De sa bouche à la mienne
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Frédéric Prunier
Terrains Vagues
Maryse
levaran82
8 participants
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De sa bouche à la mienne
Des cheveux qui foisonnent,
Le cheminement long de sa bouche à la mienne.
C'est comme si des baisers consumés dans les mots, désirés, immobiles, redevenait sa peau. Et nos imaginaires virtuels et volages étaient la tectonique de deux plaques lointaines, rapprochées par un rêve.
Un pas que font mes doigts, clavièresque voyage. Tes mots, ton rire. Te dénuder, te découvrir. J'ai comme déjà mille fois passé dans tes cheveux ma main et mon désir. Ton rire. C'est comme une bruine, dont parfois la distance plutôt que de me nuire avive des moments que la routine habite. Une pensée, c'est l'amour ? Le souvenir ou le rêve, la vérité? Ton rire…
Incandescent, un ballot de paille est porté par le vent. Il me ressemble : cowboy solitaire, perdu et doux rêveur : Cyrano ! Mais je connais la lune, j'en viens ! Bergerac, la Dordogne, Périgueux et ses vins, Monbazillac ou tes seins : la lune vient du sud, je la vois dans tes joues, mon vin. Et mon ivresse c'est le gout de tes lèvres que je ne connais pas.
C'est le bout de son cœur que je ne connais pas.
Dans la rose des vents, sur la carte du tendre mon doigt glisse vers le sud, toujours plus, peut-être enfin l'atteindre, l'infante au doux sourire…
"Finalement, le soleil parfois brille-t-il pour autre chose que pour nous consumer", je me demande en allongeant mon corps parfois serein et parfois hésitant.
A nouveau j'imagine…
D'une force, mes rêves. D'une force les mots, l'envie. D'une brûlure la peur, et d'un irrationnel cette envie de rencontre. Et puis pourquoi l'attente ou la peur ? Vous qui savez, dites pourquoi ? De fêlures en fêlures moi j'opte pour l'attente et j'ai le droit de m'offrir un eldorado simple, et de ne pas l'atteindre mais toujours d'en rêver, s'il le faut j'attedrai! Plutôt que toutes vos vies que la monnaie gouverne ou l'ivresse ou les peurs ; marriez-vous, pleuvez, cataloguez, stagnez… peut-être, mais ne jugez pas, je vous en conjure, mon baluchon de rêves ; quel que soit le voyage, dans ma tête ou ses terres, vers son sud ou mon nord : moi, j'ai fait mon bagage!
Et parfois simplement, je voudrais que mes bras mesurent des kilomètres, les passer dans son dos. Je voudrais que sa main dans mes cheveux s'égare, je voudrais simplement un baiser sur le front, la bouche ou mes blessures. La tenir dans mes bras. Effacer la distance.
Pouvoir se rapprocher en regardant le temps passer, simplement.
Le cheminement long de sa bouche à la mienne.
C'est comme si des baisers consumés dans les mots, désirés, immobiles, redevenait sa peau. Et nos imaginaires virtuels et volages étaient la tectonique de deux plaques lointaines, rapprochées par un rêve.
Un pas que font mes doigts, clavièresque voyage. Tes mots, ton rire. Te dénuder, te découvrir. J'ai comme déjà mille fois passé dans tes cheveux ma main et mon désir. Ton rire. C'est comme une bruine, dont parfois la distance plutôt que de me nuire avive des moments que la routine habite. Une pensée, c'est l'amour ? Le souvenir ou le rêve, la vérité? Ton rire…
Incandescent, un ballot de paille est porté par le vent. Il me ressemble : cowboy solitaire, perdu et doux rêveur : Cyrano ! Mais je connais la lune, j'en viens ! Bergerac, la Dordogne, Périgueux et ses vins, Monbazillac ou tes seins : la lune vient du sud, je la vois dans tes joues, mon vin. Et mon ivresse c'est le gout de tes lèvres que je ne connais pas.
C'est le bout de son cœur que je ne connais pas.
Dans la rose des vents, sur la carte du tendre mon doigt glisse vers le sud, toujours plus, peut-être enfin l'atteindre, l'infante au doux sourire…
"Finalement, le soleil parfois brille-t-il pour autre chose que pour nous consumer", je me demande en allongeant mon corps parfois serein et parfois hésitant.
