jolie peinture que tu nous fais là, entâché de quelques clichés sans grande importance, comme celui que je te relève ci-dessous. Je passais par là, j'ai commencé à lire et j'ai continué. J'ai trouvé ton texte fluide, accrocheur, mine de rien, simple mais assez efficace. Enlève les quelques trucs qui font philosophie de comptoir, comme la phrase ci-dessous, et vraiment, pour moi, ce sera très bien.
C'est drôle, quand je relis je m'aperçois que ton texte n'a rien de spécial au premier coup d'oeil, qu'il paraît banal, et pourtant je trouve qu'il réussit à faire passer des émotions. Il a du rythme, je crois. Il y a une naïveté plaisante (et dans ma bouche le terme est très positif, crois-moi, et je te souhaite de la garder encore un peu, parce qu'après on la regrette !), une joie d'exister et de créer qui donne du coeur et de l'élan.
Merci et à bientôt !
Marine.
?
C'est pas génial, comme image
"je fais gicler la gouache sur le gris de ma vie, de notre vie, de la vie et du monde"
Une jolie peinture que tu nous fais là, entâché de quelques clichés sans grande importance, comme celui que je te relève ci-dessous. Je passais par là, j'ai commencé à lire et j'ai continué. J'ai trouvé ton texte fluide, accrocheur, mine de rien, simple mais assez efficace. Enlève les quelques trucs qui font philosophie de comptoir, comme la phrase ci-dessous, et vraiment, pour moi, ce sera très bien.
C'est drôle, quand je relis je m'aperçois que ton texte n'a rien de spécial au premier coup d'oeil, qu'il paraît banal, et pourtant je trouve qu'il réussit à faire passer des émotions. Il a du rythme, je crois. Il y a une naïveté plaisante (et dans ma bouche le terme est très positif, crois-moi, et je te souhaite de la garder encore un peu, parce qu'après on la regrette !), une joie d'exister et de créer qui donne du coeur et de l'élan.
Merci et à bientôt !
Marine.
Re: Couleurs
Merci beaucoup ça fait très plaisir! Oui en fait la feuille de sang c'est une allusion à ce qui s'est passé un peu plus tôt.. L'héroïne avait peint quelque chose avec son sang, c'est pour ça
Pour la naïveté, c'est surement du à mon jeune âge (xD). Enfin bref, merci beaucoup.
A bientôt !
Pour la naïveté, c'est surement du à mon jeune âge (xD). Enfin bref, merci beaucoup.
A bientôt !
Re: Couleurs
Bienvenue sur VOS ECRITS
Une remarque : il est demandé à tous les auteurs de bien vouloir laisser arriver plusieurs commentaires avant d'y répondre de façon groupée.
Ceci évite au texte de remonter trop souvent en haut de page au détriment des autres textes si l'auteur répond à chaque message.
C'est ce que préconise le texte de notre page d'accueil (que nous vous engageons à lire ou relire) lorsqu'il y est question de "parcimonie".
Merci de votre compréhension.
Une remarque : il est demandé à tous les auteurs de bien vouloir laisser arriver plusieurs commentaires avant d'y répondre de façon groupée.
Ceci évite au texte de remonter trop souvent en haut de page au détriment des autres textes si l'auteur répond à chaque message.
C'est ce que préconise le texte de notre page d'accueil (que nous vous engageons à lire ou relire) lorsqu'il y est question de "parcimonie".
Merci de votre compréhension.
Modération- Nombre de messages : 1362
Age : 18
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Couleurs
Je précise aussi, Hapyness, que si tu veux discuter sans restriction de ton texte, tu peux le faire sur ce fil, dans le forum Conversations : http://www.vosecrits.com/t9766-discussions-autour-de-nos-textes-prose-poesie
Invité- Invité
Re: Couleurs
Tu as 13 ans? woua...
Déjà la première chose importante il me semble, ce serait de faire des paragraphes pour que le texte soit moins compact, et corriger les fautes; dans la première phrase, il y a un problème d'emploi des temps; "ça faisait deux jours que je n'étais...", "tu es parti(e)"... Et puis "tache" s'écrit sans accent circonflexe, sinon c'est la "tâche", le travail à effectuer.
J'en oublie sûrement, cela dit il ne me semble pas qu'il y en ait tant que ça.
