Flamme en rose

Flamme en rose...

Tu sais mes maux de plomb allégés par la plume
La plume d'un oiseau habité de douceur
Rêvant de s'envoler d'un battement de coeur
Tu sais... j'ai renoncé, à la corne de brume

Je sais l'étoile bleue au profond de tes yeux
L'étincelle d'un ciel par delà les nuages
Authentique liqueur de tes côtes sauvages
Je sais... ton âme nue, à l'aube du soyeux

Tu sais lever pour moi l'hypothèque d'un croire
Sur l'aride d'un front où frissonnent mes peurs
Un murmure en écho caresse nos pudeurs
Tu sais... au fond de moi, réécrire l'histoire

Je sais les toiles bleues, les sens dessus dessous
Au gourmand de ta lèvre un vol de flamant rose
Rose tendre alangui quand la fleur est éclose
Je sais... ces pointillés, ce jour fleuri, ce Nous...

Pascal.

Il est bon de se savoir aimé
On sent dans ce texte une grande confiance.

Un poème d'amour qu'on aimerait recevoir !
Je suis éblouie par la forme classique (d'autres y trouveront peut-être des imperfections ? je n'ai rien d'une spécialiste en la matière...) qui ne cède rien sur le sens et ne le dévoie pas ; c'est le fruit d'un travail acharné ou ça te coule comme ça ?
Question stupide d'ailleurs, parce que, dans les deux cas : bravo !

Superbe ! Des vers qui coulent avec une limpidité cristalline.

Une première strophe dont on rêverait être l'auteur.
J'aime beaucoup cette répétition de "plume " entre le premier et le second vers qu'on retrouve avec "rose" dans le dernier quatrain et qui accentue l'effet de résonnance déjà mis en relief par la rime et les allitérations, de même que les anaphores "je sais", "tu sais" rendent un rythme incantatoire à ce qui devient presque une prière.

Un équilibre parfait du vocabulaire la fois très aérien et très charnel. Une vraie réussite !
Deux images magnifiques que je ne peux m'empêcher de relever :

Je sais... ton âme nue, à l'aube du soyeux

Au gourmand de ta lèvre un vol de flamant rose

Merci à vous trois d'avoir laissé vos ressentis et vos mots sous ce texte :-).

Non Coline, ça ne me coule pas comme ça.
De la bonne zik, blues ou Pink Floyd, être seul, avoir du temps devant moi (quand je commence un texte je le termine dans la foulée, je suis incapable de revenir dessus le lendemain ou plus tard) sont les trois conditions qui peuvent faire venir l'inspiration. Quand les trois conditions sont réunies et que l'envie est là, j'essaye un texte.

:-)

Très beau poème que je sens déclamé tant à une femme qu’à la mer (peut-être à la mèr… )
Bien sûr j’ai apprécié l’anaphore du dialogue « Tu sais… Je sais » ; beaucoup aussi les jeux de mots en anagrammes : « l’étoile bleue… les toiles bleues » ; « les sens dessus dessous » très érotique ; les couleurs bleu et rose d’un petit garçon et d’une petite fille et c’est là que réside, à mon sens, toute la saveur de ton poème : une relation amoureuse délicate, fragile (« douceur », « rose tendre », pointillés »… loin de la passion de la houle.

ou plutôt de la houle de la passion, scuze

Tu parles de musique, Terrain Vague... j'ai eu une sorte de flash : j'ai entendu le poème avec la voix de Mickey 3D sur sa chanson "Il faut que tu respires" (ne me demande pas pourquoi... peut-être les vagues qui m'ont évoqué le vent...)
Blague à part. Un sacrément beau poème d'amour. Les vers se suivent à merveille et les mots sont jolis. On en redemanderait !

Impeccable. Et impeccable exemple que l'on peut (parfois) répéter 8 fois en 4 strophes "Je sais / Tu sais" sans tomber.
Une seule faiblesse, le vers "Tu sais lever pour moi l'hypothèque d'un croire", décidément lourd à mon avis e dont le sens exact me reste obscur.
Bonne musique (John Mayall ne doit pas être loin) et clin d'oeil en titre (Pink Floyd). J'ai renoncé à la corne de brume: le sax façon Urban ou les manifs?
A part ces miennes balivernes, le poème est d'une lenteur exquise, comme une mer calme qui répond à un murmure amoureux, sous la lune à minuit près de Paestum. Et royal le vers "Je sais ton âme nue, à l'aube du soyeux" (j'enlève à dessein et comme je le lis, les pointillés après "Je sais"...

T'es tout scuzé Denis :-).
On va dire que c'est un texte déclamé à une femme mariée à l'Océan.