A nouveau j'imagine…
D'une force, mes rêves. D'une force les mots, l'envie. D'une brûlure la peur, et d'un irrationnel cette envie de rencontre. Et puis pourquoi l'attente ou la peur ? Vous qui savez, dites pourquoi ? De fêlures en fêlures moi j'opte pour l'attente et j'ai le droit de m'offrir un eldorado simple, et de ne pas l'atteindre mais toujours d'en rêver, s'il le faut j'attedrai! Plutôt que toutes vos vies que la monnaie gouverne ou l'ivresse ou les peurs ; marriez-vous, pleuvez, cataloguez, stagnez… peut-être, mais ne jugez pas, je vous en conjure, mon baluchon de rêves ; quel que soit le voyage, dans ma tête ou ses terres, vers son sud ou mon nord : moi, j'ai fait mon bagage!
Et parfois simplement, je voudrais que mes bras mesurent des kilomètres, les passer dans son dos. Je voudrais que sa main dans mes cheveux s'égare, je voudrais simplement un baiser sur le front, la bouche ou mes blessures. La tenir dans mes bras. Effacer la distance.
Pouvoir se rapprocher en regardant le temps passer, simplement.
levaran82- Nombre de messages : 145
Age : 42
Localisation : belgique
Date d'inscription : 26/01/2010
Re: De sa bouche à la mienne
J'ai reconnu l'amour. C'est ça! C'est ça! C'est ça!
Quelle merveilleuse prose poètique.
Des frissons partout.... Merci!
Quelle merveilleuse prose poètique.
Des frissons partout.... Merci!
Maryse- Nombre de messages : 811
Age : 81
Localisation : Montélimar
Date d'inscription : 22/09/2010
Re: De sa bouche à la mienne
Sur un site de poésie, cette forme me fait en général reculer mais là je me suis dit que c'était loin du pavé et je me suis lancé... pour mon plus grand plaisir.
Plaisir jusqu'à:
"Finalement, le soleil parfois brille-t-il pour autre chose que pour nous consumer"
Après, le réveil sonne et je ne trouve plus mon interet.
Plaisir jusqu'à:
"Finalement, le soleil parfois brille-t-il pour autre chose que pour nous consumer"
Après, le réveil sonne et je ne trouve plus mon interet.
Terrains Vagues- Nombre de messages : 292
Age : 58
Date d'inscription : 10/09/2011
Re: De sa bouche à la mienne
Je trouve la deuxième partie moins réussie avec un ton plutôt revendicatif qui me plaît moins, le passage où l'on s'adresse au lecteur, on l'apostrophe, je n'aime pas trop, ça me sort du rêve précédemment sollicité ...
Une jolie expression que je relève :
"J'ai comme déjà mille fois passé dans tes cheveux ma main et mon désir."
Et une faute à corriger :
"C'est comme si des baisers consumés dans les mots, désirés, immobiles, redevenait sa peau. " ("redevenaient")
Une jolie expression que je relève :
"J'ai comme déjà mille fois passé dans tes cheveux ma main et mon désir."
Et une faute à corriger :
"C'est comme si des baisers consumés dans les mots, désirés, immobiles, redevenait sa peau. " ("redevenaient")
Invité- Invité
Re: De sa bouche à la mienne
J'ai adoré ça !Et de ne pas l'atteindre mais toujours d'en rêver
Et ça :
Et j'ai bien retrouvé cette force dans tes mots ! C'est tout simplement superbe !D'une force, mes rêves. D'une force les mots, l'envie.
Deux fautes ont échappé à la vigilance d'Easter :
s'il le faut j'attedrai!
( un seul r en français )marriez-vous
Invité- Invité
Re: De sa bouche à la mienne
ce que j'aime ici
c'est que malgré l'incohérence du voyage
on se laisse lire jusqu'au bout
merci
c'est que malgré l'incohérence du voyage
on se laisse lire jusqu'au bout
merci
Re: De sa bouche à la mienne
certains veulent occuper tout l'espace
d'autres effacer la distance.
il faut de tout pour faire un monde.
la haine est sans limite.
d'autres effacer la distance.
il faut de tout pour faire un monde.
la haine est sans limite.
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: De sa bouche à la mienne
je dois dire que le titre m'a aussitôt fait sourire, et du coup je n'ai pas pu adhérer au sérieux, au grave du texte.
Je voyais un sketch genre M. Bean, avec des bouches qui se tendent l'une vers l'autre
désolée
Je voyais un sketch genre M. Bean, avec des bouches qui se tendent l'une vers l'autre
désolée
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: De sa bouche à la mienne
Malgré quelques images pas toujours heureuses ("Ton rire. C'est comme une bruine") je trouve que cette prose parle bien de la passion amoureuse. Néanmoins je ne ressens pas toujours une dimension poétique. Ainsi ce passage "D'une force, mes rêves...moi, j'ai fait mon bagage!" me semble trop réaliste, trop explicite pour faire partie à proprement parler de l'expression poétique telle que je la conçois.