C'est un texte qui capte l'attention je trouve, quand on commence à le lire on se laisse emporter jusqu'au bout, et ça c'est déjà beaucoup!
Déjà la première chose importante il me semble, ce serait de faire des paragraphes pour que le texte soit moins compact, et corriger les fautes; dans la première phrase, il y a un problème d'emploi des temps; "ça faisait deux jours que je n'étais...", "tu es parti(e)"... Et puis "tache" s'écrit sans accent circonflexe, sinon c'est la "tâche", le travail à effectuer.
J'en oublie sûrement, cela dit il ne me semble pas qu'il y en ait tant que ça.
C'est un texte qui capte l'attention je trouve, quand on commence à le lire on se laisse emporter jusqu'au bout, et ça c'est déjà beaucoup!
Lamarjo- Nombre de messages : 77
Age : 47
Localisation : marjobonne51@laposte.net
Date d'inscription : 27/11/2011
Re: Couleurs
Je ne sais pas ce que tu trouves "lourd" dans ce texte parce que pour moi, à part la phrase relevée par Marine, que j'avais aussi remarquée pour son côté passe-partout, je le trouve très bien ce texte (outre aussi les fautes de langue qui t'ont été signalées ci-dessus, et une ou deux autres petites coquilles). D'abord il est visuel, ensuite l’expression est plus que correcte, précise. Et puis tu rends bien compte de cette espèce de frénésie qui s’empare de la narratrice, laquelle, une fois passés l’hésitation du début, le manque d’inspiration, finit par se laisser déborder par son enthousiasme. Sincèrement, j’ai apprécié de te lire.
Invité- Invité
Re: Couleurs
le crescendo dans l'action est tout à fait bien rendu.
Le tout se lit avec plaisir.
Des questions restent en suspens, et c'est bien comme ça
Un bon premier texte
re-bienvenue ici
Le tout se lit avec plaisir.
Des questions restent en suspens, et c'est bien comme ça
Un bon premier texte
re-bienvenue ici
Re: Couleurs
Easter a dit tout ce que j’avais à dire !
Beaucoup aimé l’énergie qui se dégage du texte, le mouvement de la peinture, les couleurs.
Bienvenue !
Beaucoup aimé l’énergie qui se dégage du texte, le mouvement de la peinture, les couleurs.
Bienvenue !
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Couleurs
Voici mes remarques formelles, sous forme de récapitulatif car la plupart ont été mentionnées avant mon passage :
– « "Ça faisait » : il vaut mieux employer les guillemets français « et » ;
– « Ça faisait maintenant deux jours que je ne suis pas allée » : problème de concordance des temps, déjà relevé ;
– « Hier soir, tu es partit » : « parti » ;
– « tu vas surement aller » : « sûrement » (orthographe traditionnelle) ;
– « Je fais des tâches de couleurs » : « taches » ;
– « parce qu’il n’y pas » : manque le verbe avoir (« parce qu'il n'y a pas ») ;
– « de tâches bleues » : « taches », donc ;
– « c’est beau de vivre ! " » : je vous conseille là-encore d'employer les guillemets français fermants pour clore le texte. Cependant, si vous préférez les guillemets droits, il ne faut pas marquer d'espace avant – il convient donc ici de les coller au point d'exclamation.
J'ai moi aussi apprécié la fougue qui se dégage de votre texte. Je le trouve réussi.
– « "Ça faisait » : il vaut mieux employer les guillemets français « et » ;
– « Ça faisait maintenant deux jours que je ne suis pas allée » : problème de concordance des temps, déjà relevé ;
– « Hier soir, tu es partit » : « parti » ;
– « tu vas surement aller » : « sûrement » (orthographe traditionnelle) ;
– « Je fais des tâches de couleurs » : « taches » ;
– « parce qu’il n’y pas » : manque le verbe avoir (« parce qu'il n'y a pas ») ;
– « de tâches bleues » : « taches », donc ;
– « c’est beau de vivre ! " » : je vous conseille là-encore d'employer les guillemets français fermants pour clore le texte. Cependant, si vous préférez les guillemets droits, il ne faut pas marquer d'espace avant – il convient donc ici de les coller au point d'exclamation.