Chako, la chanson que tu cites me va bien même si elle n'a rien à voir, bien que... :-).

Bien vu Marvejols pour le clin d'oeil du titre.
"Tu sais lever pour moi l'hypothèque d'un croire"
Disons que le soleil est toujours là, même au dessus des nuages. Tout dépend de l'angle de vue qu'on veut bien se donner.
Je trouve rassurant de savoir qu'il existe des gens sachant faire la part des choses. On peut s'expliquer plus ou moins vivement sur un sujet et repartir vierge sous un autre texte. Certaines choses prennent des proportions hallucinantes alors qu'il n'y a rien de grave qui puisse le justifier. Un bon "merde" quand il faut et on passe à autre chose what else?
Merci Marvejols.

Merci Denis, Chako Noir et Marvejols d'avoir laissé votre trace sous ce texte.
:-)

"what else?"

laisse pressure..!

Oui, un très beau poème d'amour, comme chacun a pu le constater, avec une fin délicate.

ça me rappelle quand j'écris (je,persoje, moije) des phrases de terreau, sans sujet, juste pour le plaisir d'écrire..tout est ok, joli et ok, poétiquement ok,très ok...
(mais me manque juste une petite phrase qui m'en mènerai ailleurs...)
je lis votre/ton texte comme un très réussi poème de travail...et ils nous en faut pour cultiver la sauce !!!
amitié,

Personnellement je n'aime pas les formes en "au gourmand ...", ce fameux "au" n'est utilisé que dans les poèmes de factures classiques et cela fait parti, je trouve, d'une poétique spécifique dévoyée (la fameuse licence !).
Enfin, un bon poème, certainement, mais qui ne me surprend pas, qui ne m'émeut pas vraiment sauf par le rapprochement de deux personnes, cette "confiance" dont parle un ou une des premiers commentateurs. Je dis peut-être ça parce-que j'ai écrit de ce type de poème avant et que je suis passé à autre chose (pas de hiérarchisation hein ! mais juste que m'étant détourné ça m'est difficile d'apprécier pleinement probablement).
Le même discours dans une forme plus inventive (sans être moins précise et technique) m'aurait sûrement plus séduit.
Enfin bonne continuation ! : )

"Tu sais mes maux de plomb allégés par la plume
La plume d'un oiseau habité de douceur"
J'ai regretté la répétition, elle ne m'apportait rien et paraissait exister pour combler.
Ensuite, l'association plomb/plume me paraît lourde et trop vue. Elle me fait penser à cette vieille blague qu'on sort de temps en temps sur ce qui est le plus lourd, le kilo de plomb ou le kilo de plumes. De la même façon, la suggestion des "mots" (à cause de la plume) derrière les "maux" est un peu prévisible, ainsi que la petite polysémie de la "plume" sur l'oiseau et l'écriture. Le "battement de coeur", bof aussi au niveau de l'image. J'aime toutefois "la corne de brume".
Je regrette en fait peut-être dans la première strophe, malgré sa richesse au niveau de la recherche sur les mots, un manque d'authenticité qui trahirait à mon sens -dites-moi si je me trompe- un début laborieux où vous avez manqué d'élan.

Je déteste ensuite "à l'aube du soyeux", qui me paraît pédant et pompeux, mais je suis absolument tombé sous la charme du vers "authentique liqueur de tes côtes sauvages", pour la polysémie de "côtes" avec l'ébauche d'un blason du corps féminin et l'évocation des contrées lointaines, etc. Chouette pour les deux premiers vers de la strophe, également.
"l'hypothèque"
Dans un poème romantique, ce terme si froid et bancaire (en, ce qu'il connote à notre époque !)... J'suis pas fan.
"l'aride d'un front"
Bof, l'image m'évoque rien, l'adjectif fait un peu artificiel.
"Un murmure en écho caresse nos pudeurs"
Très chouette ça par contre.

Dernière strophe : bof pour la répétition des "-ose", (surtout le "éclose", cliché et un peu horrible là) sinon magnifique pour le "gourmand de ta lèvre" et "ce jour fleuri, ce Nous..."

Voilà, bisous Pascal, j'ai aimé dans l'ensemble, mais pour moi des choses excellentes en côtoient d'autres qui par comparaison ne sont pas fameuses ! Je crois que c'est personnel, si je m'en fie aux autres commentaires.
Marine.

Le rythme des alexandrins, les sonorités bien choisies donnent beaucoup de charme à ce poème.
Le jeu de mot "flamme en rose" est une jolie trouvaille. "Le soyeux", c'est peut-être un peu too much (pour le sens) mais c'est très musical.
Attention, des soupirants sans inspiration vont te copier. lol
Mais tu ne seras pas le premier. re lol