L'impossible rencontre

C'est drôle et plein d'allant, même si la métrique défaille un peu !
Bienvenue ici !

J'aime beaucoup cette rencontre virtuelle.

Tout est dit dans le sous titre... quelle prétention que de vouloir laisser une trace et d'être eternel.

C'est sur ce forum le premier texte de l'homme Pesez (notez, un nom d'archéologue quoique médiéviste: Jean-Marie). Mon âme d'archéologue ne fait qu'un bond, d'autant plus que le texte est de belle allure et de bel allant. Le thème est fort, celui de la descendance à laquelle on aimerait tant (Ah! pauvres mortels rêvant "Bello impossibile") parler. Je connais un film, que dis-je une histoire sublime, qui traite ce thème de la descendance. Il s'agit des Visiteurs. Fiction grandiose qui nous en dit plus sur le Moyen Âge que bien des cours d'histoire inertes ou des livres empesés. Nous avons oublié combien le souci de la descendance a longtemps mené l'esprit des hommes, combien ils ont tout fait en fonction d'elle, combien être brave était être digne d'être remembré par sa descendance, avoir descendance qui soit fière de nous. Aujourd'hui il suffit d'écrire, d'apparaître dans le journal pour s'assurer un minimum de postérité. Le SMIC de la postérité en quelque sorte. Dire que jusqu'au Ier siècle après J.C la plupart des gens n'avaient même pas droit à la sépulture, c'est à dire à une trace durable de leur trajectoire terrestre. Le mouvement s'amorce au VIè siècle avant JC et la sépulture individuelle ne se généralise qu'à la période romaine et deviendra acquise à l'époque tardive, quand le christianisme réunira chacune tous en ce nouveau carré mémoriel qu'est le cimetière.

je crois que tous mes amis archéologues devraient lire ce texte sinon l'encadrer.

J'ai particulièrement bien aimé :

"Vous qui n’êtes pas né, mais me rendez visite.

Nous avions rendez-vous ! Dans la salle « datante »"

ou ceci :

"mon cher ami que … vous êtes en retard !
Vous êtes né si loin. Que fut longue l’attente"

Quand ce matin j’écris, quand vous vous me lisez
Penché gentiment au dessus de mon épaule.

où le matin est vie etoù le vers me fait penser au petit dieu tutélaire antique que les anciens pensaient toujours posé près de l'épaule ( le roman l'Etrusque est génial pour cette évocation des anciens...).

Mais Marvejols, trève de dépeçage...

drôle et métaphysique mais pourquoi impossible rencontre plutôt que touchante rencontre ou inespérée rencontre?
L'écrit est un lien entre les générations qui ma foi s'est assez bien transmis jusqu'à ce jour, et à moins que les technologies du futur nous dispensent un jour d'avoir à écrire pour communiquer, vous conservez toutes vos chances.

J'ai bien aimé ce texte souriant, attentif à ce qui n'est pas le plus immédiat (c'est à dire à ce qui occupe les médias, puisque les mots les plus ordinaires sont utilisés à contre sens, voyez le dernier: la TVA sociale). Bref, je l'aime bien, je l'aimerais mieux plus fou -c'est vous qui le dites "la rencontre est folle", or le texte est d'un sérieux!

Il y a certaines tournures que je ne comprends pas
"Ma patience a laissé en chemin mon vieillard."
"Antique comme l’est un millénaire au louvre." Louvre

Et puis aussi cette histoire d'épitaphe.

Salut à tous les archéologues et archéolophiles.

agréable à lire