J'ai moi aussi apprécié la fougue qui se dégage de votre texte. Je le trouve réussi.
Invité- Invité
Re: Couleurs
Bonsoir,
Je trouve moi aussi ce texte assez réussi.
Il glisse de toute façon vers la description d'une sorte de délire dont seul l'auteur détient les clefs ...
Amicalement,
midnightrambler
Je trouve moi aussi ce texte assez réussi.
Il glisse de toute façon vers la description d'une sorte de délire dont seul l'auteur détient les clefs ...
Amicalement,
midnightrambler
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 71
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
Re: Couleurs
Merci beaucoup pour les commentaires, j'ai corrigé mon texte. (:
Comme on ne peut pas éditer vous ne voyez pas le changement mais vous pouvez être sur que de mon côté c'est fait!
Merci encore; à bientôt.
Comme on ne peut pas éditer vous ne voyez pas le changement mais vous pouvez être sur que de mon côté c'est fait!
Merci encore; à bientôt.
Re: Couleurs
On ne peut pas éditer, non, Hapyness. Mais en cas de changements notables (ou pas, d'ailleurs !), on peut poster son texte à la suite, sur le même fil.
Invité- Invité
Re: Couleurs
D'accord merci. Alors voilà :
« Ça faisait maintenant deux jours que je n’étais pas allée en cours. Tu m’as dit qu’avec ma main blessée, il valait mieux que je me repose. Hier soir, tu es parti à la boutique de la vieille, et tu m’as acheté un pinceau, des craies et de la peinture, beaucoup de peinture ; je te l’avais demandé. Je n’ai toujours pas ouvert ton paquet, qui prend toute la place sur la table, ton sac bleu posé sur ma feuille de sang. Je ne sais pas si je dois laisser jaillir mon envie. J’ai peur de ne plus pouvoir m’arrêter si j’obéis à mon instinct. Et puis j’ai peur d’être déçue, aussi. Voilà deux heures que je suis couchée sur le lit, les yeux fixés sur le paquet qui détient la couleur. Tu m’as aussi acheté un tas de feuilles blanches, que tu as laissé à côté. En réalité, j’attends que tu sortes. Aujourd’hui on est jeudi, tu vas sûrement aller travailler. J’aurai honte de peindre devant toi. Peut-être parce que j’ai peur de ta réaction ? Quand j’entends enfin la porte claquer derrière toi, je me lève, chancelante, de mon lit. Les mains tremblantes, j’ouvre le sac bleu, et j’en sors les gouaches. Elles sont tellement belles ! Je fais un petit tas brun sur une feuille. La peinture sort avec un petit suintement feutré. Et maintenant ? Je fais quoi ?
La réponse s’impose en moi. C’est si simple ! Je fais des taches de couleurs sur ma feuille, j’étale le marron couleur bois, et je fais gicler les courbes. Oh, c’est si simple ! Je mélange l’eau et le rouge, le blanc et le bleu, et je peins des cercles, des arabesques, des lignes sans fins possibles, des traits courts et longs, un arc-en-ciel de mille couleurs. Oui, c’est tellement simple ! Je souille le blanc de rouge, j’abîme la vie de mort, et je me sens libre dans un monde sale mais si beau ; et je sens que je peins, et j’aime la couleur, et je veux continuer à salir la pureté d’un monde éphémère. Je ne vois même pas que je déborde de ma feuille, que ma couleur s’étend sur d’autres blancheurs, que la table se transforme en eau, en eau acide et salée, et je ris, je ris, je ris ! Je ne peux m’empêcher de rire, et je peins sans m’arrêter, je me mets sur la pointe des pieds, je trace des lignes immenses, des courbes infinies, parce qu’il n’y a pas de frontières à la couleur ! Je monte sur une chaise, tremblante, et je peins le plafond de traînées rougeâtres, de tâches bleues et de nuages jaunes ; je salis tes chemises, je les rends plus vivantes et plus mortes, je fais gicler la gouache sur le gris de ma vie, de notre vie, de la vie et du monde.