Un texte donc inégal mais la force des sentiments est plutôt bien retranscrite.
Un texte donc inégal mais la force des sentiments est plutôt bien retranscrite.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: De sa bouche à la mienne
merci pour tous les commentaires, 'est à chaque fois sympathque de recevoir quelques impressions de différentes personnes. je remercie vivement les enthousiastes commentaires qui m'ont fait bien plaisir. quand aux avis plus contraires, j'en prend bonne notes pour la phase de "retravail". particulièrement en ce qui concerne l'aspect qui peut passer pour "vindicatif" si il est pris comme s'adressant au lecteur. je n'en avais en effet pas conscience en écrivant, car il était plutôt envisagé comme qqch d'adressé à lla cantonnade, comme une revendication adressée dans le vent, eux qui sont concernés ne se reconnaissant pas...
je ne comprend pas très bien l'intervention de hiwen, mais merci pour l'aperçu
quand à celui de janis, hormis les progrès qu'il me fera sans aucun doute progresser, je ne comprend pas très bien e lien avec atkinson. le seul souvenir que j'aie de lui et qui est de saison e déroule à thanksgiving. cependant ici la bouche de bean se dirige vers une dinde, et pas précisément vers la bouche du gallinacé... le rapprochement ne m'apparait dès lors pas tout de suite.
quant au tout dernier commentaire, concernant la dimension poétique, c'est en effet un débat compliqué, en ceci que comme vous le dites, c'est souvent question de conception. peut être néanmoins que la retranscription des sentiments dans une forme imagée me convient assez suffisant pour entrer dans la catégorie poésie.
merci, bonnne écriture et bonnes fêtes
je ne comprend pas très bien l'intervention de hiwen, mais merci pour l'aperçu
quand à celui de janis, hormis les progrès qu'il me fera sans aucun doute progresser, je ne comprend pas très bien e lien avec atkinson. le seul souvenir que j'aie de lui et qui est de saison e déroule à thanksgiving. cependant ici la bouche de bean se dirige vers une dinde, et pas précisément vers la bouche du gallinacé... le rapprochement ne m'apparait dès lors pas tout de suite.
quant au tout dernier commentaire, concernant la dimension poétique, c'est en effet un débat compliqué, en ceci que comme vous le dites, c'est souvent question de conception. peut être néanmoins que la retranscription des sentiments dans une forme imagée me convient assez suffisant pour entrer dans la catégorie poésie.
merci, bonnne écriture et bonnes fêtes
levaran82- Nombre de messages : 145
Age : 42
Localisation : belgique
Date d'inscription : 26/01/2010
Re: De sa bouche à la mienne
L'ivresse et l'amour ou l'amour ivresse, un thème inépuisable. J'ai apprécié ce texte malgré quelques faiblesses localisées (genre "claviéresque voyage") et en particulier (mais pas seulement) ce passage:
"J'ai comme déjà mille fois passé dans tes cheveux ma main et mon désir. "
" Cyrano ! Mais je connais la lune, j'en viens ! Bergerac, la Dordogne, Périgueux et ses vins, Monbazillac ou tes seins : la lune vient du sud"
Monbazillac ou tes seins: quelle chute! Le voyage finit sur un tableau splendide.
"J'ai comme déjà mille fois passé dans tes cheveux ma main et mon désir. "
" Cyrano ! Mais je connais la lune, j'en viens ! Bergerac, la Dordogne, Périgueux et ses vins, Monbazillac ou tes seins : la lune vient du sud"
Monbazillac ou tes seins: quelle chute! Le voyage finit sur un tableau splendide.
Re: De sa bouche à la mienne
C'était une remarque d'ordre général : le simple titre m'a fait penser que c'était un texte humoristique, et je n'ai pu m'en départir, bien qu'ayant compris que je m'étais trompée.
Ajouté aux bras qui font des kilomètres, je n'ai pu me défaire d'une image drolatique.
Mais j'me soigne, et ayant relu en faisant abstraction, j'ai trouvé de belles images, et une écriture sensible du désir, de la passion. J'aurais pu croire à un texte écrit par une femme - c'est un compliment. D'ailleurs, tu es peut-être une femme ?
Ajouté aux bras qui font des kilomètres, je n'ai pu me défaire d'une image drolatique.
Mais j'me soigne, et ayant relu en faisant abstraction, j'ai trouvé de belles images, et une écriture sensible du désir, de la passion. J'aurais pu croire à un texte écrit par une femme - c'est un compliment. D'ailleurs, tu es peut-être une femme ?
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
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