Que c’est beau de vivre! »
« Ça faisait maintenant deux jours que je n’étais pas allée en cours. Tu m’as dit qu’avec ma main blessée, il valait mieux que je me repose. Hier soir, tu es parti à la boutique de la vieille, et tu m’as acheté un pinceau, des craies et de la peinture, beaucoup de peinture ; je te l’avais demandé. Je n’ai toujours pas ouvert ton paquet, qui prend toute la place sur la table, ton sac bleu posé sur ma feuille de sang. Je ne sais pas si je dois laisser jaillir mon envie. J’ai peur de ne plus pouvoir m’arrêter si j’obéis à mon instinct. Et puis j’ai peur d’être déçue, aussi. Voilà deux heures que je suis couchée sur le lit, les yeux fixés sur le paquet qui détient la couleur. Tu m’as aussi acheté un tas de feuilles blanches, que tu as laissé à côté. En réalité, j’attends que tu sortes. Aujourd’hui on est jeudi, tu vas sûrement aller travailler. J’aurai honte de peindre devant toi. Peut-être parce que j’ai peur de ta réaction ? Quand j’entends enfin la porte claquer derrière toi, je me lève, chancelante, de mon lit. Les mains tremblantes, j’ouvre le sac bleu, et j’en sors les gouaches. Elles sont tellement belles ! Je fais un petit tas brun sur une feuille. La peinture sort avec un petit suintement feutré. Et maintenant ? Je fais quoi ?
La réponse s’impose en moi. C’est si simple ! Je fais des taches de couleurs sur ma feuille, j’étale le marron couleur bois, et je fais gicler les courbes. Oh, c’est si simple ! Je mélange l’eau et le rouge, le blanc et le bleu, et je peins des cercles, des arabesques, des lignes sans fins possibles, des traits courts et longs, un arc-en-ciel de mille couleurs. Oui, c’est tellement simple ! Je souille le blanc de rouge, j’abîme la vie de mort, et je me sens libre dans un monde sale mais si beau ; et je sens que je peins, et j’aime la couleur, et je veux continuer à salir la pureté d’un monde éphémère. Je ne vois même pas que je déborde de ma feuille, que ma couleur s’étend sur d’autres blancheurs, que la table se transforme en eau, en eau acide et salée, et je ris, je ris, je ris ! Je ne peux m’empêcher de rire, et je peins sans m’arrêter, je me mets sur la pointe des pieds, je trace des lignes immenses, des courbes infinies, parce qu’il n’y a pas de frontières à la couleur ! Je monte sur une chaise, tremblante, et je peins le plafond de traînées rougeâtres, de tâches bleues et de nuages jaunes ; je salis tes chemises, je les rends plus vivantes et plus mortes, je fais gicler la gouache sur le gris de ma vie, de notre vie, de la vie et du monde.
Que c’est beau de vivre! »
Chapeau
Pour une môme de 13 ans, chapeau bas!
Marchevêque perplexe.
Marchevêque perplexe.
Marchevêque- Nombre de messages : 199
Age : 64
Date d'inscription : 08/09/2011
Re: Couleurs
Restent deux petites fautes :
– « de tâches bleues » : « taches » ;
– « Que c’est beau de vivre! » : espace avant le point d'exclamation.
– « de tâches bleues » : « taches » ;
– « Que c’est beau de vivre! » : espace avant le point d'exclamation.
Invité- Invité
Re: Couleurs
bien charpenté.
un peu gêné par la répétition insistante de "c'est si simple".
C6-bon.
un peu gêné par la répétition insistante de "c'est si simple".
C6-bon.
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Couleurs
Oui, pour le "c'est si simple", il me gêne moi aussi, mais sans je trouve que ça fait un peu vide...
< On vous a déjà demandé d'éviter d'intervenir trop systématiquement mais de regrouper vos réponses...
(Eviter les auto-remontées de texte)
Merci.
La Modération >
.
< On vous a déjà demandé d'éviter d'intervenir trop systématiquement mais de regrouper vos réponses...
(Eviter les auto-remontées de texte)
Merci.
La Modération >
.
Re: Couleurs
J'ai apprécié la lecture de ce texte porté par un élan certain et j'imagine bien le personnage créer son monde par la dynamique de la couleur.
Carmen P.- Nombre de messages : 537
Age : 70
Localisation : Ouest
Date d'inscription : 23/04/2010
Suite des couleurs.
Voilà, c'est un peu la suite de mon texte précédent. Enfin, ce n'est pas la suite exactement, mais c'est un extrait du même texte... Enfin, voilà. Si vous pouviez m'aider à l'améliorer...
« Une nuit, une vie, prolongement et pétales bleues ; couleur, peinture, soleil de vie et lune changeante. Or et argent, rose et bleu, présence sans bruit, chuchotement bruyant, éveil de tes sens, odeur de moi. Tu sens le silence et j’entends ton parfum, nausée agréable et soir chantant. »
Je retiens mon souffle, et tu continues.
« Etoiles noires et nuages bleus, lune est là, soleil ici, peinture folle et sans raison. Fleur pâlie, ombre et toi, macabre lumière, obscène surtout. Je chante ton odeur, tu respire ma balade, j’entends tes pensées et tu parle mon idée, chiffres sans lois, syllabes perdues, je compte sans lettres et tu lis sans nombres. »
Que veux-tu dire ? Je ne comprends pas, mais je sens glisser lentement, sans bruit, une larme sur ma joue. Une perle salée, une émotion douce.
-Tu aimes ? Tout le monde dit que je suis fou et que ça ne veut rien dire, mais…
-Tu n’es pas fou.
Je ne sais pas comment formuler ce que je veux dire, mais je sens que tu es comme moi, Drew. Ta peinture tu la transmets sur papier, tu livres ta couleur noir sur blanc.
-Merci, dis-tu. Tu veux essayer ? Ecris tout ce qui te passe par la tête.
Je ne suis pas sure de pouvoir faire comme toi, mais j’ai envie d’essayer. Je prends ton stylo et ton carnet, et je commence à écrire.
« Quatre mois. »
Tu me regarde, perplexe. Je sais que tu te demandes ce que signifie ces quatre mois, mais je ne te le dirais pas. Je veux que tu sois surpris comme tout le monde lorsque mon sang coulera.
« Mort douce, délivrance et vengeance, couleur folle et lumière éteinte. »
Je ne peux rien écrire d’autre, mes pensées se bloquent. Qu’est-ce qui me passe par la tête ? Rien, c’est vide dans mon crâne, je ne vois qu’une tâche de sang. Mon sang.
-Allez, tu ne penses à rien ?
Non, je ne pense à rien, bordel ! Je pense à quelque chose, mais ça me fait peur, ce n’est pas vide dans ma tête, c’est faux, c’est rempli, c’est plein mais ça fait peur et je ne veux pas, c’est bourré à craquer, ça va éclater de couleurs, je pense à toi, tout le temps, et ça m’effraie, tu comprends ? Hein, tu comprends ça, Drew ? J’aime la couleur mais ça m’excite, mais ta peau, ton odeur, tout en toi Drew, tout en toi me crie de plaquer mes lèvres contre les tiennes, de baiser la douceur de ta chair, de te caresser à en perdre l’âme.
-Non, je murmure. Je ne pense à rien du tout.
Hapyness, les deux textes (original et suite) ont été fusionnés pour des raisons d'ordre pratique liées au catalogue VE.
La Modération
« Une nuit, une vie, prolongement et pétales bleues ; couleur, peinture, soleil de vie et lune changeante. Or et argent, rose et bleu, présence sans bruit, chuchotement bruyant, éveil de tes sens, odeur de moi. Tu sens le silence et j’entends ton parfum, nausée agréable et soir chantant. »
Je retiens mon souffle, et tu continues.
« Etoiles noires et nuages bleus, lune est là, soleil ici, peinture folle et sans raison. Fleur pâlie, ombre et toi, macabre lumière, obscène surtout. Je chante ton odeur, tu respire ma balade, j’entends tes pensées et tu parle mon idée, chiffres sans lois, syllabes perdues, je compte sans lettres et tu lis sans nombres. »
Que veux-tu dire ? Je ne comprends pas, mais je sens glisser lentement, sans bruit, une larme sur ma joue. Une perle salée, une émotion douce.
-Tu aimes ? Tout le monde dit que je suis fou et que ça ne veut rien dire, mais…
-Tu n’es pas fou.
Je ne sais pas comment formuler ce que je veux dire, mais je sens que tu es comme moi, Drew. Ta peinture tu la transmets sur papier, tu livres ta couleur noir sur blanc.
-Merci, dis-tu. Tu veux essayer ? Ecris tout ce qui te passe par la tête.
Je ne suis pas sure de pouvoir faire comme toi, mais j’ai envie d’essayer. Je prends ton stylo et ton carnet, et je commence à écrire.
« Quatre mois. »
Tu me regarde, perplexe. Je sais que tu te demandes ce que signifie ces quatre mois, mais je ne te le dirais pas. Je veux que tu sois surpris comme tout le monde lorsque mon sang coulera.
« Mort douce, délivrance et vengeance, couleur folle et lumière éteinte. »
Je ne peux rien écrire d’autre, mes pensées se bloquent. Qu’est-ce qui me passe par la tête ? Rien, c’est vide dans mon crâne, je ne vois qu’une tâche de sang. Mon sang.
-Allez, tu ne penses à rien ?
Non, je ne pense à rien, bordel ! Je pense à quelque chose, mais ça me fait peur, ce n’est pas vide dans ma tête, c’est faux, c’est rempli, c’est plein mais ça fait peur et je ne veux pas, c’est bourré à craquer, ça va éclater de couleurs, je pense à toi, tout le temps, et ça m’effraie, tu comprends ? Hein, tu comprends ça, Drew ? J’aime la couleur mais ça m’excite, mais ta peau, ton odeur, tout en toi Drew, tout en toi me crie de plaquer mes lèvres contre les tiennes, de baiser la douceur de ta chair, de te caresser à en perdre l’âme.
-Non, je murmure. Je ne pense à rien du tout.
Hapyness, les deux textes (original et suite) ont été fusionnés pour des raisons d'ordre pratique liées au catalogue VE.
La Modération
Re: Couleurs
Je trouve le texte écrit plus hâtivement, moins soigné que le précédent. Voici, à cet égard, une correction orthotypographique :
– « Suite des couleurs. » : pas de point dans les titres ;
– « du même texte... » : mauvais points de suspension « … » (Alt + 0133) ;
– « à l'améliorer... » : idem ;
– « pétales bleues » : « bleus » (un pétale) ;
– « Etoiles noires » : « Étoiles » (accent sur la majuscule, Alt + 144) ;
– « et tu parle » : « parles » ;
– « -Tu aimes ? » : le tiret ne suffit pas pour les dialogues, il faut employer le tiret cadratin « — », accessible à partir de la combinaison Alt + 0151 (et marquer une espace après) ;
– « -Tu n’es pas » : un tiret cadratin… ;
– « Ta peinture tu la transmets » : virgule après « peinture » ;
– « -Merci » : tiret cadratin et espace après ;
– « Ecris tout » : « Écris » (accent sur la majuscule) ;
– « Je ne suis pas sure » : « sûre », traditionnellement ;
– « Tu me regarde » : « regardes » ;
– « ce que signifie ces quatre mois » : « signifient » ;
– « mais je ne te le dirais pas » : « dirai » ;
– « qu’une tâche de sang » : « tache » ;
– « -Allez » : tiret cadratin et espace ;
– « -Non » : idem.
– « Suite des couleurs. » : pas de point dans les titres ;
– « du même texte... » : mauvais points de suspension « … » (Alt + 0133) ;
– « à l'améliorer... » : idem ;
– « pétales bleues » : « bleus » (un pétale) ;
– « Etoiles noires » : « Étoiles » (accent sur la majuscule, Alt + 144) ;
– « et tu parle » : « parles » ;
– « -Tu aimes ? » : le tiret ne suffit pas pour les dialogues, il faut employer le tiret cadratin « — », accessible à partir de la combinaison Alt + 0151 (et marquer une espace après) ;
– « -Tu n’es pas » : un tiret cadratin… ;
– « Ta peinture tu la transmets » : virgule après « peinture » ;
– « -Merci » : tiret cadratin et espace après ;
– « Ecris tout » : « Écris » (accent sur la majuscule) ;
– « Je ne suis pas sure » : « sûre », traditionnellement ;
– « Tu me regarde » : « regardes » ;
– « ce que signifie ces quatre mois » : « signifient » ;
– « mais je ne te le dirais pas » : « dirai » ;
– « qu’une tâche de sang » : « tache » ;
– « -Allez » : tiret cadratin et espace ;
– « -Non » : idem.
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